AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Luc Estang (2)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Corps à coeur

Recueil de poèmes d'amour passionnés pour le corps et le coeur de l'aimée, mais qui évoquent aussi l'amour perdu, ou le « malamour », pour ce même corps et ce même coeur, ainsi que les sinuosités ou les ambigüités du même amour.



J'ai commencé à lire ce recueil de poésie en me fiant à la notoriété de cet écrivain qui avait eu droit à une biographie dans la grand encyclopédie Larousse dès le milieu des années 1880. le beau titre de ce recueil m'avait aussi guidé : « corps » vient avant « coeur, mais tous deux sont associés et semblent inséparables. Aujourd'hui, cet écrivain est considéré pour son oeuvre de romancier, pour sa carrière de journaliste, ainsi que celle d'essayiste, et seulement en dernier comme poète.



L'ouvrage en question ne comporte pourtant que des poèmes, et il en compte plus d'une bonne centaine ! Il méritait donc d'être exploré, d'autant que les aspirations spirituelles de l'auteur (qui avait dirigé par le passé et pendant plus d'une décennie le journal La Croix) pouvaient être considérées comme un gage de sérieux.



L'ouvrage se compose de trois parties :



La première partie ; intitulée « Blason » comporte exactement 43 sonnets où s'exprime un amour « éperdu » avec pour épicentre le corps de l'aimée, dont le modèle avoué est l'oeuvre de Maurice Scève (« Blason d'un corps féminin » ). Disons-le d'emblée : c'est beau, cela résonne très fort, même si la forme rimée et très classique (les vers sont soit des alexandrins, soit des décasyllabes ou des octosyllabes), ainsi que l'érudition de l'auteur, font que cela frise parfois la préciosité ou même le pédantisme. Mais la belle allégorie du sculpteur (poème XVI) et la simplicité et la tendresse qui suit (poème XX) ne font pas douter de sa sincérité.



D'autant qe la deuxième partie, intitulée « Malamour » comporte 57 poèmes tout aussi forts, mais épelant un amour « perdu », qui a succédé au premier chant si passionné. La sincérité qui émane de cette série éclate encore une fois aux yeux du lecteur. Quand le poète écrit que « tuer un amour n'est pas si facile » (poème LXXXI), on en est convaincu. de même que lorsqu'il écrit que « la plus grande tendresse ne vaut pas le plus petit amour » (poème LXXXIX). La simplicité et l'authenticité de ces poèmes les rendent plus proches pour le lecteur. Connaître les références spirituelles de l'auteur permet aussi au lecteur de comprendre qu'un poème puisse presque devenir « liturgie » (poème XCIX). Bref, c'est beau, et on est convaincu d'avoir affaire à un vrai poète.



D'où vient alors la relative déception à la lecture de la troisième partie, intitulée « Elégies et Romances » et formée de 29 poèmes, à la forme plus libre et où alternent visions heureuses et tourmentées du même amour ? Peut-être est-ce la forme plus libre d'un auteur plus à l'aise quand il se donne des règles strictes, ou peut-être est-ce une toute autre raison, plus subjective ? En tous les cas, aucun de ces poèmes n'a atteint pour nous le sommet gravi par certains sonnets des deux premières parties.



En conclusion, si l'on a bien lu, il semble que l'amour chanté ici, puis désenchanté, a duré cinq bonnes années, et que ces poèmes pourraient bien être le fruit d'un nouveau plongeon du poète dans cette période de sa vie, avec une discrétion telle concernant les faits que tout pourrait bien être imaginaire. Mais, au vu de la biographie de l'auteur, au vu de son projet littéraire, il semble bien au contraire que tout cela a été vécu, et si profondément vécu, que le poète a pu encore le chanter tant d'années après, à l'aube de sa vieillesse. On lui en sera en fin de compte reconnaissants sans autre état d'âme.
Commenter  J’apprécie          10
Le Loup meurt en silence

[Acquisition 7 octobre 1984... à la librairie Montmartroise, 18e parisien...! ]



Les effets très bénéfiques des grands nettoyages de Printemps ! Je retrouve ce pauvre abandonné !! attendant mon bon vouloir !



Une lecture dont je ressors "mitigée"...J'ai fortement apprécié la joliesse du style, nous relatant ce drame familial, avec un réel suspens. Un physicien

renommé, Loup Malessey, père aimant d'un fils unique , Arnaud, et époux au demeurant comblé par une union harmonieuse, avec une épouse plus jeune. ..Le fils vénère littéralement ce père affectueux et savant brillantissime...



Alors... pourquoi un jour, ce père disparaît, sans la moindre explication, continuant cependant à assurer le confort matériel de son fils et de sa femme...?



Douze années passent, ce père réapparaît lors du décès de l'épouse; il se retrouve chez le notaire qui est un ami (le seul à connaître la vraie décision de disparaître de Loup...)face à son fils qui lui fait subir un réquisitoire

implacable, mais stérile ! Le Père reste muet...



Pourquoi se tait-il, ne s'explique t-il pas , enfin ? Il faudra quelques années supplémentaires pour découvrir la raison de ce gâchis familial d'une cruauté immense... Au décès du père, le notaire-ami convoquera Arnaud pour lui faire connaître les dispositions testamentaires paternelles, et dans un même temps lui révélera le motif ayant motivé la disparition brutale de Loup Malessey...



Assez frustrée du dénouement qui nous révèle la cause de tout ce gâchis, à mes yeux, totalement disproportionné , ayant fait éclater cruellement une famille et l'adoration d'un petit garçon pour son père initialement adoré !

Le suspens, lui, est si bien entretenu au fil du récit... que la chute se devait d'être forte, insolite, surprenante !...



"Du moins en alla-t-il ainsi jusqu'à mon adolescence: la moitié du temps écoulé, à ce jour, depuis votre abandon. Alors ce fut à mon tour de vous abandonner. L'affirmation de soi, si fragile, qui chez les garçons de mon âge entrait en conflit plus ou moins avec l'autorité paternelle, se fortifia chez moi en vertu de mépris. Je vous rejetai comme on vide un abcès. Silence même en moi, sur vous." (p. 16)



"Je vous l'ai dit, monsieur, vous aviez cessé d'exister pour moi, à l'aube de mon adolescence.J'avais roulé une lourde pierre d'oubli devant le tombeau que figurait la conscience enfantine dans laquelle, par carence affective, l'image paternelle s'était desséchée". (p. 42)



Néanmoins contente d'avoir fait connaissance avec la plume et l'esprit de Luc Estang, visiblement peu lu, au vu de l'absence de critiques sur ses livres, sur Babelio... avec pourtant un très riche parcours dans l'écriture et dans l'édition !
Commenter  J’apprécie          340


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Luc Estang (54)Voir plus

Quiz Voir plus

Noms d’écrivains dissimulés (dans les pas de LaFaro)

Laisse courir, ça arrive à tout le monde de roter après un copieux repas de Thanksgiving !

John
Jack
Ernest
Philip

10 questions
20 lecteurs ont répondu
Thèmes : écrivain , international , caché , nomCréer un quiz sur cet auteur

{* *}