Le space opera c’est un genre vers lequel je vais toujours un peu à reculons et, pourtant, j’y ai fait certaines de mes plus belles lectures.
Autant dire que quand on m’a recommandé ce livre, je n’ai pas hésité un seul instant et, en effet, je me suis régalée.
On se trouve dans le futur, dans un univers où les Terriens ont trouvé refuge très loin de notre planète après un exode dû à la fin de la Terre.
Des pilotes d’arches ont mené la population en sécurité et celle-ci a prospéré et s’est intégrée aux autres races de l’univers.
Des années après la fin d’un conflit, Djael est toujours là et parcourt les planètes en menant une étrange mission pour la Fondation, jusqu’à qu’il se décide, sur un coup de tête, à acheter un esclave dont il ne veut pourtant pas. Un esclave dont il va devoir s’occuper et gérer l’éducation et l’apprentissage à la liberté. Un être humain à part entière, le jeune Oshi qui le désempare par moment mais auquel il s’attache peu à peu.
Pendant ce temps, le fils de Djael est lui occupé à mener un autre genre d’enquête. Des enfants clones émergent un peu partout et il faut à la fois réussir à déterminer d’où ils viennent, pourquoi ils possèdent l’ADN de ces pilotes d’arches, mais surtout réussir à les déprogrammer pour leur offrir le choix de leur futur.
Ces trois histoires se coupent et se recoupent, en ajoutant en plus une intrigue secondaire impliquant Sheldon, ancienne pilote d’arche elle aussi, qui s’est lancée comme mission de trouver une terre d’accueil pour y implanter les enfants de la honte, des kr’ttt qui se sont rebellés contre leur propre reine et qui ne trouvent désormais plus de place.
J’ai beaucoup aimé ce livre parce que j’ai aimé ce qu’il représente. Au delà des intrigues qui, pour certaines, ne m’ont pas emballée (je n’ai trouvé aucun intérêt à celle sur l’enquête de Djael, qui ne semble être là que pour repousser le moment où il va enfin devoir écouter son fils), c’est sur ce que la notion d’éducation et d’apprentissage représente que l’accent est vraiment mis.
Djael a la responsabilité d’Oshi, mais, à travers tout ce qu’il lui apprend, c’est un peu de lui-même qui transparait.
C’est bien beau de vouloir libérer quelqu’un, mais c’est une grande responsabilité et leur relation en est du coup forcément déséquilibrée. Ca pose aussi des questions sur ce que chacun est prêt à abandonner ou modifier de soi même pour une relation amoureuse.
Il y a des creux dans le récit, l’univers est immense et l’autrice a fait le choix de se concentrer sur certaines intrigues en en laissant d’autres de côté. Il peut en ressortir une certaine frustration mais j’ai aimé les découvertes et je trouve qu’en quelques lignes à peine on réussit bien à s’imaginer ce qu’il a pu se passer pour arriver à la situation actuelle.
Il y a aussi de beaux personnages, plus ou moins faciles à apprécier mais j’ai particulièrement aimé Sheldon, qui donne l’impression de se lancer dans une grande aventure qui ne la concerne pas du tout dans le fond, et Ifan, qui a du se construire loin de sa planète d’origine et qui s’est retrouvé entre deux cultures tout au long de sa vie.
C’est de la jolie science-fiction, pas idyllique mais qui porte un certain espoir du futur, l’idée que, malgré les difficultés, l’humanité pourra peut-être se reconstruire ailleurs.
Et c’est fait à travers des personnages particulièrement attachants que j’ai pris plaisir à suivre tout au long de leurs aventures.
Lien :
https://yodabor.wordpress.co..