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3.71/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bernissart , le 03/05/1930
Biographie :

Luce Irigaray (née en 1930) est une linguiste et psychanalyste féministe française.

Luce Irigaray est née en 1930 à Blaton en Belgique. Après des études à l'université de Louvain (KULeuven) et un début de carrière en tant que professeur dans un lycée de Bruxelles, elle vient s'installer en France au début des années 1960. Elle devient, un peu plus tard, directrice de recherche au Centre national de recherche scientifique. Elle soutient en 1968 un doctorat en linguistique. De 1970 à 1974, elle enseigne à l'université Paris VIII alors située à Vincennes. Elle participe à la même époque au Séminaire de Jacques Lacan. Elle deviendra plus tard elle-même psychanalyste, membre de l'École freudienne de Paris et sera l'analyste d'Antoinette Fouque. Elle présente une seconde thèse un peu plus tard, Speculum. De l'autre femme, et perd en 1974 son enseignement à l'université. Irigaray a une grande influence sur le féminisme international contemporain.


Le travail de Luce Irigaray est marqué par l'étude de la différence sexuelle dans la langue : il y aurait une langue des hommes et une langue des femmes, différentes et il appartiendrait, selon elle, aux hommes de comprendre que leur langue ne serait pas la langue de toute l'humanité.

Ses livres, traduits en anglais, ont influencé plusieurs universitaires et féministes aux États-Unis d'Amérique, et font partie de ce qu'on appelle la French Theory. Elle fait partie des intellectuels critiqués par Sokal et Bricmont dans Impostures intellectuelles. Ses affirmations ont pu attirer la critique voire le ridicule, il en va ainsi de celle selon laquelle l'équation E=mc² serait une équation sexuée.

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Luce Irigaray
"C'est en affirmant sa différence que la femme peut se libérer de l'emprise sur elle d'une culture au masculin"
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Pour faire accéder à des droits subjectifs égaux, donc différents, il ne s'agit pas seulement de critiquer et de dénoncer ; il est nécessaire de définir la singularité de ces droits. Une femme ne peut prétendre aux mêmes droits qu'un homme sinon en revendiquant la neutralisation d'elle-même vite mise en échec par l'expérience de sa vie. Qu'il s'agisse de droits au travail, à la liberté, à la représentation, à l'identité, il lui sera vite rappelé qu'elle est une femme - potentiellement enceinte, mère, violée, prostituée, etc. - et que le droit masculin ne protège pas son identité sexuée. Renoncer à celle-ci représente la plus grande soumission à la culture masculine.
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Hélas, au fur et à mesure que le temps passe et que les femmes assistent en spectatrices silencieuses à la manipulation à peu près exclusivement masculine du monde et de ses ressources, nous avons de moins en moins de chances de contrôler notre destin et de donner notre avis sur l'orientation que nous voudrions faire prendre au futur de l'humanité et de l'environnement. En outre, à laisser les autres décider qui nous sommes et ce qui est bon pour nous, nous continuons d'entraver le développement d'une véritable identité féminine, forte et puissante. C'est maintenant que les femmes doivent agir, chaleureusement mais avec force, pour s'affirmer dans la société. Et, que nous croyions ou non que le langage reflète ou même façonne notre nature profonde, il nous reste à apprendre à nous en servir et à l'utiliser pour mûrir dans la direction que nous estimons être la bonne. Le langage féminin doit refléter les préoccupations profondes de la femme, parler de ses peurs et de ses espoirs secrets, de la conscience qu'elle a d'elle-même, en sorte qu'il ne soit plus possible d'affirmer, comme Lacan (1975) : « Il n'y a de femme qu'exclue par la nature des choses, qui est la nature des mots, et il faut bien dire que, s'il y a quelque chose dont elles se plaignent assez pour l'instant, c'est bien de ça — simplement elles ne savent pas ce qu'elles disent, c'est toute la différence entre elles et moi. »
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Le fait que la société soit une société de l'entre-hommes et que l'ordre linguistique reflète cette réalité semble donc peser un poids considérable sur le discours des hommes et des femmes. Et cela a un impact décisif sur leur identité. […]
La première relation pour les femmes est une relation entre deux femmes. La culture les exile de cette relation de communication en ne les laissant presque jamais entre femmes et en ne prévoyant pas des procédés de marque du genre féminin quand elles sont en situation mixte. Même dans la vie privée, le domaine soi-disant réservé aux femmes, la langue efface l'identité des femmes. Ainsi, d'un couple, il faut dire ils s'aiment, ils s'épousent, ils viennent d'avoir un enfant, ils habitent ensemble, mais aussi ils sont beaux, ils sont âgés, etc. Les mouvements de libération sexuelle n'ont pas encore abouti à abolir cette subordination du sujet féminin au sujet masculin. Et il est nécessaire que les femmes restent entre elles pour que le genre féminin pluriel soit possible, situation qui, encore une fois, arrive très rarement dans nos sociétés. De ce point de vue, la mixité scolaire ne va rien arranger et elle rend urgent le changement des règles linguistiques.
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Les mots influencent et créent la réalité, forment et transforment la « vie », l'« existence », la « survie » de chacun, hommes, femmes et enfants. Le fait que la moitié de l'humanité ne participe pas de façon concernée à la création de la vie quotidienne et que l'autre moitié est écartée de la gestion de la vie publique entraîne un déséquilibre émotionnel et existentiel aux conséquences importantes et imprévues.
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Hommes et femmes sont apparemment unis mais, en même temps, hommes et femmes ne se parlent pas et ne peuvent se parler comme sujets autonomes. L'un des deux sexes a le pôle subjectif du discours, par exemple, et l'autre le pôle objectal. L'un des deux sexes parle au présent, l'autre au passé. L'un des deux sexes est actif, l'autre passif. L'un des deux sexes privilégie le rapport entre sujet et objet, et l'autre entre sujets.
Hommes et femmes ne parlent pas, ne pensent pas et ne vivent pas de la même manière. C'est par nécessité vitale qu'ils restent unis mais cette nécessité masque une séparation que des changements linguistiques et culturels peuvent seuls modifier.
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Ces rivières, sans rives persistantes. Ce corps sans bords arrêtés. Cette mobilité, sans cesse. Cette vie. Ce qu'on appellera peut-être nos agitations, nos folies, nos feintes ou nos mensonges. (p.214)
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Leurs mots se vident. Exsangues. Peaux mortes. Tandis que nos lèvres redeviennent rouges. (p.212)
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Les mots sont muets quand ils sont dits une fois pour toutes. (p.208)
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