Citations de Lucie Cauwe (14)
- D'où vous est venue l'idée de dessiner des poussins ?
- Il suffit de regarder une crèche ou une garderie, avec une vingtaine d'enfants de douze ou seize mois en train de vaquer à leurs affaires sur la moquette, assis, couchés, ventrés, rampant, sautillant, vacillant, tombant sur leurs culs, endormis, autoparfumés, reptant, couleuvrant, confiturés, maculés, bavant, coulant du nez, s'embrassant, se repoussant, hilares, boudeurs, grognons,enfilant leurs doigts dans n'importe quoi, goûtant n'importe quoi, régurgitant, logorrhéiques, volubiles, planeurs, collés au plafond, pour comprendre pourquoi je me suis mis à dessiner des poussins.
C'était quoi la question ?
Comment naissent les noms ?
Les noms et les mots bizarres se fabriquent par associations d'idées, de sons, de langues, listes, séries, découpages, brassages, réassemblages, déclinaisons, télescopages, oppositions, court-circuitations, inversions, improvisations, recherches laborieuses (jusqu'à quinze jours pour un mot), logorrhée anarchiques, illuminations, exaspérations.
Ben oui : on ne lit pas des livres parce qu'on aime bien les livres (le papier, les lettres, la reliure, le carton, les grands trucs parfois difficiles à porter), non, on lit des livres parce qu'on est en quête d'imaginaire. On veut saturer la réalité des magnificences de l'imaginaire.
PAPA, par Adèle
Sinon, pour les uns comme pour les autres, je veux faire de la littérature. Je pense vraiment que les enfants doivent avoir, pour eux, une vraie littérature sincère comme celle des grandes personnes. La littérature est un échange d’âme à âme, entre le plus intime du lecteur et le plus intime de la personne de l’auteur.
Pourquoi une fille à qui on raconte au minimum trois histoires par jour (et qui sont bien, parce que ce n’est pas n’importe qui qui raconte n’importe quoi, et ce n’est pas non plus n’importe qui qui écoute !) irait chercher dans des livres des histoires. Ben oui : on ne lit pas des livres parce qu’on aime bien les livres (le papier, les lettres, la reliure, le carton, les grands trucs par-fois difficiles à porter), non, on lit des livres parce qu’on est en quête d’imaginaire. On veut saturer la réalité des magnificences de l’imaginaire.
La littérature est un échange d'âme à âme, entre le plus intime du lecteur et le plus intime de la personne de l'auteur.
Lassé de répondre aux questions des parents qui, contrairement aux enfants, ne comprennent rien à rien et plus particulièrement à la nature des poussins, à leurs mœurs et coutumes, ainsi qu'à l'identité de Blaise le poussin masqué, l'Auteur, fatigué mais de bonnes composition, réalisa ces pages immortelles comme les poussins afin que toute question trouve sa réponse et surtout que tout enfant puisse vivre loin de l'idée qu'il a été conçu par des Crétins indélébiles et condamné à vivre avec eux jusqu'à sa majorité, ce qui, pour un enfant de deux ou trois ans, représente une idée assez juste mais irrépressiblement angoissante de l'éternité.
J’aime la présence silencieuse de certains objets, le côté vibratoire de certaines pièces. Quand je dessine, j’essaie d’être vraiment présente à l’objet. Si je fais un arbre, je pense qu’il a des racines, qu’il a grandi sous le vent, sous la pluie, sous le soleil. À quoi bon dessiner un poisson si on ne peut pas imaginer ce que représente le fait de nager à contre-courant ? J’aime beaucoup dessiner des chats, car cet animal est souvent un témoin silencieux. Depuis la nuit des temps, les gens font parler les animaux et ceux-ci reflètent aussi une part de leur personnalité. Les enfants, eux, ont tendance à humaniser les objets qui les entourent pour apprivoiser le monde. (p. 9)
Kitty Crowther
que l'on soit petit ou puissant, nous nous ressemblons tous fondamentalement
Ce qui me touche chez les gens, c'est qu'ils sont là avec leur passé, leur présent et leur devenir. J'aime raconter des moments de vie.
J'ai un grand amour pour les fleurs sauvages. J'en ai besoin, pas au sens décoratif et joli, mais parce qu'elles ont toujours été là, depuis la nuit des temps.
C'est rassurant de faire un métier où l'on ne peut pas tout expliquer !
Avec un crayon et du papier, tout est possible, c'est magique !
Comme tous les enfants, je dessinais. Je n'ai tout simplement jamais arrêté !