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Critiques de Lucie Lachapelle (10)
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Histoires nordiques

Prix littéraire des enseignants de français (AQPF-ANEL) 2014



Louise, après avoir passé un été dans un village du Nunavik, décide de terminer ses études et d’y retourner y enseigner … À travers de courts chapitres, Louise raconte son amour pour les enfants, pour ses ami(es), pour le territoire magnifique et le climat parfois cruel du monde des inuits.



Voici un des premiers romans sur ce peuple injustement méconnu, qui ne me semble pas, ou peu, misérabiliste. Ici, les dures réalités de la vie quotidienne ne sont pas cachés mais on ne s’y acharne pas … on raconte sans réellement juger. On embrasse et on aime ce peuple du Grand Nord québécois. Court mais excellent roman !

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Rivière Mékiskan

Je viens de refermer ce court roman de 159 pages et j’ai la gorge serrée. C’est une belle histoire d’Indiens cris que Lucie Lachapelle nous conte là, une histoire moderne et éprouvante, mais aussi une histoire heureuse malgré tout. Je me suis dit que j’allais essayer de vous présenter cela sous forme d’abécédaire, avec les lettres des mots Amérindien et cri(s).



A comme amertume et C comme colère, ce sont les sentiments qui dominent au début. Le coeur d’Alice est rempli de colère envers ce père qui a sombré dans l’alcoolisme et qui a fini sa vie dans la rue, sur un banc de Montréal, sans plus aucun souci apparent pour sa femme et sa fille, à qui il n’a jamais voulu raconter quoi que ce soit de sa vie dans le Nord, à Mékiskan.



C comme cendres, celles qu’Alice se résout à ramener à Mékiskan, croyant n’y rester qu’une journée. Mais l’accueil un peu rude de Lucy la fait rester une semaine, une semaine au cours de laquelle d’abord, Alice s’interroge, remâche sa colère, observe, se retranche derrière ses certitudes et reste sur son quant-à-soi. Et puis elle va se laisser petit à petit gagner par la sympathie et le courage de Lucy, qui veut célébrer dignement les funérailles d’Isaac. Et les peines, les échecs, les humiliations du passé vont refaire surface.



D comme dénuement et dévastation : ce que les Blancs ont imposé aux Indiens, en les obligeant à vivre dans des réserves, en obligeant les enfants à être éduqués dans des pensionnats français dans lesquels on les éloignait non seulement physiquement mas surtout moralement de leur peuple, en exploitant systématiquement leurs forêts à outrance, en les privant de leurs ressources et en les poussant à des comportements auto-destructeurs. Ou à partir loin, pour tenter d’oublier l’humiliation et la misère.



R comme rêves et comme rituels : les rêves incompréhensibles d’Alice, ceux que lui raconte et lui interprète Lucy, les rêves prémonitoires, les rêves cauchemardesques ou les rêves rassurants. Et les rituels que pratique Lucy, ceux qu’avec Katrin et Walter elle va faire passer à Alice pour la « purifier », pour la relier au monde de ses ancêtres, à ses racines. (Et j’ai beaucoup pensé au Chemin des âmes, de Joseph Boyden !)



I comme initiation, car c’est bien cela qu’Alice va vivre durant cette semaine à Mékiskan, au bord de la rivière. Des rites de passage pour passer de la colère à l’apaisement, de l’amertume à l’acceptation de soi et des autres.



Enfin E comme enfants, car ils jouent un rôle important dans ce roman : victimes du malheur transmis par les adultes, symboles d’une innocence à protéger et à retrouver, mais aussi guides joyeux d’Alice au cours de sa semaine indienne.



J’ai bien aimé ce roman, vous l’aurez compris, même si parfois j’étais un peu gênée par la simplicité un peu trop fruste de la plume de Lucie Lachapelle, et pourtant cette simplicité était nécessaire aussi pour faire passer le message de ce retour aux sources et pour faire passer les émotions sans fioritures.
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Histoires nordiques

En réalité, la frontière entre les nouvelles et le roman est très mince ici, me semble-t-il. Certes on peut lire chaque histoire séparément, mais un fil rouge parcourt le livre en la personne de Louise, jeune institutrice venue s’établir dans le grand Nord pour enseigner aux enfants inuits. D’autre part, la construction du recueil, son architecture, va clairement dans le sens d’un roman (il paraît que auteur et éditeur ont hésité à classer le livre dans un genre ou l’autre) : treize histoires (j’ai envie de dire chapitres) constituent l’ouvrage et la nouvelle du milieu (la septième), très courte, intitulée La folie, constitue très clairement la clé de voûte de l’ensemble. La folie, c’est ce qui guette, dit-on, les Blancs quand ils restent trop longtemps dans le grand Nord. Et de fait, les six premiers textes présentent des aspects très positifs de la vie là-bas, Louise se passionne pour son métier, ose aller à la rencontre des parents, même ceux jugés réfractaires à l’influence des Blancs, elle apprend la langue, l’inuktitut, elle se fait des amies, « subit » l’humour d’une vieille guérisseuse et a même un petit ami avec qui elle espère s’installer et avoir des enfants. Et puis la solitude et la nostalgie la frappent et les six derniers chapitres vont sur une pente descendante, où Louise voit surtout l’alcool, les cauchemars qui hantent un vieil inuit, l’abandon, la trahison et finalement la décision de repartir dans le Sud.



Cette carte-là, celle de la construction de la narration, c’est une carte gagnante avec moi, c’est ce que j’ai sans doute le plus apprécié dans ce livre, d’autant qu’elle est vraiment au service de l’évolution de son héroïne et de l’aspect presque documentaire que Lucie Lachapelle glisse dans ses histoires : les coutumes inus (comme celle de l’hospitalité qui consiste à ne jamais verrouiller sa porte et à laisser entrer qui veut dans votre maison), le rôle des femmes, la langue, la pêche, le racisme ordinaire entre Blancs et autochtones, la rudesse du climat, la longueur de l’hiver et la banquise qui craque avec l’arrivée du printemps… autant d’aspects passionnants qui nous sont dépeints avec simplicité et authenticité, avec respect et même amour.



Cette simplicité se traduit aussi dans la langue de Lucie Lachapelle, mais ici, je lui ai trouvé une justesse, une élégance naturelle qui montre à quel point elle a encore progressé depuis son premier roman.



Enfin le dernier chapitre dévoile encore des liens supplémentaires entre Louise et ses amis du Nord, tout en montrant aussi le fossé qui les sépare (sera-t-il jamais comblé ?) dans une sorte de bouquet qui relie passé et présent et qui m’a vraiment beaucoup touchée, ajoutant ainsi – avec les quelques dessins en noir et blanc de Jean Kazemirchuk – au plaisir que j’ai eu de lire ce livre. Un vrai coup de coeur !
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Rivière Mékiskan

Magnifique découverte du peuple amérindien: brut de pomme, sans donner de leçon pour autant.

Retour à la nature, ses mystères, ses rites mystiques auxquels Alice va se frotter.

Des situations de vie difficile, sans cadeau, des gens simples mais avec des parcours de vie plus que chaotique.

Une belle ecriture qui donne envie de partir avec Alice à 12h de train de Montréal.

Une belle découverte de la littérature québécoise.
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Histoires nordiques

Lucie Lachapelle a fait plusieurs séjours au Nunavik où elle a officié en tant qu'enseignante en 1975. Elle raconte dans ces nouvelles certaines de ses rencontres et expériences parmi les Inuits. Elle évoque avec tendresse son amie Kitty, les enfants à qui elle enseigne, les pères pas toujours très réceptifs à l'enseignement, Akinisie, la guérisseuse du village...



Avec amour et poésie, elle livre un beau récit - témoignage sur cette région du bout du monde. Aux côtés des habitants, elle pêche, elle chasse le phoque et l'outarde, dort sous un igloo ou sous la tente, goûte les plats typiques comme le foie de phoque, le gésier d'outarde, la perdrix ou le béluga cru. Elle se laisse charmer par la douceur de ce pays du bout du monde :



"Le soleil fait miroiter les mares d'eau laissées par les dernières pluies. Le vent fait claquer les vêtements sur les cordes tendues entre les maisonnettes et les gonfle comme des voiles de bateaux prêts pour le prochain voyage. Le ciel est sans nuages. Un enfant pleure, une mère sort sur le pas de sa cabane et le prend dans ses bras, l'embrasse, le console. Le rire du petit retentit et s'élève dans l'air frais de juillet." p. 17



Si dans un premier temps elle envisage de rester dans ce pays, elle saisit peu à peu les raisons qui, réciproquement, poussent les habitants à rêver du Sud, elle ressent alors dans les profondeurs de son être leurs terreurs :



"Parfois, les nuits sont noires, sans lune, sans étoiles, sans ciel. Un plafond de nuages sombres. Ce sont des nuits d'angoisse.



Parfois, le jour se lève ainsi. Il sort de la nuit lourde, s'installe sans soleil. A peine une lueur. Une clarté. L'air ne circule pas. Les sons demeurent au sol.



Le ciel, la terre, la mer, tous trois confondus. L'enfant s'égare, le chasseur tombe dans une crevasse, le Blanc devient fou." p. 73



Les années avançant, elle ouvre alors les yeux sur un climat social oppressant, une violence et un mal-être qui poussent beaucoup trop de jeunes au suicide. Son point de vue se fait plus nuancé, plus humain face à ce monde en suspens...



"Il y a des problèmes, c'est vrai. Mais il y a de l'espoir. Le monde nordique a changé, évolué, mais sa beauté est intacte. Elle l'a vu, encore une fois, dans toute sa grandeur et avec tous ses malheurs. Il y a des vieilles au sourire moqueur et des vieux à la peau burinée, des enfants aux yeux rieurs et d'autres qui se suicident, des parents bienveillants et d'autres qui se soûlent, des filles amoureuses et d'autres qui sont violentées, des ciels lumineux, des coups de vent et des tempêtes." p. 125
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Rivière Mékiskan



Alice rapporte les cendres de son père amérindien à Mekiskan, un village perdu à douze heures de train de Montréal.

Là elle découvre un monde où coexistent difficilement traditions amérindiennes et mode de vie des Blancs, où la forêt a été mutilée par les coupes à blanc, où les jeunes risquent fort de devenir délinquants et alcooliques, quand ils ne suicident pas, mais un monde, aussi, peuplé de gens fort attachants tels la vieille Lucy, une cousine de sa grand-mère, et ses petits-enfants. Alice en sera à jamais transformée.



Histoire familiale racontée sous fond de beaux paysages

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Rivière Mékiskan

Pour ce livre, Lucie Lachapelle a été lauréate du "Prix littéraire France - Québec" 2011. Prix amplement mérité tant ce livre a de qualités: il est bien écrit, avec des tournures à la québecoise bien sûr, et captivant, on suit une semaine de la vie d'une jeune femme de Montréal dont le père améridien vient de mourrir; Alice a décidé d'emporter ses cendres là où il a vécu enfant. C'est à Mékiskan, à douze heures de train de Montréal qu'elle se rend; et elle va y retrouver quelques souvenirs, elle y a un peu vécu petite, et surtout découvrir une partie de sa famille paternelle; la citadine va rencontrer Lucy, la cousine de sa grand-mère et peu à peu comprendre comment cette partie de sa famille a vécu et vit encore: l'amour de la nature et de la vie au grand air, le souci de fréquenter "les blancs" le moins possible, les problèmes d'alcool, le devenir des jeunes, la vie l'hiver dans les réserves ... Il émane de ce livre un charme indéfinissable, fait de nostalgie, de racines retrouvées et donc de meilleures prévisions d'avenir.
Lien : http://www.les2bouquineuses...
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Les yeux grands ouverts

D'une franchise et d’un humanisme exemplaires, elle nous invite à son bras, sans chercher à magnifier son vécu. L’écriture, tressée d’une humble retenue, manque cependant de mordant, atténuant ainsi le spectaculaire de certaines situations qu’on aurait voulu ressentir davantage.
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Histoires nordiques

Les pages sont pleines de lumière, de couleurs, de saveurs ou même d'odeurs. Le propos, lui, dépasse les limites de la toundra pour rejoindre l'humanité d'un peuple. Au bout d'une quête qu'on peut deviner patiente et appliquée, l'auteure réussit à toucher à une vérité universelle.
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Histoires nordiques

Dans ce recueil inspiré de séjours qu'elle a faits dans le Grand Nord québécois il y a plusieurs années, Lucie Lachapelle dresse un portrait par l'intime d'un coin du monde qu'on connaît soit par ses légendes, soit par les bulletins d'information.
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