Les phénomènes d'invasion sont, par essence, difficiles à connaître. L'affolement général ne favorise pas la rédaction de notes historiques; les troubles se traduisent par des destructions de documents; les désastres sont surestimés et les vaincus ont une tendance naturelle à expliquer le succès de l'adversaire par son irrésistible supériorité numérique; dans la panique, les récits les plus extraordinaires, et notamment ceux de trahison, trouvent facile créance.
- L'ère des invasions -
Privée de direction centrale, la Romanité résista de manière fort différente selon les milieux. Elle s'émietta, renonça à des pans entiers de son ancien prestige, mais survécut tout de même et, en grande partie grâce à l’Église, garda une certaine conscience de son unité et de sa grandeur. Les invasions la bouleversèrent sans l'anéantir; souvent elle put reprendre après elles des positions dominantes.
- La résistance de la Romanité du haut en bas de la société -
Malgré cette harmonie interne, l’État burgonde n'était guère viable. Placé dans une région d'importance stratégique et économiquement considérable, il avait une base ethnique trop étroite pour repousser ses concurrents Francs et Gots. La situation devint intenable quand la famille royale se divisa et que les Francs purent faire état, auprès des Romains, de leur catholicisme.
- Les Burgondes -
La contribution des peuples de la steppe à la formation de l'Europe n'est pas comparable à celle des Germains. Elle fut cependant importante dans l'immédiat. Ils apportèrent en Occident des objets, des armes, des bijoux produits par l'artisanat oriental et furent donc [...] à l'origine d'un renouvellement de l'esthétique et des techniques.
- L'arrière-plan asiatique et le monde des steppes -
On voit quel abîme séparait le monde germanique de la société romaine : le premier, animé d'un singulier dynamique, mais uniquement rural, presque illettré, sans vraie organisation étatique; la seconde, un peu décrépite, fondée sur les villes et le droit écrit et soumise, depuis Dioclétien, à l'écrasante autorité d'une bureaucratie totalitaire.
- Le monde germanique -
Le haut Moyen Age n'est pas la substitution d'un germanisme triomphant à une Romanité assassinée. [...] Partout il y eut compromis, synthèse plus ou moins poussée d'éléments divers et création d'une civilisation nouvelle, distincte à la fois de la Basse-Antiquité et de celle de la Germanie indépendante.
- Une civilisation nouvelle -
L'aristocratie, qui tenait plus au maintien de la tradition aulique et bureaucratique qu'à la personne même d'un empereur, se montra constamment loyale et satisfaite.
- la décomposition de l'Empire en Occident, Odoacre -