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3.69/5 (sur 50 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1944
Biographie :

Lucien X. Polastron est né de familles originaires de la Gascogne.

- Études classiques menées simultanément à la publication d'articles consacrés à l’architecture médiévale et documentés par de longues journées dans les bibliothèques publiques et de recherche.

- En 1966, rédacteur-en-chef adjoint du mensuel Maisons d’hier & d’aujourd’hui.

- Années 70, reportages et chroniques pour de nombreux périodiques d’art et d'architecture contemporains ainsi que sur l’histoire du livre.

- 1976 : voyage en Chine, étudie le chinois, premiers reportages sur la culture de ce pays puis du Japon pour des magazines d’investigation, collabore alors régulièrement à France Culture.

- Vers 1986, pratique la calligraphie chinoise, étudie en profondeur les artisanats papetiers d’Asie. Commence la rédaction d’un ouvrage monumental sur le papier.

- 1992 : la destruction de la bibliothèque de Sarajevo est le déclic d’une recherche systématique sur les bibliothèques détruites, déjà rencontrées plusieurs fois au cours des recherches sur le papier.

- Fin des années 90 : premiers séjours au Moyen-orient, principalement au Caire, étude de l’arabe littéral et dialectal ainsi que de la calligraphie arabe.

- 2003 : 55e séjour en Chine, 21e au Japon, 8e à Alexandrie. Vit et travaille à Paris.
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Source : /www.polastron.com
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Bibliographie de Lucien Xavier Polastron   (10)Voir plus

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Le rapport phénoménal des Indiens avec le non-humain en général et les bêtes en particulier a fasciné les premiers observateurs, dont les plus sérieux ont parlé de fluide, de charme ou de télépathie pour tenter d’en expliquer ce qui pouvait passer pour de la magie, alors que tout simplement, les capacités des animaux comme le flair, l’instinct, la vue et l’ouïe surdéveloppées ou le sens de l’orientation sont des dispositions humaines innées, que famille, religion et société civilisées s’entendent pour éradiquer, tandis qu’elles ne subissent aucun frein dans la vie des hommes libres au fil des siècles et qu’elles font de la grande prairie une grande connivente.
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L'appauvrissement du vocabulaire et de la pensée qui a démarré il y a une cinquantaine d'années, et ne reviendra sans doute pas en arrière avant des lustres, est entériné par la simplification quand ce n'est pas la vulgarité des médias naguère les plus respectés. L'absence d'humour et de distance faisant partie de la règle éditoriale un peu partout, de même que cette légèreté intellectuelle que procurait une bibliothèque mentale bien garnie, un François Mauriac aurait aujourd'hui un mal fou à placer son "Bloc-Notes", pour ne prendre qu'un exemple en France, œcuménique de surcroît. La vraie vie va-t-elle se réfugier dans les revues académiques ? Il y a dans l'air comme une organisation mondiale de l'insignifiance, à laquelle chacun est ravi d'apporter chaque matin sa petite collaboration en travaillant à se montrer le moins profond, le moins subtil et le moins savant possible. Tout à l'heure on avait Donald, voici maintenant Simplet. Cette orchestration de l'existence par l'importance donnée à la marchandise idiote et au relationnel basique ne pouvait évidemment que faciliter l'entrée en scène de ce qui a toujours été en coulisses prêt à remplir le vide des esprits : la religion, elle aussi gadgétisée en ses signes extérieurs et rebaptisée "spiritualités" par le marketing... (p. 321, 'Les nouveaux biblioclastes")
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Les feuilles de papier ont, dans mon coeur, la place que l'ouïe et la vue occupent dans ma tête. Que meure le papier, avec lui les amants mourraient, soit de chagrin, soit de mélancolie.
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Serendipity est donc ce substantif créé par l’irremplaçable Horace Walpole à partir d’un conte persan traduit au XVIe siècle, Le voyage et les aventures des trois princes de Serendip, où les héros se tirent toujours d’embarras en faisant appel à leur sens de l’observation plutôt qu’à la très complète formation intellectuelle dont ils ont bénéficié. Bien que le mot évoque un peu la pitié dépitée, les Québécois ont adopté cette sérendipité – leurs ingénieurs lui préfèrent toutefois l’aimable fortuité – pour désigner les découvertes inattendues et dire en gros : « qui ne cherche pas trouve ». La notion, fait cependant remarquer un observateur des nouvelles ressources, s’applique assez bien à l’exploration du réseau planétaire, en particulier, pourrait-on ajouter, quand on s’est escrimé de longues heures à tenter d’assimiler des écrans abscons en corps 6 et qu’une espèce d’état d’hypnose finit par vous persuader que la vérité est sous vos yeux. Il suffit alors de la faire cadrer avec la chaîne de raisonnement déjà en place dans votre esprit, en espérant que celle-ci sera encore là. Notre maxime électronique est-elle donc plutôt « qui cherche trouve autre chose » ? Cela sonne assez merveilleux et rappelle un peu ce cher hasard objectif. Mais selon les gardiens de l’ordre établi tel Michael Gorman, le nouveau système serait une pioche idiote qui ne ramène que des snippets déracinés de tout contexte et sans valeur réelle alors que le catalogue traditionnel, en cartes, puis informatisé, impliquait de connaître la signification globale d’un ouvrage au complet. Pieds nus et en chemise, nous serions donc en train d’embarquer pour la galaxie de l’information foisonnante en renonçant d’emblée à la comprendre et à la dominer. C’est Alzheimer effaçant Gutenberg, ronchonne l’imprécateur resté sur le tarmac.
in La grande numérisation, p. 97
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Enrichir sa bibliothèque est la compulsion partagée par les maîtres du monde et ceux qui cherchent à percer les secrets du monde. Elle consiste dans tous les cas à conserver, juxtaposer les livres, encore et encore jusqu'à l'infini, à rassembler "parallèlement", comme dit le poète, l'essentiel ou le total de ce qui est dit, étudié et raconté. Au moins pour voir la taille ainsi obtenue.
Or donc la taille importe peu; une bibliothèque sera grande avec quelques poignées de manuscrits pour telle communauté, le million de titres étant l'unité de mesure ailleurs: les moines de Patmos sont aussi fiers de leurs trois cent trente livres au XIIIe siècle que la Library of Congress quand elle a dépassé les cent millions de cotes vers la fin du deuxième millénaire. Et il a même existé à plusieurs reprises des bibliothèques universelle à un seul livre, les plus difficiles à détruire comme on va le voir.

Page "11"


"Tripoli, en l'an 1080, est un riche et brillant port de Syrie, une des premières fabriques de papier hors d'Asie; des quantités importantes de livres s'y font.
On dit que la bibliothèque qui vient d'y être fondée est déjà la plus riche du monde, certains parlent de 3millions d'ouvrages, 50 000corans et
20 000commentaires, 180scribes sont payés simultanément de façon à se qu'il y en ait en permanence au moins 30 au travail nuit et jour..."

Page 102
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Le livre se cache dans la bibliothèque aussi sûrement que l'arbre au sein de la forêt.
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(...) il faut tromper la ville, courir nu, surprendre le soleil au sommet des collines, construire sa cabane, nager, voler, marcher la nuit dans les bois, flirter avec les rochers et les bêtes (à chacun son passe-partout, du moment que la profondeur des sens est à la clef), en vue d'atteindre à un équilibre du souffle où les inquiétudes s'effacent, où les décisions les plus ardues apparaissent clairement, coulant de source si vous voulez. Vivre est un orgasme ininterrompu. En outre, galoper vers plus de wilderness, comme le préconisait Hellpach dans son introduction, n'est même pas obligé : pour une sensibilité dégourdie, la contemplation bien pénétrée d'un carré de jardin voire d'un gros bonsaï peut suffire à établir un début de connexion.
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"Par-dessus le marché mais pas seulement en France, cette dernière mouture finit par adopter une vicieuse tendance à l'uniforme et au nivellement, dérive que l'on pourrait qualifier de livredepochienne, comme si chaque publication cherchait à passer inaperçue, tandis que les prix grimpent en proportion inverse du tangible apporté : à 35 euros le Pynchon, par exemple, étonnez-vous que les pauvres ne lisent plus ! Au moins a-t-on quelquefois pour le prix d'un roman une couverture alléchante et illustrée d'un joli paysage ou d'un bikini garni, comme c'est de plus en plus souvent le cas, quitte à fourvoyer minablement l'acheteur potentiel.
(Mais jamais autant que le fit la couverture fantasmagorique accolée aux Chants de Maldoror par une publication vendue dans les halls de gare - est-ce pensable ? - vers 1960 et qui dévoya, mieux que n'aurait jamais pu faire la respectable version Corti de 1953, bien des jeunes gens épris de fantastique bon marché, vers des chemins d'où ils ne revinrent jamais (il parait qu'aventure approchante était déjà arrivée à Philippe Soupault qui, lui, tomba sur cette œuvre alors presque totalement inconnue, au rayon "mathématiques" d'une librairie-papeterie du boulevard Raspail).)
Embarcadères du rêve et du désir, les couvertures, donc bonnes ou mauvaises, il va falloir s'en déprendre aussi : la numérisation les rend inutiles puisqu'il n'y aura plus grand-chose à promettre ni à cacher. D'ailleurs la plupart des grandes maisons d'édition du siècle dernier, à l'instar de leurs dignes prédécesseurs, avaient déjà opté pour une homogénéisation muettes des façades, habillant aussi bien les mémoires de la majorette que les vaticinations du philologue avec une même couleur maison, tout en se partageant confraternellement le peu de spectre disponible : à Grasset le pastis presque pur, à Minuit le blanc azyme, à Gallimard le beurre frais, etc. Le tout en vrac dans un sac de la Fnac, couleur moutarde-écrasée."
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Les religions n’existent que pour compenser la vacuité du ciel par un ensemble de réglementations alambiquées (on déduit accessoirement de cette prémisse que plus orthodoxe est le pratiquant, moins profonde est sa croyance).
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Il n'y a pas de vent favorable à celui qui ne sait où il va

Sénèque
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