Si elle était bien réveillée, la chienne l'était aussi. Son dos était arrondi et ses beaux yeux pleins d'angoisse. Mandy avait rarement vu un animal aussi effrayé. Demain, elle devrait la faire sortir de sa cage. La convaincre que le monde n'était pas un endroit si terrifiant serait une tâche titanesque. Mandy lui donnait à peu près deux ans. Elle avait largement dépassé l' âge où la socialisation est aisée.
Vous vous rappelez sûrement , il y a quelques années, l'épidémie de fièvre aphteuse ?
Bien-sûr qu'elle se rappelait. Mandy avait à peine pu mettre le pied dehors de tout l'été. Randonnées et balades à vélo étaient proscrites. Quand elle pouvait accompagner ses parents [ vétérinaires ]dans les fermes, ils devaient frotter les roues de la voiture et plonger leurs bottes dans le désinfectant entre chaque ferme. Personne ne se décidait à appeler le vétérinaire, sauf en dernier recours. La paranoïa avait régné sur Welford pendant des semaines.
- L'épidémie a dévasté ma région.
Mes parents se sont installés dans le Lake District quand j'avais douze ans, mais avant ça, on a souvent déménagé. Je ne me sens vraiment chez moi nulle part. Sauf là où sont mes enfants. C'est un ancrage suffisant, ajouta-t-il d'un ton plus doux.
Mais la maladie n'affecte pas seulement la personne qui en souffre, elle touche aussi son entourage.
Nous sommes différents, et beaucoup de gens ne le supportent pas. Mais puisque nous aimons cette vie, à nous d’en accepter les inconvénients. Quand les choses se gâtent trop, nous repartons, un point c’est tout.
- Qui à dit que les n’étaient pas têtus? Grommela James dans sa barbe.
Dorian tirait tellement sur la corde qu’il avait l’impression que ses bras allaient jaillir de leurs articulations.
Vendredi , le soleil se leva dans un ciel clair, et quand Helen alluma la radio, les présentateurs évoquaient la menace de températures record et d'une interdiction d'arroser.
Quand j'ai dit non, c'est non! je vous le dit une fois pour toutes: je ne garderai pas ces chatons dans ma cuisine!
Clopin-clopant, Dorian traversa Welford à la tête d’un joyeux cortège composé d’enfants, d’adultes, de chiens et de vélos.
Elles pénétrèrent dans la forêt en suivant le ruban. Une forte odeur de pastille contre la toux se dégageait des feuilles. Cathy eut la sensation que des yeux l'observaient. Elles ralentissaient le pas pour pouvoir identifier les arbres quand Cathy aperçut un koala passant tranquillement d'un tronc à un autre. Elle en vit un deuxième, puis un troisième, et finalement toue une colonie : il y avait des bébés et un grand mâle qui, en les voyant, rassembla son harem autour de lui.