Ludiane de Brocéliande

J'emporterai
Avec moi
Mes souvenirs d'enfance
J'irai les cacher
Quelque part au fond d'un bois
Ils ne sont pas si beaux que cela
Que personne ne les trouve
Et surtout pas moi.

VIENDRAS-TU ?
Viendras-tu cette nuit
Te glisser dans mes rêves
M'emporter dans tes bras
Me serrer contre toi

Viendras-tu dans cette vie
Te glisser dans mes nuits
M'embrasser doucement
Respirer près de moi

Viendras-tu aujourd'hui
Te glisser dans mes bras
Caresser mes cheveux
Et me parler tout bas

Viendras-tu à minuit
Surgissant des étoiles
Veiller sur mon sommeil
Au-dessus de mon lit

Viendras-tu sans un bruit
Sur la pointe des pieds
T'installer dans ma vie
Sans jamais la quitter ?

Les animaux ne sont pas des bêtes

Il ne restait plus à l’Integrator de Bredham qu’à codifier les aspects familiaux et sociaux de l’humanité.
Toutes les communautés racistes et antiracistes, féministes, homosexuelles, politiques etc… furent radicalement exterminées.
L’abandon d’enfant, les maltraitances humaines et animales, l’usage de la violence, l’inceste, la pédophilie et nombre d’autres actes ou tendances dont le simple manque de civisme furent passibles de peine de mort.
Il exigea que chaque être humain ou animal consacre dix minutes par jour à prendre soin de lui, au besoin assisté par son robot domestique s’il s’agissait d’un être humain, afin de développer l’harmonie de l’âme.

Ce furent les dernières phrases que Jacob Bredham entendit. Sur le document historique on vit apparaître son robot domestique qui lui retourna violemment la tête.

La kyrielle de visiteurs eut un frisson d’horreur pendant que l’écran virtuel s’éteignait.

Tes cheveux sont trop longs
Ils te donnent mauvais genre
D'autres te l'ont dit aussi
Dans la cour de l'école

Et le professeur de biologie
Tu le fais rire en portant des robes
Ses théories volent en éclat
Il n'aime pas ça

Au cours d'éducation physique
Les vestiaires sont tes ennemis
Les toilettes aussi
N'en parlons pas

Tout le monde regarde où tu vas
Rien n'est prévu pour toi
Alors tu te retiens parfois
Pour éviter leurs sarcasmes

Tu te caches et ça donne mauvais genre
Ce que tu fais doit être mal
Quelqu'un doit t'avoir dit ça !
Sans compter les réprimandes

Ta mère dit que ça va passer
Ton père a honte de toi
Il aime son fils
Mais tu n'es pas son genre

Les garçons ne portent pas de robe
Et toi, tu transgresses les règles
La morale, la loi aussi
Car un garçon n'a pas le droit
De se prénommer Mathilda

Comme tu le veux...
Petite fille, petite femme
Tu es si fidèle à ton âme
Que d'autres âmes

Sans te juger
T'aideront, t'aimeront telle que tu es
Comprendront que le mauvais genre
C'est celui du corps dans lequel tu es née

Comme si ton âme s'était trompée
Regarde-moi, petite fille
Toi seule détiens la vérité
Elle est belle, tu es belle toi

Ton âme sait
Elle est ta loi
Ne te nie pas
Ne les laisse pas te détruire

Ta lumière guidera les pas
De celles et ceux qui sont comme toi
Si tu veux bien, donne-moi la main
Je ne te laisserai pas tomber

T'abandonner n'est pas mon genre.

Être là
Devant elle
Abandonnée
Lascive
Simplement
Amoureuse, éprise

Tranquille
Les souvenirs n'existent plus
Le temps n'existe plus
La mort n'existe plus
J'attends juste un baiser
De mon Aimée

Un baiser léger ou peut-être plus que cela
Ne vous méprenez pas
Elle n'est pas ma maîtresse
Je ne suis pas sa chose
Comprenez
Comprenez que je l'aime

Et qu'elle m'aime aussi
Mes peurs
Se sont enfuies à son approche
Le vacarme du passé a fait place au silence
À la paix de l'instant
Que seul offre l'amour

Les humains ont décrété que l’animal lui était inférieur.
Je n’ai pas encore compris en quoi car comme si le dit l’adage populaire : « il ne leur manque que la parole », certains humains devraient être soumis à l’obligation du port de la muselière. La race peut s’avérer dangereuse pour l’Humanité.

S’adressant aux foules, l’Integrator leur dit : « Vous êtes invi-tés à reconsidérer votre position dans les plus brefs délais. » Les citoyens n’en eurent cure et continuèrent à s’affronter. Une heure plus tard la machine s’adressa de nouveau aux peuples en colère et leur déclara : « solution trouvée : votre présence est un facteur déstabilisant pour le reste de l’humanité. Préparez-vous à être supprimés !

QUAI DE LA GARE
Quatorze heures vingt et une
Je sais que tu m'attends

Quelque part ou ailleurs
Les hommes d'affaires s'affairent

Le train n'est pas à l'heure
Et s'il n’est pas trop tard

Je croiserai peut-être
Sur le quai de la gare
Tes yeux dans mon regard

Tu seras mon hasard.

Tu es bien un homme pour raisonner de cette façon ! Seule, ça veut juste dire que tu m’as manqué à crever.

Et ce matin encore
En regardant mon corps
Je me suis demandé
Si je n'étais pas mort.
Mon père s'en est allé
Il n'avait pas de fils, pas de fille non plus
Ma mère a tant pleuré
Elle qui a tout tenté
D'experts au sang binaire
En psychiatres imposés
Pour leur faire comprendre
Qu'elle pouvait m'aimer

Je fais un travail de fourmi
Lorsque j’écris des pattes de mouches
Je n’ai plus vraiment l’œil de lynx
Je suis myope comme une taupe

Viens
Lorsque ton coeur a froid
Viens simplement à moi
Je ne suis jamais loin
Car malgré la distance
C'est à toi que je pense
Nuit et jour malgré moi
Ma main dans tes cheveux
Ces larmes dans mes yeux
Tu ne les verras pas
Pourtant, je serai là.

L'amour vient à bout
De tous les tabous
Je t'ai aimé tout de suite
Tu ne m'as pas séduite
Nous sommes ce que nous sommes
J'ai croqué dans ta pomme
Réunis corps et âme
Un homme ou une femme
Je suis ce que tu veux
Quand tu fermes les yeux.

Il y a toi, il y a moi
Confondues
Entendues
Le baiser de l'ombre à la lumière
Du cygne noir au cygne blanc
Profondément
Passionnément
Reprends ton souffle
Je retiens le mien