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3.31/5 (sur 24 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Thoune , le 30/12/1971
Biographie :

Lukas Bärfuss est né en 1971 à Thoune, où il a grandi. Il est depuis 1997 écrivain et metteur en scène indépendant. Cofondateur de la troupe de théâtre « 400asa » aux côtés de Samuel Schwarz, il a publié de nombreuses pièces de théâtre, ainsi que des articles dans des journaux et revues, et ses textes apparaissent dans plusieurs anthologies. Lukas Bärfuss vit à Zurich. Parmi les nombreux prix pour son œuvre, il a obtenu le Georg-Büchner-Preis en 2019.

Source : Viceversalitérature
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Lukas Bärfuss présente "Le carton de mon père – Réflexions sur l'héritage", en librairie dès le 2 février 2024. À la mort de son père, il y a vingt-cinq ans, Lukas Bärfuss refuse l'héritage, constitué essentiellement de dettes. Il ne garde qu'un carton, rempli d'une triste paperasse. Quand, à la faveur d'un grand rangement, il l'ouvre et passe en revue ce qu'il contient, c'est toute son enfance précaire qui défile. À la lumière de la Bible, Darwin, Claude Lévi-Strauss ou Martine Segalen, l'écrivain décortique les notions de famille et d'origine, ces obsessions dangereuses de notre civilisation. Il en profite pour évoquer les "biens jacents", ces biens sans propriétaires que sont les océans, les animaux sauvages, et surtout les déchets. Dans cet essai qui est sans doute son livre le plus personnel, Lukas Bärfuss démontre une fois encore son esprit critique acéré. https://editionszoe.ch/livre/le-carton-de-mon-pere Réalisation: Fran· Gremaud Tournage réalisé dans les locaux de la HKB Berne Avec le soutien de Pro Helvetia
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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Il semblait ne pas y avoir de forme permettant de lui faire nos adieux, de paroles qu'on aurait pu prononcer, les pensées qui auraient pu apporter du réconfort ne figuraient dans aucun livre. Peut-être n'y avait-il même pas de nom pour ce sentiment, un mélange impossible de tristesse, de colère et d'incompréhension complète à l'égard du libre-arbitre qui s'était révélé ici. Aucune pensée qui aurait pu résumer ce qui se passait, la découverte que ce destin était à la fois sans pareil et d'une banalité affligeante, qu'il n'y avait rien à apprendre dans ce désenvoûtement de l'existence à travers la solennité de la mort. Il ne restait plus qu'à partir d'ici, à oublier et à s'en tenir fidèlement à la routine à laquelle on s'était soumis. Ne pas sortir trop tard du lit après le lever du jour et reprendre le travail qu'on avait interrompu la veille. Et le lendemain et le surlendemain seraient pareils, d'une vanité qu'on devait refouler pour pouvoir trouver de la joie dans sa vie, à son tour nécessaire pour conserver des forces et pouvoir accomplir son devoir - un cycle sans fin, le briser signifiait prendre congé de la société humaine et accepter la solitude.
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Quand j'annonçai que je devais me rendre à Lugano pour répondre aux questions de la police, Danielle me regarda avec des yeux effrayés. Ils vont t'écrouer, gémit-elle, à coup sûr tu vas te retrouver en prison ! Pas d'absurdité, répondis-je. Il n'y avait aucun motif pour m'écrouer, je n'avais commis aucun délit. Je reviendrai ce soir dis-je. Secrètement je jubilais ; je ne reviendrai pas, tu as raison , ils vont m'écrouer, je vais me retrouver en prison et c'est bien, au moins je serai délivré de toi !
( p 92)
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Il vit les gens avec lesquels il partageait la ville, vit les hommes d’affaires aux joues rasées, les secrétaires dans la fraîcheur de la fin de journée, chargées de camelote chinoise dont elles garniraient leurs piaules en banlieue, vit le bonheur sur leurs visages. Il sentit les adolescents qui puaient la taurine et le sperme, vit leurs yeux pleins d’espoir, enivré d’illusions – ils ne savaient pas qu’ils étaient pris au piège depuis longtemps, asservis depuis longtemps aux contrats de crédit. Et il vit une caissière grassouillette pendant sa pause cigarette, vit sa peau suiffeuse et sentit son désir insatisfait dont seul un doigt manucuré, le sien, la délivrerait momentanément ; il la vit piquer furtivement, entre deux bouffées, des pralines italiennes à la liqueur dans les poches de son tablier en polyester et les glisser dans sa bouche – pour soudain, en sentant le goût du filtre brûlé, sortir de son rêve éveillé et l’écraser comme le mégot de sa cigarette terminée.
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On ne sait pas si Philip avait déjà suivi une femme au petit bonheur pendant ses balades à travers la ville, s'il s'adonnait consciemment et intentionnellement à ce jeu interdit. Car c'était défendu, peut-être pas au regard de la loi, mais des bonnes mœurs. Même si la fille ne remarquait pas son poursuivant, c'était inconvenant, du harcèlement, et si Philip voulait justifier son acte, il ne devait pas tarder, à la première occasion, à se faire connaître. Rester dans l'ombre d'une femme, l'étudier en cachette, contempler son corps, ses mouvements tandis qu'elle faisait ses courses, se délecter de sa candeur était peut-être fascinant, mais c'était dépravé et ça ne se faisait pas.
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Il n'y avait pas à être désolé de sa mort. Elle n'avait rien d'inéluctable, mon frère l'avait cherchée. Des félicitations auraient été une réaction appropriée : le suicidé avait réussi et obtenu ce qu'il voulait.
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Et c'est pourquoi je me tus dans cette maison ce soir-là et écoutai simplement, parce que je ne voulais pas froisser, par une curiosité excessive, les amis qui devaient se sentir aussi coupables que moi, et aussi parce que j'étais au fait que le savoir, surtout le suicide, se communiquait ici autrement que par la parole. L'essentiel était dans le non-dit, dans les regards, dans les gestes, les pensées implicites qui apparaissent telles des rides sur un front, telles des lèvres pincées.
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Mais voilà que je retrouvais cette origine devant moi, sous la forme d’un affreux carton de bananes, le carton de la pauvreté.
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S'il y avait une intimité entre nous, elle se bornait à un silence complice, à une parole allusive qui n'allait jamais au fond des choses.
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Mon père avait un rapport particulier à la vérité, il veillait surtout à ce qu’une histoire fonctionne bien.
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