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Critiques de Lune Vuillemin (19)
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Border la bête

Une jeune femme , lors d'un périple solitaire, se trouve par hasard sur le lieu de sauvetage d'une femelle orignale tombée dans l'eau glacée d'un lac .



C'est ainsi qu'elle fait la connaissance de Jeff et d'Arden , deux personnes qui recueillent et soignent les bêtes sauvages de cette région de lacs de l'Ontario.



Marquée par l'efficacité des gestes , même si l'animal ne survit pas, par la tendresse que prodigue Arden au corps sans vie de la femelle et la douleur muette devant leur échec, elle leur propose de rester et de les aider.



Elle porte dans son sac à dos les cendres d'un homme qu'elle considérait comme son père et dans son cœur l'immense chagrin et le vide de sa mort .



Avec Jeff, elle parcourt les chemins le long de la rivière Mutine et ils débutent un herbier des sons .



Les descriptions de la nature sont époustouflantes, poétiques et entrainent le lecteur vers des rivages parfois étranges .



La communion avec l'hiver puis le printemps est intense, les rapports avec les animaux sauvages sont respectueux , l'homme est mis au même niveau sans s'imposer .



J'ai beaucoup aimé le début du roman , je lui attribuais facilement 5 étoiles mais l'histoire d'amour qui s'en suit a modifié mon ressenti, je ne l'ai pas trouvé indispensable, elle fait bifurquer les sentiments qui deviennent centrés plus sur l'humain que le reste et j'ai trouvé cela fort dommage !
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Border la bête

Le combat pour toutes les vies



Dans ce roman de Nature writing, Lune Vuillemin raconte la rencontre de la narratrice avec Arden et Jeff, une femme et un homme qui se battent pour sauver les animaux et leur milieu. Un combat qu'elle va partager, car il devient pour elle une planche de salut.



Au sortir de l'hiver, la narratrice décide prendre la route et d'affronter une nature encore hostile. Un voyage ressenti comme une nécessité, après la mort de l'homme à qui elle devait tout et qui travaillait à ses côtés dans une brasserie. Chemin faisant, elle croise deux personnes qui s'affairent autour d'une orignale prise dans la glace et qui vont réussir à la sortir de ce mauvais pas. Elle va alors se joindre à Arden et Jeff qui lui propose de l'embaucher dans sa ferme. Au fil des jours, elle apprend à mieux le connaître et va lui confier son histoire. Quand Jeff lui demande d'où elle vient, elle lâche: «J'aurais pu te dire que je venais de voir un homme mourir, que je n'avais pas dormi depuis deux jours parce que je faisais du stop pour me rapprocher de la côte et que je voulais voir l'océan parce que j'avais l'impression qu’il me soignerait de la mort. Peut-être que j'aurais dû te répondre Je viens d'un endroit où l'on brasse du houblon dans de l'eau, un endroit imprégné d'eau qui sent parfois l'amer, le clou de girofle et les produits d'entretien. Je travaillais pour un homme que j'aimais comme un père et qui est mort tôt un matin pendant que je dansais dans la pièce d'à côté en écoutant The Clash. J'ai ses cendres dans mon sac, chez Arden. Je ne sais pas quoi en faire, je me suis dit que l'océan ça lui plairait. Mais en fait je ne sais pas trop.»

Une confidence en entraînant une autre, Jeff va lui raconter comment il a rencontré Arden et combien elle a souffert, victime d'un frère-bourreau.

En parcourant la contrée, en cherchant à sauver des castors ou un renard, les deux femmes vont se rapprocher, se reconnaître, s'aimer. «Faire l'amour avec elle, c'est comme grimper un séquoia géant à mains nues, une fois arrivé à la cime on regarde en bas avec le vertige, surtout ne pas tomber mais surtout ne pas redescendre non plus, lâcher le cœur qui sursaute comme un animal.»

Mais est-il besoin de rappeler que les histoires d'amour finissent mal? Lune Vuillemin va en apporter une nouvelle preuve avec une écriture pleine de sensualité et de poésie. En situant la rencontre entre la narratrice et Jeff et Arden au début du printemps, elle fait communier la fin de la période de deuil et le renouveau de la nature, elle fait renaître l'espoir, sans pour autant masquer les périls qui la menace.

Ajoutant une dimension onirique à sa quête, elle réussit un roman qui s'ouvre aux grands espaces.

On pense bien sûr à Thoreau et à ses disciples américains, mais aussi aux francophones Sylvain Tesson et sa Panthère des neiges ou encore à André Bucher avec La Montagne de la dernière chance. Deux noms auxquels il conviendra désormais d'ajouter celui de Lune Vuillemin.

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Border la bête

Une jeune femme quitte ses plaines natales pour rejoindre l'océan où elle dispersera les cendres de son père d'adoption.

En chemin, elle fait la connaissance d'Arden, la femme aux doigts araignées.

Aidée de Jeff, celle-ci tient un refuge pour animaux sauvages blessés.

Dans ce grand froid canadien, la jeune femme décide de rester et de s'installer au refuge.



Quel livre magnifique.

La magie de la nature liée à la magie de l'écriture forment une roman somptueux.

Les arbres, la rivière, les animaux, les personnages, la glace, la neige....... toute une harmonie qui vit en osmose.

Le style est très personnel et d'une rare beauté.

On y sent l'amour de la nature et toute la poésie des âmes qui se rencontrent.

La rivière et le gros chêne parlent réellement, mais les mots semblent insuffisants pour traduire leur langage.

Il faut commencer un herbier sonore.

L'auteure crée une écriture rare comme on en rencontre peu souvent

Rien de commun, rien de fade, je me répète, tout est magie.

Lune Vuillemin est jeune, belle et surtout incroyablement talentueuse.
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Border la bête

Dès les premières pages, il y a la rencontre avec Arden et Jeff – cette grande femme aux mains d’araignée et cet homme à l’œil de verre –, alors qu’ils tentent de sauver une orignale sur les berges d’un lac gelé du Canada. Émue par cette rencontre, la narratrice décide de les suivre et de rester avec eux dans le refuge, soignant avec eux les animaux blessés. Début d’une immersion dans la pure sensation du vivant où humains et non-humains cohabitent. La narratrice au lourd passé, dont on ne connaîtra jamais le prénom, va chercher à apprivoiser ses fêlures tout en partageant celles de ses nouveaux amis. Au contact de Jeff et Arden elle va écouter les sons de la forêt et les murmures de la rivière Babine, tentant de les interpréter.



Apprendre à voir, à entendre, à ressentir, c’est aussi nommer. Le vocabulaire décrivant la nature, faune et flore, est riche, jamais lassant – noms d’oiseaux, d’arbres, termes précis adaptés au territoire – mais est exposée ici l’idée novatrice que les mots actuels ne sont pas suffisant pour décrire la nature, qu’il faut « ...inventer un dialecte du territoire, former un nouveau dictionnaire de cette chose mouvante, changeante et tenace qu’est la nature. »



Le style m’a plu avec ses métaphores et la personnification continuelle de la nature, incluant l’invisible. Les dialogues sont magnifiques, construits comme si la narratrice s’effaçait pour donner la parole et n’être plus qu’écoute, que ce soit lorsque Jeff lui raconte comment il a connu Arden ou encore quand elle entre en contact avec la foret et la rivière. On a une recherche d’un langage du vrai opposé au langage manipulateur visant à prendre l’ascendant quitte à tordre les mots.



La méditation, le rêve prennent une énorme place, favorisant la résilience, le besoin de paix. L’héroïne est dans la recherche d’une voie pour faire taire ses démons. Elle souhaite laisser partir hors d’elle les images de son ami Franck mort sous ses yeux avant qu’elle entreprenne ce voyage. Elle décrit des sensations intimes de la lutte, tout au long du récit, avec « la lumière ambrée et contre la boule de tourbe au fond de la gorge ». Les personnages, cabossés par la vie, conservent ensemble une force impressionnante, gardent l'espoir au cœur et l’élan des bonheurs d'amour.



J’ai aimé la poésie du texte, rarement un récit n’aura si bien intégré l’homme dans un tout rassemblant l’eau, la terre, les animaux, les arbres… Cela va loin parfois dans un style qui prend des risques avec la norme permettant alors de questionner, de bousculer, de créer…



La nature est un mystère à percer. La démarche est spirituelle, avec une intériorité, une prise de conscience de la souffrance animale, le besoin de réconcilier ce lien qui a été coupé ! L’autrice force le trait, utilisant une écriture envoûtante. La rivière Babine est comme un monstre, voire un dieu païen dangereux. On entre avec la narratrice dans une démarche quasi chamanique, modifiant l’état de conscience.



C’est un très beau roman. Il a du souffle, on sent la jeunesse, l’exaltation, la générosité  de Lune Vuillemin (quel prénom approprié !). A-t-elle puisé dans la mythologie autochtone canadienne pour écrire son roman ? Ni soumission à un dieu, au séculaire religieux mais retour à l’incroyable foisonnement de la vie sur terre.



Lune Vuillemin capte le paysage des grands espaces glacés de la forêt canadienne et d’ espaces intérieurs dévastés. Elle possède un talent incroyable pour rendre vivant l’environnement de ces forêts glacées qu’elle connaît, elle qui a suivi des études d’arts avant de partir deux ans au Canada, à proximité du monde sauvage et dans une expérience propice aux rencontres. Elle ne se cache pas derrière les mots. Ce talent et cette sincérité méritent d’être remarqués. Il s’agit de son deuxième roman après Quelque chose de la poussière (2019).



A signaler, la très belle édition réalisée par La Contre Allée précisant que cet ouvrage a été composé en minion pro 10,5 pts sur un papier Clairefontaine bouffant 80 g. La superbe couverture est réalisée sur un papier de création, le Kingdom laid vergé 220 g. Ce soucis de la perfection ajoute au plaisir de lecture, la liseuse (pratique quelquefois) faisant un peu office de fast-food face à la haute gastronomie de la belle édition... Un tel objet participe à l’art de la littérature et a encore beaucoup d’avenir, je n’en doute pas !



J’ai lu ce roman dans le cadre de ma participation au jury Orange du livre 2024. C’est un des 20 livres de la première sélection établie lors des échanges et votes du 26 mars. Sera-t-il dans la sélection des 5 finalistes le 13 mai prochain ? En attendant cette échéance, lisez-le, et donnez moi vos arguments pour le défendre…

*****

Chronique complète avec carte, illustration musicale (chanson de Bashung...) et composition photo sur Blog Clesbibliofeel. Lien direct ci-dessous :
Lien : https://clesbibliofeel.blog/..
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Border la bête

Elle se dirigeait vers l’océan après un décès : elle se retrouve face au sauvetage d’un orignal.

La rencontre avec deux êtres, Jeff et Arden.

Rester ici, dans cette forêt dense de tourbières qui rappelle le Canada.

Rester près du chant de la rivière Babine et des lacs Petit et Grand.

Rester ici comme une évidence.

La narratrice s’occupe avec Jeff et Arden d’un refuge pour les animaux sauvages. Elle apprivoise autant ces êtres qu’elle s’apprivoise les humains et elle-même. Elle est une composante dans ce territoire qui prend toute la place dans le roman. Il s’incarne à travers les animaux, les arbres, les humains. Elle dévoile toute la palette des sens.

Retrouver un sens, perdre les sens.

Sentir, toucher, goûter, voir et surtout écouter le silence.

Tenter d’y mettre des mots. Se construire un herbier sonore.

Rêver. Aimer. Savoir aussi se retirer.

Dans une belle écriture poétique et sensible, Lune Vuillemin interroge la place des humains et son rapport au vivant. Elle met aussi en lumière les désirs, la quête de soi et des autres et la façon dont on peut faire le deuil des êtres que l’on aime.

Accepter la boule de tourbe dans la gorge.

Accepter la vie, le vivant tels qu’ils sont avec leur beauté, leur violence, la perfection de leurs imperfections.

Colmater les interstices.

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Border la bête

Effleurer l’insaisissable, saisir les sons, et sensation, d’une sauvagerie sylvestre, accepter la perte mais surtout le contact à autrui, à sa tendresse et à cet animal qu’un instant, en lui, on peut trouver. Quelque part dans une septentrionale forêt, la narratrice cherche le secours d’un refuge animal, apprend, dans une très jolie lumière ambrée, au seuil de la forêt, à composer avec ses peines, à aimer sans le dire ces deux très belles présences qui recueillent les animaux blessés. Border la bête plonge dans un territoire, nous en fait entendre la langue, les éternels interstices de sens comme on espère un contact retrouvé à soi et au monde, comme on s’inscrit dans une poétique qui redéfinirait notre participation à un environnement qu’il ne s’agit plus de dire nôtre. Lune Vuillemin signe ici un roman d’une belle, fragile, intensité où elle parvient à faire résonner la traversée, éperdue, d’une âpre sagesse contemplative.
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Border la bête

J’aime beaucoup cette maison d’édition et en consultant leur catalogue de janvier 2024, ce livre m’a fait de l’œil… je l’ai dévoré en deux soirées, et durant ces moments de lecture je me suis sentie moins seule dans mon empathie handicapante envers le monde animal quelqu’il soit, et rien que pour cela, j’aime ce livre. L’auteure est d’un talent évident alors qu’il s’avait de son second livre uniquement avec un style singulier. Le seul bémol pour moi est cette histoire d’amour superfétatoire lorsque l’on possède un sujet si intense, actuel et urgent.
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Quelque chose de la poussière

Sur une île au large du Québec, une vieille femme recueille La bleue. Elle vit modestement avec sa fille "La blonde", son fils Jésus et son mari qui développe une obsession pour l'observation des cailloux. En pleine forêt, dans un rapport animiste aux animaux, aux plantes et aux paysages, cette étrange famille digne d'un conte noir se fracture progressivement avec l'arrivée de La bleue et de son comportement tour à tour effronté, violent, amoureux, fidèle. L'inquiètude teinte l'ensemble des scènes et des récits. Tour à tour, la vieille et la bleue prennent paroles dans un choeur inquiétant d'âmes à la dérive.

Un très beau premier roman qu'accompagnent les paysages habités de Benjamin Défossez.

Un nouveau petit bijou des éditions du chemin de fer.
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Border la bête

« Tout me rappelle combien le sol sous nos pieds est fragile . »

L’épiphanie du monde vivant. La Canopée littéraire, un lac gelé diapason de l’Ontario.

« Quand le vent reprend son souffle, l’air se fige au-dessus du lac Petit. »

« Border la bête », entrelacs où la nature est signifiante. Sauvage et libre, elle laisse un passage à la narratrice qui va vivre un bouleversement intérieur.

Ce livre de mousse et de lichen, d’arbres et d’empreintes d’animaux, est un lever de voile essentialiste.

Le sceau d’un texte vivifiant sans le monde alentour. Celui de l’agitation, du consumérisme et de la rapidité.

L’immersion dans une littérature au ralenti, d’essences et d’envoûtement à la limite de la réalité. Puisque la terre, le ciel, la poésie arpentent cet espace, pourvoient ensemble, aux méandres des intériorités humaines.

Le refuge Alcazar, où la narratrice pressent l’utile et le salvateur, les spéculatives heures où le lac blanc, les animaux sauvages, l’hiver et son rideau d’amertume seront l’asile devenu.

L’orignale qui ferme les yeux, l’impossibilité d’une résurgence, marque le destin de cette jeune femme blessée elle aussi en elle.

Elle est ici, dans ce refuge. Avec Arden, la femme aux mains d’araignée. Jeff, un être discret, dont la seule beauté est à l’intérieur de lui. Son aura humble, attire les rais de lumière. Trois, lianes, gémellaires, fusionnels, dans cette théologale approche du monde animal, loin de toutes terres habitées.

« Je suis la trace d’un renard sur le sol blanc. Tout autour les touffes d’herbes et leur couleur de miel sombre qui se reflètent dans la glace, floutent ce territoire que j’arpente et découvre. L’absence de Frank vient habiter les espaces que nous n’avons jamais arpenté ensemble. »

« … C’est le cœur de Frank qui passe son tour c’est un dictionnaire qui cherche le mot pour décrire une orpheline avec des parents encore vivants. »

L’écriture est une voix. Tout semble alliance. Les meurtrissures comme des branches qui craquent par grand froid. Arden, dont son frère était le bourreau. Les mains aplaties, devenues araignées et pour cause. « Le rire d’Arden part au galop comme un coyote en fuite. » Résistance. On ressent la vie en veille, qui, subrepticement s’élève au rythme pavlovien des jours. Dans cette lisière où les conjugaisons ne s’apprennent qu’avec endurance, foi, et cette majestueuse complicité avec les inlassables silences. « On aurait dû appeler le printemps l’éveil. » L’apothéose des sentiments, Arden et la narratrice, l’osmose des complaintes et des berceuses végétales. On aime le dictionnaire, celui qui rassemble l’épars. Recueillir les sons, les empreintes, l’innommable, les traces comme des signes. Les paraboles à l’instar des murmures sylvestres. La mémoire du vivant, laisser le message au creux des pages. Les paysages, les bruissements, les senteurs, les non-sons, comme un abri dans un sous-bois empreint de fluide magnétique.

« Border la bête ». Tout, ici, est relié à l’âme humaine. L’altruisme, l’acuité, la quête du sens. L’apogée d’essences et de renaissance. La narratrice, larmes de neige et de solitude. Arden, l’amoureuse du présent, dans cette immense simplicité des gestuelles innées. Ne jamais confondre la nuit d’antan et ce jour boréal. Jeff et ses miraculeuses tendresses. L’herbier, l’initiation, la collecte des philosophies, macrocosme du vivant. Laisser partir les effluves des souffrances, les rêves écorchés. Faire de l’herbier, la clairière et l’habitacle. Le perpétuel pour le lendemain de ceux qui viendront bouger l’aiguille du temps, aux bordures du refuge. « Colmater les interstices . » « A-t-elle dansé avec la langue maternelle, les diphtongues et les accents de la langue des prairies ? A-t-elle offert aux coyotes l’odeur du maïs et le chant des moissonneuses ? » « Je crois que j’aime pour la première fois . »

La Babine, cette rivière, l’avaleuse, parabole d’Arden, « Je rêve encore de la femme-bois-flotté. » L’édénique trame, l’altérité réenchantée. 

« Border la bête », magistrale couverture de survie. Un texte de renom qui ne sait pas encore combien les mots ont de valeur, dans nos forêts intimes. Juste né et déjà si vaste !

Lune Vuillemin, emblème des majestueuses prononciations initiatiques. Le deuxième roman après « Quelque chose de la poussière » (éditions du Chemin de fer), prouve une nouvelle fois, une capacité d’écriture digne d’un génie évident. Vénérable, la frondaison littéraire. « Celle qui vous mène au refuge . »

À noter, une couverture délicate et expressive, illustrée par Renaud Buénerd, « véritable invitation à aller voir ce qui se passe par delà la colline. »

Publié par les majeures éditions La Contre Allée.

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Quelque chose de la poussière

S'il vous prend l'envie de vous assurer une part d'insularité cet été sans risque sanitaire, saisissez entre vos mains ce “Quelque chose de la poussière”, projetez-vous sur cette “île hors du temps, à l'ouest du monde”.



C'est l'histoire de la bleue, échouée sur la plage, est recueillie par La vieille, son mari, la blonde et Jesus, leurs enfants. Cette irruption/adoption d'un nouveau membre menacerait-elle le fragile équilibre du clan ? Une harde où la Bleue se fraie une place d'où elle observe les autres, leurs obsessions, forgées jusqu'au dénouement.

Mais jusqu'où s'accrocher ? Jusqu'à quand ?



Voici un texte aux reflets multiples, miroitants, l'ensemble est saisissant de beauté et certaines parties vous transpercent de petites rafales fulgurantes.

Parce qu'on le perçoit à chaque page, ce livre a pris le goût du vent, l'éclat des vagues ; il répond à l'appel de la forêt, au cri des bêtes sauvages, à la prédation ; il a été chahuté par les caprices insulaires, les intempéries, la solitude. Pas étonnant qu'il soit dès lors chargé de tension animale et de beauté minérale, que l'écriture soit si précise, aussi instinctive que maîtrisée.



Il faut dire que j'aime les personnages, tous. Lune est parvenue à leur donner corps tout en les laissant à leur mystère. Jesus est le seul à porter un nom, les autres, comme réifiés (la bleue, la vieille, la blonde, le père), se fondent dans ces paysages sauvages, peut-être pour mieux y disparaître ou les déserter.



Livre objet édité chez les impeccables éditions du Chemin de Fer dont les textes sont approfondis, interprétés par des illustrateurs.ices.

Ici les très beaux tableaux de Benjamin Défossez.

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Quelque chose de la poussière

On est sur une île, tout à l'Ouest du monde. Cela commence par un départ, comme une expulsion : « Ce matin nous avons quitté notre maison qui n'existe plus ». Deux femmes sont venues « dire au revoir, regarder une dernière fois le jour pointer sur notre plage. Il n'y a rien que nous puissions faire contre notre évasion. » Les deux femmes, ce sont « la vieille » et « la bleue ». Elles parlent alternativement, même si ce n'est pas un dialogue. La vieille s'adresse à sa mère. La bleue se pose en narratrice. Les monologues successifs mettent peu à peu en scène les trois autres personnages de la famille : le père, géologue qui ne parle qu'à ses cailloux, la mère, une sauvageonne pleine de tendresse qui fait régner un matriarcat incontournable, la « grande blonde » de fille, le fils Jésus, et le pick up au volant duquel s'orchestrent tous les épisodes de la vie. Une sorte de clan qui vit au rythme de la nature sous le regard permanent des ancêtres qui n'ont surtout pas quitté la maison. « La bleue », la mère l'a ramassée un jour sur la plage comme on emporte un coquillage ; elle en a fait le troisième enfant de la maison. Et ça a marché !

Pas d'intrigue. Pas de fiction à suspense. Juste le quotidien d'une famille qui « survit », dans un Ailleurs, qui ressemblerait à « Quelque chose de la poussière », au bout du monde et au bout du temps. Juste la « disparition » qu'il revient à chacun de mettre en oeuvre. Pour « la bleue », qui a ouvert le livre et le clôture, il s'agit de « Partir. Quitter l'île et te quitter toi, la vieille. Je ne brûlerai pas de ponts. J'en construirai s'il le faut. Un pont des terres de l'Est à ton île. Peut-être un jour te retrouver. Et maintenant Il faut marcher seule dans la forêt, à un pas de femme, jusqu'à plus soif, jusqu'à plus faim ».

La grandeur du récit, ce qui embarque le lecteur, c'est cette force que l'auteur a su mettre au coeur de chaque personnage, c'est aussi cette construction rigoureuse du récit et de l'écriture grâce à laquelle l'évasion vers un rêve est toujours possible, on retombe toujours sur ses deux pieds. le regard du plasticien associé à l'auteur, selon la règle du jeu que s'est donnée le Chemin de Fer, devient une véritable scénographie, loin de toute illustration primaire. On est presque dans un film. On parle de la vie. On est bien.





"Lune Vuillemin est née dans la Meuse en 1994, a grandi au fond d’une forêt de l’Aude et a suivi des études d’arts avant de partir deux ans au Canada. Jardinière, femme de ménage, soigneuse d’animaux sauvages, aide-cuisinière, rancheuse ou road-tripeuse, elle cherche toujours la proximité du monde sauvage et les rencontres, un roman et son carnet d’écriture dans la poche. Elle vit aujourd’hui dans le sud de la France où elle étudie la littérature et l’histoire américaine et britannique la semaine, et se requinque dans la forêt le week-end, au calme de la montagne, à flanc de falaise, un roman et son carnet d’écriture dans la poche.

Quelque chose de la poussière est son premier livre."



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Border la bête

L'épicentre de tous les changements pour notre narratrice se trouve au bord d'un lac gelé, où une orignale agonisante se retrouve pigée, malgré les vains efforts d'Arden et Jeff. Une rencontre fondatrice au cœur de ces terres sur lesquelles les gens ne parlent pas beaucoup, séparé qu'ils sont des autres vallées par une brume cotonneuse.

La narratrice était venue pour oublier un deuil qu'elle n'ose affronter ; pourtant, assister à la perte de cet être vivant éprouve son cœur d'une façon inattendue.

Accompagnés désormais de ces deux sauveteurs en charge d'un refuge d'animaux sauvages, c'est un nouveau monde qui s'offre à ses sens, comme l'amour inattendu qui vous tombe dessus, par accident, par effraction, mais un tel désir ne peut être une erreur.



À travers les chemins invisibles, les sentes et les contre-allées, elle cartographie, perçoit ce que les mots ne peuvent exprimer pour saisir pleinement les sonorités, les écailles et les plumes, les becs, les griffes, l'écorce, les antennes et les spores, l'eau, la pierre, la rivière, la terre, l'odeur animale, au milieu de silences qui n'en sont pas vraiment, celui de la nature, vivante, changeante et précieuse.



Bien que l'homme vive entouré de ces trésors, son besoin de confort et sa peur de voir ses petits rituels changer l'effraie, préférant tuer, détruire ce qui le gêne, comme ce besoin incessant de domestiquer ce qui est sauvage, hors de portée.



Un texte beau comme une nuit sans lune, délicat et sensuel tels les élytres qui se déploient sur la fenêtre aux coccinelles, sauvage et envoûtant à l'image de la femme-bois-flotté.

Une fois que les mots de Lune Vuillemin auront planté en vous ses canines saillantes, comme moi, vous ne voudrez plus quitter la forêt et les sensations qui s'y trouvent, lovés près de la bête et sa chaleur réconfortante.

L'amour de ce qui vit se retrouve dans chacune des lignes de cette histoire
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Quelque chose de la poussière

Sublime, poignant ce grand livre est le passage de l'ombre à la lumière. Le lire, c'est rendre hommage à la beauté d'une littérature raffinée, délicate et intuitive. Ses traits bousculent par cette force intrinsèque. Les arrêts à chaque point sont des murs porteurs. Ce récit est un rivage à atteindre. Comme on aime son souffle, sa teneur. Ses personnages qui gravitent et content en hymne choral ce qui germe sur cette île d'un espace-monde étrange, rude, âpre et mystérieux. Le prologue est un appel d'air. « On marche toute la nuit, la vieille ne veut pas parler. Lorsqu'elle sent que je veux parler, elle siffle. » Subrepticement, on pénètre dans les ténèbres. A contrario, l'heure est belle. L'écriture est époustouflante, douce et aérienne. On dirait ce juste qui frémit sous l'épiphanie verbale, sous cette voûte étoilée dont les étoiles sont des énigmes. Lune Vuillemin est une jeune auteure de 26 ans. Son récit se révèle un miracle. On est saisi par le majeur des paroles qui tour à tour dévoilent les mystères intérieurs. Les gestes sauvages, le rude des pierres, les arbres déchiquetés. Cette île qui ploie sous l'incivilisation. Un nihilisme qui ne peut se nommer. On aime « La Vieille » plus que tout. Cette femme qui vit à l'instar d'une salamandre éprise de liberté et qui ne sait pas jouer avec les couleurs de la tendresse. Elle est broyée par le manque de tout. « La Blonde, Shiver » sa fille, énigmatique est un chat écorché. « L'après-midi passé à regarder Shiver flatter les troncs doux des arbousiers. Sa fascination pour ce qui est tendre. Et son besoin de dureté. » « La Bleue », celle qui vient du méconnu, l'adoptée des hasards qui reste dans cette implacabilité comme un animal qui se recroqueville et attend son heure de gloire. « Jésus » le frère de Shiver « Résistant au froid comme une loutre de rivière. » Que va-t-il se passer ? N'ayez pas de crainte. « Quelque chose de la poussière » est une litanie. Un récit qui ose l'entrée dans un mystique qui ne peut se nommer. Dans cette grotte matrice où La Vieille cherche en Shiver, La Bleue, Jésus, les langages qui touchent aux larmes. Mais, rien, ne se voit. Il faut rester attentif à ce summum, à cette profondeur du puits, à cette île qui perce l'invisibilité. Les réponses ne se savent pas. Rien ne peut retenir le sablier des quêtes existentialistes. Que dire des splendides illustrations de Benjamin Défossez, traversées des miroirs pages après pages. On est alors sur cette île dans les pas de La Vieille torche en main, courbée et altière. Le sombre est une toile de maître. On est en plongée, en transmutation, où respire le hors temps, le microcosme de vies dont il ne reste que le manichéen, l'inapaisable, la folie de l'adversité, et la volonté de vivre et de trouver sa voie bien après les flots d'une mer intestine et d'une île ravageuse. Beau à trembler. Culte. A lire, relire à, l'infini. Publié par les majeures Editions du Chemin de Fer.
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Border la bête

Dès le titre (à double porte d'entrée) et son allitération, suivi d'un début enlevé, on sent que le livre sera imprégné de "beau-ésie" bouleversante.



Lune Vuillemin est une barde qui nous conte une femme blessée qui a souvent une "boule de tourbe" dans la gorge et qui vivra quelque temps auprès de la rivière Babine (Canada) et y soignera ses blessures avec l'aide de Jeff (dont seul "un œil marche" et surtout une femme, Arden.



Depuis "Le Pion" et "Tea Rooms" j'aime cette maison d'Edition. Je me suis laissé entrainer dans cette belle histoire contemplative et remuante pleine de sensations et de sons que j'invite tous ceux qui n'ont pas été trop déçus de mes avis, et les autres aussi, à lire tellement il sort de la masse de livres sortis, tant ce (petit) roman lent est loin de l'agitation effrénée de notre monde. Il faut juste savoir s'arrêter un moment, prêter l'oreille à cette voix singulière qui nous relie à l'âme de la nature et l'âme humaine, ou plutôt qui rend la nature humaine.



La narratrice sur le chemin vers la mer va assister aux tentatives (en vain) d'une femme "aux mains d’araignée" - Arden - ("...ses doigts qui sentent la cannelle et l'écorce seront ce que je retiendrai d'elle. Je regarde ses ongles noirs, phalanges de vieille personne, empreintes digitales d'arbre centenaire..." (p. 29)) et d'un homme - Jeff - "avec un œil qui marche et un autre qui ne marche pas (qui est éteint)" de sauver un orignale (Elan d'Amérique) mourant près d'un lac de l’Ontario (Canada). Les deux accueillent la narratrice, qui est fascinée par les 2, dans le refuge ou ils s'occupent d'animaux blessés (coyotes, opossums, renards, loutres). On comprend vite qu'en soignant les bêtes les protagonistes soignent également leurs propres blessures et fêlures. Le lent apprivoisement de ce trio, l'histoire qui naît entre les deux femmes, se déroulera dans une langue poétique qui m'a fasciné et invité à lire des passages à haute voix, et m'a poussé à deux reprises presque dans une transe hypnotique. Et c'est par petits bouts seulement qu'on apprend des bribes du passé des personnages - juste ce qu'il faut pour mettre dans les interstices vides une part de nous-mêmes, de nos propres blessures et interrogations. Aux questions "D'ou viens-tu" et "Ou veux-tu aller quand tu partiras d'ici" la narratrice répondra tardivement :"il ne dit pas que je ne suis pas obligée de répondre mais ça se voit qu'il le pense. Je crois que j'ai mis les pieds sur une terre où les gens ne parlent pas beaucoup. Il faut parler leur langage pour saisir leur profondeur. Alors je lui dis .... (p. 35)

Moi, je ne veux pas trop dire non plus, mes mots ne sont pas à la hauteur de ce chant avec ses accents de nature writing, mais ne peux pas faire l'impasse sur une des très belles trouvailles : "l'herbier sonore", un carnet dans lequel sont notés des mots pour dire les sons qu'on entend dans la nature : "(mais...) ce sont surtout des mots de vide, d'absence, de secret, d'impalpable....(p. 83)..... "Je me rapproche, tends l'oreille. Des accents plus prononcés, des arythmies se distinguent. Il n'y a pas d'hésitations, tout est confiant. Par endroits, Babine (c'est une rivière, nda) est calme, presque immobile, telle une flaque d'eau. On la croirait autre. La voilà qui chuchote, prête à écouter peut-être...(...) ....là ou les longs doigts des gerris pianotent sur la peau de Babine...." ((p. 82-83))

L'émotion à peine freinée de la narratrice - et une belle fin pour le lecteur après 181 pages d'une belle densité poétique)


Lien : https://lorenztradfin.wordpr..
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Border la bête

J'ai glissé dans les arbres, la nuit, la détresse, la douleur, les renards, j'ai glissé comme par inadvertance dans cet ouvrage d'une puissance folle. Sa poésie est presque douloureuse, immersive, magnifique. L'autrice a su lier l'âme humaine - sa beauté, sa cruauté - à la nature intime, sauvage.



Trois personnages soignent leurs blessures au sein d'un refuge (le mot dans notre langue, si bien choisi), soignent les nôtres, prennent soin des animaux et des leurs, de nous. L'errance dans la forêt, le mutisme éclaté, les mots silencieux... Border la bête est un livre de grands espaces et de reconstruction, il pose nos mains sur les arbres, il happe le lecteur et ne le rend pas.



Sa langue s'enroule autour de mes doigts, de mes yeux, de mon âme.

Le livre me rattrape, me bouleverse, soulève la poésie là où se présente la mort. Il coupe le souffle, m'apprend à respirer, il me faudrait ce refuge, cette écoute de la neige et de la rivière ; nous en avons tous besoin.



J'ai aimé profondément la première partie du livre, le deuil le soin la détresse, la seconde m'a laissée de côté, un peu de cette histoire de piqûres d'araignées alors qu'elles mordent, beaucoup de l'abandon trahison mort et de coccinelles écrasées alors qu'il y avait le respect. Quelque chose a sombré. Je ne suis pas faite pour les histoires qui deviennent amour, elles trahissent là où elles ne sont pas nécessaires.

Sa seule fausse note - pour moi.



Une lecture bouleversante, à la langue magnifique, qu'il vous faudra lire.
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Border la bête

Elle a quitté l’Ouest, où peut-être qu’elle l’a fuit. En assistant à la tentative de sauvetage d’un original sur les berges d’un lac gelé de l’Ontario au Canada, elle est bouleversée et rester dans ce refuge s’impose à elle comme une évidence. 

 

Arden, une grande femme aux mains d’araignée et Jeff, l’homme à l’œil de verre, deux abîmés par la vie sont les gardiens du refuge animalier, ils soignent leurs blessures en s’occupant de soigner les animaux meurtris. Pas surprenant qu’elle souhaite apporter son aide, et peut-être guérir ses propres fêlures. 



Cette femme aussi énigmatique que ces deux âmes qui l’accueillent, lui permettent en lui apportant amitié et même de l’amour, de panser ses propres blessures, tout en prenant soin les uns des autres qu’ils soient humains, sauvages, animales. 

Entourée par la forêt apaisante, sereine, profitant de ses bienfaits naturels, une forêt qui agit comme un véritable baume réparateur, pour qui se laissera envoûter par la plume de Lune Vuillemin. 



Une lecture thérapeutique au cœur d’une forêt bienveillante qui éveille les sens et apaise les maux.. 

Une errance littéraire de toute beauté. Une magnifique ode à la nature et à ses pouvoirs régénérants. 
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Quelque chose de la poussière

Voilà une autre lecture à côté de laquelle je suis passée.



Les éditions du chemin de fer ont fait un beau travail d’édition.

Mais le texte… J’ai eu l’impression de lire une écriture hallucinée, une intrigue floue, ou l’inverse.

En fait, il n’y a pas d’intrigue, on suit un moment du quotidien d’une famille en pleine implosion.

On est à la limite de la perte spatio-temporelle, j’ai lu ce livre comme un mirage.



Cette belle édition contient des illustrations tout aussi étranges.



D’aucun diront que le texte est magnifique et intense.

Mon côté terre à terre, à besoin d’un minimum de compréhensible.



A classer en OLNI (objet littéraire non identifié)
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Quelque chose de la poussière

Enfin une écriture neuve, des phrases comme une respiration qui se cherche, s'impose pour dire ce qui sourd de l'intime ou se heurte à la rencontre ou se frotte à la nature omniprésente, fascinante.

Une histoire sauvage à deux voix de femmes qui palpite longtemps après qu'on a refermé le livre (ce si bel objet du Chemin de fer !).

Livre qu'on rouvre souvent pour les peintures étranges et lumineuses de Benjamin Défossez, qui continuent de parler aux phrases de Lune Vuillemin, qui elles-mêmes poursuivent leur ligne de creusement en nous.

Merci au Chemin de fer d'oser de tels choix et qui nous offre là une pépite à garder dans le creux de la main, au fond de sa poche et résolument en plein cœur.

Une absolue écriture, sauvage et puissante.
Lien : https://lalectricepublique.b..
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Border la bête

Avec « Border la bête », Lune Vuillemin allie sensibilité et puissance, comme des doigts engourdis par le froid dans lesquels l'on sent recouvrer la vie.
Lien : https://www.sudouest.fr/cult..
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