La scène de son arrestation, filmée de bout en bout, passerait en boucle sur les chaînes télévisées.
À l’heure du journal, chacun pourrait voir le corps nu, maculé d’excréments, meurtri par les matraques et les heurts contre les portes ou les marches d’escalier, traîné brutalement sur le chemin de l’infamie.
Alors chacun serait satisfait de son sort et jetterait l’opprobre sur l’infâme.
Dans une catharsis salutaire, la populace le conspuerait derrière son poste, effaçant du même coup les frustrations et les rancœurs nées d’une vie misérable.
De légers effluves sucrés l’informèrent qu’elle portait son parfum préféré et le temps qu’il le savoure avec intensité, l’instant éphémère était déjà passé.
Il imagina fugacement revenir dans le couloir pour faire une nouvelle entrée et revivre cette délicieuse tension de l’espoir qui en mourant laisse le goût amer de la certitude.