Lydia Delectorskaya

Biographie :

Lydia Nikolaevna Delectorskaya (Лидия Николаевна Делекторская) est une collaboratrice et une proche du peintre Henri Matisse (1869-1954).

Fille unique d'un pédiatre de la ville de Tomsk, elle devient orpheline à douze ans. Éduquée par sa tante, elle fuit avec elle en Mandchourie, dans la partie chinoise. Elle gagne Paris, où elle est acceptée à la faculté de médecine de la Sorbonne, mais les frais élevés exigés pour les étudiants étrangers sont hors de portée. Lydia trouve de petits emplois, puis s'installe à Nice en 1930.

En 1932, elle entre comme aide d'atelier dans la maison d'Henri Matisse pour un remplacement de quelques jours, qui deviendra six mois. L'année suivante, elle est sollicitée à nouveau, à l'initiative de Madame Amélie Matisse, de santé délicate, comme dame de compagnie.
En octobre 1933, Matisse fait le premier portrait de Lydia, à l'estompe. Au printemps 1935, elle pose pour "Le corsage bleu", "Le châle écossais", "Les yeux bleus", puis en avril 1935 pour "Le Rêve". Elle est son seul modèle en cette année 1935. Elle se voit confier également par Madame Matisse des travaux de secrétariat. En 1936, elle pose pour plus de quarante peintures. En 1938, Amélie Matisse, n'ayant plus besoin de dame de compagnie, met fin à son contrat. Henri Matisse mesure alors ce qu'elle lui apporte. En mars 1939, Matisse se sépare de sa femme et il rappelle Lydia dès le mois de juin de la même année.
Elle lui est indispensable pendant la Seconde Guerre mondiale, organisant ses différents déménagements et lui apportant une assistance quotidienne, alors que sa santé et son état physique se détériorent. Elle l'aide également à continuer à créer.

Elle joue un rôle décisif, à la demande d'Henri Matisse, dans le suivi de la création du musée Matisse du Cateau-Cambrésis, de la construction de la chapelle du Rosaire de Vence, et dans le montage d'un certain nombre d'expositions dédiées à l'artiste, à Londres, Paris, Philadelphie.

Le dernier dessin de Matisse de Lydia Délectorskaya est du 1er novembre 1954. Henri Matisse meurt deux jours plus tard. Elle quitte l'hôtel Regina où ils étaient installés sans assister aux funérailles.
Dans les années 1980, elle écrit deux témoignages sur ses années avec Henri Matisse, et sur le mode de travail de celui-ci.