L’animal prend une grande place dans notre vie. Il nous améliore, fait ressortir ce qu’il y a de bon en nous tout en nous aimant sans condition. La relation entre le propriétaire et son compagnon est unique. En tant que vétérinaire, j’ai été à même de constater l’intensité de cette relation. Certains seront surpris de la grandeur de l’affection ressentie et, dans plusieurs situations, des raisons importantes amplifieront ce lien. Les gens qui vivent seuls avec leur animal, les couples sans enfant, l’animal qui a appartenu à un être cher décédé en sont des exemples fréquents.
La question n’est pas banale, même si elle peut paraître simpliste!
Il est important d’utiliser le même vocabulaire si nous voulons bien nous comprendre. J’ai fait quelques recherches à ce sujet et j’ai sélectionné la définition qui suit:
«Pour le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), un animal de compagnie est un animal domestique ou sauvage qui vit auprès de l’humain, en tant que compagnon et à des fins d’agrément.»
Saviez-vous que, depuis décembre 2015 au Québec, les animaux sont considérés comme des êtres doués de sensibilité ayant des impératifs biologiques? C’est ce que prévoit la Loi visant l’amélioration de la situation juridique de l’animal.
Des histoires d’animaux de compagnie, il en existe autant qu’il y a de maîtres! J’ai eu le privilège d’en lire et d’en entendre de magnifiques que je partagerai avec plaisir avec vous au détour de ces pages.
Je me suis aussi permis de créer ma propre définition de l’animal de compagnie, rien de moins! La voici:
«L’animal de compagnie est un être vivant qui permet de rompre la solitude, de partager des moments précieux ou douloureux, et qui, souvent, rassure par sa présence. Il est parfois confident, parfois celui qui console ou même celui qui ramène son maître dans le moment présent, celui-là même où se trouve le bonheur.
Il est d’une aide incommensurable pour les personnes âgées, les enfants et les personnes atteintes d’un handicap en leur permettant de développer ou de maintenir différentes habiletés sociales.»
Vu de l’extérieur, surtout si on ne possède pas un animal, il peut être difficile de comprendre la profondeur de ce lien et les émotions ressenties. Dans mon quotidien de vétérinaire, l’écoute, la compréhension et le respect des décisions sont primordiaux. On ne peut soigner les animaux sans aimer leur maître. C’est normal que notre client s’impatiente des pipis inappropriés d’un chiot, des griffades du chat sur le canapé. C’est normal aussi qu’il soit stressé quand son animal est malade et qu’il pleure quand les nouvelles sont mauvaises.
La peine qui résulte de son départ paraît insurmontable et est souvent mal comprise par l’entourage de la personne endeuillée. Suivez son conseil et laissez traîner ce livre sur la table du salon. Les membres de votre famille et les amis de passage y trouveront certainement des pistes de solution pour les questions qu’ils n’osent peut-être pas poser. Ils comprendront encore mieux à quel point l’animal prend une grande place, la place qui lui revient, dans la vie de l’humain.
Un livre sur le deuil animalier, mais quelle drôle d’idée! Et, pourtant, à bien y réfléchir, c’est un sujet important et singulier.
Important, car uniquement en France, c’est plus de 700000 familles qui sont confrontées à la disparition de leur animal de compagnie chaque année. Important, parce que la souffrance est souvent occultée, parfois même à cause de la honte (ai-je le droit d’être triste?).
Singulier, car pour beaucoup d’entre nous et surtout les plus jeunes, c’est la première expérience douloureuse avec la mort, la séparation. Singulier, car c’est encore un sujet tabou que de pleurer un compagnon à quatre pattes.Oui, nous avons le droit d’être tristes et désemparés face à la mort de notre animal de compagnie et, oui, dans ces moments-là, nous avons besoin d’aide.
J’ai souvent entendu des propriétaires s’excuser de manifester leurs émotions après s’être fait surprendre par une larme inattendue. Je suis pourtant chaque fois rassurée, car ils ont le cœur «à la bonne place»!