Et l'issue n'est pas du côté de l'enfer alternatif, celui qu'on appelle perfectionnisme ou autojustification. Je me rends compte de plus en plus que le perfectionnisme m'a longtemps protégé-e des sentiments de culpabilité. C'était même ma raison de vivre: surtout ne jamais être pris-e en défaut, prévenir la critique, être conforme, répondre aux attentes des autres, ne jamais les décevoir.
Quand on me renvoyait une image négative de moi-mênme, c'était l'effondrement. Puisque je n'étais pas parfait-e, alors c'est que j'étais nul-le. Et je découvrais qu'au fond, je l'avais toujours su. Cette fois, il me semblait que j'avais affaire à mon identité vraie: le perfectionnisme, c'était pour donner le change. En réalité, j'avais lutté sans le savoir contre un sentiment de nullité-noirceur-faute. Il m'apparaît aujourd'hui que c'est le même enfer, que culpabilité et perfectionnisme sont les deux faces de la même médaille: de toute façon, je ne m en sors pas. Ni mon autojustification ni mon autoaccusation ne me libèrent de ce quelque chose - malheur connu ou inconnu - qui m'a ôté le goût de vivre.