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4.38/5 (sur 30 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Goodnestrone, Kent , le 01/08/1862
Mort(e) à : Eton , le 12/06/1936
Biographie :

Montague Rhodes James est un écrivain anglais, auteur de récits fantastiques qu'il signe toujours M. R. James.

Spécialiste de littérature médiévale et passionné d'archéologie, il est nommé Principal du King's College de Cambridge, puis d'Eton College, à partir de 1918, là même où il fit ses études.

Dans le cadre de ses fonctions universitaires, il établit le catalogage de plusieurs manuscrits anciens des bibliothèques de Cambridge et collabore à plusieurs ouvrages savants. Il donne également des ouvrages de vulgarisation : "Abbeys" (1925), "Suffolk and Norfolk" (1930).

Montague Rhodes James est toutefois resté célèbre pour ses contes fantastiques, souvent en prise directe avec ses propres passions : l'histoire anglaise, les recherches archéologiques et la bibliophilie.

Ses nouvelles ont été recueillies dans quatre recueils principaux : "Ghost Stories of an Antiquary" (1904), "More Ghost Stories of an Antiquary" (1911), "A Thin Ghost" (1919) et "A Warning to the Curious" (1926). Il existe enfin une édition (presque) complète : "Collected Ghost Stories" (1931, souvent réimprimée).

En 1922, il publie "The Five Jars", son unique roman de littérature d'enfance et de jeunesse.
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Bibliographie de Montague Rhodes James   (15)Voir plus

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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Il avait, en un ultime et infinitésimal éclair, saisi ce que c'était. Une peau blême et pâle ne recouvrant que des os et des tendons suggérant une force hors du commun ; des poils noirs et rudes, plus longs qu'il n'en avait jamais poussé sur une main humaine ; des ongles gris, cornés, ondulés, et fortement incurvés, jaillissant de l'extrémité des doigts. Le cœur pris dans l'étau d'une terreur inconcevable, Dennistoun bondit de sa chaise. La forme, dont la main gauche reposait la table, se redressait derrière lui, sa main droite recourbée au-dessus de sa tête. Une étoffe sombre et loqueteuse ne la recouvrait qu'en partie ; l'épaisse fourrure était celle de l'illustration. La mâchoire inférieure était étroite et - comment dire ? - creuse, pareille à celle d'une bête ; les dents saillaient derrière des lèvres noires ; le nez était inexistant ; les yeux, d'un jaune ardent, au centre desquels les pupilles brillaient d'un noir intense, et la haine jubilante et la volonté de destruction qu'ils exprimaient, étaient les traits les plus horrifiants de cette vision. Ils trahissaient une certaine intelligence - une intelligence supérieure à celle d'un animal, mais inférieure à celle d'un homme.
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Extrait de l'introduction, par Philippe Dapelo

[...] A l'instar des récits de Lovecraft, l'horreur est en effet souvent tapie au coin d'un immeuble, d'un vieux parc ou d'une ancienne colline. C'est juste le temps qui nous en sépare, et l'oubli d'où l'on ne devrait pas tirer ces choses-là.
[...] A nouveau, comme chez Lovecraft, on ne voit pas venir l'horreur, paraissant impossible dans cet environnement si banal, si rassurant. Et lorsqu'elle surgit tout à coup, nous restons désemparés.
A ce titre l'appellation d'histoire de fantômes peut induire en erreur, tant ce terme est galvaudé. Ici pas de spectres gothiques traînant des chaînes, pas de remords le retenant à la terre, aucune âme perdue ni aucun au-delà.
Ces "fantômes" là ressemblent plus aux Yokai japonais par leur côté grotesque et pourtant très matériel. Ce sont des horreurs inexplicables, dont le potentiel de terreur repose précisément sur leur seule irruption dans une réalité, une normalité, qu'ils anéantissent de par leur seule présence.
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[...] ... Le lendemain, Sir Matthew n'était ni à six heures, ni à sept heures, ni à huit heures en bas, comme c'était son habitude. Par conséquent, les serviteurs montèrent dans sa chambre et frappèrent à la porte. Je n'ai pas besoin de m'attarder à la description de leur angoisse tandis qu'ils écoutaient et qu'ils recommençaient à frapper de plus belle. N'obtenant pas de réponse, ils ouvrirent la porte et ils trouvèrent leur maître mort et le visage tout noir. Cela, vous l'aviez déjà certainement deviné. On ne découvrit aucune trace de violence sur son corps à ce moment, par contre la fenêtre était ouverte.

L'un des hommes s'en alla quérir le prêtre ; puis, sur les instructions de ce dernier, il se rendit chez le coroner. Mr Crome lui-même se hâta vers le château et on le fit entrer dans la pièce où gisait le mort. Le prêtre a laissé quelques notes retrouvées parmi ses papiers, qui montrent en quelle estime il tenait Sir Matthew et le chagrin que lui causa sa mort. Pour jeter quelque lumière sur la manière dont se déroulèrent les événements et sur les croyances communes de l'époque, je transcris ci-dessous un passage de ses mémoires :

"Il n'y avait aucune trace attestant qu'on fût entré par la force dans la chambre : mais la croisée était ouverte selon les habitudes de mon pauvre ami en cette saison. A côté de lui, il y avait, comme chaque soir, son pot d'argent empli de bière et, cette nuit-là, il ne l'avait pas terminé. Cette boisson fut examiné par le médecin de Bury, un certain Mr Hodgkins, qui fut incapable de découvrir, comme il le déclara par la suite sous la foi du serment devant le coroner, si quelque poison y avait été mêlé. Car, étant donné l'enflure et la noirceur du cadavre, il était normal que, parmi les voisins, on parlât de poison. Le corps sur le lit était dans le plus grand désordre. Ses membres étaient tellement tordus que la conjecture la plus probable était que mon très digne ami et paroissien avait expiré dans les plus grandes affres et
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[...] ... A l'extrémité du couloir du dernier étage où se trouvait sa chambre, il y avait une salle-de-bains inutilisée. On la tenait toujours fermée à clef mais le haut de la porte était vitré, et, comme les rideaux de mousseline qui le dissimulaient autrefois avaient disparu depuis longtemps, on pouvait voir à l'intérieur la baignoire doublée de plomb, fixée au mur du côté droit, la tête vers la fenêtre.

Or, cette nuit-là, Stephen Elliott se trouva, lui sembla-t-il, en train de regarder par la porte vitrée. La lune brillait par la fenêtre et il contemplait un corps gisant dans la baignoire.

Sa description de ce qu'il vit me rappelle ce que j'ai pu voir moi-même dans les célèbres cryptes de l'Eglise Saint-Michan, à Dublin, qui possèdent l'horrible propriété d'empêcher les cadavres de se décomposer pendant des siècles. C'était un corps d'une minceur pitoyable, enveloppé dans une espèce de linceul ; le visage avait une terne couleur de plomb ; les lèvres esquissaient un affreux sourire ; les mains jointes étreignaient fortement le côté gauche de la poitrine.

Tandis que le jeune Elliott regardait, un gémissement lointain, à peine perceptible, sembla sortir de la bouche, et les bras commencèrent à bouger. La terreur engendrée par ce spectacle obligea Stephen à reculer. A ce moment, il s'éveilla et s'aperçut qu'il était bel et bien dans le couloir baigné de clarté lunaire. Avec un courage peu commun chez un enfant si jeune, il gagna la porte de la salle-de-bains afin de vérifier si le personnage de son rêve s'y trouvait en réalité. Il ne vit rien et revint se coucher. ... [...]
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[...] ... La vision faillit lui faire lâcher sa chandelle - il affirme aujourd'hui que, s'il avait dû être plongé dans les ténèbres à ce moment-là, il aurait eu une attaque. Mais il en alla autrement, et il put reposer la chandelle sur la table et examiner la gravure à loisir. Ahurissant ! C'était strictement impossible et, néanmoins, le fait était là : il y avait maintenant un personnage au beau milieu de la pelouse, devant la maison, là où il n'y avait rien ni personne à cinq heures de l'après-midi. Emmitouflé dans un curieux vêtement noir, orné d'une croix blanche sur le dos, il progressait à quatre pattes vers la maison. ... [...]
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Comme la lune donnait sur ses mains presque transparentes, Stephen vit que ses ongles étaient d'une longueur effroyable. Chose encore bien plus atroce, sur le côté gauche de sa poitrine s'ouvrait une plaie noire et béante.
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