M.A. Church

« Cam attira aussitôt son attention, avant que son esprit ne s’engage sur ce chemin désagréable, en déboutonnant son jean et laissant glisser le vêtement le long de ses jambes jusqu’à tomber sur le sol. La bouche de Jeff s’assécha instantanément.
— Oh, murmura-t-il, oh oui bon sang.
Ses sous-vêtements en maille ne cachaient rien, mais enflammèrent l’imagination de Jeff. Cam était l’homme le plus beau qu’il ait jamais vu. Son corps était tout simplement magnifique, long et mince, avec des muscles bien définis. Il était très peu poilu, de ce qu’il pouvait en voir de là où il était assis. Pas une once de graisse, nota-t-il tandis que ses yeux dévoraient le reflet de ce corps dans le miroir. Et ces fesses…
— Vous avez dit quelque chose ? demanda Cam depuis la salle de bains.
Jeff fouilla dans son esprit, essayant de se remémorer la dernière chose que Cam lui avait dite, juste avant de s’être perdu dans son scénario classé XXX. Il essaya alors de ne pas piquer un fard au souvenir des derniers mots qu’il avait chuchoté : « Oh oui bon sang ». »

« — Peut-être que je devrais juste partir.
— Je préfèrerais que tu restes. Je veux passer la journée avec toi, toute la journée et toute la nuit.
— Tu en es sûr ?
Randy regarda avec envie le café. Personne ne devrait avoir ce genre de conversation sans un petit remontant.
— Écoute, Garrett, tu n’es pas le genre d’homme dont j’ai l’habitude non plus. Tout cela est tellement anormal que c’en est presque risible. Je ne sais pas comment séduire quelqu’un, j’ai dû être absent le jour où ils ont fait une leçon dessus.
— Reste avec moi… S’il te plaît.
Randy continua de se mordre la lèvre.
— J’ai dit le mot ‘pardon’ et ‘s’il te plaît’ dans une même conversation, Randy. N’importe qui me connaissant te dirait que c’est un miracle de m’entendre dire ces mots. J’ai agi comme un salopard. Laisse-moi me racheter.
Garrett souleva le café, mais le garda hors de sa portée.
— Et je n’hésiterai pas à te faire du chantage.
— Tu es difficile en affaires, mais j’accepte. Je reste. Maintenant, donne.
Avec un rire, Garrett lui tendit la tasse. »

« Pour une fois dans sa vie, Jeff était sans voix. Tout mouvement autour de lui avait ralenti, comme figé, tandis qu’il plongeait dans les yeux turquoise les plus profonds, les plus attirants qu’il ait jamais vus. Son cœur s’arrêta de battre et fit une voltige dans sa poitrine. Il leva la tête, étourdi, tandis que le cœur en question faisait une embardée et se remettait à battre, cette fois à tout rompre. Ses oreilles rugirent et le souffle lui manqua. Puis, brusquement, le temps se dégela et la réalité reprit le dessus avec brutalité. Jeff remarqua que l’homme arborait un léger sourire sur ses lèvres.
— Elle n’a vraiment pas fait exprès, répéta ce dernier.
— Hein ?
— La serveuse, dit l’étranger en faisant un signe en direction de la jeune femme en pleurs. Elle n’avait pas l’intention de renverser les boissons. Il n’y avait aucun moyen pour elle d’éviter ce qui est arrivé.
— Oh, lâcha Jeff dont le cerveau s’était remis en marche. »

« Quelque chose, un changement dans l’atmosphère peut-être, attira son attention. Une fois encore, il examina la foule autour de la table de craps, cherchant… quelque chose. Il plissa les yeux et se concentra sur l’homme en face de lui, de l’autre côté de la table. Le temps sembla ralentir, et se figer. Le brouhaha agaçant du casino devint un simple bruit de fond jusqu’à ce qu’il n’entende ni ne voie plus rien… à part, lui.
Le cœur de Garrett rata un battement et augmenta rapidement, accélérant soudain, puis prit une courte pause avant de battre à un rythme effréné. Son esprit imagina une série de scènes en Technicolor qui exigeait que l’homme en face de lui prenne la pose, se penche et s’étire dans un nombre de positions érotiques et explicites. Les yeux de Garrett le scrutèrent jusqu’à ce qu’ils rencontrent des prunelles surprises, de couleur gris acier, et un autre frisson traversa rapidement son corps. »