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4.01/5 (sur 1178 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 14/11/1939
Biographie :

Kenizé Mourad est une romancière et journaliste française d'origine turco-indienne.

Née à Paris , Kenizé de Kotwara est la fille d’une princesse turque, membre de la Dynastie ottomane (petite-fille du sultan Mourad V par sa mère Hatidjé Sultane) mariée à un rajah indien mais réfugiée à Paris. Orpheline de sa mère peu après sa naissance, elle est élevée dans un milieu catholique.
À l’âge de 20 ans, la quête de ses origines l’amène à découvrir l’Islam dans textes des grands soufis. Percevant l’Islam comme une religion ouverte et tolérante, elle conçoit son identité musulmane comme "une appartenance plus qu'une religion" à une époque où elle adhère aux « valeurs gauchistes » ambiantes. Tout en effectuant de longs séjours en Inde et au Pakistan, elle suit des études de psychologie et de sociologie à la Sorbonne. Mais, si elle travaille comme journaliste indépendante à partir de 1965, elle vit surtout a partir de 1968 de son métier d’hôtesse de l’air. Et elle exerce encore cette profession lorsqu’en 1970, elle rencontre Hector de Galard qui l'introduit au " Nouvel Observateur ".
D’abord attachée au service documentation, elle commence à y publier des articles en mars 1971. Chargée de couvrir le Bangladesh et le Pakistan,où elle a vécu quelques temps , elle voit sa situation régularisée en décembre 1971. Elle élargit son domaine de prédilection aux questions moyen-orientales. Correspondante de guerre au Bangladesh, en Éthiopie, au Liban, où elle passe trois mois pendant le siège de Beyrouth en 1982, elle couvre également la révolution iranienne pendant plus d’une année.
Mais au cours de ses reportages, elle se rend compte de l’importance de la psychologie des gens par rapport aux grands discours politiques. C'est parce qu’elle n’a "pas la place d'en rendre compte dans ses articles" qu’elle quitte le journal en septembre 1982 pour se lancer dans l’écriture. Après avoir enquêté en Turquie, au Liban et en Inde, elle publie en 1987 un roman racontant l’histoire de sa famille, "De la part de la princesse morte", chez Robert Laffont. En 1998, elle publie la suite de son premier roman, "Le Jardin de Badalpur". En 2003 elle publie "le parfum de notre terre, voix de Palestine et d'Israël", un livre d'interviews et de portraits. En 2012 elle a été nommée Officier des Arts et des Lettres.
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Au pays des purs, de Kenizé Mourad


Citations et extraits (126) Voir plus Ajouter une citation
A Istamboul, dans son enfance, Selma a vu la misère, sans doute aussi atroce qu'aux Indes. Mais cette misère était due à la guerre qui depuis des années ravageait le pays; c'était une situation exceptionnelle que l'on combattait et que l'on savait pouvoir surmonter.
Ici, chaque jour, des milliers d'enfants meurent de faim, c'est un fait accepté, prévu, entré dans les habitudes.
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Selma s'est redressée: comment cet âne ose-t-il interrompre sa méditation?
- Te tairas-tu , démon? Dans tous les pays musulmans, les mosquées sont ouvertes aux femmes! Ignores-tu que Fatimah, la fille de notre prophète, priait à la Kaaba (principal sanctuaire de la Mecque) à côté des hommes? Ce que Mohammed, le généreux, permettait, tu oses, misérable, t'y opposer?
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Elle se tait. Si elle ouvre la bouche, elle va se mettre à sangloter, et il n’y a rien qu’il déteste comme les pleurs. Pourtant il faut qu’elle parle, sinon il pensera qu’elle lui en veut, ou qu’elle a pris le parti d’Annedjim… C’est faux, elle n’a pris le parti de personne, elle les aime tous les deux, mais de façon si différente qu’elle a l’impression qu’il y a deux Selma qui aiment… Elle a souvent réfléchi à ce phénomène : lorsque sa mère lui sourit, elle se sent capable de conquérir le monde ; lorsque son père lui sourit, elle oublie le monde et elle fond de bonheur, doucement, comme une pâte de fruit sous la langue. Elle ne sait pas pourquoi, elle sait seulement qu’elle ne veut pas choisir entre ces deux sourires
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Mustafa Kemal Pacha dit que "l'avenir de la Turquie dépend de l'émancipation des femmes, et qu'un pays dont la moitié de la population reste enfermée est un pays à demi paralysé".
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Elle n’est plus Selma, elle est bien davantage, elle est ce brin d’herbe, et ces feuilles, et cette branche qui s’étire pour atteindre un nuage, elle est cet arbre qui plonge ses racines jusque dans l’antre obscur et mystérieux de sa naissance, elle est le bruissement de la source et son eau transparente qui fuit et toujours reste là ; elle est la caresse du soleil et le tournoiement du vent, elle n’est plus Selma, elle est, tout simplement.

Sur le chemin du retour, la jeune fille ne dira pas un mot. Elle tente de protéger sa joie, flamme fragile. La croyant triste, Orhan s’ingénie à la distraire, lui raconte mille histoires qu’elle n’entend pas. Elle aimerait qu’il se taise… Mais comment lui expliquer que le silence peut être le plus chaleureux des compagnons, le plus attentif, le plus généreux, et que dans le mot « solitude » elle, elle voit « soleil ».
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Une forte odeur de jasmin la tire de ses réflexions. Ils sont arrivés devant le wagon indigo, aux couleurs de l'Etat. Au pied des marches, d'énormes bouquets blancs embaument. Qui a pensé à l'accompagner de ses fleurs préférées ? "Amir" sourit Zahra en réponse à sa question muette. Les larmes longtemps contenues montent aux yeux de Selma. Amir ?... Pourquoi si tard ? Est-ce parce qu'elle part qu'il est capable enfin, d'exprimer un peu d'amour ?
Bouleversée, elle a pénétré dans le compartiment et s'est avancée vers lui. A cette minute, s'il lui demandait de rester, elle tomberait dans ses bras.
Il se contente de la regarder, et recule, imperceptiblement.
Par la suite, il pensera souvent à cet instant où, quelque envie qu'il en ait eue, il n'a pu surmonter le réflexe acquis, la règle d'or qui interdit aux époux musulmans de se témoigner la moindre intimité en public (...) et sa jeune femme en silence le supplie de faire un geste.
Tremblante, Selma a saisi la coupe de champagne qu'en époux attentionné il lui tend. Il a recouvré son sang-froid et porte des toasts à la santé de la princesse, au bon déroulement de son voyage, à un agréable séjour en France. Pas une fois il n'évoquera la tristesse de son absence ou leurs retrouvailles prochaines. Sur son visage, pas la moindre émotion.
Le sifflet du chef de gare annonçant le départ imminent vient interrompre ces adieux étranges. Excepté Zeynel, tout le monde est descendu sur le quai, Amir était le dernier. Va-t-il l'embrasser ?
Galamment, il s'incline comme s'il la quittait pour quelques jours.
- A bientôt, ma princesse.
- Amir !
A son appel, il s'est retourné. Longuement, douloureusement, ils se sont regardés. Elle a soudain le pressentiment qu'ils ne se reverront jamais(...).
Penchée à la fenêtre du train qui dans des flots de fumée s'ébranle, elle fixe intensément la mince silhouette blanche, immobile sur le quai, qui s'éloigne, s'éloigne et disparaît...
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Les faibles, dès qu'ils ont une once de pouvoir, deviennent tyranniques.
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Elle comprendra plus tard que, pour les orientaux, un mariage d'amour est une incongruité, voire une contradiction dans les termes. Réalistes, ils constatent que deux choses relèvent de domaines totalement différents : le mariage est un contrat légal établi entre deux familles, deux fortunes, deux positions, et qui forme la base de la strucutre sociale, laquelle ne saurait dépendre d'une émotion qussi volatile et incontrôlable que l'amour. De son côté, l'amour est un sentiment beaucoup trop beau et romanesque pour être dépendant de liens matériels ; il n'existe que libre de toute obligation, il est le principe même de la vie, un perpétuel renouveau. Le mariage d'amour, invention récente de l'Occident, signifierait en réalité cette chose absurde : un contrat d'amour ! Ce serait vouloir à la fois l'amour et la sécurité : exigence contradictoire, l'un étant perpétuelle innovation, l'autre étant basée sur la répétition. Peut-on imaginer un contrat fixant la quantité et la qualité d'amour que chacun devra donner à l'autre ?
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Lorsqu'on est pauvre, l'orgueil n'est-il pas la seule chose qui reste?
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Elle découvre avec étonnement que le divertissement qu'elle préfère, c'est finalement ne rien faire. Ne rien faire pour vivre plus, vivre la vie dans sa nudité, dépouillée des activités qui l'encombrent et la travestissent, être présente totalement à la vibration du monde, et dans chaque seconde goûter l'éternité.
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