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Critiques de Mabrouck Rachedi (58)
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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits

Mabrouck Rachedi traduit en mots un parcours complexe, celui de sa famille, ballotée entre l’Algérie et la France, et le sien, d’abord inscrit sur les désirs de ses parents, la réussite sociale, sans alternative possible puis le renoncement aux trompettes de la renommée pour tenter d’approcher ses propres rêves, être écrivain.



Souvenirs d’enfance, dont le caractère parfois anodin n’a d’égal que l’impact profond qu’il laisse en héritage. Souvenirs rapportés, de ceux qui nourrissent les récits familiaux, parfois édulcorés, parfois atténués ou magnifiés, pour leur donner un sens moral.



Avec la légende familiale, c’est aussi l’histoire des « rapatriés » qui ont dû fuir le danger pour se retrouver déracinés, accueillis avec suspicion, et plus tard victimes de violences racistes.



Mabrouck Rachedi transmet ce patrimoine avec beaucoup d’humanité, rendant hommage à ceux qui l’ont précédé et qui ont fait de lui ce qu’il est aujourd’hui. Malgré les inimitiés occasionnelles, la cohésion familiale est forte, symbolisée par l’excursion en péniche pour célébrer les soixante-dix ans de la mère.



La deuxième génération, assurément française, mais reliée par des racines étirées à une autre culture, la quête d’identité est en filigrane tout au long du récit, impliquant des choix, et une importance dictée par des forces incontrôlables :



« Sofiane, Myriam, Kader et moi, avons choisi notre identité, chacun à notre manière, et rien n’assure qu’elle n’évolue pas »



La littérature est un exutoire de choix pour dire les deuils, les secrets, les traumatismes en un partage qui profite autant à l’auteur qu’à son lecteur.



Porté par une écriture simple et authentique, ce roman autobiographique m’a émue.



Merci à Netgalley et aux éditions Grasset.


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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits

Mabrouck Rachedi nous raconte avec pudeur et tendresse l’histoire de sa famille, les souvenirs intimes se mêlent à des faits historiques. La journée sur une péniche où tout le monde est rassemblé pour fêter les 70 ans de sa maman est l’occasion pour l’auteur de faire remonter les réminiscences du passé avec toute l’affection qu’il porte aux siens.

Le récit alterne entre la journée d’anniversaire de la maman du narrateur avec l’histoire de cette grande famille, les relations toujours un peu compliquées entre frères et sœurs d’une grande fratrie, les traditions encore bien ancrées, les non-dits, les secrets de famille. Une fresque sociale qui commence par l’arrivée des parents Mohand et Fatima en France, le racisme, la précarité des conditions de vie des immigrés, la solidarité ouvrière, la lutte contre les salauds de patrons, la violente répression du 17 octobre 1961 plus de cent morts algériens en plein Paris. Le cancer de l’amiante, la maladie des immigrés. Et puis à travers les portraits de ses frères et sœurs, la recherche permanente de son identité. Les parcours inversés de Malik et de Kader, l’un, qui depuis qu’il a décidé d’écrire, a pris l’ascenseur social à l’envers, l’autre qui veut inverser le rapport de domination qu’il a toujours connu où le bourgeois écrase le pauvre, où le Français dirige le descendant d’immigrés. Et puis le sens du devoir de Dihya qui renonce à sa vie de femme pour s’occuper de sa maman vieillissante.



Mabrouck Rachedi recolle peu à peu les pièces de ce puzzle familial dans un roman touchant et rempli d’émotions porté par une plume dépouillée et très agréable à lire.

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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits

La voix aiguë de Meriem poursuit seule la version arabe :

— Sana helwa ya gamil, sana helwa ya gamil, sana helwa ya gamil jedda, sana helwa ya gamil. "



C'est un fille qu'elle croyait voir sortir de son ventre. Elle devait s'appeler Kahina et puis ce fut un garçon : Idir. Il est née en Algérie, alors que le père avait décidé, croyant rendre tout le monde heureux, revenir vivre en Algérie. Mais ce ne fut pas le cas, Fatima, son épouse et les enfants français voulaient vivre dans leur pays. Ainsi ils ont fait le chemin inverse. Et c'est à ce moment que le dernier né, sans papier a pris l'identité de son jeune cousin décédé. C'est sous le nom, le petit Malik, que ce dernier est arrivé en France.



Bien des années plus tard, cette langue berbère, le tamazight qu'il s'est évertué à apprendre, va devenir la langue du malheur.



Le jour de l'anniversaire de sa mère, le narrateur, le petit Malik donc, lors de cette fête en famille sur la péniche, va entendre de la bouche de sa mère, dans cette langue qui est sienne, le poids du secret.



L'auteur Mabrouk Rachedi nous confie une histoire de famille, qui lui semble très intime. C'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai lu ces pages, ces mots décrivant des personnages charmants. Oui Fatima et Mohand, les parents de ces jeunes adultes d'aujourd'hui, qui ont quitté leur Algérie en 1962 afin de trouver le meilleur, se voient vivre des surprises impensables. Des heureuses comme les plus ignobles dans notre France d'hier et d'aujourd'hui.



Merci Mabrouck Rachedi pour ce récit touchant à souhait, depuis de longues années je suis toujours en quête d'histoires, de récits de vie sur cette Algérie que je ne connais pas du tout, mais vraiment pas... mais qui attire tant mon attention... Pourquoi ? Je ne suis pas allée voir un psy pour étudier la question.... qu'importe....



Toujours est-il qu'aujourd'hui, je viens de découvrir un nouvel auteur à mes yeux puisque je n'ai jamais rien lu jusqu'à ce jour de sa plume et j'en suis ravie, complètement !



#Touslesmotsquonnesestpasdits #NetGalleyFrance
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Toutes les couleurs de mon drapeau

A douze ans, Selim est un enfant modèle : premier de sa classe, fils unique docile avec ses parents. Tellement docile que ceux-ci le négligent au profit de leurs brillantes carrières. Pas par manque d'amour, mais par excès de confiance. Mais Selim, pré-ado, a besoin d'être remarqué, et sa conscience politique s'éveille au gré d'un cours de géo sur l'Algérie. L'occasion est trop belle, voilà deux bonnes raisons de mettre un coup de pied dans la fourmilière, de reprocher à son père et à sa mère leur silence. Il veut tout savoir, puisque ses grands-parents, alors jeunes adultes, étaient en Algérie pendant la guerre d'indépendance.



L'auteur livre un aperçu intéressant et nuancé de ce conflit grâce à des témoignages contrastés - mais pas contradictoires : les populations civiles sont les premières victimes des guerres, quel que soit leur bord, et la malédiction peut se poursuivre sur plusieurs générations.

Les questions de la colonisation et de l'arrivée en France des Algériens sont également abordées. On y voit que 'notre beau pays' est plus enthousiaste pour s'installer ailleurs que pour accueillir dignement ceux qu'il a chassés (plus ou moins directement) de chez eux.



Dommage que ces échanges entre trois générations arrivent si tardivement dans l'intrigue, après un préambule poussif et artificiel.
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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits

Alger 1954, Mohand Asraoui quitte l'Algérie pour la France, huit ans plus tard il retourne chercher Fatima.

Leur vie dans le Paris des années soixante, le bidonville de Nanterre, les foyers SONACOTRAL, les usines Renault de Flins, le préfet Papon, les barres HLM des banlieues rouges et le bandeau dans les cheveux de Brigitte Bardot.

Pour les soixante-dix ans de Fatima, toute la famille est réunie sur un bateau mouche, c'est Kader, le fils qui a très bien réussi qui régale.

Sous le pont Mirabeau coule la Seine, Malik, le fils qui a quitté un poste de conseiller financier pour devenir écrivain va se charger de raconter l'histoire familiale.

Mabrouk Rachedi nous raconte l'histoire de Mohand et Fatima et de leurs dix enfants, une famille qui s'est battue pour devenir plus français que les français.

Leur histoire, c'est l'histoire de la France des trentes glorieuses, une France où il n'était pas facile d'être ouvrier et algérien." Tous les mots qu'on ne s'est pas dits " c'est l'histoire d'un fils devenu écrivain qui donne la parole à ses parents.

En nous ouvrant son album de famille Mabrouk nous offre un récit bouleversant, rempli de tendresse et de poésie, mais aussi de rage et d'amertume.

Il nous offre un très bon roman qui embrasse toute une histoire de France de manière simple et très efficace.

Des chapitres courts qui passent avec fluidité d'une epoque à l'autre : apparemment, c'est l'histoire de la famille, de l'écrivain, cela donne une intimité et un vécu qui touche au coeur, d'autant que la fin, que nous ne dévoilerons évidemment pas, est assez déchirante.

Tous les mots qu'on ne s'est pas dits est un très beau livre sorti en janvier dernier, mais qui nous semble idéal à vous conseiller pour cet été.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Classe à part

Amel Bamedia-Massini est en troisième au collège Elsa Triolet a Saint-Denis avec son meilleur ami, Polycarpe Diallo, l'intellectuel de la classe et ses amies Maryama et Alexa. Polycarpe pourrait être en seconde à treize ans tant il est surdoué ! Amel vit avec son père Mohand Bamedia assureur et sa mère Salwa Massini, avocate - elle a notamment permis d'innocenter Lounes Amri, accusé à tort dans sa jeunesse de trafic de drogue et aujourd'hui chef d'une entreprise de technologie dans la Silicon Valley.

Son oncle, Djibril Massini dirige un cabinet de conseil BRM pour Bardieu, Renan et Massini qui gère notamment l'installation en France de grandes banques après le Brexit comme la banque chinoise CBSH. Il vit dans un bel appartement rue de Berri dans le triangle d’or avec sa femme Marie sociétaire de la Comédie Française, sa fille Ludivine qui se prépare à son entrée dans le monde avec le bal des Débutantes et son fils Martin, un petit garçon choyé et capricieux.

Amel demande à passer une semaine de stage de troisième chez son oncle…



Mabrouck Rachedi était analyste financier avant de plonger en littérature, il a publié cinq livres, Le Poids d'une âme chez Lattès en 2006 , Éloge du miséreux chez Michalon en 2007, Le petit Malik chez Lattès en 2008 , La petite Malika toujours chez Lattès en 2010 avec Habiba Mahany et Tous les hommes sont des causes perdues chez L'âge d'homme en 2015. Il a publié deux romans à l’Ecole des Loisirs qui ont connu un succès confidentiel, Toutes les couleurs de mon drapeau en 2018 et Krimo mon frère en 2019.



Mabrouck Rachedi met en scène la semaine de stage d’une jeune fille en troisième du quartier Pablo Picasso à Saint-Denis dans l’entreprise de consultant de son oncle dans le huitième arrondissement de Paris. Il décrit largement les différences de modes de vie, d’occupations professionnelles et de loisirs des familles de ces deux quartiers pourtant à trente minutes l’un de l’autre par la ligne 13. L’héroïne et son camarade de classe vont ainsi découvrir les boutiques de l’avenue Montaigne, la vie du Cercle de l’Union interalliée rue du Faubourg Saint-Honoré et les soirées à la Comédie-Française. Mabrouck Rachedi peut aussi mettre en scène les difficultés des migrants et des immigrés en situation irrégulière mais aussi le travail des associations humanitaires. De ce fait, ce roman d’avertissement pointe avec acuité des inégalités de la société française aujourd’hui mais il perd de ce fait en puissance romanesque et la construction du récit autour d’un secret de famille peine à maintenir la dynamique de lecture. Enfin, la couverture de l’Ecole des loisirs ne nous semble pas destinée à susciter beaucoup la curiosité du public.

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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits

Dans tous les mots qu’on ne s’est dit, Mabrouk Racheti fait le récit des sentiments pudiques qui entourent les liens familiaux, et peut-être surtout de cette famille Asraoui, jamais dits mais si forts ressentis. De l’exubérance rencontrée dans la vie quotidienne, l’effacement se fait pour parler de l’intime.



Autour de l’anniversaire de Fatima, la mère de soixante-dix ans, la famille se réunit sur une péniche et décide de lui offrir la présence de ses dix enfants avec leurs conjoints et leurs enfants, mais aussi celle de la tour Eiffel qu’elle n’avait jamais vu malgré ses nombreuses années passées en France.



Comme souvent dans les familles, des réserves lient chaque membre ce qui empêche chacun d’exprimer leur affection sauf au travers des remarques sans cesse répétées, de faux-semblant et de mystères que chacun entretient pour se préserver de devoir dire aux autres sa réalité. Du coup, chacun, dans sa solitude, affronte sans soutien et aide, les vicissitudes de la vie.



A partir de cette fête, Mabrouk Racheti raconte les liens tissés autour du socle que représentent Mohand et Fatima. Jeune homme, celui-ci quitte son univers pour venir travailler en France. Fatima le rejoint dans un second temps. Ils décident de vivre leur amour et de fonder un territoire au cœur de Paris où leurs enfants sauront s’épanouir.



Le roman est construit autour du voyage de la péniche à travers Paris. Profitant des ponts que la péniche croise, un souvenir ou un événement se racontent révélant secrets et non dits, trop lourds à partager. De plus, l’histoire colle à la vie des premiers émigrés, employés comme ouvriers qui font venir leur femme pour fonder en France une famille. De ce déracinement, ces isolés transmettent à leurs enfants leurs valeurs qui vont les pousser à grimper l’ascenseur social dans cette France qu’ils ont rêvé.



Cette culture hybride dont la seconde génération hérite, Mabrouk Racheti la révèle dans ce roman sensible et émouvant, où l’affection et le respect sont omniprésents. Une fresque sociale et historique s’imbrique aussi. Elle raconte l’Algérie pendant la guerre d’indépendance, le milieu ouvrier et évidemment le racisme en France et la répression du métro Charonne.



Avec beaucoup d’empathie et de justesse, Mabrouk Racheti livre avec Dans tous les mots qu’on ne s’est dit un roman sensible, documenté et émouvant sur la construction d’une famille dont les parents sont immigrés algériens, leurs cheminement pour construire l’identité de chacun à partir de cet héritage particulier.



La suite ici

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Toutes les couleurs de mon drapeau

Quand madame Dupin, la professeure d’histoire-géo annonce à sa classe de 5ème qu’elle va parler de la guerre d’Algérie, Selim est ravi. Car si ses racines sont algériennes, l’adolescent méconnaît cette période. Comme un creux, dans son histoire à lui.



Selim est un très bon élève. Ses parents ont réussi professionnellement et sont, de fait, très occupés par leur travail respectif. Selim a grandi entouré d’amour et de culture mais l’absence physique et d’écoute deviennent difficiles à vivre.



Selim attend donc beaucoup de madame Dupin et de sa leçon sur le pays de ses origines… seulement le cours, selon lui, est bâclé. Il n’apprendra rien de plus que ce qu’il sait déjà. C’est la déception et l’amertume. Selim avait vraiment besoin de savoir, de combler ce vide dans son histoire familiale. Il se sent désoeuvré, perdu, et terriblement en colère contre ses parents, sa prof, le collège, les autres élèves, la société… Lui, si pondéré si calme devient rageur.



Sa déconvenue le fait se tourner vers Redouane, le cancre de la classe. Tous deux viennent du maghreb mais leur ressemblance s’arrête là. La famille de Redouane n’est pas aussi bien intégrée que celle de Selim. Son père est au chômage depuis cinq ans, sa mère fait des ménages « au noir » chez des gens aisés.



Une amitié naît et avec elle une idée de vengeance : repeindre la voiture de Mme. Dupin aux couleurs du drapeau algérien…



Un roman pertinent – et non dénué d’humour – sur la quête d’identité et le manque de dialogue entre les générations. De nombreux ados se reconnaîtront à travers le personnage de Selim ; la guerre d’Algérie est peu et souvent mal abordée au collège et les parents se trouvent bien impuissants devant les interrogations de leurs enfants, n’ayant eux-mêmes très peu de connaissances sur le sujet. Un sujet douloureux et complexe que leurs propres parents taisaient. D’où l’importance et la nécessité de glisser ce livre dans de nombreuses mains!
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Tous les hommes sont des causes perdues

Un roman qui a sauvé une sale journée de loose intégrale (entretien d'embauche un jour de pluie : super pour les cheveux ! associés à une grève des transports : youhouh vive les attentes interminables debout et la marche forcée pour six stations qui semblent une éternité). Quelle bonne idée j'ai eu de le glisser dans mon sac ! Il faut dire que ça faisait un moment que je l'avais dans ma PAL mais toujours une urgence qui passait devant et là je savais qu'il me fallait de la légèreté et une bonne dose d'humour pour supporter cette journée. Déjà pour ça merci Mabrouck , mais merci aussi parce que j'ai ri, j'ai souri et j'ai presque relativiser les galères et oublié le mauvais temps tant j'étais prise dans ce roman sympathique, drôle, tendre et tellement représentatif de la vision du couple actuel. J'aime beaucoup l'auteur que je suis sur Facebook parce que j'adore ces posts drôle, tendre, toujours tourné vers l'autre, humaniste et pertinent et j'avais vraiment beaucoup aimé ses précédents livres particulièrement "Le petit Malik" et celui là je l'ai adoré aussi.



C'est donc l'histoire d'un couple sur le point de se marier dont il s'agit ici, au détour d'une question très banale toute leur histoire est remise en question. J'ai trouvé que cela ressemblait à une pièce de théâtre et j'ai aimé avoir les points de vues différents des protagonistes. Sofia et Adam c'est un peu fuis moi je te suis, suis moi je te fuis. J'ai éprouvé de l'empathie pour Adam surtout quand il subit sa mère (j'ai mes raisons pour cela), c'est très bien vu , les mères maghrébines sont redoutables et tellement envahissantes ! Beaucoup d'humour mais aussi de finesse, j'ai trouvé que c'était bien vu et ça parlera forcément à tous, soit pour notre propre couple soit parce que ça nous rappellera un couple d'amis, de la famille, des connaissances. J'ai aimé la maladresse mais aussi la grande sensibilité d'Adam et surtout son amour inconditionnelle pour Sofia, il est tellement attachant. On se demande d'ailleurs à quel point il y a de l'auteur dans ce personnage. Sofia est plus terre à terre même si elle est invariablement attirée par des hommes à protéger, des hommes cassés. Cette histoire d'amour qui commence sur un malentendu va -elle résister à la découverte de dernier ?



Derrière cette histoire d'amour il y a beaucoup de profondeur, l'auteur en profite pour faire passer quelques messages sur la famille, le couple au sens plus large, la société, la mixité, le travail, la banlieue. C'est toujours dit avec subtilité, avec une maîtrise de la langue française qui fait tellement plaisir aux yeux, aux oreilles. Le titre est beau, la couverture aussi et le contenu l'est encore plus , un vrai régal qui nous questionne sur notre propre vision du couple, de la banlieue et des pressions sociales, familiales.



Un régal et un moment dans une bulle que j'ai adoré , vivement le prochain, en attendant il faut que je lise ceux que je n'ai pas encore lu .



VERDICT



Vous ne pouvez pas passer à coté, il fait moche, les nouvelles sont tellement décevantes, le monde ne tourne plus très rond et vous avez le moral en berne, plutôt que de se laisser abattre, ou de céder à la morosité ou la mélancolie entrez dans une librairie et achetez-le . Je vous assure des heures de lectures coupées du monde et qui vous ferons le plus grand bien.
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Banale flambée dans ma cité

Mabataï vit à Saint-Denis avec son père, Patrice, enseignant, tombé amoureux d’une policière spécialisée dans le trafic de stupéfiants avec son chien Albator. Sa mère, Coumba Ngoma, est morte. Alors qu’il a déjà été approché par le dealer de la cité, Kamel Daoudi dit Kam, Mabataï assiste un jour au meurtre d’un jeune, Samir Dahman, prétendûment par un policier, Guillaume Thierry mais Mabataï connait la vérité. La sœur de la victime, Katia Dahman, prend la parole pour sauver l’honneur de son frère mais la cité s’embrase contre la police.



Mabrouck Rachedi est écrivain et journaliste. Il est né en 1976 de parents algériens et il a grandi dans une famille nombreuse dans une banlieue de l'Essonne. Titulaire d'un DEA d’analyse économique, il devient analyste financier dans plusieurs sociétés de bourse et d'investissement avant de se consacrer à l'écriture. Son premier roman, Le Poids d'une âme, est publié en 2006. Aujourd’hui, il est chroniqueur littéraire au magazine Jeune Afrique et chargé de l’actualité au magazine Le Courrier de l'Atlas. Depuis une quinzaine d'années, il anime des ateliers d'écriture en particulier sur des thématiques citoyennes : lutte contre le racisme et les discriminations, mémoire et identité, relation police/habitants des quartiers populaires etc.

En littérature pour la jeunesse, il a publié à l’Ecole des Loisirs en Médium Toutes les couleurs de mon drapeau en 2018, Krimo, mon frère en 2019, Classe à part en 2021.



Mabrouck Rachedi donne une voix à un jeune de Saint-Denis, timide, rêveur et poète qui aime écrire des chansons. Ce héros se retrouve au cœur d’un trafic de drogue, d’une rivalité entre dealers, d’une émeute, d’une bataille rangée avec la police, d’une récupération politique durant des élections présidentielles et finalement d’un braquage de fourgon blindé. Il y a tous les éléments du genre et de ce fait, il y a peu de surprise. La narration est légère, les phrases simples et le langage courant. La montée en tension est efficace avec la concurrence entre le concert prévu du héros avec son amoureuse, le meeting politique et le braquage du transporteur de fonds et l’arrivée de la police. Mabrouck Rachedi connaît bien Saint-Denis et il donne une vraisemblance romanesque à ses héros mais il manque peut-être d’imagination dans la construction de l’intrigue ou d’originalité dans le traitement des thèmes. Le clin d'œil à Krimo, mon frère, était amusant pour l’intertextualité de l'œuvre de Mabrouck Rachedi.



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Banale flambée dans ma cité

Mabataï est un jeune lycéen du genre taiseux. Discret, il mène sa barque de son côté, à l’écart de tout, à l’écart de tous, une tendance qui est allée en grandissant après le départ de sa mère. Aujourd’hui, il vit seul avec son père Patrice, et crise d’adolescence oblige, les désaccords se multiplient et les silences n’en deviennent que plus lourds. Le fossé qui les sépare s’élargit encore à l’arrivée de Magali dans leurs vies, une policière avec qui Patrice s’est récemment mis en couple. L’affront est double pour Mabataï, il ne veut ni d’une remplaçante pour sa mère ni d’une flic dans son appartement au cœur de la cité. Un détail qui devient pourtant le cadet de ses soucis lorsqu’il se retrouve mêlé malgré lui à une descente de police. Démuni, il assiste au meurtre d’un jeune caïd du quartier. Dès lors, il s’englue dans un engrenage infernal, intégrant la bande du dealer local pour tenter de donner du sens au drame dont il a été témoin.



Mabrouck Rachedi nous plante un décor réaliste des cités, entre proximité forcée, désillusion et volonté de s’en sortir, envers et contre tout. Grâce au parcours de Mabataï, il nous montre à quel point chacun est amené à naviguer entre ombre et lumière, et à quel point il serait facile de basculer du mauvais côté de la barrière face aux circonstances, le jeune homme partageant son temps entre Kam, le boss du quartier, à l’orthographe scrupuleuse mais aux mœurs dissolues, et Katia, la sœur de la victime qui fréquente le même établissement que lui. Entre trafic de drogue, violences policières et représailles, Mabataï est vite dépassé par cette déferlante, vaillamment alimentée par les médias et exploitée par les politiques en cette période de campagne présidentielle. Des thèmes terriblement contemporains, Mabrouck Rachedi ne manquant d’ailleurs pas d’évoquer la mort de George Floyd aux États-Unis pour donner du poids à son propos. L’auteur entretient parfaitement le suspense autour du drame initial, nous poussant à tourner les pages dans l’espoir que Mabataï se confie enfin un peu aux autres. La tension va croissant au fur et à mesure que le garçon s’expose de plus en plus au nom de la vérité, quitte à se mettre en porte-à-faux vis-à-vis de la compagne de son père.



Si le tableau brossé par ce roman pourrait paraître fataliste, il n’en est rien. À travers l’amitié grandissante entre Mabataï et Katia, l’auteur nous offre une ode à la créativité et à l’ouverture d’esprit. Il appelle à renouer le dialogue, entre les forces de l’ordre et les habitants des quartiers, en incluant les plus jeunes dans ces échanges au lieu de les livrer en pâture aux médias sous un angle propice à vendre du rêve à l’audimat, trahissant par là-même la confiance des prochaines générations et nourrissant ainsi le cycle de la haine. D’un style oral qui sonne au plus juste dans la bouche de son protagoniste, doté de quelques soupçons de poésie pour mieux refléter l’amour de Mabataï et Katia pour les mots et la musique, Mabrouck Rachedi nous montre que ces violences ne sont pas l’affaire des autres, que nous sommes tous concernés et aptes à faire évoluer les mentalités, afin de redorer les valeurs de la France : « Liberté, Égalité, Fraternité », loin des discriminations et des préjugés.
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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits

Le père ne dira pas la guerre d'Algérie. A personne. Ne dira pas les insultes racistes et son désir d'appartenir à un pays qui ne veut pas de lui.



La mère ne racontera pas l'attente avant de rejoindre son homme en France. Et ses rêves de petite fille aux pieds d'une Tour Eiffel qu'elle ne verra que brièvement, avant de mourir. Française.



Et les frères et sœurs ne parleront pas des sacrifices, des rebuffades. Comment trouver sa place, coincés entre deux cultures. Qui sommes-nous lorsque nous sommes multiples.



Malik ne les dira pas, ces mots. Le silence enraciné en héritage. Il les écrira, et c'est sa famille qu'il livre. Noir sur blanc. Sans les polir, sans rien raboter. Sans tricher.

A poil.

Avec leurs échecs et leurs sacrifices.

Il ne les dira pas, et ce sera inutile.

C'est là, partout, ça gorge chaque page.

L'amour.



L'écriture vient nous cueillir dans un questionnement universel. Qui suis-je. Dans ma famille. Dans mon pays. Face à moi-meme.

C'est tendre, parfois drôle, toujours émouvant.

Une belle découverte.
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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits

Je suis une inconditionnelle de la plume de Mabrouck Rachedi dont j'ai lu tous les romans.

La maison d'éditions proposant ce roman sur NetGalley je n'ai pas hésiter à le demander et par chance ma demande a été acceptée.

Suivant l'auteur depuis de nombreuses années je connais sa simplicité, sa discrétion, son intelligence et son humour.

Dans ce roman aux accents autobiographiques (mais pas que) il retrace la vie de ses parents et celle de nombreux algériens ayant choisi l'exil pour une vie meilleure.

Le mélange entre vie familiale et l'histoire de France est savoureux et émouvant.

L'hommage rendu à ses parents et surtout à sa mère est touchant.

Les sentiments fraternels aussi font partie de l'histoire et nous renvoient à nos propres sentiments familiaux, entre amour et haine. Rien n'est jamais tout rose et tout simple dans une famille.

Je me suis vraiment régalée avec cette histoire, j'ai adoré les personnages, l'autorité tellement tendre de cette maman, l'humour de certaines situations mais surtout toute la tendresse qui émane de ce texte merveilleux.



Quant au titre il représente tellement bien la vie qui nous emporte et qui ne nous permet pas toujours de dire aux gens combien on les aime et combien ils comptent pour nous. Il y souvent bien des mots qu'on ne se dit pas et quand on voudrait les dire c'est trop tard.



Un immense merci à NetGalley et aux éditions Grasset pour cette lecture magique.



#Touslesmotsquonnesestpasdits #NetGalleyFrance
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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits

Je ne sais pas si c’est une tendance de l’édition en France ou si c’est un intérêt grandissant de ma part pour ce genre de livre, mais je m’aperçois que ces dernières années, je lis de plus en plus de livres écrits par des auteurs issus de la « 2ème génération », celle née en France de parents immigrés récents, celle des Français nés de parents non Français. Et ils semblent nombreux les écrivains sortis de ces rangs et qui aujourd’hui prennent la parole pour raconter leur enfance. Ces romans semblent souvent courts (mais cela est vrai de beaucoup de romans récents), écrits à la première personne, sans qu’il soit toujours possible de démêler ce qui vient directement de la vie de l’auteur et ce qui est invention romanesque. Les mots qu’on ne s’est pas dits ne déroge pas à cette règle. On ne sait pas bien dans quelle mesure le livre est autobiographique et ce qui est inventé ou romancé.

Dans ce livre, pour les 70 ans de Fatima, ses 10 enfants organisent une journée sur une péniche, afin qu’elle puisse enfin voir la Tour Eiffel, son rêve depuis qu’elle a pris la décision avec son mari d’émigrer, mais un rêve qu’elle n’a toujours pas réalisé plus de 40 ans plus tard. C’est l’occasion pour le « petit Malik », le dernier de la fratrie, d’alterner entre le présent de la journée d’anniversaire et les souvenirs des uns et des autres.

Au fil de ces allers-retours entre le présent et le passé, ce sont des bribes d’une histoire commune entre l’Algérie et la France qui se tissent peu à peu, c’est une identité qui se dessine et, comme le dit le narrateur (et probablement l’auteur), « Sofiane, Myriam, Dihya, Kader et moi, avons choisi notre identité, chacun à notre manière, et rien n’assure qu’elle n’évolue pas encore. Tant que nous vivrons, nous changerons, ainsi vont les êtres humains et les peuples. » (p. 138, “Cimetière de Grigny, 29 octobre 2015”). Ici, les enfants ont pour la plupart réussi à monter dans l’ascenseur social, ce n’est donc pas un livre des banlieues pièges, pas un livre de ressentiment. Même la guerre d’Algérie ou la répression sanglante des manifestations d’octobre semblent des souvenirs apaisés, au moins en partie cicatrisés. En cela, c’est un livre un peu à part dans ce nouveau genre « écrivain issu des banlieues » que je signalais.

En oscillant entre le passé et le présent, en écrivant un épilogue qui se situe 10 ans après l’excursion en péniche qui est le fil conducteur du roman, l’auteur prend quelques chemins faciles, notamment en évitant de décrire et de justifier l’évolution de ses personnages. Le ton du livre, aussi, est assez didactique et explicite, il y a peu de place à l’interprétation dans ce roman. Mais malgré ces quelques limites, c’est un roman agréable à lire, un roman qui traite un sujet habituel de façon un peu différente. Une voix à ajouter à d’autres voix, qui forment aussi petit à petit un autre visage de notre identité culturelle nationale. Une belle découverte de cette rentrée littéraire de janvier.



Merci aux éditions Grasset de m’avoir permis de lire ce livre, via netgalley.
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Krimo, mon frère

J'ai littéralement avalé ce roman en une journée. La lecture est fluide et le parcours de Lila pour respecter les dernières volontés de son jeune frère tragiquement décédé est réellement poignant. J'ai été charmée par le rythme de lecture et les personnages. Le choc culturel entre les "blédards" et les japonais y est bien décrit. Lila, pleine de préjugés et enfermée dans son carcan, s'ouvre avec la vérité qu'elle apprend sur Krimo mais aussi au contact d'Adel, la rencontre providentielle qui a aussi des maux à guérir. Découvrir, s'ouvrir c'est grandir. C'est vraiment une perle, cette découverte totalement inattendue. Une histoire aux abords bien banaux mais dont ne s'en remet pas si facilement. Et oui quelques petites larmichettes se sont mises à couler !
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14 lignes

14 lignes, 14 nouvelles toutes plus différentes les unes que les autres. Telle une polyphonie des récits, des périodes, des contextes, des genres et des styles, 14 lignes nous offre une partition dense et percutante. Mais une partition donnée plutôt en tonalité mineure, mélancolique, voire sombre et dramatique qui tranche avec la couleur jaune vif de la couverture de l'objet livre.

J'ai eu besoin de relire l'ensemble des nouvelles pour apprécier chacune d'elles, et surtout pour apprécier l'unité du recueil. En effet, les écritures de chacun des auteurs sont très sensitives, et, comme je suis utilisatrice au quotidien du métro parisien, leurs sensations se sont heurtées aux miennes, bien plus gaies et colorées, en tout cas bien loin de leurs perceptions. Il m'a fallu par conséquent faire un travail d'approche artistique, comme si je regardais une oeuvre peinte, pour respecter et apprécier les regards des auteurs de ces nouvelles. Alors seulement, j'ai pu apprécier l'Oeuvre ... mais elle ne m'a pas touchée car je n'ai pas reconnu le métro, mon métro parisien.

Pour ma part, je perçois le métro parisien comme un milieu beaucoup plus réel et concret que ce qui transparaît dans ces nouvelles qui m'ont rappelé l'univers surréaliste et glauque du film Subway de Luc Besson. Pour moi, le métro parisien ce sont - du coup, j'ai envie de dire "ce sont aussi" - des rencontres sympathiques, des petits voyages plaisants, des animations, des découvertes qui comblent les curieux grands et petits, qui alimentent les carnets de croquis des dessinateurs en herbe, les pensées des rêveurs, les yeux gourmands des messieurs ... et des dames (oui, oui !). Un exemple de moment extraordinaire et galvanisant à chaque fois : l'apparition de la Tour Eiffel sur la ligne 6 qui ne manque jamais d'illuminer les regards et de faire coller aux carreaux le nez des touristes heureux, des usagers quotidiens quelques secondes plus tôt encore endormis ou blasés et des enfants chahuteurs ou pleurnicheurs (selon l'heure). Alors, 14 lignes méritent assurément la lecture car c'est une belle oeuvre qui mérite d'être touchée, vue, lue, mais j'ose espérer qu'un "14 lignes suite" verra le jour, un jour - que j'espère proche car on a un besoin urgent d'enthousiasme dans ce monde - avec des nouvelles plus gaies, plus enjouées, plus positives, et finalement plus proches de nous, passagers, usagers, clients, utilisateurs de ce bel et indispensable métro parisien.





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La petite Malika

Ce livre est vraiment très facile à lire et très vite lu. On accompagne Malika de 5 ans à 26 ans, les chapitres sont courts et chacun d'eux nous raconte un an de la vie de Malika.



Du coup, j'ai trouvé que certaines années n'étaient pas très approfondies et j'aurais aimé m'attarder un peu à certains moments.



J'ai surtout aimé les premiers chapitres et les relations avec sa maman qui ne comprend pas que sa fille est précoce pour elle cela représente la crainte d'une grossesse !



J'aimé aussi les chapitres de la fin du livre quand Malika sait ce qu'elle veut faire de sa vie.



Autant je suis bon public devant un film, autant j'ai du mal avec les livres qui se disent drôles, alors oui j'ai souri parfois, surtout au début quand Malika est petite mais j'ai parfois trouvé cet humour un peu exagéré.



Un avis plutôt mitigé de mon côté.




Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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Banale flambée dans ma cité

Merci à Netgalley et à l'éditeur Actes sud junior pour cette lecture.

Le style d'écriture m'a un peu rebutée lors des premiers chapitres mais finalement je me suis assez vite coulée dans cette lecture. le point de vue du jeune homme est assez nuancé. Il vit en banlieue et il côtoie des dealers, mais au départ seulement de loin. Il est plutôt solitaire et dans son monde, surtout depuis qu'il a perdu son seul ami, Sékou. de plus, la communication avec son père est mauvaise depuis la mort de sa mère. C'est d'ailleurs celle-ci qui a choisi son prénom, Mabataï, en hommage à la chanson de Daniel Balavoine. Or ce jeune homme va voir quelque chose qu'il n'aurait pas dû voir. Un jeune est tué par un policier et il y a des émeutes dans le quartier en réponse. Impliqué malgré lui Mabataï va alors se rapprocher du gros dealer du quartier. Toutes les opinions et les points de vue sont représentés et on découvre que les apparences sont parfois trompeuses et la réalité plus nuancée que ce qu'on pourrait croire de prime abord. C'est en grande partie la variété des personnages, de leur parcours de vie et de leurs caractères qui permet cette diversité de points de vue et qui offre un éclairage intéressant à ce récit plus que jamais d'actualité. En revanche, j'ai trouvé la fin très romanesque certes, mais complètement invraisemblable.
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Banale flambée dans ma cité

Mabataï ne le sait pas encore, mais il s'apprête à mettre les pieds dans un engrenage lorsqu'il accepte de travailler pour le dealer de son quartier. Il accepte, car il cherche à comprendre ce qu'il s'est passé le jour où il se retrouve témoin d'une bavure policière, pendant laquelle un jeune homme de dix-sept ans meurt. Le quartier s'embrase, et ça conforte le jeune lycéen dans son envie de comprendre ce qu'il s'est passé lors de cette bavure. On suit un adolescent un peu rêveur et fan de musique, qui après avoir infiltré le réseau de drogue, va rencontrer la sœur de la victime. Katia lutte depuis la mort de son frère pour découvrir la vérité et les deux adolescents vont finir par se croiser. Le père de Mabataï qui élève son fils seul depuis la mort de sa mère a rencontré une policière depuis peu, ce qui ne félicite pas le quotidien de Mabataï. La tension augmente crescendo dans ce roman qui sonne juste.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Banale flambée dans ma cité

Un nouveau roman de Mabrouck Rachedi c'est un achat obligatoire pour moi tant j'aime cet auteur et sa plume addictive.



Nous voici en banlieue parisienne lors d'une descente de police qui tourne au drame, un jeune dealer est tué et tout accuse un policier pour cet assassinat.

Mabataï ( c'est sa maman qui a voulu l'appeler ainsi en hommage à la chanson "mon fils ma bataille" de Daniel Balavoine) est un jeune banlieusard, qui s'est trouvé par hasard au mauvais endroit et qui a tout vu de ce qu'il s'est passé lors de la mort du jeune dealer.

A la suite de cet assassinat des émeutes éclatent dans la ville et la soeur de la victime se retrouve propulsée au premier plan pour tenter d'apaiser les esprits.

Mabataï , qui veut comprendre comment ce qu'il a vu ce soir là a pu exister, choisit d'infiltrer le gang qui fourni la drogue dans la cité afin de découvrir la vérité sur la mort du jeune dealer. N'a t'il pas mis le pied dans un engrenage qui risque de le conduire bien plus loin qu'il ne le pense.

La banlieue, Mabrouck Rachedi la connait bien, il y est né, il y a vécu, il la sillonne pour ses ateliers d'écriture et il l'écrit d'une façon très authentique.

Ses personnages sont tous intéressants, charismatiques et même antipathiques pour certains mais ils sont tous vrais.

On ressent vraiment le paradoxe de cette banlieue, de ceux qui veulent s'en sortir, de ceux qui ont renoncé, de la violence latente et présente et malgré tout cela d'une petite graine d'espoir qui persiste à ne pas vouloir mourir.

Tout a un accent de dure réalité mais malgré tout l'émotion et la tendresse ne sont jamais très loin avec l'auteur et c'est vraiment ce que j'aime dans ses romans.



Encore une réussite pour cet auteur que je voudrais vraiment voir beaucoup plus reconnu et lu.
Lien : https://delcyfaro.blogspot.c..
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