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Critiques de Madeleine Bourdouxhe (55)
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La Femme de Gilles

Le titre en dit long.

La femme de Gilles, c'est Élisa. Elle ne vit que pour lui, pour son amour, elle n'existe que par l'amour qu'elle lui porte. Gilles le lui rend bien, jusqu'au jour où il succombe aux charmes vénéneux de Victorine, la jeune soeur d'Élisa. Quand celle-ci s'en rend compte, elle se retrouve seule face à la plus grande épreuve de sa vie. Loin de faire voler son couple en éclats à coup de cris et de pleurs, elle ravale ses larmes et sa douleur, ne dit rien à personne: "Et elle fit comme s'il n'y avait eu rien de lourd dans son coeur, hormis cette joie douloureuse et épuisante que tout amour comporte". Élisa fait bien plus que bon coeur contre mauvaise fortune. Elle va aider Gilles, de plus en plus tourmenté par les caprices de Victorine. Elle lui montre qu'elle a compris ce qui se passe, l'aide à avouer, à exprimer tout ce qu'il ressent (et Dieu sait combien les confidences de son mari lui sont cruelles). Gilles souffrant comme un toxicomane en manque, elle l'accompagne dans sa tentative de sevrage, émaillée de rechutes et conclue par un drame où, après tant d'abnégation, Élisa obtient enfin, mais à quel prix, une identité propre : "Gilles, l'homme d'Élisa".

Banale histoire d'une femme trompée et d'un amour trop grand ? Pas que ça.

Nous sommes en 1937, dans le milieu ouvrier d'une cité industrielle. Dans ce modèle patriarcal, la femme s'occupe du foyer et des enfants. Quand bien même aurait-elle d'autres aspirations, elle ne pourrait les réaliser. Élisa est amoureuse de son mari, alors elle s'investit complètement dans cet amour. Et quand Gilles la trompe, que peut-elle faire d'autre pour survivre que de s'accrocher à l'espoir qu'il reviendra vers elle ?

Mais les frustrations sont aussi masculines : Gilles est possessif et jaloux quand Victorine fait mine de s'éloigner. Il voit bien aussi que son travail d'ouvrier n'est pas des plus épanouissants. Il lui prend des envies d'exil, d'aller travailler au soleil et mieux payé dans une usine en Italie, mais il sent confusément que l'herbe ne sera pas plus verte ailleurs.

"La femme de Gilles" est un très beau texte, puissant, faussement simple, tout en émotions, délicatesse et sensualité. L'écriture est aussi fine et épurée que les sentiments sont intenses et fragiles. Élisa, un peu naïve, très digne et stoïque, Gilles faible, aveugle et (involontairement) cruel, Victorine la garce décervelée, ces personnages ne laissent pas indifférent, et leur histoire est poignante et saisissante.

Pour paraphraser M. Thorgall dans sa lecture de l'oeuvre (Editions Espace Nord-Labor de 1985) : ce n'est pas l'amour qui tue, c'est son absence.
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La Femme de Gilles

Gilles, ouvrier, délaisse sa femme. Il préfère la soeur de cette dernière, Victorine, qui le rend dingue. Mais Elisa s’en rend compte. Au lieu de le quitter, elle préfère se dire que son époux lui reviendra…



Ce roman, que je ne connaissais pas, date de 1937. Un libraire l’ayant vivement conseillé à une amie, le cataloguant de pépite, je me le suis offert. J’avoue être plutôt mitigée… Je m’attendais au livre qui allait entrer dans mon Panthéon… mouais… bof. Il y a des longueurs, des répétitions. L’histoire n’est pas forcément crédible. Ou, du moins, elle est trop rapide pour que cela le soit. Ainsi, la façon dont l’épouse se doute de quelque chose, sans ne rien dévoiler, m’a laissée dubitative. De même, sa réaction lorsqu’elle amène Gilles à avouer…



Bien entendu, ce drame ne laisse pas indifférent non plus. Cette abnégation sans faille d’Elisa force le respect et, de ce fait, je n’ai pas vu la fin arriver. Bref, il y a du positif et du négatif dans ce livre.
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La Femme de Gilles

Dès les premières pages, Elisa se présente comme « la femme de Gilles », elle chérit son homme et ne vit que pour lui, Ils ont deux enfants et elle en attend un troisième.

Gilles est tout pour elle, elle le choie, attend avec impatience son retour de l’usine.

Par petites touches, elle a l’intuition que Gilles la trompe avec Victorine, sa propre sœur.

Devant ce drame elle se refuse à faire un éclat, fait mine de ne rien voir et en arrive même à devenir la confidente de son mari …



Certes, il m’est venu souvent à l’esprit de vouloir secouer Elisa : comment peut-elle accepter cela sans réagir de manière plus brutale ?, mais Madeleine Bourdouxhe arrive à me faire éprouver de l’empathie pour son personnage !

Tout compte fait, ne m’est-il pas arriver de connaître des amies dans des situations comparables, soit acceptant de rester à jamais la maîtresse de l’homme qu’elles aiment, soit continuant à l’aimer malgré ses infidélités soit même et là c’est pire, de le faire même en étant battue par lui,.

il existerait donc une forme d’amour prête à tout pour ne pas perdre l’homme de leur vie ?

Je me rappelle les réactions de nombreuses femmes ne comprenant pas que Anne Sinclair continue à soutenir Dominique Strauss-Kahn…



Le roman est écrit en 1937, les mœurs ont changé, la femme est plus libre tant financièrement que socialement mais tout a-t-il été modifié pour autant ?



ici Elisa est convaincue que son homme lui reviendra, elle garde donc espoir, ne se résigne pas et adapte ses réactions à cette fin, mais elle en souffre énormément et dans la plus grande solitude. L’auteure nous le fait bien ressentir.

La fin du roman nous amène à la comprendre mieux mais je me refuse à vous la dévoiler…



La facture du roman est on ne peut plus classique. Tout se déroule vraisemblablement dans la région liégeoise, une cité d’ouvriers, la vie y est banale, travail, quelques sorties au cinéma ou en promenade, les personnages principaux sont peu nombreux : Elisa, Gilles et Victorine et en quelques phrases l’autrice nous les définit bien : Elisa, une jolie femme, enceinte de son troisième enfant, qui ne se définit que par son mari, qui se donne à lui car cela le rend si heureux, c’est par elle que nous découvrons toute l’histoire; Gilles, un ouvrier fort, qui succombe à un désir qu’il ne peut contrôler, qui peut se montrer jaloux et brutal, qui ne réalise même pas la détresse dans laquelle il plonge sa femme, qui aime Victorine sans que cela l’empêche d’aimer et de vouloir continuer à vivre avec sa femme, et enfin Victorine plus légère, cherchant plus le sexe que l’amour.



C’est un récit poignant, l’histoire est triste mais nous est relatée sans pathos, ce n’est en rien un roman à l’eau de rose et quatre-vingt-cinq ans après sa sortie, il continue à susciter de l’intérêt.





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La Femme de Gilles

Y a-t-il des Amours simples ? des Amours sereins ? des Amours reposants ? je ne sais pas, mais ce qu’il y a de sûr c’est qu’il existe des Amours vrais, sincères, profonds, et c’est cet Amour que Elisa éprouve pour son mari Gilles.

Gilles quant à lui va s’éprendre de Victorine et ne va rien cacher à Elisa sa femme qui va le soutenir, l’aider dans cette relation compliquée.

Encore une histoire banale d’une femme trompée ? oui, certes mais la façon dont Madeleine Bourdouxhe aborde cet adultère est tout à fait particulière.

La souffrance vécue par Elisa est bouleversante , éprouvante. Elisa ne vit que pour Gilles et à travers lui, d’où ce drame lorsqu’elle découvre l’amour de son mari pour une autre et qu’elle en devient la confidente. Elle taira alors son désir si lourd pour lui laisser la place et lui permettre de se confier. Oui c'est dur et sans aucun doute incompréhensible pour certains ou certaines, mais l'Amour qu'Elisa éprouve est un amour "addict" qui l'empêche de vivre en dehors de Gilles. Recevoir ses confidences, ses tourments restent pour Elisa un lien fort qui est préférable à aucun lien.



« La femme de Gilles » est une histoire poignante , tragique que j'ai lue avec beaucoup d'émotions.

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La Femme de Gilles

Elisa est la femme de Gilles.

Elle l'aime.

Elle attend prise d'un vertige de tendresse , son retour de l'usine chaque soir.

Alors elle n'est plus qu'attente, un corps sans force anéanti de douceur, fondu de langueur : C'est "Son Homme" , celui pour lequel elle travaille dur dans la maison toute la journée afin de l'accueillir au mieux en prononçant son prénom Gilles: court et mouillé comme un chuchotement .....(j'ai oublié de dire que nous sommes dans les années 30).Ils ont deux petites jumelles , blondes comme lui ; elle est enceinte du troisième .



Las! Les yeux inquiets d'Elisa découvrent des stigmates indéchiffrables et cruels , Gilles se prend d'amour pour sa jeune belle- soeur Victorine .:"S'il y en a chez qui le coeur se développe d'une façon démesurée , pour Victorine c'était le sexe qui prenait toute la place ."



Elisa est seule devant la plus grande douleur de sa vie, elle pense que l'odeur de la souffrance dégoûte toujours un autre, alors elle se tait , tait sa douleur , retient de lourdes larmes silencieuses.



Elle garde son beau sourire profond, ses grands yeux sombres qui posent sur les autres leurs regards lumineux et souriants..

Son coeur saigne, elle ne montre rien .

Le personnage d'Elisa qui n'existe que par son mari , surtout à cette époque, sans statut social, suscite en nous des émotions très vives!



La déchirure intime du désir est vécue par cette femme belle , pure de l'intérieur, fragilisée mais digne .

Attentive à ne rien bousculer ,prête à aider son mari qui lui avoue "tout "à sortir indemne de cette épreuve, elle puise son courage dans sa souffrance, ne formule aucun reproche, veille à ne pas faire d'éclat : "Je dois continuer à entretenir et défendre mon amour ."

Ce drame sentimental ouvrier publié en 1937, simple, bref, sans prétention s'impose en nous, nous touche, nous parle au plus profond..

Une histoire toute simple extrêmement poignante à la sensualité retenue !

Elisa consacre toute son attention à "Son Homme".

Le ton est délicat, le travail de l'écriture ciselée, épurée, intense, bouleversante, minimale, saisissante, toute en finesse, nimbe le texte d'une beauté lumineuse , met en valeur la fragilité de l'émotion à fleur de peau .

Bonheurs et souffrances sont pleins, entiers, magnifiques, le personnage d'Elisa pétri de candeur, de constante ferveur, de détresse , de dignité , est de ceux que l'on oublie pas ! Une image tendre et inoubliable !

Un ouvrage exigeant, admirable , grave et digne que l'on va longtemps garder en soi !

Acheté sur les conseils de ma libraire Marie , chez "Babel "les poches des "Éditions Actes Sud" .
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La Femme de Gilles

Quel plaisir de retrouver la plume de Madeleine Bourdouxhe. La femme de Gilles est un vrai coup de cœur, un livre qui est bouleversant.



On fait la rencontre d'Elisa qui aime son mari et dont la vie est rythmée autour de lui. Nous sommes dans les années 30, ils sont parents de jumelles et Elisa est enceinte de son troisième enfant. Et puis un jour, tout bascule, Gilles tome amoureux de la sœur d'Elisa, Victorine, jeune fille sensuelle. Gilles aime donc sa femme mais aussi la sœur de celle-ci, il est possessif et refuse que Victorine voit d'autre homme, tandis que la jeune fille est volage et ne souhaite juste que profiter de sa jeunesse.

Elisa quand a elle, patiente, écoute les confidences de Gilles, a perd de le perdre, souffre en silence et continue malgré tout d'aimer son Gilles : "Il était a elle cet homme-la.... Et elle l'aimait au point que, tout de même, elle avait bien le droit de le défendre, de le garder, a elle... a elle... Et rien n'y ferait... personne d'autre n'avait le droit... pas même lui de se détacher d'elle... Quoi qu'il arrivât, quoi qu'il fut arrivé, il ne fallait pas faire d’éclat. Seulement veiller, et n'agir qu'en de petits actes subtils, et garder intact cet amour autour de lui, et auquel il reviendrait : elle l'aimait, on n’échappe pas a un tel amour..."



C'est un roman magnifique, l'écriture y est pour beaucoup, mais pas seulement. L'atmosphère est lourde et pesante, on souffre avec Elisa, on souffre avec Gilles qui est lui aussi malheureux et on plonge dans les années 30. C'est un roman que je vous recommande.



Parlons maintenant de son adaptation sur grand écran qui est a la hauteur du roman.



On retrouve ici la lenteur du roman, peu de dialogue, tout est dans le jeu des acteurs.



Emmanuelle Devos et Clovis Cornillac sont excellents dans leur rôle respectif.



Le film est très fidèle au roman, seul une ou deux scènes ont été supprimé mais n'enlève rien au récit.



J'ai quand même un bémol : la musique qui ne colle vraiment pas avec les images.



Je vous recommande en tout cas de lire d'abord le livre pour apprécier davantage le film.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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A la recherche de Marie

J'avais beaucoup aimé "la femme de Gilles", c'est pour cette raison que j'ai entre les mains "à la recherche de Marie". Je n'ai toutefois pas été aussi séduite même si je continue à saluer le talent de Madeleine Bourdouxhe.

Dans ce roman Marie est une jeune femme qui découvre que ce qu'elle pense être le bonheur, l'amour n'est d'autre que l'habitude et la façon dont il est de coutume d'évoluer dans un couple, dans la société. (Je rappelle que ce livre a été écrit en 1943).

On vit ce que ressent intérieurement Marie et on la voit, s'ouvrir, accepter les rencontres, s'épanouir et s'émanciper.

Il n'est pas étonnant que ce roman sur l'émancipation de la femme soit écrit par une amie de Simone de Beauvoir.

Roman délicat et intimiste qui mérite d'être partagé.
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La Femme de Gilles

”La femme de Gilles” c'est l'histoire d'un amour, mais d'un amour vrai. Un amour qui aime sans conditions et sans rien exiger de l'autre.



1937, Elisa et Gilles s'aiment et se marient. Pour Élisa, ce mariage est un engagement à vie, un don total de soi. Ensemble, ils fondent une famille et le bonheur est là, un bonheur simple où l'on se réjouit de retrouver l'autre le soir après l'usine.

Mais le bonheur est fragile et le désir puissant. Alors Gilles s'éprend de Victorine, la soeur cadette d'Élisa.



Jalousie? Humiliation? Colère? Élisa a le coeur bien trop grand pour n'y loger que ça. Elle endure et patiente, souffre de ne plus être aimée mais souffre aussi de voir les tourments de celui qu'elle aime tant. Gilles, c'est d'abord son homme, à Elisa, puis ça devient son enfant. Gilles, c'est toute sa vie.

Alors elle attend, elle espère, elle sait que les passions un jour s'éteignent. Ce jour-là, elle sera là, elle, sa femme, avec sa tendresse intacte. Et le bonheur renaîtra comme un nouveau printemps.



Gilles a tout donné, Gilles a tout repris. Tout? Élisa garde en elle son amour inchangé. Cet amour pour Gilles, c'est sa plus grande richesse et personne ne peut la lui prendre. C'est cela qui la rend forte et la nourrit. C'est cela aussi qui la consume, sans qu'elle s'en aperçoive.



Si l'on peut vivre sans être aimé, peut-on vivre sans aimer? Elisa est entrée dans cet amour comme on entre en religion, de tout son coeur, de toute son âme. Mais à force de souffrances, Elisa a perdu la foi. Comment continuer à vivre quand à la place de ce grand feu qui vous habitait le coeur, il y a comme un grand trou?



Portrait de femme bouleversant, ”La femme de Gilles” est écrit dans une langue simple et poétique. C'est beau et triste comme un livre de Ramuz. Beau et triste comme aimer encore quand l'autre n'aime plus.
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La Femme de Gilles

C’est une histoire simple que nous conte Madeleine Bourdouxhe, celle de « La femme de Gilles ».

Elle aime son mari d’un amour absolu, depuis le premier jour. Elle entretient la maison, prépare les repas, s’occupe des enfants en attendant le retour de Gilles. Un bonheur simple qui la comble.

Aussi, lorsque son homme devient distant et la trompe avec Victorine sa jeune sœur, son univers s’écroule.



Rien de bien original dans tout ça, n’est-ce pas le lot de milliers de femmes ?

Sauf que sous la plume de Madeleine Bourdouxhe l’émotion est à fleur de mots.

Ici, le bonheur et la souffrance sont entiers, ils sont des données brutes, immédiates, et « La femme de Gilles » les habite avec un élan admirable et sans compromis.



« Et il y ces nuits toutes pareilles où Elisa reste éveillée de douleur devant Gilles endormi. Elle avance les mains vers lui, l'effleure légèrement, approche son visage tout doucement pour ne pas l'éveiller : comme une chatte fureteuse elle découvre sur ce corps une odeur étrangère."



J’ai aimé l’écriture de l’auteure, la fluidité de ses mots, la force des descriptions pour sublimer les sentiments d’une femme bafouée mais qui se bat pour sauver son amour.



Une magnifique lecture.

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La Femme de Gilles

Face à l’infidélité, il ne semble y avoir que deux positions : rébellion ou acceptation. Mais Elisa a trouvé une autre voie...



Elisa est une femme des années 30. Son statut social, son éducation ouvrière, son tempérament font d’elle une épouse aimante et soumise, mère au foyer attentive et dévouée, attachée à une vie de petits riens du quotidien. Quand son mari la trompe, son monde s'écroule.



Elle aime Gille d’un amour discret mais si fort que l’infidélité de celui-ci la laisse sans forces, en corps et en cœur. Son combat intérieur est immense sous ses silences, nous faisant partager une palette de sentiments finement analysés. Elle tente de comprendre, d’excuser, de se faire une raison, de pardonner, mais son amour est désespéré et brisé, et la blessure l’emporte comme une vague vers l’irréparable.

Mourir d’amour ou de la disparition de l’amour ?



J’ai eu un énorme coup de cœur pour cette Femme de Gilles, si pudique et douloureuse ; elle m’habite encore de longs mois après cette lecture. Une sidération, une tristesse, une admiration nous accompagnent dans les pas de la douce Elisa, son abnégation bouleverse car notre société contemporaine n’accepte plus la jalousie sans combat.



C’est un roman difficile, éprouvant mais magnifique

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La Femme de Gilles

Dans ce roman l'auteur fait l'autopsie d'un amour défunt, celui qui unissait Gilles à sa femme Elisa.

Elisa est une femme simple, une mère au foyer et une épouse dévouée corps et âme à son mari qu'elle aime profondément.

Un amour si absolu que quand elle se rend compte que son mari en aime passionnément une autre, elle se tait. Plutôt que hurler sa douleur, elle subit en silence dans l'espoir que son mari lui revienne. Elle craint qu'en parlant, il ne la quitte et préfère souffrir dans la solitude la plus totale.

Son calvaire émotionnel, ses sentiments les plus intimes et complexes sont décortiqués au scalpel sous la plume impitoyable de Madeleine Bourdouxhe.

Bien que publié la première fois en 1937, ce roman reste étonnamment moderne.
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La Femme de Gilles

Gilles, c'est son homme, son socle, son amour, sa vie.

Gilles, c'est celui qu'elle aime éperdument, passionnément, à la folie.



Gilles, un prénom qui chante dans sa tête comme une mélodie, lorsqu'il s'absente chaque matin pour aller à l'usine et dont elle respire chaque soir l'odeur de sueur, de fer, d'huile, de travail.

L'odeur de Gilles, la bouche de Gilles, les yeux de Gilles.

Gilles, un prénom court comme un chuchotement entre ses lèvres.

Gilles, Gilles et Elisa sa femme, douce, amoureuse, la mère des trois enfants que Gilles lui a faits. Elle l'a dans la peau ce bel homme blond au corps puissant qui fait chavirer le coeur des femmes qu'il ne voit pas parce qu'il n'a d'yeux que pour Elle, Elisa, sa femme, son ancre, son Eden.



Un regard, un geste surpris entre Gilles et sa jeune soeur Victorine, suffisent pour que le monde enchanté de Lisa ne s'écroule, mettant en doute la fidélité de Gilles.



La femme de Gilles est un cri de douleur, un coeur écorché vif, qui saigne au compte-goutte, jour après jour, des yeux brûlés par les larmes étouffées dans la nuit qui n'en fini pas de s'éteindre, depuis que le corps de Gilles lui échappe pour celui de sa soeur. C'est aussi l'espoir fou de le reconquérir de remettre en état le coeur de son bien aimé, brisé, vidé, épuisé. Gilles, son Gilles qu'elle a mainte fois écouté, conseillé même pour l'amour qu'il porte à Victorine dont il ne se cache même plus.



Elisa femme, Elisa amante, Elisa confidente, Elisa broyée de l'intérieur, fracassée de l'extérieur, éraillée, anéantie. Il faut beaucoup aimer les hommes, Son homme pour supporter une telle mise à mort.



Ce roman de Madeleine Boudouxhe m'a terriblement ému, bouleversé, chaviré. Il démontre la fragilité d'un amour que l'on imagine éternel, la promesse de vieillir ensemble, les rires d'enfants, les dimanches ensoleillés qui fleurent bon sur le chemin du bonheur avant que le ciel ne s'assombrisse et laisse éclater l'orage menaçant, comme un mauvais présage sur un tableau idyllique.



Quel roman !Mais quel roman ! Bouleversant, tragique et sublime à la fois. Un bijou !
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Mantoue est trop loin

Mal dans son couple avec Alci, mal dans sa tête, elle va s'identifier à son héroïne, Hilda, sa relation assez libre avec le Chevalier de Jassy et l'amour platonique tellement fort qui va se construire pour Olivier de Salm dans un duché assiégé par le roi, en attente de renfort de l'Empire et des Espagnols.



L'écriture impeccable, surannée de Madeleine Bourdouxhe, un livre centré sur l'amour et les allusions à la Suisse m'ont évoqué 'Belle du seigneur'.



Un choix osé, cette réédition chez Névrosée dans la collection 'Femmes de lettres oubliées'

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La Femme de Gilles

« La femme de Gilles » est un roman d’amour. Cela peut sembler une affirmation bizarre, mais c’est pourtant le cas. Malgré la dureté des conditions de vie et de travail qui nous sont racontées, malgré les soucis quotidiens (éducation des enfants, entretien de la maison, préparation des repas) et, surtout, malgré l’infidélité de Gilles.

Elisa est folle de son mari. Elle ne le montre pas. Elle ne le dit pas non plus, et on comprend qu’elle ne le pourrait pas car, à l’époque dont on nous parle et dans le milieu où évoluent les personnages, ces choses-là ne se disent apparemment pas. Mais on le ressent en lisant ce roman. Quand Gilles est là, Elisa oublie ses enfants et s’oublie elle-même : tout tourne autour de cet homme qui a pourtant décidé de tromper sa femme avec sa belle-sœur.

Elisa le sait mais, là encore, elle choisit de se taire. Sans doute une fois de plus à cause des conventions de l’époque, mais aussi et surtout parce qu’elle ne veut pas perdre son époux.

L’épouse blessée fait preuve d’une abnégation et d’une compréhension admirables. Moi qui d’habitude n’aime pas du tout les femmes soumises à leurs maris, j’ai adoré Elisa et je l’ai admirée. Son histoire de femme blessée m’a fait vivre des émotions d’une rare intensité.

Le destin d’Elisa étonne autant qu’il choque. On ne s’attend pas à une telle fin et, pourtant, elle est en totale adéquation avec le reste du roman. Il faut plusieurs minutes pour se remettre de cette lecture mais, une fois le premier choc passé, on se rend compte que Madeleine Bourdouxhe est restée cohérente en choisissant une telle conclusion.

Il est impossible de vous parler plus longuement de ce court roman car cela gâcherait la surprise de ceux d’entre vous qui ne l’auraient pas encore lu. Il ne me reste donc plus qu’à me permettre d’en conseiller la lecture à ceux qui ne l’aurait pas encore découvert : qu’on aime ou qu’on déteste les personnages de Madeleine Bourdouxhe, leur histoire est fascinante.
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La Femme de Gilles

C'est grâce à la lecture de chroniques de blogs auxquels je suis abonnée que j'ai découvert ce roman et il est entré discrètement dans ma liste d'envies et y est resté. Merci donc à Mes pages versicolores et le livre d'après d'avoir suscité ma curiosité sur ce court roman de la littérature belge et d'une autrice que je connaissais pas du tout.



Et, monotone, la vie qui s'écoulait tout naturellement dans le bonheur s'écoula dans le malheur, tout naturellement. (p32)"





Elisa et Gilles forment un couple heureux : lui travaille à l'usine de hauts fourneaux, elle s'occupe de sa maison, de ses deux petites jumelles et du bien-être de Gilles car Gilles est son homme, son amour, elle ne vit qu'à travers son foyer, ses tâches ménagères, la routine de sa vie monotone mais qu'elle aime,  rythmée par celui qui part et revient du travail et illumine ses heures. Alors qu'un nouvel enfant est annoncé, Elisa voit Gilles changé, il s'absente, il devient plus sombre et elle comprend très vite qu'une autre femme est entrée dans sa vie et que celle-ci ne lui est pas étrangère puisqu'il s'agit de sa jeune soeur, Victorine (j'ai trouvé le choix des prénoms des deux femmes très appropriés : la douceur d'Elisa face à une Victorine qui vit sans questionnement ni morale, ne pensant qu'à ses victoires et sa vie). Va alors commencer pour le couple une relation faite d'acceptation, de confiance, d'abnégation mais pourront-ils retrouver ce "bonheur simple" qui les unissait, peut-on sauver les apparences où est-ce que la blessure est-elle plus profonde que ce qu'elle laisse paraître.



Quel merveilleux roman d'amour et de jalousie, un magnifique portrait de femme, un roman sur une famille ouvrière, vivant simplement et se satisfaisant des petits bonheurs que leur offre l'existence jusqu'au moment où la folie amoureuse pousse la porte de leur foyer, que Gilles se confie à celle qui est à la fois sa femme et sa meilleure amie, celle qui peut le comprendre, qui accepte de l'aider d'autant que le ver se trouve dans propre famille. 



Madeleine Bourdouxhe grâce à la simplicité de son écriture restitue totalement à la fois le contexte social, la région (la Belgique ou le Nord de la France), une époque (je le situerai dans les années 1950 alors que la femme est dépendante de son mari car souvent sans emploi,  le quotidien d'une femme au foyer, mais également le caractère d'Elisa qui ne semble exister que parce qu'elle est "la femme de Gilles", sans lui, sans sa présence et son amour, elle n'est plus rien. A force l'usure apparaîtra et pas seulement sur ses mains usées par les lessives et les tâches ménagères mais également dans son esprit et dans son coeur. Jamais un mot plus haut que l'autre, pas de violences, pas de cris mais cela ne l'empêche pas de voir, d'écouter, de traduire ce qu'elle voit, ce qu'elle entend, ce qu'elle ressent et d'agir voulant à tout prix préserver ce qu'elle a de plus cher. C'est profondément intimiste et fort dans le séisme qui s'introduit chez elle.



Certes on peut trouver Gilles égoïste, sans aucun égard pour sa femme, ne se rendant pas compte de la souffrance que la découverte de son infidélité et ses aveux vont provoquer chez elle et face à lui Elisa, écoutant, patiente et dévouée, trouvant des subterfuges pour le guérir du mal d'amour mais ne dit-on pas que l'amour est aveugle et que la maladie d'amour est difficile à guérir et ici cela s'applique pour les deux membres du couple...



"Un homme comme Gilles pleure drôlement : il hoquette deux ou trois fois, presque sans larmes, mais cela suffit pour lui donner un besoin de tendresse, de consolation.... (...) Et il parle. Non point pour lui expliquer à elle, mais pour se soulager lui, il parle avec si peu de précaution, si naïvement que si elle n'était pas prévenue elle ne pourrait résister au coup qu'il lui porte. (p92)"





Alors on pourra se révolter par l'attitude résignée d'Elisa, par celle aveugle de Gilles mais le responsable dans tout cela c'est l'amour quand il rend fou, quand il détruit, quand on croit que tout peut être reconstruit, qu'il suffit de tourner la page. Voilà c'est cela La femme de Gilles, l'histoire d'une femme qui n'a comme seul trésor que son mari, sa maison, ses enfants, sa famille et qui ne rêve que de cela, de retrouver ce qu'elle a perdu et qui ne peut rien envisager d'autres.



Il y a eu une adaptation au cinéma en 2004 de Frédéric Fonteyne avec Emmanuelle Devos, Clovis Cornillac et Laura Smet (film que je n'ai pas vu) mais je ne vous cache pas qu'à la première occasion je le regarderai pour y retrouver j'espère tout le charme du roman où se mêlent la douceur d'Elisa à la brutalité du comportement de Gilles, l'insouciance de Victorine et le comportement d'un milieu familial qu'Elisa tente de préserver malgré tout.



Est-ce encore nécessaire de vous dire que j'ai beaucoup aimé et comme j'aimerai vous inciter à le lire....
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La Femme de Gilles

Elisa est la femme de Gilles. Elisa aime Gilles au delà de tout, il est le pilier de sa vie, le centre de sa vie, sa raison de vivre au quotidien. Tout ce qu'elle fait, pense, elle le fait en regard de la présence de Gilles dans sa vie. Elisa porte la promesse d'une vie à venir. Tout est pour le mieux, un rêve de vie...



Et Elisa réalise, un matin, que Gilles ne l'aime plus, ou l'aime moins, ne la regarde plus de la même façon.



Elisa sait.

Mais Elisa a décidé de se taire, juste d'être là et d'être disponible quand Gilles sera à nouveau uniquement son mari...





Je voulais découvrir cet écrivain : magnifique texte plein de poésie, évocateur d'une autre vie, d'autres sentiments, des saisons qui rythment le fil des jours.

Magnifique texte plein d'une douceur triste, de nostalgie, de désespoir aussi.





A découvrir : comme une autre façon d'écrire.

Vous devinez : j'ai beaucoup aimé.
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A la recherche de Marie

Je retrouve la plume de ma chère Madeleine Bourdouxhe dans un roman intime, délicat et épuré.



Le lecteur accompagne cette jeune femme de ses vacances à la plage à ses longues promenades dans Paris en passant par des parenthèses en train. La remise en question de Marie, son retour à elle-même telle qu’elle était à 17-18 ans, à une certaine forme de virginité, passe par le déplacement, le mouvement, métaphore du voyage intime. A travers la quête de Marie, se dessine l’histoire d’une femme façonnée par son éducation, par son milieu, par l’image qu’elle renvoie aux autres, son mari, ses parents, sa soeur, ses relations, image dont tout le monde croit qu’elle est la vraie Marie mais qui, finalement, ne correspond en rien aux désirs de Marie : désirs du corps, de l’esprit, désir de vie, de souffle.



Ce roman, c’est l’histoire très simple (en apparence) d’une conquête, celle de la liberté intérieure d’une jeune femme qui parvient à accueillir avec calme toutes les relations qui s’offrent à elle, qui leur donne leur juste place et s’ajuste donc à elles, que ce soit amour, amitié, amitié amoureuse, amour des parents, de la soeur… Elle réussit ainsi à préserver son jardin secret, ses désirs profonds, tout en gardant un coeur vibrant, ouvert.



C’est, me semble-t-il, une forme d’ascèse de la relation que nous conte Madeleine Bourdouxhe et elle le fait d’une plume délicate, précise et raffinée. La finesse de ce portrait de femme tout en retenue, où les paysages accompagnent les émotions humaines, m’a une fois de plus séduite. Il me faudra désormais m’intéresser aux nouvelles de l’auteure, puisque j’ai maintenant lu tous ses romans…
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A la recherche de Marie

Certains cadeaux nous arrivent inopinément sur les étals d'une brocante. Ainsi ce court texte de Madeleine Bourdouxhe, grande dame de la littérature belge, amie de Simone de Beauvoir, et, comme elle, pionnière d'un féminisme tout en nuances et intelligence.

L'écriture est absolument somptueuse, menant son héroïne, Marie, sur un chemin d'émancipation sans fracas ni tumultes, comme une rivière trouve son chemin dans un chaos de pierres.

Marie est l'épouse parfaite - belle, douce, aimante, attentive - d'un homme qui la considère tantôt comme un bel objet et souvent comme une très jeune enfant.

Dans cette cage dorée, Marie lisse ses plumes, avec, en elle, la nostalgie d'un ailleurs possible, un autrement à inventer.

Un regard furtivement échangé sur une plage du sud, deux bras inconnus pour l'entourer, seront le premier pas vers l'éclosion d'une femme neuve, attentive à ses désirs, découvrant le bonheur d'être soi, et dont les déambulations solitaires sont autant d'incursions vers une plénitude qu'elle devinait tapie tout près.

La recherche de Marie la conduit simplement à elle, nourrie de désirs secrets dans un accord fragile qui lui permet de conjuguer son statut d'epousée tendre et respectueuse avec une part de jeune animal affamé de vie et de découvertes.

"Savent-ils aussi que cette grandeur qui, parfois, peut s'étendre sur toutes les choses, est une marque de la fatalité ? Et, s'ils ne l'ignorent pas, savent-ils encore que la fatalité, chacun la porte en soi, comme une grâce et que c'est à nous de la réaliser ?"

Paru en 1943, ce texte tout en élégance exhale un parfum ténu qui nous semble aujourd'hui ne rien devoir à la fatalité. Madeleine Bourdouxhe y défriche une route où la femme, lasse de lisser ses plumes, prend son envol dans un ciel empli de promesses où la liberté ne doit rien au sexe mais tout à l'harmonie.
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La Femme de Gilles

Ce roman raconte une histoire qui peut sembler banale : une femme trompée par son mari. Mais si on décortique un peu ce roman c'est plus que cela. Le contexte est d'abord très important. Madeleine Bourdouxe nous décrit la vie ouvrière des années 30 à travers les deux personnages principaux Elisa et Gilles. Lui travaille à l'usine et elle s'occupe du foyer et de leurs filles. La plupart des femmes n'avaient pas d'existence personnelle, elles étaient dépendantes de leur mari. Elisa est comme toutes ces femmes, ses journées sont uniquement composées de corvées ménagères répétitives, et de l'éducation de ses enfants. Le tout rythmées par les horaires de travail de son mari. Mais Elisa aime Gilles d'un amour passionné, discret et pudique. Ils ont fondé une belle famille et Elisa attend un troisième enfant. Alors quand Gilles va tromper Elisa avec sa soeur, la jeune et provocante Victorine, le choc est effroyable. Elisa décide tout d'abord de ne rien dire et de souffrir en silence. Cette femme est doublement trompée dans cette histoire, par son mari mais aussi par sa soeur qui n'éprouve aucun remord à la faire souffrir. Elisa veut regagner l'amour de son mari et pour cela, évite de lui faire de scènes, de lui dire sa souffrance. Elle préfère devenir son amie, sa confidente. Elisa ne sait pas qu'en prêtant une oreille attentive à la passion malheureuse de son mari, elle va perdre ainsi son statut d'amante. Elisa n'est pas qu'une femme trompée, elle est aussi une belle héroïne au destin tragique.
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Les jours de la femme Louise et autres nouv..

Je rencontre Madeleine Bourdouxhe pour la toute première fois avec ce recueil de nouvelles. Je dois dire que j'ai adoré son écriture très poétique.

Mais en ce qui concerne les nouvelles, je suis incapable de dire si je les ai aimé ou non... J'ai trouvé parfois l'univers un peu mal sain, et je me suis sentie parfois mal à l'aise en compagnie de ces femmes.



Et puis mon véritable reproche est que la plupart des nouvelles à l'exception d'une sont très courtes. J'ai plus eu l'impression d'une description de la situation et une portrait de femme plutôt qu'une histoire réelle. Dix pages c'est très peu pour une nouvelle et donc on a du mal à s'attacher vraiment aux personnages que l'on y rencontre.

J'essaierai de lire "la femme de Gilles" pour retrouver à nouveau l'écriture de Madeleine Bourdouxhe et surtout je pense que je devrai plus apprécier un roman que ces petites et courtes nouvelles.
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