THE ROTHWELL & SEDUCER Series by Madeline Hunter
Une femme indépendante est une femme sans protection, aussi doit-elle apprendre à se protéger elle-même.
La nature demeure tout de même une expérience rafraîchissante et bienvenue. Je me suis laissé dire que certains poètes et philosophes pensaient que la contemplation de la nature pouvait mener à la transcendance.
Une femme indépendante était aussi une femme à la respectabilité douteuse.
— Quelle que soit sa valeur, tout baiser est éphémère.
— Quelle triste pensée ! Elle est fausse, j’espère. Les poètes disent que certains baisers peuvent hanter l’âme d’une personne toute sa vie.
Les choses se passent toujours de la même façon. Dans quatre jours, soit la rumeur aura disparu soit elle sera publique.
Il était magnifique. Aucun autre adjectif n’aurait convenu. Beau ? Trop vague. Attirant ? Inadéquat. Épais cheveux noirs, yeux noirs et sourcils bien dessinés, traits réguliers… son unique imperfection, une bouche un peu large, n’en était pas vraiment une car elle lui conférait une sensualité indéniable.
Son allure, son attitude, sa façon de se tenir sur son cheval étaient celles d’un séducteur invétéré. La plupart des femmes devaient le trouver irrésistible et elle le soupçonnait d’en être conscient. Et comment ne pas l’être quand des idiotes comme elle se figeaient, bouche bée, en le voyant ?
— ... C’est un séducteur invétéré. Il ensorcelle les épouses, les veuves, les femmes mûres comme vous…
— Surtout les épouses, clarifia Jasmine. Nos amis nous ont dit qu’il considérait toute femme de plus de vingt-trois ans comme une cible de choix. Certains le soupçonnent d’avoir défloré des jeunes filles innocentes.
Baissant le ton comme pour lui confier un secret, elle poursuivit :
— Il semblerait qu’il emploie certaines techniques, disons, exotiques, pour captiver ses conquêtes et les mettre à sa merci. Quelques-unes des ladies les plus respectables ont tenté en vain de le retenir. À peine sorti de l’université, il a entretenu une longue liaison avec l’une d’elles, connue pour sa tendance aux excès romantiques. Leur relation est devenue notoire. Elle le traitait comme un animal domestique et a dépensé une fortune pour lui.
Tu ne connaîtras ni le bonheur ni le plaisir si tu entames une relation par rancœur, ou par esprit de rébellion.
Les sensations s’amplifièrent aussi, devinrent presque insupportables.
Elle n’était plus elle-même. Il avait pris le pouvoir, la poussait de plus en plus loin vers l’abîme. Cris et grognements retentissaient sous son crâne. Puis tout parut se rétrécir et sa conscience implora la délivrance.
Celle-ci ne vint pas. Gareth s’allongea sur elle, son corps se moulant au sien, le dominant. Il entra lentement en elle. Elle s’agrippa à lui. Elle ne pourrait jamais lui résister, quand bien même elle le voudrait. Elle ne maîtrisait pas encore suffisamment son corps.
Il s’enfonça davantage en elle et elle sentit sa chair intime se distendre pour l’accueillir. L’intensité de son regard, son expression tendue la stupéfièrent. Elle comprit alors qu’il se retenait pour elle, au prix d’un effort surhumain, visiblement.
Un gentleman ne séduisait pas une lady innocente, quand bien même elle se jetait à son cou. En principe. Qu’il en connaisse plus d’un ayant franchi le pas n’avait aucune importance. La leçon était d’autant plus ironique que cette règle lui avait été enseignée par son père, lequel avait couché avec une vierge et refusé de l’épouser. D’ailleurs, il n’était pas un gentleman, du moins pas officiellement. Il n’était rien et s’il devait en tirer un seul bénéfice, c’était celui de ne pas avoir à se soucier des règles imposées aux gentlemen.