Maes Larson

Ce magnifique édifice, bâti dans les hauteurs de son royaume et reconnu dans le monde entier, était une demeure fortifiée qui en imposait par sa taille, ses portes de bois, son pont-levis et ses grandes tours. Sur chacune d’elles flottait fièrement l’étendard de la famille royale. Cette bannière provenait des ancêtres du roi réputés être d’excellents guerriers et qui n’attaquaient que pour se défendre. « Le sang du peuple coule dans nos veines et pour eux nul sacrifice n’est vain », telle était leur devise.

Le souverain fit demi-tour sans dire un mot de plus puis avança doucement en regardant Naro le suivre de près. Adam jeta un œil à ses camarades, l'air curieux, mais tout aussi inquiet. L'homme qu'ils avaient en face d'eux paraissait si proche, mais en même temps hors d'atteinte. Adam se posa quelques questions puis se rappela les raisons de sa venue. Il ne pouvait hésiter : il lui fallait des réponses et seul cet homme pouvait les lui donner. Il se mit en marche à son tour rapidement, suivi par ses camarades qui ne comptaient pas le laisser seul. Isaac semblait inquiet pour son ami. Il n'avait pas la conviction que le roi avait toutes les réponses à leurs problèmes. Adam fixait le dos du roi, intrigué par son charisme et son savoir. Le jeune homme avait le visage fermé et le regard flou. Il ressassait dans sa tête le songe qu'il avait fait plus tôt dans la matinée. Que faire si le roi n'avait pas dee réponse ? Telle était la question qui l'obsédait.

- C'était ça ton idée ? Grimper la façade ?

Rhumaterm gloussa.

- Pas du tout et je te déconseille d'essayer. Il y a des pièges sur toute la surface, et plus tu montes, plus ils sont dangereux.

- Ne me dis pas que c'est toi qui es à l'origine de cette invention...

Rhumaterm sourit en guise de réponse.

- Je m'en doutais, murmura le garçon qui mesurait le niveau de sadisme de l'inventrice.

Rhumaterm glissa sur la terre pour se retrouver au bas de la muraille, mettant les pieds dans le ruisseau.

On dit qu’ils sont les premiers à implorer l’ange de la mort de les épargner lorsque ce dernier vient arracher leur âme au lever du soleil. C’est à ce moment précis qu’ils réalisent qu’ils n’ont pas assez profité de la vie et de leurs proches. Ils se retrouvent à regretter profondément ces jours où ils étaient trop pressés pour se satisfaire de l’essentiel : le temps.

Il commençait à prendre goût à ce monde qu’il souhaitait pourtant quitter rapidement. Toute sa vie, il avait rêvé d’aventure, et ce qu’il vivait aujourd’hui dépassait de loin tout ce qu’il avait pu imaginer.