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Critiques de Magali Villeneuve (80)
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La dernière Terre, Tome 1 : L'enfant merehdian

En Résumé : Ce premier livre nous offre un tome de présentation au rythme lent et qui tombe parfois un peu trop dans le contemplatif, mais qui possède ses qualités. Il est un peu top pour parler de l’intrigue, dont on ne découvre que peu de choses, mais qui se révèle tout de même intrigante. Les gros points forts de ce roman c’est le travail effectué sur l’univers, qui se révèle riche et complexe, ainsi que sur les personnages qui sont denses et soignés, même si j’ai trouvé une certaine répétition dans la présentation des personnages et une certaine difficulté à s’accrocher à certains. De plus je reste toujours perplexe devant la présentation de héros qui n’ont peu d’utilité dans ce tome, mais dont on se doute qu’ils vont prendre de l’importance par la suite ; pourquoi justement ne pas les présenter plus tard. Après tout n’est pas parfait non plus, certaines longueurs se font ressentir tant l’auteur prend parfois un peu trop son temps, ensuite je trouve l’utilisation des flashbacks parfois hasardeuse et enfin j’ai eu du mal à accrocher à la scène où un des héros, en pleine convocation officielle, se permet d’insulter de rabaisser son souverain sans aucune punition ou autre. La plume de l’auteur se révèle profonde et soignée, mais parfois elle en fait un peu trop, cherchant à trop vouloir prouver de sa qualité. Au final un roman avec ses forces et ses faiblesses, je ne crierai pas à l’excellence, mais un livre qui offre de bonnes bases et m’a assez titillé par ses zones d’ombres pour me donner envie de lire la suite.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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La dernière Terre, Tome 2 : Des certitudes

Le premier tome - L’Enfant Merehdian - reste mon gros coup de cœur de l’année 2013. J’attendais fébrilement la suite que j’ai achetée lors de la dernière édition des Imaginales, en mai dernier donc. Mais pourquoi attendre autant de temps - presqu’un an - pour me replonger dans cette histoire ? J’angoissais. Et si jamais je ne retrouvais pas la magie de la découverte ? Si les personnages me devenaient indifférents ? Si je m’ennuyais ? Si je n’arrivais pas à apprécier autant que le premier ? J’avais des attentes élevées et il faut bien avouer que généralement, lorsqu’on attend beaucoup de quelque chose, on peut sortir déçus et/ou frustrés. Alors, verdict ?

A ce jour, seuls trois auteurs/sagas m’ont touchée au point d’entrer pleinement dans ma vie et de s’y installer définitivement. Jane Austen évidemment, René Barjavel depuis plus de dix ans et la saga Harry Potter (et tous les produits dérivés). A priori, aucun point commun entre ces trois références si ce n’est l’émotion qu’elles ont su susciter en moi à un moment de ma vie et la constance à laquelle elle continue de me toucher. J’ai fait bien d’autres magnifiques découvertes toutes ces années de lecture, mais rares sont celles que je place aux niveaux de ces trois révélations. La Dernière Terre, si. Difficile d’expliquer cette émotion, cette empathie ressenties pour cette histoire ; c’est comme ça. C’est un truc qui colle à la peau et qui reste en tête. Des souvenirs de lecture rassurants qui accompagnent le quotidien et qu’on n’oublie jamais vraiment. Je vous souhaite de connaître la même chose avec ces deux premiers tomes (et avec d’autres livres/univers), parce que c’est magique.



Après cette mise en bouche, j’avertis que je risque de spoiler puisqu’il est difficile de parler de ce deuxième tome sans revenir sur les révélations du premier. Attention donc, vous êtes prévenus !



Chassé comme un malpropre de la capitale Agrevine, Cahir rentre chez lui, dans le pays Giddire habillé des Hautes-Blanches. Bien loin des ruelles immaculées et de la rigueur des relations de Tileh Agrevina, le jeune homme retrouve les us et coutumes du pays qui l’a vu naître. Le froid et la rudesse du climat sont compensés par la chaleur des liens qui unissent tous les membres du clan. Quelques fantômes du passé pèsent encore sur ses épaules mais au contact des siens, Cahir s’apaise.

De son côté, l’imperturbable Ghent a bien du mal à cacher ses émotions. Dans un pays où les visages et gestes ne doivent jamais rien laisser paraître, le jeune homme risque l’implosion. Toutes ses certitudes et habitudes volent en éclat au fil des pages. Accompagné par un allié inattendu, il va devoir faire face à l’attaque de sa cité et à la perte de centaines de camarades. Le calme et la paix des cinq territoires semblent définitivement bien ébranlés. Plus rien ne sera jamais plus comme avant… et c’est difficile de l’accepter. La carapace se craquèle doucement mais surement, derrière le masque impassible bouillonnent beaucoup d’émotions refoulées… Ghent est une figure prometteuse à laquelle je m’attache de plus en plus et qu’il me tarde de retrouver !



Ces deux héros mis en avant dans le premier tome offrent ici une plus grande place à d’autres personnages, Feor notamment. Si cette figure secondaire semblait précédemment à l’écart, les pièces du puzzle s’emboîtent petit à petit et font de lui un troisième héros indispensable et marquant. Si Cahir et Ghent laissaient une impression plutôt sombre et froide dans leur sillage, ce grand rouquin bavard propose soleil et fraicheur à chacune de ses interventions. Politiquement incorrect, animé d’une énergie redoutable et toujours prêt à faire de l’humour, Feor n’en est pas moins courageux et fiable. Vous l’aurez compris, ce personnage a su tirer son épingle du jeu et m’a beaucoup plu. Plus que Cahir dans ce tome, d’ailleurs. Celui-ci m’a en effet moins touchée que précédemment, peut-être parce qu’il accède enfin un peu à un semblant de bonheur. Non pas que les personnages « heureux » soient moins intéressants - ce n’est définitivement pas le cas - mais sa situation actuelle appelle un peu moins l’empathie, à mon goût. Il reste cependant un personnage que j’apprécie énormément et que j’ai hâte de suivre à nouveau.

Dans ce deuxième tome, Gayle attire elle aussi les projecteurs. Au début complètement réservée, cachée dans l’ombre de son brillant petit frère (Ghent), la jeune femme va se dévoiler et rayonner. Discrète mais indispensable, j’ai adoré cette figure qui donne l’impression de tirer des ficelles en coulisse. J’espère vraiment la retrouver dans les tomes suivants et je croise les doigts pour que Magali lui offre encore plus de scènes.

Je ne vous parle pas de Melgar qui se révèle de plus en plus lui aussi et qui dévoile une sensibilité très émouvante, de Nelgoth qu’on se surprend sinon à apprécier du moins à comprendre, de Reghia qui même si peu présente apporte son lot de surprises, de Solgar le père inquiet ébranlé dans ses convictions et surtout de l’Igilh, ce jeune « dirigeant » adolescent qui doit prendre de graves décisions pour le bien des territoires et qui, comme tout bon dirigeant manipulateur, en sait peut-être plus que ce qu’il ne dit.



Je l’ai déjà dit dans ma chronique du premier tome, la force de La Dernière Terre, ce sont ses personnages. Des certitudes le confirme et creuse même encore davantage les personnalités de chacun. J’aime les figures fouillées pour lesquelles je ressens une véritable empathie, desquelles je me sens si proche que j’ai l’impression de les connaître comme s’il s’agissait d’amies avec lesquelles je pourrais boire le thé tous les jours. Cahir, Ghent, Feor, Gayle, Melgar… me font vibrer, m’émeuvent, me touchent. Rares sont les auteurs qui parviennent à dépeindre aussi bien des personnalités, à les faire interagir brillamment entre elles, à les rendre aussi palpables.

Cette saga de fantasy, plus que de proposer un univers complètement inventé et des créatures merveilleuses, nous propose quelque chose de « vrai », quelque chose de profondément humain. Si j’aime m’évader dans un contexte imaginaire et vivre des aventures extraordinaires, j’aime surtout retrouver dans mes lectures, des émotions que je pourrais rencontrer dans ma vie de tous les jours. C’est ce que nous propose ici Magali et je l’en remercie infiniment.



Je comprends donc que ceux qui aiment que « ça bouge » aient été un peu ennuyés par le manque d’action dans le premier opus… mais rassurez-vous, les rebondissements sont plus nombreux ici et, encore une fois, ils entrainent une certaine addiction. On se concentre encore beaucoup sur les personnages mais l’atmosphère de tension et les mystères qui s’épaississent poussent le lecteur à tourner les quasi 500 pages de ce deuxième tome.

Les créatures découvertes précédemment reviennent et massacrent de nombreux humains. Les attaques paraissent aléatoires… mais peut-être pas ? Ces « loups » semblent doués d’une intelligence propre et il est dorénavant évident qu’il ne s’agit pas de simples meutes d’animaux qui attaquent au hasard. Les créatures sortent de la brume entourant les cinq territoires… que se cache-t-il vraiment derrière les remparts ? La légende veut que les humains les ayant franchies aient connu une mort atroce dans la brume, mais, en est-on sûr ? L’intrigue se développe, s’enrichit et l’on sent que l’auteure a vu loin et a une idée bien précise de là où elle veut mener son lecteur. Je suis sûre qu’à l’instar de la géante intrigue proposée par J. K. Rowling avec Harry Potter, on se rendra compte, en arrivant au terme des six tomes de La Dernière Terre, que tout était parfaitement pensé et maîtrisé depuis le début et que plein d’indices sont disséminés ici et là… arrrrrggggg, qu’il me tarde d’avoir le fin mot de l’histoire pour avoir une vue d’ensemble de tout cet univers ! Univers que je perçois de plus en plus dense et qui ne manquera pas de nous surprendre, j’en suis sûre !



Je termine ces longs paragraphes en signalant, une nouvelle fois, que cette histoire ne serait rien sans la plume très imagée de Magali Villeneuve. D’abord illustratrice avant d’être conteuse, la jeune femme a le sens du détail et sait nous proposer de belles images. Je trouve qui plus est que Magali a su affûter son style entre les deux tomes et si quelques lourdeurs pouvaient être relevées précédemment, Des certitudes offre une belle fluidité. C’est certes riche et assez dense (en regard des titres qui font fureur en ce moment - Young Adult et romances notamment) mais c’est aussi beaucoup plus immersif, palpable, touchant, marquant et durable. La Dernière Terre n’est pas une saga qu’on dévore en une petite heure et qu’on oublie deux jours plus tard, non ; c’est tout un univers qu’on savoure et qu’on intègre durablement.



Je ne sais pas comment conclure brièvement. Je ne peux que remercier Magali Villeneuve et son compagnon Alexandre Dainche pour toutes les émotions offertes et pour toutes ces heures de voyage sur les cinq territoires.

Le premier tome avait été un gros coup de cœur en 2013, Des certitudes confirme mon adoration pour cette histoire en 2014. Je ne peux que patienter (difficilement) jusqu’à la sortie de l’opus suivant. Je serai au rendez-vous et je vous invite vous aussi à vous lancer dans cette aventure !
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La dernière Terre, Tome 2 : Des certitudes

Si dans le premier tome on nous présentait des personnages un peu séparés les uns des autres, ici, on voit peu à peu les liens entre chaque histoire.



J'ai encore plus apprécié ce tome que le premier, car il y a plus d'action, plus d'éclaircissement (mais on reste bien dans le flou quand même ^^).



Les personnages sont toujours aussi subtils, avec plusieurs côté plus ou moins agréable. Si Melgar est toujours number one, Ghent remonte dans mon estime, et Feor... Je ne sais pas. Il est agréable quand décrit de l’extérieur (quoi que une brin provoc') mais quand on voit ses pensées a lui... Je suis beaucoup refroidie.

Ces personnages non manichéens, ce sont la force de cette saga.

Avec aussi les mystères, encore bien cachés...



On est donc bien embrigadés dans l'histoire, et c'est impossible à lâcher.



J'aurais quand même aimé voir à nouveau Reghia, de son point de vu. On l'aborde à travers Cahir mais pas plus. J'aime son caractère fort et froid, qui cache la passion.

J'ai aussi été surprise par le changement brutal de comportement de Cahir.
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La dernière Terre, Tome 1 : L'enfant merehdian

Je vais essayer de ne pas être totalement enthousiaste. Parce qu'après, les gens qui n'ont pas lu le livre, avec tout ces avis passionnés, ils vont dire qu'ont nous a payé pour.



Que nenni!



Le tome 1 de la dernière terre nous transporte dans un univers complet, étriqué par les moeurs agrevines et par un mur qui ceint tout le monde "civilisé".

On nous présente de nombreux personnages, tous très profonds. J'ai rarement vu des personnages aussi humains et aussi bien rendus. C'est la grande grande force du récit. Je ne ferais pas le détail parce qu'ils m'ont tous tour à tour émue, énervée, fait rire. (allez, j'avoue quand même un amour certain pour Melgar et un léger rejet de Ghent)

Le style de l'auteur rend tout précisément, en peu de mots mais en mots percutants et ma foi, assez poétiques en soi.



S'il est vrai qu'il ne se passe pas grand chose, découvrir les liens entre tous devient passionnant. Bien que certains ne se soient pas encore rencontrés et dont on ne voit pas forcément la place.



Et le manque d'action pure ne signifie pas manque d'histoire, car en fond se trament des événements graves et mon dieu, qu'est-ce que ça m'intrigue! Les infos ne sont pas données mais distillées.



Je ne suis qu'impatience pour la suite.
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La dernière Terre, Tome 1 : L'enfant merehdian

L'enfant Merehdian est un coup de cœur comme je n'en avais pas eu depuis un grand moment. Il fait d'ailleurs une entrée fracassante dans mon top 6 des livres à emporter sur une ile déserte, entre Terre Natale de Salvatore et Légende de Gemmell. J'ai su que j'étais conquise dès la lecture du prologue.



Ce roman est qualifié de Trône de Fer français et je ne peux m'empêcher de trouver ça un peu réducteur. Non pas envers la saga, que j'adooore, mais je trouve juste que le roman de Magali Villeneuve devrait se suffire à lui même, il n'a besoin d'aucune comparaison. Bon d'accord, j'abuse un peu, « Le Trône de Fer français » c'est un beau compliment, surtout quand on est une des illustratrices de la firme, entre autres !



Aussi, L'enfant Merehdian est le premier tome d'une saga qui en comportera six. Puisqu'on en parle, ne vous attendez pas à un remake du Trône de Fer en ce qui concerne le temps d'attente entre les romans. Sur le site de la Dernière Terre, les dates des tomes suivants sont déjà annoncées ! Ce sera donc un tome par an, même si, après la lecture du premier tome, ça me semble déjà beaucoup !



C'est d'ailleurs complétement injuste envers ma lecture suivante, qui m'a semblé bien fade en comparaison. Il n'y a pas à dire, le style de l'auteur, c'est important. Et celui de Magali Villeneuve est parfait. Elle ne décrit pas les paysages, ni les personnages : elle les peint. Les mots s'enchainent si bien qu'on ne peut qu'être captivé. Et quand, en plus, c'est pour servir une si belle histoire...



J'avais vu quelques critiques qui reprochaient au roman quelques longueurs, ou qui trouvaient que l'action n'avançait pas assez vite... Et je crois que nous n'avons pas dû lire le même roman. Tout est si fluide ! Je n'ai pu que le lire en un jour ...et une nuit. Je ne pouvais décemment pas dormir sans avoir terminé ce livre et j'ai été horrifiée de ne pas avoir le second tome sous la main pour enchainer aussitôt, car si je l'avais eu, je l'aurais fait, tout six heures du matin qu'il était !



Il faut comprendre que c'est un premier tome sur six, alors certes, il est un peu descriptif, mais c'est loin d'être dérangeant, bien au contraire. Il nous présente les mœurs et les lois qui régissent la ville de Tileh Agrevina, en pays Agrevin, qui fait partie des quatre pays protégés de la Dernière Terre par un immense rempart, appelé la Cuirasse. Mais protégés de quoi ? Les jeunes Arpenteurs qui veillent sur la Cuirasse semblent se le demander autant que nous. Les Arpenteurs sont donc de jeunes hommes qui surveillent le fameux rempart, et qui n'aspirent qu'à monter en grade. À la fin du roman se trouve un descriptif détaillé des grades en question que je vous laisse découvrir. En quelques mots, le novice devient Arpenteur, lequel peut devenir Aguerri après cinq années. On peut rester Aguerri à vie, mais on peut aussi devenir Haut-Garde, et enfin, il reste une seule place pour le Haut-Capitaine. Seuls quatre des pays sur les Cinq Territoires se trouvent du bon coté du rempart. Le pays Giddire doit se débrouiller seul face à la menace discrète de la Dernière Terre. Les Giddires sont un peuple plus que méprisé, surtout en terre agrevine où se déroule l'action principale.



On suit donc principalement deux jeunes Arpenteurs que tout oppose : Ghent, fils du Haut-Capitaine, beau jeune homme apprécié et respecté de tous, et Cahir, seul Giddire au sein des Arpenteurs, seul Giddire de Tileh Agrevina. Si vous avez suivi, vous comprendrez que la vie de ce dernier n'est pas facile, et qu'il souffre d'un racisme constant de la part du peuple agrevin. Il est assez renfermé sur lui même, un peu agressif et peu enclin à entrer dans le moule de perfection et de rigueur agrevine. Mais peut-on le lui reprocher, quand son quotidien se compose d'œillades assassines et répulsion constante ? Malgré tout, il semble trouver chez Ghent un compagnon agréable et, peut-être même, un ami...



Si le jeune Giddire vit de l'autre coté du rempart, c'est parce que Melgar Cenerianh l'y a emmené, lorsqu'il l'a trouvé, enfant, abandonné. Melgar est un Haut-Garde pour qui le mot rigueur semble avoir été inventé. Tout semble l'opposer à Cahir, et leur relation est d'ailleurs troublante bien qu'extrêmement touchante, et j'en ai eu les larmes aux yeux plus d'une fois. Okay, je mens, j'en ai pleuré à chaudes larmes.



Tous les personnages, qu'ils soient secondaires ou principaux, sont fouillés et tout en nuances. S'il y a bien une chose que je n'apprécie pas, c'est un personnage parfait en tout point. Pas de risque, ici, de trouver un cliché quelconque.



Il y a donc Melgar, qui nous touche malgré sa froideur, qui agit et ne parle que quand il le faut vraiment. Et c'est pourtant celui qui m'a arraché le plus de larmes. Elle est douée, Magali Villeneuve, très douée...



Il y a aussi Solgar, Haut-Capitaine et père de Ghent, qu'on découvre à la fois comme père de famille et mari comblé et comme homme de pouvoir. Lui, tout comme sa femme, sont des amis de Melgar. Ils forment un couple attachant auquel on ne peut pas reprocher grand chose. Il y a peu à dire sur Gayle, la sœur de Ghent, et en même temps je ne peux pas croire qu'elle soit si présente sans être importante.



Je ne me suis pas attardée sur Nelgoth de Tilh, ni sur sa fille Reghia, parce que j'avais peur de trop en dire. Les dernières phrases du livre les concernant m'ont tout simplement fait oublier de respirer. Je pense que ça en dit assez long comme ça !



Et puis il y Feor que j'attendais désespérément. C'est celui qu'Alexandre Dainche, co-scénariste et illustrateur du roman, a choisi de représenter sur la dédicace de mon exemplaire. Apparemment écarté de la trame principale, on sent bien qu'il sera plus présent par la suite. J'attends de voir avec impatience ! (pourquoiiiiiiiii j'ai pas le tome deuuuux)



Aussi, il y a très peu de place accordé à la romance dans ce tome un. Souvent en fantasy, les auteurs aiment à parler d'honneur et d'amour toutes les deux pages. Ici, il n'y a véritablement qu'une histoire qui importe, touchante, mesurée, qui faisait trembler mes mains alors que je tournais les pages. Je ne vous en dis pas plus, ça vaut le coup d'être découvert au cours de la lecture, et c'est tellement bien fait !



Un petit mot sur l'illustration, magnifique, qui rend ce roman aussi beau que son contenu et qui m'a attiré en premier lieu. C'est le travail d'Alexandre Dainche, qui n'est pas seulement illustrateur, mais bien co-scénariste, comme je l'ai déjà dit plus haut. C'est donc, si j'ai bien compris, leur histoire à tout les deux, où Magali écrit et Alexandre illustre. Et c'est un duo qui fonctionne ! Magali Villeneuve et Alexandre Dainche sont modestes, gentils et abordables. N'hésitez pas à leur faire plaisir en leur faisant savoir que vous avez apprécié leur travail, ou en leur offrant un fanart. Couple d'illustrateurs, ils en seront très touchés.



Et si je peux me permettre un conseil, n'hésitez pas à rejoindre la page Facebook du livre. Vous y trouverez des illustrations qui complèteront le travail réalisé dans le petit livret d'illustrations fourni avec le livre, ainsi que des bonus plus qu'appréciables et parfois même très drôles !



Enfin, vous l'aurez compris, L'enfant Merehdian est un coup de cœur. Je sais que j'en ai dit beaucoup sans pour autant trop en dire, et c'est volontaire. Parce qu'il y a encore tant à dire ! J'espère que vous serez aussi charmés que moi. Si vous aimez la dark fantasy, n'hésitez pas une seule seconde. Si vous aimez la fantasy, vous adorerez. Si c'est pas du tout votre style, lisez le quand même, il vous fera changer d'avis.



J'ajouterais, pour finir, que Magali Villeneuve est donc aussi illustratrice, et une des meilleures que je connaisse. Je vous conseille donc d'aller visiter ses différents sites pour en apprendre plus sur ses deux activités. J'ai quelques unes de ses illustrations (dédicacées, allez, je me la pète) sur papier glacé et ça vaut vraiment le coup !



Ce livre m'a donc emportée bien plus loin que vers les « confins du rêve », comme le disait Magali sur sa dédicace, et ce n'est que le début.
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La dernière Terre, Tome 1 : L'enfant merehdian

Premier tome d’une saga qui en comportera six, L’Enfant Merehdian est un des rares titres (de fantasy ou non) m’ayant réellement touchée. Le dernier en date remonte à plusieurs années maintenant et m’avait fait verser quelques larmes ; je parle bien sûr (pour ceux qui me suivent depuis quelques temps) du magnifique des Fleurs pour Algernon de Daniel Keyes. Un point commun entre ces deux livres de genres complètement différents ? Le réalisme du (ou des) personnage(s) conduisant à une immense empathie pour lui (ou eux).

Ici, ne vous attendez pas à suivre une communauté de créatures merveilleuses partie dans une quête pour combattre le « Mal » ou à des dizaines de combats héroïques entre deux camps… non. L’Enfant Merehdian nous offre une plongée dans le quotidien de ses nombreux personnages (principaux ou non), qui, riches d’une histoire respective, deviennent de véritables camarades de lecture qu’il est difficile de laisser partir lorsque l’on tourne la dernière page…



En ouvrant ce premier tome, je ne sais pas à quoi je m’attendais, mais certainement pas à ce que j’ai trouvé. Quand on me dit fantasy, j’ai tendance à imaginer un remake du Seigneur des Anneaux avec des oreilles pointues, des pieds poilus et une armée de gros méchants qu’un magicien avec une longue barbe parvient à repousser in extremis (je sais, c’est assez réducteur). Mais, ici, contre toute attente, point d’elfes, de nains ou autres hobbits joufflus… non. Juste des humains, différents d’une région à l’autre, mais humains tout de même. Tous (ou presque) vivant à l’intérieur du rempart qui délimite le monde « civilisé » d’un pays de brumes assez mystérieux… Je ne vous cache pas qu’il semble s’y passer des choses malgré ce que l’on essaye de faire croire à la population… Voilà un des premiers points d’intérêt de cette saga et si le lecteur touche du doigt une ou deux révélations dans ce premier opus (avec la scène de l’attaque et ce qui en découle), sa curiosité est loin d’être assouvie… il me tarde tant d’en apprendre plus dans les tomes suivants !

Le lecteur entre donc dans une société humaine très hiérarchisée, notamment dans la capitale qu’est Tileh Agrevina. C’est dans cette ville installée au bord du rempart que l’on passe le plus de temps. On découvre, dès le premier chapitre, le grand évènement du pays : la Grande Relève qui marque le début d’une « nouvelle année » pour les « militaires ». Les aspirants ayant réussi la présélection deviennent novices pendant une année puis intègrent la première année des Arpenteurs… Au bout de cinq ans, ceux-ci deviennent des « Aguerris » et peuvent continuer à monter en grade (mais les places sont rares et chères). Tout ce petit monde (et ça en fait pas mal !) sont chargés de protéger la capitale (et le reste du pays puisque l’on comprend que l’armée est présente dans chaque ville)… mais de quoi ? De ce qui pourrait surgir des brumes au-delà du rempart ? C’est ainsi que, chaque jour et chaque nuit, des Arpenteurs arpentent (hehe, logique !) le rempart… et tout semble tranquille depuis un très long moment… jusqu’au jour où trois jeunes gens sont attaqués par… un loup ? Mais est-ce vraiment un loup ? Ah ah… telle est la question !



Deux de ces jeunes hommes font partie des personnages principaux de notre histoire : Ghent, le fils prodige du Haut-Capitaine Solgar (le plus haut grade avant l’Igilh, celui qui fait office de « roi ») et Cahir, le jeune étranger mal-aimé, seul Giddire vivant dans la capitale. Mais, malgré tout ce qui les sépare (jusque dans le physique), ces deux-là semblent avoir lié une certaine amitié… qui n’est pas pour plaire à tout le monde à Tileh Agrevina.

Ce ne sont pas moins d’une dizaine de personnages « secondaires » qui gravitent autour de ces deux principaux. Mais, malgré le nombre, tous sont brillamment croqués et offrent un petit quelque chose d’unique et de marquant. Ghent vit donc avec son père Solgar (le Haut-Capitaine), sa mère la lumineuse Dorgah et sa sœur aînée, la très timide et réservée Gayle. Très apprécié de ses camarades Arpenteurs, il passe beaucoup de temps avec Esaig, un jeune homme qui aime jouer les séducteurs… et qui ne se gêne pas pour montrer que la présence de Cahir dans sa cité ne lui plaît pas. Et comme le beau Ghent est un parti intéressant, il a été choisi par Nelgoth (le commerçant le plus riche de la ville) pour son unique fille, Reghia. Au début uniquement présentée à travers les yeux du jeune premier qui ne l’apprécie pas, la jeune fille semble assez antipathique et puis, le lecteur apprend à la connaître au fil des pages et comprend vite qu’elle mène une vie secrète… Si Ghent est bien entouré et apprécié de tous (sauf de sa promise), ce n’est pas du tout le cas du jeune Cahir, très isolé dans cette ville qui n’est pas la sienne.

Recueilli par Melgar (un Haut-Garde, meilleur ami de Solgar) alors qu’il n’était qu’un enfant abandonné à la frontière du pays Giddire ; il ne parvient pas à s’intégrer aux autres agrevins, malgré toutes les années passées parmi eux et son talent en tant qu’Arpenteur. Différent à tout point de vue, Cahir ne souhaite adopter ni le physique de la caste à laquelle il appartient (cheveux courts, habits impeccables), ni les façons de faire à Tileh Agrevina. Parce que sous ses airs revêches, Cahir brûle de se rapprocher de son ami Ghent ou de son « tuteur » Melgar, parce que dans son lointain pays, on serre ceux qu’on aime dans ses bras et on sourit largement à ceux qui nous font face. Mais dans la capitale aux rues impeccables, les hommes sont de marbre et aucune émotion ne doit transparaître. Et lorsqu’un problème survient, rien ne doit se savoir, tout doit être étouffé dans l’œuf. Cahir étouffe dans cette capitale qui brime tous ses habitants… heureusement, il a trouvé une personne qui le comprend et qui semble partager quelques traits de son caractère ; mais vous vous doutez bien qu’il s’agit évidemment de la dernière personne qu’il devrait approcher !

Je n’oublie pas de vous citer deux autres personnages que l’on rencontre assez tardivement dans la lecture (aux alentours de la page 200). Au départ, je n’avais pas envie de faire leur connaissance parce que je voyais seulement que leurs aventures sur le plateau des Gamarides, m’empêchaient de retrouver Cahir et compagnie à Tileh Agrevina (et je peux vous dire qu’on les rencontre à un moment clef, en plus !). Et puis finalement, j’ai adoré le personnage de Feor, jeune homme solitaire bourré d’humour, travailleur infatigable qui doit supporter un meilleur ami un peu fainéant, Ved. Dans les derniers chapitres, il lui arrive une aventure assez… étrange. Et qui n’est pas, à mon avis, sans lien avec ce qui s’est passé sur le rempart à Tileh Agrevina… mais j’imagine que j’en saurai plus dans le tome suivant !



Je pourrais vous parler encore des heures de chaque personnage et des liens qui les unissent… mais je vais m’arrêter là en répétant que la force de ce premier tome, ce sont eux. Parce qu’ils sont si bien croqués, parce qu’ils sont présentés avec tant de réalisme, qu’on ne peut s’empêcher de suivre leurs aventures à leurs côtés. Je me suis surprise plus d’une fois à me croire dans les rues ou sur le rempart de Tileh Agrevina, près de Cahir, à ressentir exactement ce qu’il pouvait ressentir, lui. Tout ce qui lui arrive a donc eu beaucoup de prises sur moi et je ne peux m’empêcher de souligner l’émotion d’une des dernières scènes du texte, celle qui met en scène un Melgar insoupçonné (parce que derrière le Haut-Garde de marbre, se cache un homme sensible et finalement très attaché à Cahir). Merci à Magali Villeneuve pour cette scène furtive mais d’une grande émotion. J’ai bien failli verser ma petite larme en découvrant le geste de Melgar (qui signifie tant…).

Derrière cette dizaine de personnages, c’est tout un réseau de liens qui se créé. Tous sont liés d’une façon ou d’une autre : ils sont amis, ils font partie de la même famille, ils sont amants… mais les habitants de Tileh Agrevina ont une telle façon de concevoir les liens entre humains que chaque relation a un sens bien particulier et ne peut qu’être intense. Et le simple fait d’écrire ces mots aujourd’hui, quelques jours après ma lecture, me rappellent toutes les émotions fortes ressenties lorsque je tournais les pages ; et j’en suis encore toute chamboulée.



Vous l’aurez compris, mon immersion dans ce premier tome a été totale. Et intense. Grâce aux personnages évidemment, mais ils ne seraient rien sans la plume précise et maîtrisée de l’auteure. Les descriptions sont détaillées, toujours justes et percutantes. On sent que Magali Villeneuve est avant tout illustratrice. C’est très visuel, perceptible voire palpable.

Et je fais une petite comparaison avec ma lecture précédente - La Liste de Siobhan Vivian - publiée chez un « grand » éditeur, qui souffrait non seulement de défauts sur le fond (mais ça, c’est subjectif) mais surtout de gros problèmes sur la forme (concordance des temps pour la traduction, nombreuses grosses coquilles…)… et je peux vous assurer que si, comme moi, vous êtes tatillons, vous pouvez vous jeter sur La Dernière Terre (ou sur un autre titre de L’Homme Sans Nom). Il reste certes une ou deux coquilles mais que ce soit sur le fond ou sur la forme, les textes sont travaillés jusqu’au bout. L’équipe est passionnée par ce qu’elle fait et croit en ce qu’elle publie ; ça se sent et ça ne peut être que positif pour la lecture.



Je conclurai par ceci : j’avais peur de ce premier tome qui semblait assez « contemplatif » et qui, selon certains lecteurs, manquait parfois d’un peu d’actions… et oui, c’est vrai, l’accent est mis sur la psychologie des personnages. Mais pas n’importe quels personnages… je les ai tellement adorés (surtout Cahir) que les quitter à la dernière page a été un déchirement ! Je me suis attachée à eux et aux liens qui les unissent et il me tarde très sincèrement de les retrouver dans le deuxième tome ! Il me tarde également d’en apprendre plus sur cette créature surgit des brumes… mais que se passe-t-il derrière le rempart ?!
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La dernière Terre, Tome 1 : L'enfant merehdian

Je ne m’imaginai pas connaitre un tel engouement pour une saga avant de commencer ce petit chef d’œuvre. Comment dire… je n’ai pas lu L.D.T, je l’ai littéralement englouti !



Comprenez bien que ce roman est le premier tome d’une saga qui doit compter six volumes, les deux premiers sont d’ores et déjà publiés et le troisième est prévu pour courant 2015. Ce qui est le plus difficile quand on apprécie autant une saga c’est l’attente entre les tomes ! Pour ma part je n’ai pas encore ce problème car le tome 2 m’attend bien sagement dans ma PAL, mais pour la suite ça risque d’être plus compliqué o_O



Tout d’abord je voudrais mettre l’accent sur l’univers, j’ai eu la chance de me procurer l’un des exemplaires vendu avec son livret et j’avoue que les illustrations à elles toutes seules m’ont déjà sérieusement donné envie de plonger dans le livre ! Du coup, je suis allée fouiner sur le net et j’adooore tout particulièrement le coup de crayon de Magali Villeneuve, il se dégage quelque chose de profondément humain de ses personnages. Leurs expressions, le regard, l’attitude, la finesse des traits (quasi photographique) est absolument magique. J’ai tellement aimé contempler les personnages que je me suis attachée à eux avant même d’entamer le premier chapitre, c’est pour dire !!



À l’instar de nombreux autres premier tome, cet opus est avant tout introductif, il nous permet de prendre le temps de nous familiariser avec ce nouvel univers. En gros : Ce monde est constitué de cinq territoires, les Endérines, les plaines de Tilh, et les plateaux des Gamarides et d’Agrevin qui sont tous les quatre ceinturés par une immense muraille (la Cuirasse) surveillée nuit et jour par les Arpenteurs. Derrière cette Cuirasse, s’étend le cinquième territoire : Le pays Giddire.

Mais pourquoi ce pays est-il seul derrière ces remparts ?

Et de quoi les Arpenteurs protègent-ils si ardemment leur contrée ? Même eux semblent l’ignorer.

Et pourquoi les quatre autres terres méprisent-ils tant le peuple Giddire qui vit au-delà de la Cuirasse ? Que craignent-ils ?



L’univers crée par l’auteure est tout bonnement addictif ! Il fourmille d’éléments, de détails, tout est construit, structuré, très complexe également, et qu’est-ce-que j’ai aimé m’y plonger ! L’action se déroule principalement à Tileh Agrevina là où sont formés les Arpenteurs. L’on comprend également que ces derniers ont un rôle très important au sein de cette civilisation. Tout tourne autour de cette corporation de militaire. Ces arpenteurs novices ou aguerris qui se sont engagés pour protéger les quatre territoires encerclés par la Cuirasse. D’ailleurs, à plusieurs degrés hiérarchiques, la plupart des personnages de ce premier opus sont des Arpenteurs.



L’action n’est pas omniprésente, loin de là. Et l’intrigue met un peu de temps à apparaître et même après (une fois que LE truc est arrivé), l’on sent plus une espèce de menace latente qu’une série d’action au sens propre du terme. Nous sentons qu’il se passe quelque chose d’anormal, et qu’il faudrait prendre peur, mais de quoi exactement ?! Pour ma part, j’ai été bien plus préoccupée par le sort de certains personnages plutôt que par LA chose qui a provoqué LE truc !!! (D’accord vous n’y comprenez rien, mais vous savez ce qu’il vous reste à faire, hein !!)



Donc vous l’aurez compris, l’auteure prend le temps de nous présenter ses personnages et son univers. Mais c’est aussi ce que j’ai aimé ; prendre le temps… Et nous prenons plaisir à faire connaissance avec les différents individus qui peuplent cette saga. Chaque personnage est brillamment dépeint, on apprend à les aimer ou à les détester, d’autre nous font découvrir des facettes insoupçonnées et se dévoilent brusquement. Mais si je devais nommer LE personnage de ce roman, pour moi ce serait Cahir. Ce jeune homme auquel je me suis attachée dès les premières lignes, l’effronterie dont il use à volonté, son intelligence, sa solitude, sa bravoure, l’hostilité dont il est la victime de part ses origines et son physique… et plus nous nous enfonçons dans cette histoire et plus nous nous lions à ce personnage qui derrière son audace, est pourvu d’une fragilité désarmante. J’aime son humour, même lorsqu’il est sur le point de tout perdre, sa force et sa volonté, sa manière de paraitre détaché de tout alors qu’en faite le moindre regard malveillant le trouble. Cahir m’a énormément ému et sa relation avec Melgar n’en est pas en reste… (Mais c’est qui Melgar ?! Ah !! Pour le savoir, encore une fois vous savez ce qu’il vous reste à faire…)



S’il vous fallait parler d’un deuxième personnage ce serait Ghent Ildorne. Ghent, parfait modèle Agrevin, guère loquace, droit, peu démonstratif, et destiné à suivre les traces de son père (le Haut Capitaine). Et pourtant, il est aussi le seul Agrevin qui se fend d’amitié avec le Giddire et ce, malgré ce que pense les autres. Si je l’ai aimé les trois quart du roman, je dois aussi avouer que la fin m’a assez chamboulé, j’ai eu envie de lui tordre le cou et de le secouer férocement !!!!



Quant à la plume de l’auteure…. soutenue, riche, poétique… bref je me suis laissée porter par les mots qui sans conteste sont d’une qualité exceptionnelle !



En bref : Vous appréciez la dark fantasy ? Vous adorez les univers foisonnant de détails, complexe et addictif ? Vous êtes sensible aux intrigues bien construites ? Vous chérissez les histoires où les personnages sont si beaux, profonds, tout en relief et si bien décrits qu’il vous poursuivent jusque dans vos rêves ? Vous aimez les illustrations ? Alors, vous kifferez La Dernière Terre !



Euh ?! Vous attendez quoi pour le lire ???
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La dernière Terre, Tome 1 : L'enfant merehdian

A la vraiment extrême limite du coup de coeur, il ne m'a vraiment pas manqué grand chose.



En tout cas, une plume magistrale à découvrir absolument !







Par où vais-je commencer... J'ai mis plusieurs heures à me décider à écrire cette chronique, parce que les mots ne semblaient pas venir. Je veux vous montrer que j'ai vraiment adoré ce livre, et en même temps j'ai des choses à dire sur ce qui m'a moins plu, c'est hyper paradoxal.



Bref, attendez-vous à une chronique un peu bordélique... (Qui a dit "ça ne changera pas de d'habitude" ?! Faites gaffe hein, j'ai vos noms, là bas dans le fond !)



Alors !



Commençons par le principal, j'ai adoré ce roman fantasy, en particulier l'excellentissime plume de Magali Villeneuve qui, pour moi, porte ce livre dans le très fermé cercle des "déchire son slip niveau style" dès ce premier opus. Magali a une écriture extrêmement fluide tout en étant très recherchée, travaillée, dense, intense... Je n'aurais pas changé un seul minuscule bout de phrase dans tout le texte, et vous savez comme ça m'arrive rarement... Chaque mot est choisi, pesé, sous-pesé, comparé, pour être juste parfait à cet endroit-là. Et malgré cela (car cela pourrait rendre les choses bien peu naturelles) ça coule exactement comme les dialogues d'un film fantasy, facilement, de façon très fluide et sans aucun accroc... C'est comme le saumon fumé, ça passe tout seul. Par contre, la médaille a un revers, si vous êtes habitués aux livres "faciles" d'aujourd'hui, sachez que vous mettrez un peu plus longtemps à lire celui-ci. 480 pages de Magali Villeneuve, ça ne vaut pas 500 pages d'un young-adult, croyez-moi. Ca demande un minimum de concentration, c'est beaucoup plus dense et réfléchi, on ne lit pas 4 pages par minute. (bon c'est pas non plus un essai philosophique dont on ne voit jamais le bout hein, c'est super agréable à lire !)



Une histoire bien construite, des persos charismatiques, un talent certain pour raconter tout cela, et une ambiance un peu Game of thrones, tout y est pour emballer les lecteurs, même novices en matière de fantasy.

Certes au début, beaucoup de personnages et des noms pas forcément faciles à retenir, qui se ressemblent en plus un peu tous, je ne dis pas qu'on comprend tout dès la première ligne. Mais, et c'est là un des talents indéniables de l'auteure, on n'est pas perdu non plus. La hierarchie, les familles, on suit beaucoup de petites intriguettes qui se mettent en place autour de la principale, avec des noms qui nous sont totalement étrangers. Un auteur moins doué se serait, au pire, carrément emmelé les pinceaux dans son propre monde, au mieux aurait perdu son lecteur dans les méandres explicatifs pas nets. Magali, non. Magali explique exactement ce qu'il faut savoir pour ne pas perdre le fil, sans nous noyer sous une mutitude de détails qui non seulement ne nous auraient pas aidé à mieux comprendre, mais nous auraient carrément largué dans une brume qui ne se serait plus levée ensuite.



Alors on a la sensation que oui, c'est complexe, mais que ça va, qu'on gère à peu près les persos et leurs liens, plus ou moins, et que quand c'est moins, ça va venir, sans trop de problème.



Et puis on est tellement happé dans l'histoire, dans toutes les choses qu'il y a à découvrir dans cette mystérieuse cité d'albâtre aux cinq territoires, par les révélations qui arrivent, qu'au final, on ne s'en fait pas de risquer de confondre un haut-régent avec un haut-garde, un Solgar avec un Melgar, un arpenteur avec un haut-capitaine, un guiddire avec un agrevin, on sent qu'on sera vite ramené dans la bonne voie, et on se sent aidé, porté dans cet univers et non catapulté là sans explications, comme savent bien le faire certains auteurs.



Alors que m'a-t-il manqué pour faire de cet excellent roman un réel coup de coeur ? Vraiment peu de choses en vérité. Peut-être un chouïa plus d'action ? Il est vrai que ce tome me semble plus introductif, et je suis bien persuadée que j'aurai tout mon content d'action dans le suivant. Cela étant, c'est vraiment une excellente introduction, absolument ni trop longue, ni lassante et on se régale du début à la fin. Il m'a manqué peut-être aussi une réelle empathie, voire un sérieux "crush" pour l'un des personnages.



Au début de ma lecture, on m'avait dit qu'il y avait toutes les chances pour que Cahir, l'un de nos héros un peu sauvageon, un jeune homme ténébreux et mystérieux à souhaits, puisse supplanter dans mon coeur l'amour de ma vie littéraire (Artus, chez Rose Morte, une autre saga phare de l'éditeur). Eh bien, ce ne fut pas le cas. Je l'ai adoré, attention, mais sans avoir le petit pincement, celui dont on se demande comment il est possible de ressentir ça pour un personnage fictif lol. Pire même, rien que dans ce livre, je lui en ai préféré un autre, dès le début, et mon avis n'a pas changé en cours de lecture. En effet, je me sens plus d'affinités avec le caractère droit et fidèle de Ghent. (décidément, je ne kiffe jamais les mêmes que les autres lecteurs, déjà dans Rose Morte, nous étions peu nombreuses à préférer Artus à son frère Adelphe... :p ) Cela étant, chaque personnage est parfaitement construit, très intéressant, bien démarqué des autres au niveau du caractère, il y en a forcément au moins un dans le lot qui vous fera un minimum craquer.

Mais bouh, pas de big love pour moi pour cette fois. Mais là encore, je pense que ça pourrait venir avec le tome 2, je n'abandonne donc pas ^^.



J'ai trouvé toutes les idées de Magali fort judicieuses, dans la construction de son univers, de ses personnages, dans la poursuite de l'intrigue, je n'aurais rien aimé de différent, ce livre m'a plu exactement comme il est.



(Oui je sais, comme d'habitude, je ne révèle pratiquement rien de l'histoire, ça devient ma marque de fabrique, mes chroniques, faut les lire deux fois, une fois avant de lire le livre, et re une fois après, pour la comprendre :p lol)



Et si nous passions aux détails ?



- La couverture : Sublime ! Je ne suis pas forcément fan des couvertures très orientées fantasy portant d'habitude, mais alors je dois dire que cette illustration ne m'a pas quittée de toute la lecture, ainsi que celles qu'on peut trouver à l'intérieur. C'est Alexandre Dinche qui l'a réalisée et j'aime vraiment beaucoup sa "patte". Très sûre, très pro, très visuelle, et super super esthétique. Bref, bravo pour cette couverture, à l'illustrateur ainsi qu'à l'éditeur qui l'a validée, parce que c'est vraiment un excellent choix pour attirer le lecteur, elle est juste splendide.



- Le style : Une merveille !! Il nous entraîne dans un univers pour lequel il est parfaitement adpaté. Une vie un peu médiévale, avec ses pauvres et sa noblesse, mais un grand respect du langage qu'on s'imaginerait utiliser. C'est beau, c'est raffiné, c'est travaillé, c'est pur bonheur. Là j'avoue, c'est THE gros point fort pour moi, j'espère lire autre chose de Magali parce que si je dois mettre un "coup de coeur" quelque part, c'est au moins pour son écriture délicieuse.



- Les personnages : Comme je le disais, je ne suis pas tombée amoureuse dans ce livre. Mais peu importe, tous les personnages n'en restent pas moins hyper intéressants, certains attachants, certains mystérieux, d'autres un peu détestables. Chacun son histoire, chacun sa personnalité...Je les ai tous apprécié pour leur historique, leur caractère, leur individualité. Magali n'a fait que de bons choix pour ses persos qui sont tous vraiment agréables à suivre.



Et dans le prochain tome, m'est avis que la bataille Cahir / Ghent pour toucher mon coeur va reprendre de plus belle ;)



- L'histoire : Introductive mais pas moins passionnante pour autant, beaucoup de bases à découvrir, d'intrigues à poser, de mystères à jalonner. On n'est pas au summum de l'action mais ça ne change rien à la frénésie avec laquelle on tourne les pages. Et j'ai d'ores et déjà super hâte de trouver un boulot rien que pour m'offrir le tome 2 et savoir ce qui va se passer maintenant pour nos personnages, que j'avoue avoir du mal à quitter. J'ai particulièrement apprécié la première annexe, qui conte un bout de l'histoire sur lequel on se pose pas mal de question durant la lecture, et c'est un soulagement de savoir, vraiment.



Une fantasy pas trop dark, comme je les aime, accessible aux afficionados comme aux novices, Un monde à la hierarchie construite, travaillée, aux moeurs détaillées, aux décors imposants qui peuvent paraître à la fois sombres et lumineux, très bizarrement. On sait qu'on a encore bien des choses à découvrir et des secrets à élucider, et c'est vraiment super de savoir que ce n'est pas fini, et qu'on retrouvera ce petit monde dès que possible.



- L'édition : Rien à redire, 4ème ouvrage de chez L'homme sans nom que je lis, 4ème grosse grosse réussite. La qualité littéraire est vraiment évidente (purée, faudrait vraiment être difficile pour ne pas l'avouer !), l'objet-livre est magnifique, c'est un plaisir sans nom que de l'avoir entre les mains et de lire ligne après ligne sans relever une faute, d'orthographe ou de style, tout y est parfait. (je crois bien n'avoir vu qu'une lettre manquante sur 480 pages de texte, franchement, chapeau pour le score !)



En résumé, un premier tome que je vous conseille grandement, amateurs de vraie qualité, car vous ne serez déçus en rien. Je commence vraiment à me dire que cet éditeur nous déniche vraiment des talents incroyables, et je pense que je vais lui faire confiance sur l'ensemble des ouvrages proposés les yeux fermés (faut juste que je garnisse un peu mon portefeuille lol)



Si vous avez La dernière terre dans votre PAL, sortez-le rapidement, il vaut vraiment le coup, et s'il n'y est pas encore, ben... Vous attendez quoi ? :D



Cali
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La dernière Terre, Tome 2 : Des certitudes

Ce deuxième tome est encore meilleur que le premier ,qui avait déjà été un coup de coeur !

Quelle plume ,quel univers !! et ces personnages sont loin des stéréotypes ,ils sont complexes et attachants ...vraiment tout est parfait dans ce tome ; Si il manquait peut être un peu d'action dans le premier ,ce n'est plus le cas ici . L'action et la tension sont présents et rendent la lecture encore plus addictive .

Le mystère des brumes m’intriguent au plus haut point et je sais que les réponses ne vont plus tarder . Mais là ,ça va être long en attendant le tome trois qui paraîtra cette année .
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La dernière Terre, Tome 1 : L'enfant merehdian

Coup de cœur pour le premier tome de cette saga !!

C'est très bien écrit ,l'univers est riche et original ,les personnages vraiment bien étudiés. Ce tome introduit l'univers et les personnages principalement même si il se déroule un événement très intriguant pour la suite .

C'est pour moi une grande réussite que ce premier tome et je vais très vite lire le second tome .Ensuite il faudra attendre puisque six tomes sont prévus au moins.

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Départs

L'anthologie Départs contient huit nouvelles écrites par six des auteurs de l'Homme sans Nom et deux inconnus qui pourraient potentiellement rejoindre la maison d'édition. Sortie à l'occasion de la Japan Expo 2014, elle a été offerte aux heureux acheteurs ayant pu participer à l'événement, et elle sera bientôt disponible à la vente au prix de 3€. Sachez que les bénéfices tirés de la vente du recueil seront intégralement reversés à une association : Coeur de Forêt. N'hésitez pas à faire une bonne action tout en vous offrant un recueil des plus agréables à lire et très bien illustré par Magali Villeneuve et Alexandre Dainche. Encore une fois je suis conquise par la couverture, qui à elle seule m'aurait suffit pour me jeter sur l'anthologie. Mais heureusement, le contenu est tout aussi satisfaisant à l'image du catalogue de l'HSN.



On y trouve donc huit nouvelles, que voici (sans ordre particulier, je précise) :



Le Rebord du Monde, de Magali Villeneuve (préquelle à la Dernière Terre) m'a énormément plu. J'espérais vraiment retrouver dans cette nouvelle ce que Magali a choisi de raconter. Souvenez vous du tout début, des premiers mots de la Dernière Terre, souvenez vous de votre première découverte des brumes... Eh oui, dans le Rebord du Monde, nous retrouvons les personnages rencontrés dans le prologue de LdT. J'ai été ravie de ce choix, ayant été très marquée par ce prologue qui m'a immédiatement happée, conquise et fait aimer La Dernière Terre. On y retrouve bien sûr le style unique de Magali, sa façon de conter si particulière, comme si elle peignait les décors... Autant vous dire que si vous attendiez le troisième tome avec impatience, cette nouvelle ne fera qu'aggraver votre impatience. Et si vous ne connaissez pas encore LdT, vous risquez de vouloir vous jeter sur la saga sans tarder...



Ensuite, je retiens aussi la qualité du texte de Céline Landressie : Aurore, aussi un préquelle, de Rose Morte cette fois. Si vous aimez Rose Morte au moins à moitié autant que moi, vous adorerez Aurore. Cette nouvelle vous présentera le départ d'un personnage important, bien qu'en quelque sorte encore inconnu... Une fois encore, j'ai été émerveillée par la plume de Céline, sa façon de vous accrocher en quelques phrases. Alors oui, la nouvelle m'a énormément plu, mais elle m'a aussi énormément frustrée ! Quelques pages seulement pour un texte si bien écrit, c'est presque de la torture et ça vous laisse forcément sur votre faim. Comme s'il y avait besoin de me faire attendre le troisième tome avec encore plus d'impatience ! J'ai hâte de retrouver l'univers de Rose Morte et cette nouvelle aussi ne fera qu'ajouter à votre impatience, si vous êtes dans le même cas que moi ! Et si vous n'avez pas encore découvert l'univers créé par Céline, déjà, vous avez tord et vous n'avez pas d'excuse, mais cette nouvelle risque de vous intriguer juste assez pour que vous craquiez pour la saga...



Vous trouverez aussi dans cette anthologie la nouvelle Pots de départ, écrite par Alexis Flamand. Comme à son habitude, il m'a encore une fois faite rire et sourire tout en revisitant le mythe du génie de la lampe et des fameux trois voeux. Il faut toujours faire attention à ce que l'on souhaite, et Alexis le met en forme d'une excellente façon, à la fois drôle et critique, tout en étant presque dramatique. Et le tout toujours aussi bien écrit, bien sûr ! Et après avoir lu la nouvelle, je ne suis pas sure de vouloir accepter les trois voeux qu'il m'offre dans sa petite dédicace... Merci pour le cadeau empoisonné, Alexis !



J'ai ensuite découvert Nicolas Debandt, seul auteur de l'HSN dont je n'ai pas encore lu les romans, à travers sa nouvelle Générations Migrantes, laquelle m'a beaucoup plu. J'ai hâte de me lancer dans Iluvendan et Xénome, maintenant ! Sa nouvelle est très touchante et bien écrite, si bien qu'en quelques pages seulement on est très vite immergé dans l'univers SF qu'elle dépeint. Mais ce sont surtout les deux personnages mis en scène qui m'ont touché ! Une belle découverte, que je vais m'empresser de poursuivre en me jetant sur Iluvendan dès que possible !



J'ai malheureusement été un peu moins conquise par L'Envol, écrite par Feldrik Rivat. J'aime beaucoup l'univers qu'il a créé dans les Kerns et je m'attendais à le retrouver plus ou moins, je n'ai donc pas réussi à m'immerger dans ce tout nouveau monde bien plus proche de la SF que de la Fantasy. Mais la nouvelle reste agréable à lire et bien écrite, et je suis curieuse de savoir si Feldrik nous réserve quelques surprises axées SF après la fin des Kerns...



Quant au mystérieuuux John Ethan Py, il nous propose encore du gore et de l'horrifique avec Sur la route again. Dérangeant à souhait, il ravira ceux qui ont été conquis par Chesstomb ou qui aiment le glauque et le gore. J'avoue être peu concernée par le genre s'il n'y a pas une intrigue en béton derrière, et le format nouvelle ne permet pas vraiment d'approfondir le background de l'histoire, qui est donc juste dérangeante, bien qu'intéressante.



J'espère que vous aurez très vite la chance de pouvoir avoir ce petit bijou de 45 pages entre les mains, même s'il vous frustrera autant qu'il vous emportera !
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La dernière Terre, Tome 1 : L'enfant merehdian

Un véritable coup de cœur !!!



J’ai adoré cette lecture, mais à un moment donné j’ai su qu’il s’agirait d’un coup de cœur, vous savez, ce moment, où vous ne pensez plus qu’à reprendre votre lecture. Puis d’autres moments, quand le dernier passage lu vous reste en tête, que les mots de l’auteur vous font frissonner ou vous donnent les larmes aux yeux. Que vous refermer le livre en vous disant, mais pourquoi j’ai pas le Tome 2 devant moi pour enchainer ???



Le prologue vous happe dans un monde étrange, froid et désolé. 4 compagnons se sont enchainés pour ne pas se perdre dans les brumes. Ils ont quitté la chaleur des foyers et la sécurité de leur lieu, pour découvrir enfin ce qu’il se cache derrière les murs. Mais la faim, l’errance et la solitude mènent doucement à leur perte, à la folie… Ce prologue est superbe, il immerge dans un monde nouveau, il intrigue et surtout, il m’est resté en tête toute ma lecture. Il pose tellement de questions dont on cherche les réponses tout le long du récit. Des pistes nous sont données dans ce premier tome mais il faudra très certainement toute la série pour lever complètement le voile sur les mystères de la Dernière Terre.



Changement de décor ensuite, le lecteur découvre des lieux, notamment, Tileh Agrevina, sur le plateau Agrevin, capitale toute désignée, et progressivement les 5 territoires et le Rempart. Afin de se protéger des dangers de mort et des Brumes de la Dernière Terre, ont été construit de très hauts remparts (la Cuirasse) protégeant les territoires. Seuls 4 territoires sur 5 sont encerclés par les remparts : les Gamarides, les Endérines, le plateau Agrevin et les plaines de Tilh. Le pays Giddhire en est exclu, rejeté par les autres, il se garde bien de tout lien avec eux.



Puis le lecteur apprend les fondements et l’organisation de ce "monde derrière la Cuirasse", des Arpenteurs (enseignements sur plusieurs années), des Aguerris, quelques hauts-gardes, et un haut-capitaine, pour la protection des Remparts et des territoires (hiérarchisation militaire complexe mais une fois assimilée (merci le Glossaire) plus de soucis de compréhension); un dirigeant assez jeune mais puissant et incontesté : l’Igilh Nolath, les peuples cultivateurs ou marchants, etc.



Mais surtout, le lecteur découvre progressivement, les personnages qui seront l’essence du récit de Magali Villeneuve. Et des personnages, il y en a (moi plus en a, plus j’adore ça!) de tout type et de tout caractère. 2 principaux nous apparaissent au début, Ghent Ildorne et Cahir. Un peu comme, le jour et la nuit (mais dans quel ordre?)…

Cahir est un Giddire, des hautes terres blanches, le seul territoire qui n’est pas compris dans les Remparts, dont la paix avec le reste des territoires est fragile. Il est Arpenteur, à un niveau plus avancé que Ghent mais ils ont pourtant le même âge. Il cache des choses qui nous seront révélés au fur et à mesure de la lecture. On découvrira aussi ses liens avec d’autres membres de la cité. On découvre peu à peu que de très grandes différences de physique, de caractère et de pensées existent entre Cahir et Ghent. Cahir est le seul Giddire de Tileh Agrevina, sa vie est faite de solitude et de regard en biais. Les Agrevins l’évitent, le toisent ou le méprisent. Il faut dire qu’il n’y a pas peuple plus fier, plus froid et plus d’apparence insensible que les Agrevins. Cahir sort son épingle du jeu en ne se laissant pas marcher sur les pieds, en rentrant "dans le moule" sans pour autant perdre ses valeurs, son système de pensées… Ce qui fait évidemment grincer des dents chez les Agrevins. Pourtant quand plus on en apprend sur Cahir, sur sa façon de penser et d’agir, plus on s’attache à lui, qui est rejeté. Plus on découvre un peuple Agrevin qui a peur de la différence, des étrangers, de ce qui ne rentrent pas dans le moule de la rigueur et de la tradition présent depuis tellement d’années. Plus on se concentre sur Cahir, plus on met en relief les peuples des 5 territoires les uns par rapport aux autres.



Ghent, lui, est un jeune homme, fils du Haut-Capitaine qui nous apparait intelligent et droit. Il montre peu ses émotions, éduqué de la façon rigide des Agrevins, il est réservé, peu bavard et peu démonstratif (à l’image des Agrevins). Il ne semble pas orgueilleux mais son éducation et son maintien frôle la perfection. Il est entouré d’amis (un surtout) qui contrastent beaucoup avec lui. Plus le récit avance, plus on trouve Ghent lise, parfait, trop parfait… On a d’abord l’impression qu’il va nous surprendre, mais finalement, il est tellement englué dans la tradition, l’apparence, … qu’il ne fait pas les choix que le lecteur attendrait de lui. Il devient agaçant de perfection, de fierté, on le sent buté. Et on aimerait qu’il fasse d’autres choix surtout à la fin (mais on a encore 5 tomes… il changera peut-être?).



Cahir et Ghent ont en commun le devoir de leur fonction d’Arpenteur mais ils s’opposent sur l’attachement des Agrevins à la tradition et à l’apparence, prenant le pas sur la défense et la notion de danger. Depuis longtemps, les Arpenteurs sont instruits par les Hauts-Gardes et avec les Aguerris, ils protègent leurs territoires, sur les Remparts, mais contre quoi ? Cela fait bien longtemps qu’aucun danger n’est survenu. A quoi servent-ils encore ?



Les premiers chapitres permettent vraiment de poser le décor, le contexte, les personnages, les tensions entre les peuples ou entre protagonistes. Magali Villeneuve prend son temps pour construire les bases d’un monde différent, travaillé, rempli de personnages complexes. Nul doute que dans le récit, rien n’est laissé au hasard. Alors oui, l’intrigue ne fait pas d’énormes bonds en avant toutes les 50 pages mais les événements sont savamment amenés, dosés pour entretenir le mystère. Ce premier tome est nécessaire à cette construction d’un récit sur la durée, d’un univers riche, complexe, structuré, construit, abouti. Il fourmille de détails qui prendront leurs sens soit à la fin de ce tome soit dans les précédents. Même si le rythme d’action est donc en conséquence moins rapide quand dans d’autres romans, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Et au contraire, je trouve souvent que les choses vont trop vite, que tout se passe dans un délai trop court pour être cohérent, qu’on ne nous amène pas suffisamment dans la vie des personnages et bien là, je suis vraiment ravie parce qu’on a ici très peu de raccourcis, l’action prend son temps.

Puis, comme vous vous en doutez, il se passe quelque chose dans la cité, un événement qui ne sera pas sans être lourds de conséquences. Mystères, doutes, questions assaillent alors le lecteur.



Bien sur, il n’y a pas que Cahir et Ghent pour nous accompagner dans cette histoire, on découvre des personnages complexes, qui se révèlent souvent très différents de la première impression qu’ils donnent. Par exemple, on découvre une jeune fille Réghia de Tilh, fille du plus riche négociant des 5 territoires. Elle est de prime abord, rigide, agaçante et hautaine. Et puis, au fur et à mesure que l’on apprend ce qu’elle vit, les liens entre elle et les autres personnages, on découvre une toute autre personne (mieux ? pire ? Je vous laisse découvrir). Autre exemple, son père Nelgoth, voilà un personnage que j’ai détesté du départ, riche, calculateur, froid et que j’ai continué à détester même en apprenant des choses sur lui ! Le Haut-Garde Cenerianh, est un personnage qui a beaucoup d’importance, même si on le voit moins que d’autres. Il a su me toucher. Magali Villeneuve nous présente aucun des personnages détachés de l’intrigue principale (en dehors de la capitale) Feor et Ved par exemple, ces introductions permettent de faire naitre de nouvelles intrigues, de nouvelles questions… On a envie de les suivre, de savoir pourquoi ils apparaissent,…



Ce récit est marqué par les oppositions et le masque des apparences, trompeuses, bien entendu ! Le peuple qui semble parfait, fier, droit, s’oppose aux barbares, aux rejetés, mais finalement, auxquels des deux souhaiteriez-vous appartenir ? En fond de récit c’est bien les questions sur la différence et l’acceptation des autres qui apparaissent et font réfléchir et bouleversent le lecteur. Ce récit fait également la part belle aux thèmes de l’honneur, de l’amour, du devoir, du refus des émotions, de l’espoir, …



Ce premier tome, c’est aussi, le point de départ de nombreuses questions, de mystères qu’on a hâte de découvrir, pourquoi certaines choses se passe ? Que vont nous révéler les personnages ? la suite des événements ? Le début d’une grande saga !!!



L’écriture de Magali enchante. Au début, j’avoue, j’ai trouvé certaines tournures de phrases malhabiles mais c’est vraiment le seul défaut que je trouverai au roman (et encore, c’est peut-être moi qui n’était pas bien réveillée !). Ensuite dès que l’on est rentré dans l’univers, qu’on a assimilé les fonctions, les lieux et les petites originalités comme les points cardinaux différents, c’est que du bonheur ! (oui, cela ne se dit pas, j’m'en fout :p). Le style s’affirme, l’écriture se fluidifie au fur et à mesure. Les descriptions sont très belles, lumineuses, très visuelles, je n’ai eu aucun mal à faire marcher mon imagination ! Il faut rappeler que Magali est une illustratrice de talent et que son 1er métier déteint certainement sur sa façon d’écrire, c’est accrocheur, captivant, fantastique !!!



Mais je crois vraiment que ce que j’ai préféré, ce qui m’a épaté, laissé complètement sans voix, c’est la puissance des caractères. Non seulement les personnages sont croqués de manière fine et précise mais ils ont ce qui manque parfois dans certains romans : de la consistance ! Magali comment faites-vous pour créer des personnages si aboutis, si présents, qu’ils en semblent réels ! Personne ne se ressemble, tous ont un charisme impressionnant qu’on les apprécie ou non. Une palette de caractères et de personnages qui ne manqueront pas de toucher le lecteur. Et c’est encore plus plaisant, une fois le livre terminé d’aller voir les personnage tels que vous vous les représentez. On joue alors aux jeux des différences : moi je le voyais comme ça, comme çi, ou complètement comme vous !

Et avec les caractères, une avalanche de sentiments ressentis par les personnages. Et pas uniquement, moi j’en ai ressenti tellement les même qu’eux ou différents, j’en ai même versé quelques larmes !



Une chose est sure, je poursuivrai l’aventure aux confins de ce monde travaillé, complexe et mystérieux. Qui nous réserve, je pense, des surprises !



Dernier point, comme toujours avec les Éditions de l’Homme Sans Nom, un livre-objet superbe, une couverture à tomber signée Alexandre Dainche. Bravo pour ce travail de qualité !
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La dernière Terre, Tome 2 : Des certitudes

Le deuxième tome de la Dernière Terre ne fait que renforcer mon coup de coeur pour la saga. Si vous avez aimé le premier tome, n'hésitez que pour une seule raison : le troisième tome n'est pas encore disponible et vous pourriez en souffrir un peu, à la fin du second. Si vous n'avez pas aimé l'enfant Merehdian, vous êtes un peu fou, mais vous devriez quand même laisser une chance à ce tome, à la fois bien différent et pourtant dans la continuité du premier.





J'avais dévoré le premier tome en très, très peu de temps, alors j'ai décidé de faire durer celui-ci, mais je n'ai pas réussi. Vous savez, quand on lit un livre et qu'on se dit « je m'arrête au prochain chapitre ! » histoire d'aller dormir ? Et quand on voit que le chapitre suivant est sur un personnage que l'on aime, pour lequel on s'inquiète ou qu'on n'a tout simplement pas vu depuis longtemps... Et finalement on lit un chapitre de plus, en se disant qu'on s'arrêtera à celui d'après. Eh bien je me suis rendue compte à la moitié du livre que ça m'arrivait à CHAQUE fin de chapitre. J'ai du me faire violence pour aller dormir cette fois, mais je l'ai aussitôt repris et terminé le lendemain. Tout s'imbrique si parfaitement qu'il est impossible de lâcher ce livre, ou d'en lire un autre en parallèle (chose que je fais pourtant quasiment tout le temps).



Pour la petite anecdote, j'ai eu la surprise de recevoir le tome deux doublement dédicacé, grâce à la secrète collaboration des auteurs et de mon copain... Et on m'a rarement fait plus belle surprise. Cette fois ci, Alexandre Dainche a choisi d'illustrer Melgar, lequel m'avait particulièrement touché dans le premier tome, et Magali Villeneuve m'a écrit une si jolie dédicace que j'en ai été terriblement émue. Une fois encore, je vous encourage à les suivre sur leur site et sur leur page facebook, à découvrir à quel point ils sont gentils en plus d'être diablement doués. Mais je m'égare...



Comme dans le premier tome, on retrouve la plume si particulière de Magali Villeneuve qui rend le texte si agréable à lire. C'est difficile à expliquer alors je vous laisse le soin de vous faire votre avis en vous procurant le roman. Si vous êtes encore dubitatifs, découvrez les premières pages sur le site de la maison d'édition, l'Homme sans Nom.



Entrons maintenant dans le vif du sujet. Je vais tenter d'éviter de spoiler et je vais enfiiiiiiiiiiiin pouvoir parler des personnages, chose que j'ai évité de trop faire dans ma critique du premier tome, histoire de ne pas trop en dévoiler.



Si, pauvres fous, vous aviez trouvé le premier tome trop « contemplatif » ou je ne sais quel autre qualificatif signifiant qu'il ne se passait pas grand chose, déjà vous aviez tord maiiiis en plus vous ne pourrez absolument pas en dire autant du second tome. On reprend là où la fin, déchirante, du premier tome nous avait laissé : Ce qui s'est passé sur le Rempart ne s'est jamais passé, chacun reprend sa vie là où il l'avait laissée et Cahir est renvoyé chez lui aux cotés de son frère Uka et de sa soeur Raya.





Ici, comme au début du premier tome, se prépare la Grande Relève. Mais cette fois, elle ne semble être qu'un leurre destiné à cacher les plus sombres évènements qui touchent les villes alentours... Et qui semblent elles-mêmes être un écho au drame ayant provoqué l'exil de Cahir. Mais je ne vous en dis pas plus...





Cahir, après un début des plus difficiles (et on comprend pourquoi... mais une fois encore, découvrez par vous-mêmes, et pleurez !) Cahir donc, va redevenir lui-même, un enfant de Merehde, membre d'une fratrie aimante, dans une contrée aimante. La seule ombre au tableau serait le manque qu'il ressent envers certaines personnes, mais le vent s'apprête à tourner... Et on ne peut que se réjouir de ses joies et pleurer de ses peines. Il est un jeune homme des plus attachants et Raya et Uka font ressortir le meilleur en lui. On s'attache ainsi à l'ensemble de la fratrie et on ne peut que se demander ou les agrevins sont allés chercher toutes les idioties qu'ils rabâchent sur les Giddires. le parallèle se fait forcément et on se rend compte que les plus civilisés ne sont pas ceux que l'on croit... Plus on en apprend sur Merehde et plus elle nous apparaît plus accueillante que Tileh Agrevina, malgré son climat.





Reghia, sur laquelle je n'ai osé rien dire auparavant, m'a impressionnée. Déjà à la fin du premier tome, sa dispute si violente avec Nelgoth m'avait laissée le souffle coupé, avant que la fin du chapitre ne me rappelle brusquement qu'il fallait respirer. Les deux Tilhians ne m'ont pas déçus au cours de ce deuxième tome, bien que de façon différente, et leur combativité et leur acharnement forcent le respect. Reghia est peut-être, finalement, le personnage le plus fort du roman. Si j'étais de tout coeur avec elle et que chacune de ses victoires, même petites, me remplissait de joie, je reste dubitative quant aux motivations de Nelgoth. le pauvre a grandement souffert et force à l'empathie, même si son caractère détestable ne joue pas en sa faveur. Et quel est son véritable but ? Que peut-t-il penser, en réalité ? Sa réaction à venir est une des choses que j'attends le plus !





Gayle est plus présente, que ce soit par la proportion de ses apparitions dans le romans ou de par son attitude et sa personnalité qui s'affirme plus que dans le premier roman (en même temps, on pouvait difficilement faire moins). La petite « aventure » la concernant était un peu téléphonée mais si bien amenée que j'ai eu un sourire niais à chaque fois que je lisais un passage à propos de la jeune Ildorne, que j'apprécie beaucoup. Et je crois que j'en attends beaucoup de sa part.





Feor est un personnage des plus dérangeants. Bien qu'étant indubitablement le principal apport humoristique du roman, son caractère si particulier et sa personnalité changeante en font un personnage dur à cerner. Il est à la fois exubérant et très drôle, mais aussi solitaire et insensible. Ce sont des qualités que l'on a du mal à imaginer regroupées en un seul être, mais qui expliquent la forte amitié qui le lie à Ghent si rapidement. Il est différent avec chacun des personnages qu'il rencontre et j'ai particulièrement aimé le duo antithétique qu'il forme avec un certain personnage... à mourir de rire !





Ghent, lui, est une véritable girouette et nous fait suivre ses changements d'humeur à nous rendre fous. J'ai parfois eu envie de lui donner des claques avant de vouloir le serrer dans mes bras (chose qu'il n'aurait guère appréciée...). J'ai hâte de voir comment il va évoluer !





Melgar, toujours en retrait même quand il est au coeur de l'action, est encore le personnage le plus touchant à mes yeux. Sa retenue est telle que les quelques émotions qu'il laissent filtrer sont toujours un chambardement émotionnel. C'est définitivement le personnage que j'apprécie le plus !





l'Igilh nous est présenté différemment dans ce tome. Si j'ai eu tendance à oublier son âge dans le premier tome, cela n'est pas possible dans le second. Tout le monde, tour à tour, le voit comme il est : un adolescent, tout juste sorti de l'enfance, qui doit faire face à plus de tracas que n'en ont connus une bonne poignée d'Igilh avant lui. On voit ainsi les faiblesses du système agrevin apparemment si parfait, si carré... Et ça fait peur pour la suite. Heureusement que Tadgh et Solgar sont là... si on veut.





Et il y a les brumes, et ce qui s'en échappe. Que sont ces créatures, entraperçues dans le premier tome ? Que peuvent-elles faire ? Pire, que ne peuvent-t-elles PAS faire ? Pour l'anecdote, je n'ai pas pu m'empêcher de visualiser des espèces de Slenderman, en encore plus flippant bien sûr, sinon c'est pas drôle. En bref, c'est creepy à souhait, tout en étant bien mystérieux et un peu dégueu. Tout ce qu'on veut, c'est en savoir plus, même si quelques débuts (minimes) de pistes sont donnés. Grâce à des gens comme Ved, par exemple... mais je ne suis pas prête à parler de Ved héhéhé...





Le livre est si dense que je ne vois pas trop comment faire une critique sans qu'elle même soit des plus longues... Mais je m'arrêterais là. Ce roman, non seulement grâce à l'histoire mais aussi grâce à la plume de l'auteur et à l'illustration, est un nouveau coup de coeur. Je ne peux que vous conseiller de vous jeter sur l'histoire de Magali Villeneuve et je vous souhaite de l'aimer, ne serait-ce qu'à moitié autant que moi !
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La dernière Terre, Tome 1 : L'enfant merehdian

Un premier tome envoûtant, à commencer par son univers. Riche et soigné, il a pour moi été source de fascination. C’est un ensemble dense et très réfléchi qui nous est ici offert. Il est travaillé dans toutes ses civilisations. Et si ce volume est essentiellement introductif, présentant l’univers, les personnages ainsi que l’élément perturbateur de cet ordre bien établi, il n'y a aucune lassitude à le découvrir. C'est un opus qui touche par ce qu’il développe au delà de l’intrigue. Les personnages, notamment, ont été autant de dards que je me suis pris en plein cœur. Criants de réalisme et de relief, travaillés, ils sont devenus de véritables compagnons que j’ai eu bien du mal à se sortir de la tête une fois le livre refermé. Ce sont eux qui font toute la beauté du roman et l’imprègnent d’une émotion et d'une profondeur incontestables. Ils sont de ceux qui vous rendent impatient de les retrouver, juste pour une fois de plus les voir s’animer.
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La dernière Terre, Tome 2 : Des certitudes

Après un premier tome très prometteur, riche en personnages fouillés et travaillés, mais très introductif, le second tome ne se renie pas tout en sachant évoluer avec ses personnages et son intrigue.



Les personnages, parlons-en justement. Profondément humains et crédibles, ils restent le gros point fort de ce début de saga. Cahir m’a encore beaucoup touché, même si de façon très différente. Dans le premier tome, c’était son exclusion, le racisme ordinaire dont il était victime qui nous l’attachait, ici ça a été son acceptation de ses origines, de qui il est, sans honte, et le retissage de ses liens familiaux et amicaux forts et essentiels chez les Merehdians. Le conflit intérieur de Ghent est très bien traité, entre les automatismes inculquées, les apparences à préserver, et ses véritables sentiments. D’ailleurs la fin de ce tome promet encore en ce qui le concerne, les retrouvailles augurent d’une évolution qui sera intéressante à découvrir, sans aucun doute pour les deux. J’ai aimé aussi les nouvelles facettes dévoilées par Gayle, Reghia et Nelgoth.

Par contre j’ai plus de mal avec Feor. J’ai toujours l’impression que sous ses airs détachés, sous son humour apparent, sa fougue et son côté solaire, se cache un éclat bien plus sombre, une méchante lueur dans l’œil. Mais je ne demande qu’à être détrompé par la suite (ou non) !

Les événements commencent à se mettre sérieusement en branle, avec en point culminant une nuit de la Relève pleine de tension et de terreur (et de griffes et de crocs) ; et on en apprend un peu plus sur les mystérieuses créatures. Je n’ai qu’une envie, partir dans la Brume voir ce qui s’y trame une bonne fois pour toutes, à mes risques et périls.

Le style de l’autrice est toujours riche, peut-être un peu trop à certains moments qui auraient mérité plus de simplicité pour avoir plus d’impact sur moi, mais c’est un menu reproche, ça reste beau et souvent assez fluide.



Maintenant, il ne me reste plus qu’à me procurer la BD pour en explorer un peu plus l’univers, et attendre patiemment la suite de cette saga et le retour de ces personnages pour qui l’on a un vrai attachement.
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La dernière Terre, Tome 2 : Des certitudes

Je n’ai eu que très peu de temps de pause entre les deux tomes, alors ma deuxième immersion au sein de LDT s’est fait les doigts dans le nez ! Et à vrai dire, j’étais même très très impatiente d’y retourner :-) Bon, pour ceux qui me suivent, vous aviez compris sans beaucoup d’efforts (vu ma première chronique, ici pour ceux qui veulent se rafraîchir la mémoire) que le premier tome fut un véritable coup de cœur pour moi. Et bien avec cette suite nous voilà dans « l’apothéose » du coup de cœur ! À tel point même qu’il va m’être terriblement difficile d’attendre plusieurs mois avant d’avoir la suite ! Quelle frustration, c’est tout bonnement horrible !!



L’avantage avec les suites c’est la facilité avec laquelle il nous est permis d’entrer dans le livre. Nous connaissons déjà les personnages, l’univers nous est familier, l’intrigue pour l’essentiel est déjà posée (bien qu’avec LDT, rien n’est jamais acquis…) il n’y a plus qu’à se laisser guider par les mots…



La fin du premier tome nous laissait peut-être présager un Cahir retournant sur ses pas, décidant finalement de se battre pour garder sa place à Tileh Agrevina (en tout cas, c’est ainsi que je l’avais compris). Et bien, détrompez-vous ! Car Cahir, toujours accompagné d’Uka et Raya, retourne bien dans ses terres natales loin de son tuteur Melgar et de celle qu’il aime, Reghia. Dans la cité agrevine, rien ne va plus. L’Igilh Nolath perd en crédibilité auprès des peuples des cinq territoires, Ghent se renferme sur lui-même, Melgar souffre de l’absence de son pupille et Nelgoth a disparu. Heureusement arrive Feor (dont nous faisions un peu connaissance dans le premier tome). Ce personnage qui, lui aussi cache sa part de mystère et de tourments, m’a tout bonnement enchanté ! Sa présence apporte la juste dose de fraîcheur et d’humour qu’il fallait.



À vrai dire, je n’ose vous parler de l’histoire, de peur de vous dévoiler des éléments si plaisants à découvrir par vous-même… Pour synthétiser, je dirai seulement qu’une fois de plus ce qui m’a le plus charmé sont les personnages. Et plus exactement la richesse et la complexité des personnages. Des personnages à multiples facettes et que Magali Villeneuve s’est amusée à décortiquer et peler savamment, nous dévoilant tour à tour des visages insoupçonnés. Que ce soit Gayle, Feor, Nelgot, Melgar, Solgar, Cahir, Ghent… Tous sans exception m’ont fait passer par une palette d’émotions toutes plus contradictoires les unes que les autres. Incompréhension, joie, rire, tristesse, douleur etc…. Pour moi, les personnages font vraiment la force de cette saga !



La fin magnifique… juste comme il faut. (quoique terriblement frustrante pour l’impatiente que je suis :-) ) Les ultimes chapitres sublimant de manière incontestable les personnages. Promesse d’un troisième tome tout aussi incroyable.



En bref : Un second opus doté d’un indiscutable pouvoir addictif ! Des personnages merveilleux qui m’ont chamboulé de toutes les manières possibles. L’intrigue se dessine peu à peu et assez cruellement, nous laissant entrevoir l’inexplicable frisson… Je ne recommande pas cette saga, je vous somme de vous la procurer et… urgemment !



Il me reste encore un peu plus de trois mois pour me décider, mais je crois bien que pour 2014 je vais décerner la palme des romans qui m’auront le plus marqués et chamboulés au Éditions de L’homme sans Nom !! (une petite fabrique à pépites que je ne connaissais pas il y a encore quelques mois…)
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La dernière Terre, Tome 1 : L'enfant merehdian



Ce qui interpelle le plus lors de la lecture des toutes premières pages de ce roman est la minutie et la beauté des descriptions que dresse l'auteur tout au long de son roman. Chaque détail, qu'il appartienne aux paysages, aux personnages ou aux actions, est soigneusement étudié et retranscrit. Cette impression de réalisme provient sans doute de l'autre talent de l'auteur, le dessin, que l'on retrouve d'ailleurs dans ses réalisations.



Ainsi, les paysages que la plume de l'auteur dessine sont tellement beaux que le lecteur plongé dans cette histoire pourra ressentir le froid mordant des montagnes ou les odeurs si particulières de la ville.



Les personnages semblent eux-aussi des plus réels. Leur bagage culturel et leur passé sont très développés, ce qui permet un rapprochement avec le lecteur et peut-être une identification à certains traits caractéristiques des personnages.



J'ai simplement regretté de petites longueurs dans l'histoire et des péripéties trop peu présentes. Les actions distillées surtout à la fin du premier tome font que l'on a hâte de lire le tome 2 pour connaître la suite. :)

Pas de dragons, ni d'elfes, mais tout un tas d'étranges évènements se mettant doucement en place dans l'histoire. Je suis curieuse de voir ce que donneront les cinq prochains tomes...



La suite sur le blog :)
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La Dernière Terre - Intégrale, tome 1

- Cette critique ne concerne que le premier tome, "L'enfant merehdian", de cette intégrale -



Déjà, peut-on parler de la beauté de cette intégrale ? Je n’ai pas connu l’édition de LHSN mais la qualité ici est de très haute volée, richement illustrée, et bon sang que c’est beau. Bon par contre on risque la tendinite à chaque fois que l'on prend le livre, le poids du bébé étant assez conséquent, mais qu’est-ce que ça vaut le coup.

Et si l’écrin est magnifique, le texte en lui-même ne l’est pas moins. L’écriture de Magali Villeneuve est très détaillée, approfondie, et en même temps coule assez facilement, malgré un petit tic d’écriture (la surutilisation de « Puis » qui m’a fait un peu tiquer).



Alors certes, il ne se passe pas grand chose, l’élément déclencheur n’apparaît qu’au bout de 150 pages et c’est vraiment un tome introductif d’exposition, mais les quelques mystères disséminés appâtent bien et donnent très envie d’en apprendre plus sans non plus laisser de frustration.

Et s’il ne semble pas se passer grand chose dans les événements extérieurs, en réalité, niveau relations entre les personnages, psychologie et bouleversements intérieurs, on est servi. Chacun a ses aspérités, a du relief, beaucoup luttant souvent entre l’apparence qu’ils pensent devoir renvoyer et leur vraie nature (dont on vient à douter parfois pour certains, peut-être comme eux-mêmes d’ailleurs).

Le racisme ordinaire, le sentiment d’exclusion sont très bien rendus et serrent le cœur. Forcément, Cahir m’a beaucoup touché, et cette dernière scène avec Melgar m’a noué la gorge en seulement un geste et quelques mots. D’ailleurs j’ai été ému (dans des émotions parfois assez diverses) à plusieurs reprises au cours de la lecture, comme quoi on est véritablement immergé dans l’histoire et on la vit avec les personnages.



Une excellente lecture dont j’espère lire la suite le mois prochain, et je vais suivre attentivement les nouvelles sur cet univers (déjà, il va me falloir la BD, obligé).
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La dernière Terre, Tome 1 : L'enfant merehdian

Le premier tome de « La dernière terre » de Magali Villeneuve est l'amorce d'une série Fantasy fascinante et très prometteuse. On y retrouve quelques inspirations extérieures, certes facilement identifiables, mais remaniées de manière à donner naissance à un récit innovant et captivant ! Ce premier opus possède des qualités remarquables et suscite une grande curiosité. A peine achevé, on souhaite ardemment découvrir la suite de ce récit prenant ! « L'enfant Merehdian » pose l'intrigue, présente différents protagonistes, peint les décors et instaure un climat lourd et mystérieux.



Cahir est un jeune Arpenteur, chétif, fragile, et garde le Rempart, aussi nommé « La Dernière Terre » – immense ceinture de pierre qui entoure et protège les Basses-Terres (cela ne vous rappelle rien ?!). Issu des Giddires – un peuple vivant à l'extérieur du Rempart, isolé et méprisé par les autres territoires – il essaie de construire son avenir au sein des Arpenteurs, malgré le dégoût, le mépris et les avanies qu'il suscite chez ses confrères. Sa présence parmi les Arpenteurs discorde, il est sombre et amer, son sang de Giddire est source d'une grande solitude. Alors qu'il tente de tisser le début d'une amitié avec Ghent, le fils du Haut-Capitaine, un événement bouleversant et dramatique remet en cause tout ce que sa persévérance avait bâti.



Le style très ampoulé de Magali Villeneuve nuit à la lisibilité du récit et peut gêner le début de la lecture. Mais quelques chapitres plus loin, ce détail est oublié ! La profondeur et la consistance des personnages éludent la prose affectée de l'auteur. L'action est lente et le récit gravite autour des personnalités très prononcées des principaux protagonistes. Ce premier tome est axé sur les relations humaines, il prend le temps de dresser des portraits saisissants, d'évoquer leurs multiples interactions et d'aller au cœur des émotions, des sentiments et des réflexions de chacun d'entre eux. Introspective, sensible et latente, cette Fantasy charme par son réalisme et son audace !



L'univers sombre et menaçant créé par l'auteur est sans conteste une des plus grandes réussites de ce roman. Un gigantesque Mur de pierre et des brumes inquiétantes génèrent un climat oppressant digne de Game of Thrones. Qu'est ce qui se dissimule sournoisement à l'ombre des Brumes ? Quelle sorte de menace abritent-elles ? Il ne reste plus qu'à lire le deuxième tome pour le découvrir !
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La dernière Terre, Tome 2 : Des certitudes

Malgré un comportement courageux et une très grave blessure reçue dans un combat face à un monstre, Cahir se retrouve injustement rejeté et quasiment banni de la capitale Tileh Agrevina. Il est obligé de rentrer au fin fond du pays Giddire en compagnie de sa fratrie... Pendant ce temps, Ghent rencontre le bouillant et facétieux Feor Illiem qui est venu assister à la grande Relève annuelle. Comme il a l'air perdu dans les rues de la grande cité, Ghent l'invite chez lui. Parvenu à destination, Cahir doit se réadapter à sa nouvelle vie. Il a la surprise de voir arriver Reghia, son amoureuse agrevine, qui a affronté tous les dangers pour venir le rejoindre. Les menaces ne se calment nullement dans les cinq territoires. Bien au contraire, elles se font de plus en plus présentes et de plus en plus inquiétantes...

« Des certitudes » est le second tome de la saga de dark fantasy « La dernière Terre » qui s'ouvrait sur une fort longue description du décor et du contexte et sur une très lente et très volumineuse mise en place des protagonistes. Dans celui-ci, il se passe un peu plus de choses mais toujours avec une certaine lenteur descriptive, sans doute moins insupportable que dans le premier, mais encore bien là. 476 pages (qui auraient pu être avantageusement réduites de deux bonnes centaines) où l'on nous révèle finalement assez peu de choses et où l'on reste sur sa faim, l'ultime page atteinte. Obligation d'acheter le bouquin suivant ! C'est la loi économique d'un genre soit disant « addictif ». Un truc vieux comme le monde, repris des feuilletons du XIXème et début XXème siècle. Les deux seules différences, ce sont d'une part le prix (quelques sous pour les journaux par rapport aux 21,90 €...) et d'autre part, le rythme, souvent effréné avec un nouveau rebondissement à chaque livraison, que savaient maintenir les bons auteurs de l'époque. Le lecteur a trouvé le style un peu moins ampoulé mais a quand même encore épinglé quelques néologismes (bahuter), quelques erreurs lexicales (bruiter) et quelques coquilles qui n'apportent rien de bon à cette affaire. La mise en place de Feor, nouveau personnage sympathique et intéressant, ainsi que l'entrée en scène d'un, puis de plusieurs animaux monstrueux relancent un peu l'intérêt. Espérons que le troisième tome verra se confirmer cette progression vers l'excellence...
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