Magazine Mainmise

La Cité au grand air, ou Cité universelle, représente le plus haut point d'évolution technologique de l'âge de l'espace. La Cité est conçue selon le principe de cinq bras galactiques en spirale, séparés les uns des autres par un mille de verdure et de forêt, s'étendant jusqu'au Centre-ville.
Ainsi les résidents pourront apprécier l'écologie naturelle intacte intégrée au système de la ville même. Sur les cinq bras, deux sont réservés à l'industrie, dans le but de séparer nettement les zones de "bruits urbains" inévitables,
des quartiers résidentiels.
Quant aux autres trois bras, ils permettent une hiérarchie naturelle dans le choix de son habitation. Vers la fin des spirales, se trouvent les habitations uni-familiales. Au centre, se trouveront les immeubles à appartements, les complexes de magasins et les lieux de divertissements.

Le peyote a été l'un des premiers hallucinogènes à conquérir la nouvelle génération américaine. Dès 1960, les boutons séchés de cactus peyote étaient à la mode et les premiers des freaks allaient les acheter sur les marchés mexicains. La vente, alors en était libre, comme elle l'est encore dans certains États.

LE NEO—CINERAMA
La senteur de la pollution et le son des feuilles qui tombent feront parti d'un film, fait à New York, utilisant des techniques futuristes. Les spectateurs de cette expérience new yorkaise siégeront sur des chaises pivotantes et seront enveloppés d'effets très sophistiqués.
Les producteurs, Trans-Lux et Electrovision, disent que c'est le procédé le plus révolutionnaire depuis le cinérama: un théâtre spécial sera construit pour aménager l'écran de 180 degrés, les 35 projecteurs, les systèmes de son et le computer pour les opérer. La compagnie aura deux autres salles de projection, à San Francisco et à Honolulu.

L'humanité va bientôt s'engager elle aussi dans une aventure semblable à la mienne quoique plus difficile. Au moment critique de son odyssée spatiale, l'homme s'est rencontré lui-même à la porte des étoiles, et l'ombre qu'il projette devant lui remonte en arrière jusqu'à la forêt sombre dont il s'est efforcé de sortir depuis toujours. Au cours de son histoire, l'homme a traversé deux mondes. Il doit maintenant pénétrer dans un autre univers, oublié celui-là, armé de connaissances acquises dans la victoire de la lune. Il doit apprendre avec quels que soient ses pouvoirs de magicien, lui-même est sous l'emprise d'un pouvoir plus grand et puissant qu'il ne pourra jamais oublier ou éviter. Ce sort, il le subit depuis le début des temps, celui du monde naturel d'où il est issu.

Je suis au fond d'une des plus belles vallées de la Californie, Carmel Valley, lorsque je rencontre Wes. Il fait du pouce pour retourner à sa roulotte quelques milles plus loin sur la route. Il m'invite à le visiter, murmurant à travers un sourire fixe : je suis un décorateur d'engins spatiales.
Il a les cheveux longs et ressemble à un prince noir des contes de fée allemands, prince qui aurait passé par l'acide et un an d'apprentissage dans un club-fermé des Hell's Angels. Il avoue, toujours avec le même sourire: je suis triple bélier.
Son camion ferait l'envie de tout freak assoiffé de musique forte et rythmée à l'intérieur d'une grosse sphère flottante. La cabine de pilotage mesure 7 pieds sur 8 pieds, tapis mur à mur, de grands motifs de couleurs sur les murs; le pare-brise: immense, très beau, comme dans les films de science fiction. Il a remplacé les deux sièges avant par de superbes fauteuils qui pivotent, balancent, et, aux grandes occasions, lévitent. Il a reconstruit le tableau de bord auquel il a ajouté les commandes de contrôle électroniques pour tout le camion, y compris deux systèmes stéréophoniques, un à l'avant et un autre à l'arrière, dans la chambre à coucher. Ajoutez toilette, douche, cuisine, placards, grand lit de luxe, tapisseries, haut-parleurs partout, enregistreuse et table tournante, guitare électrique et haut-parleur Gibson. Sur sa table de travail, des livres sur le Tarot, la mécanique, le magnétisme.

On utilise les procédés d'ionisation en Argentine, à l'Université Catholique, pour étudier la source de la peur et de l'anxiété. On y traite des patients atteints de syndromes d'anxiété dans des chambres ionisées négativement. Après une vingtaine de traitements (de 15 minutes à 2 heures), les symptômes d'anxiété disparaissent. On signale des échecs ne dépassant pas 20 pour cent des patients traités.

La vibration de la contre-culture est fondamentalement érotique. WOODSTOCK est un film érotique. Les cheveux longs, chez les garçons et chez les filles, sont un attribut érotique. La liberté du mouvement, en n'importe quelle situation, est l'expression de sa liberté érotique. Quand la Société établie veut couper les cheveux longs, c'est qu'elle entend castrer ses enfants.

La genèse de la grande aventure marijuanique du Life est assez brève. Eugène Anthony, le photographe, était entré en contact avec Jessie au cours d'un party à San Francisco au cours duquel Jessie parlait des immenses champs d'or vert du Mexique. Anthony était très intéressé à l'histoire et il croyait fermement pouvoir intéresser les directeurs du Life. Ils sont tous deux allés à Los Angeles et, après avoir parlé au directeur du Life pour la côte Ouest, ils repartaient avec $5,000 pour couvrir leurs dépenses. Cependant Life n'assumait aucune responsabilité vis-à-vis des participants à l'aventure. La revue Life devenait acquéreur des premiers droits de publication de l'épopée.
A cette époque, je n'aurais jamais cru être témoin du passage en douce d'une tonne de gazon financé entièrement par le magazine Life.

L'utopie était impossible lorsque les gens croyaient que seule une infime minorité pouvait vivre à l'aise. Mais l'Utopie, par définition, ne peut exister que pour tous ou pour personne. Pour la première fois, dans l'histoire, grâce à la technologie qui réussit à faire le plus avec le moins, l'Utopie est maintenant possible. Les besoins physiques doivent précéder le confort métaphysique.

Le simple fait que le premier ministre du Canada ait jugé bon de faire un commentaire officiel sur la position du pays, face à la crise monétaire américaine, montre assez bien combien notre destin dépend de celui de nos voisins. Dès lors, la seule vraie question qui se pose est de savoir quelles mesures nous pouvons prendre ICI pour ne pas être entraîné dans une catastrophe.