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Critiques de Maggie Nelson (71)
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Une Partie rouge

Jane Mixer, la tante de l'écrivaine, étudiante en droit, est assassinée en 1969, à l'âge de vingt-trois ans, au Michigan, Trente cinq ans plus tard le crime est encore irrésolu.

Alors que Maggie Nelson est en train de terminer un livre de poésie justement sur Jane, -qu'elle n'a pas connu, étant née en 1971-, intitulé :"Jane: un meurtre", un détective annonce par téléphone à sa mère, que le meurtre est sur le point d'être résolu. Donc nous sommes dans une histoire vraie, vécue.

Un meurtre exécuté par un présumé serial killer qui à l'époque fit la une des journaux avec tous les détails insupportables des sept femmes tuées. Maggie en est traumatisée surtout que dans la famille on en parle pas. La décision d'écrire un livre de poésie sur sa tante est en partie pour exorciser ce lourd passé. Mais la réouverture du procès va bouleverser le prévu . de novembre 2004 de la garde à vu du suspect jusqu'à fin juillet 2005, la fin du procès, huit mois elle va vivre intensément l'affaire, et nous la faire vivre, y insérant sa propre histoire, triste aussi, avec une mère assez particulière, ses états d'âme et ses réflexions, face à un crime commis avant sa naissance, mais qui influera sa vie, celle de sa soeur et du reste de la famille.



On est toujours stupéfait face à ce genre de crime gratuit exécuté avec une rare violence, et du mal à se figurer qu'un être humain puisse le commettre. Mais pour les proches des victimes une fois face au meurtrier dans la vraie vie, les choses sont beaucoup plus compliquées ....et durant un procès, photos, témoignages et autres documents sur la scène du crime et la victime, le comportement avide de sensations des médias, en rajoutent .......Nelson nous raconte avec une rare sensibilité à travers des anecdotes troublantes, tout ces ressentis terribles et ambigus, avec toujours à l'arrière plan la redoutable question du hasard de circonstances qui ont causé la mort de sa tante. Hasard ou destin ? Si...si....



Le titre est une référence aux paroles de Jésus dans le Nouveau Testament, traditionnellement écrites en rouge, dont quelques unes reprises par l'auteur dans le texte. Ce titre à double sens est celui de la quête ( dans ce cas futile - “He knows that no amount of information about his mother's life or death will bring her back, but somehow he doesn't really seem to get it. I don't get it either.” Il ( James Elroy ) sait que toutes les informations possibles sur la vie et la mort de sa mère ne la ramènera pas à la vie, mais d'une certaine façon il ne le saisit pas. Pareille pour moi.”) de la vérité sur la mort de Jane et une plongée consciente dans les parties ( rouges,la couleur du sang dans le texte-le titre original est "The red parts") sombres de la vie et de l'être humain, effrayantes mais malheureusement existantes. Nelson dit qu' « on creuse nos histoires de famille pour en savoir plus sur nous-mêmes « (« we dredge up family stories to find out more about ourselves »).



Ce n'est pas un policier ou un thriller dans l'exacte sens du terme , mais un récit poignant sur la perte et l'identité. Les préoccupations de Nelson sont d'ordre morale, mais elle, elle n'en fait à aucun moment. Une très belle prose qui révèle ses talents de poète (v.o.) avec même parfois un zeste d'humour. Une histoire en noire et rouge qui vous fera réfléchir et ne vous laissera pas indifférent.





“To the living we owe respect, / To the dead we owe the truth.”

On doit des égards aux vivants;on ne doit aux morts que la vérité.~ Voltaire

( Citation au bas des courriers électroniques envoyés par La police de l'Etat de Michigan )







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Une Partie rouge

Dans le désir quasiment avoué de raconter, après celle d' Ellroy, sa Part d'ombre, Maggie Nelson écrit un (deuxième) livre sur la mort plus que violente de sa jeune tante, survenue avant sa naissance et qui a marqué toute sa famille.



Il faut dire que, après trente cinq ans, le dossier classé sans suite vient d'être rouvert et qu'un procès force les proches à se replonger dans les détails atroces de l'affaire,  à en  suivre débats et plaidoieries :  un nouvel accusé,  que  certains  indices mais aucun mobile vraisemblable  n'accuse , et qui clame son innocence, sera,   à  l'issue de ce procès insatisfaisant pour tous, finalement condamné. 



Chacun repartira avec sa part d'ombre.



Seules les "parties rouges'  comme dans un texte surligné,   demeureront vives dans la mémoire: les photos terribles de l'autopsie de la jeune Jane martyrisée,  les souvenirs d'un père tendrement aimé et mort subitement quand la narratrice avait encore besoin de lui, ceux des frasques d'une soeur devenue, au moment du procès, tout à fait comme il faut, la présence pesante d'une mère avec qui ses deux filles ont des rapports à la fois fusionnels et compliqués.. .



La vie, la vie banale, en somme, que cette Partie Rouge d'histoire familiale réveille et fait vibrer.



Maggie Nelson est professeur de lettres, comme sa mère. Elle écrit très bien, arrive à donner à ce récit réaliste, autobiographique,  un décousu artistique, une couleur poétique, un malaise bien orchestré,  fait d'un mélange incongru d'humour noir assez border line et de nostalgie .



On est même presque effleuré par un vertige philosophique.



Mais si je dois à mon tour considérer les "parties rouges" -The Red Parts, au pluriel, est le titre original  du récit de Maggie Nelson -  qu'en reste- t-il ?



James Ellroy peut dormir tranquille:  son Dahlia noir restera un diamant  unique , comme restera inégalée sa "Part d'ombre", une enquête sans issue sur l'assassinat  d'une mère adorée-  sorte de plongée vertigineuse et absolument non truquée, elle, dans l'inavoué de son inconscient.
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Les argonautes

Ce que j’ai ressenti:



Perdue, en fragments, sur le plancher



Je réfléchis aux mots qui s’envolent



A ceux qui éclatent le plafond, ceux



Qui ont des ailes, et les autres qui



Paraissent parfois désuets.



J’ai toujours adoré la modernité



Cherché, inlassablement, la liberté



Compris que c’est dans les silences



Que les mots suffisent…



Je réfléchis grâce à Maggie Nelson



A des mots, comme maternité, genre



Amour. Amour toujours. Amour nouveau.



Poésie. Poésie toujours. Poésie féminine.



Des mots comme couleurs, triangle, joie.



Des mots comme homme, femme,entre-deux



Des mots qui en appellent à l’éthique



Au soin, à la politique, à l’intersectionnalité



Et dans ma solitude, les argonautes



Les rois, le ventre, deviennent énigmes



Je veux bien crever de ne pas les résoudre



Mais vivre avec, et, de ces questions….



Je réfléchis aux mots qu’on lance en l’air



Des mots qui riment avec dignité



Des mots plus grands que moi



Des mots qui résonnent et qui



Pourtant m’échappent, alors



J’y cours derrière! Tu penses bien



Que si les mots suffisent alors



Il me faut les comprendre, les faire miens



Les prononcer, les dire dans la nuit, les



Mettre en équilibre, en accrocher sur



Les murs, les faire vivre et mourir,



En attendre la gestation…



J’essaie de comprendre le corps



Qui se transforme, qui évolue, qui



Envoie des messages, qui est là.



J’essaie mais je garde toujours



Autant de questions, autant



De doutes, d’intuitions, d’instincts



Parce que le corps exprime



Désir, amour, mal-être, douleur



Tout cela, avec parfois des doses



De contradictions et d’évidences



D’envies et de rythmes saccadés



Alors je travaille, perplexe, enthousiaste



Parce que je n’oublierai pas l’expérience



Je pourrai bien tomber en tous les morceaux



Il n’en reste pas moins que porter la vie



Est, puissant. Et c’est de cela



Dont il est question dans cette lecture



Voilà, des mots qui suffisent à dire



Que ce livre est un hybride intelligent



Entre essai, poétique, politique, autobiographie



Une réflexion révolutionnaire enflammée



Une histoire d’amour contre le rien



Peut-être pas tout à fait un coup de cœur



Peut-être pas si loin, non plus, parce que



Mes mots ne m’ont pas suffi à tout entendre



J’irai donc en chercher d’autres, forcément,



Parce que quand meme, c’était stimulant!
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Bleuets

J'aime bien régulièrement sortir de ma zone de confort de lecteur de littérature américaine, de polars et de régionalisme normand, et découvrir d'autres domaines de l'écrit pour me confirmer que je les apprécie moins ou, au contraire, me rappeler qu‘une dose d'éclectisme de temps à autre ne me ferait pas de mal. C'est ce que j'ai fait avec Bleuets de Maggie Nelson, traduit par Céline Leroy.



Mais autant l'avouer, je ne me sens pas au niveau pour chroniquer ce livre atypique, où la poésie se confronte à la philosophie et au quotidien. Je me contente donc de vous livrer quelques ressentis que je pose là, à toutes fins utiles… L'ai-je aimé ? Pas aimé ? Difficile à dire. En tout cas, il m'a passionné, ce livre de passionnée.



Maggie Nelson nous propose 240 petites entrées de 2 lignes ou d'une page, comme autant de fulgurances d'une pensée constamment en éveil. Sur le bleu bien entendu, qui revient en fil… bleu d'une passion pour cette abstraction conceptuelle sur laquelle elle tente -et parvient- à mettre des mots, qui finissent bout à bout par permettre le partage de son amour pour cette couleur.



Fulgurances dures, directes et donc crues pour la sexualité -ou plutôt la baise- comme exutoire temporaire ; la mort -et davantage le suicide- comme tentation régulière et non crainte ; la maladie -et notamment le cancer- comme terrain de jeu de la compassion et du soutien. Autant d'échappatoires pour oublier sa propre souffrance née de l'abandon et de la rupture, livrée publiquement enrobée de poésie et de philosophie.



Enfin comment ne pas être à nouveau être frappé, comme déjà chez tant d'autres auteurs américains, par l'étendue de la culture littéraire française de Maggie Nelson : de Pascal à Barthes, de Pastoureau à Millet, de Duras à Artaud, sans oublier l'incontournable coloriste Pastoureau, tous inspirants, et tous cités dans son « Générique » de fin de ce petit livre intime, que j'ai lu très lentement, par petites touches… de bleu bien sûr !
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Les argonautes

Poursuivant le fil de mes lectures féministes, j'ai embarqué sur l'Argo de Maggie Nelson, pour une traversée identitaire interrogative et introspective. Dans cette galère en perpétuelle recomposition, s'effectuent deux parcours en parallèle : la grossesse de Maggie qui verra naitre Iggy et le traitement hormonal de Harry, son compagnon née femme.



Une longue réflexion sur le genre et son acceptation totale en dehors de toute binarité. Celui qui conduit Wendy à Rebecca puis à Becky, Butch, Harriet et enfin Harry. Ou en effet miroir, celui qui pousse Maggie avide d'échapper à toute forme de catégorisation sociale, à se lancer dans la procréation, reproduction d'un schéma d'un classicisme ancestral.



Mais à la frontière de l'autobiographie, de l'essai et de la poésie, Les Argonautes – traduit par Jean-Michel Théroux – m'a entraîné au-delà de mes limites sur le sujet et j'ai traversé ce livre sans jamais totalement comprendre ce que je lisais, ni totalement percevoir les intentions des interrogations profondes et légitimes de l'auteure.



Pourtant intéressé par ce témoignage Queer engagé, j'y ai vu passer Barthes, Sontag ou Deleuze appelés en appui des théories de Maggie. Mais c'était trop loin, trop haut, trop confus pour moi.



Alors à mon petit niveau de compréhension, j'y ai néanmoins vu de l'amour, beaucoup d'amour. Dans la marge et la difficulté, mais dans une Argo qui ne sombre jamais et finit après de multiples changements par atteindre son but.


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Une Partie rouge

C’est le passage récent à La Grande Librairie de Julia Deck qui m’a fait ressortir Une Partie rouge de ma bibliothèque, un récit littéraire qu’elle a traduit, et que je me promettais de lire depuis déjà un bon moment. Maggie Nelson y aborde le meurtre de sa tante Jane, la sœur de sa mère, survenu en 1969 au Michigan, un cold case au moment où elle entreprend l’écriture de Jane, un meurtre, un recueil de poésie où elle fait parler sa tante, d’une certaine manière, s’étant inspirée des journaux de cette dernière pour tenter de lui redonner une voix. Et voilà que sa mère l’appelle : une correspondance ADN a été établie et un suspect a été arrêté. Elle écrit, à propos d’Une partie rouge : « L’un de mes objectifs consistait à réunir les événements du procès, de mon enfance, du meurtre de Jane et de l’écriture elle-même dans un seul espace-temps. Dans un passage du livre, cet entremêlement est conçu comme un lieu, « sombre croissant de terre où la souffrance est fondamentalement vide de sens, où le présent s’effondre sans prévenir dans le passé, où nous ne pouvons échapper au sort que nous craignons le plus, où les lourdes pluies soulèvent les corps de leurs tombes, où le chagrin dure toujours et jamais ne s’atténue » » (p. 14). Une mort aussi horrible et brutale ne peut que s’imprégner dans la psyché de ceux et celles qui la subissent et c’est le thème – le fantôme – sur lequel Maggie Nelson élabore particulièrement ici, avec beaucoup d’acuité. Un document éclairant.
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Bleuets

BLEUETS de Maggie Nelson

Traduit par Céline Leroy



Éditions du sous-sol



Voilà un livre singulier dans lequel il faut se laisser aller, se laisser flotter sur le dos entre le bleu de la mer et celui du ciel.



Un livre avec lequel il faut lâcher prise et où l'importance n'est pas de tout comprendre. C'est comme une chanson... peu importe une certaine obscurité des paroles si sa musique nous fait danser.



Et BLEUETS de Maggie Nelson est fait de musicalité. Des réflexions érudites et poétiques pour nous parler de la solitude liée à une rupture amoureuse en 240 fragments de bleus.



Un texte magnifiquement traduit par Céline Leroy.



C'est brillant et j'ai adoré !



COUP DE COEUR !
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Les argonautes

Quel curieux livre que ces argonautes ! Il s'agit d'un essai auto-fictionnel, composé de courts paragraphes s'enchaînant les uns aux autres, sans répit, sans chapitre. La construction, ou plutôt déconstruction du livre, nous déroute dans sa première partie, mais très vite nous sommes happés, enveloppés par cette mélopée qui nous invite à partager la traversée de passagers hors-normes.

Maggie Nelson entremêle deux registres pour raconter et analyser la naissance d'une famille, la sienne, composée de deux femmes, dont l'une, qui a déjà un enfant, suit un traitement pour devenir un homme, et dont l'autre, Maggie, attend un enfant avec son futur compagnon, après de nombreuses tentatives infructueuses.

Le premier registre, le plus aride parfois, est celui de l'essai théorique, où nous croisons notamment Deleuze, Foucault, Barthes, ainsi que de nombreux féministes et penseurs, souvent américains, qui ont écrit sur le genre, et la pensée Queer, comme Butler, Sontag ou P.B.Preciado. Le psychanalyste anglais Winicott, et son concept de mère suffisament bonne est également présent pour nous parler de la relation entre la mère et l'enfant.

Dans la deuxième partie, les références théoriques s'estompent, ou peut-être y sommes nous moins sensibles, pour laisser place à cette émouvante histoire d'amour entre deux corps en cours de transformation, celui de Harry, anciennement Harriet, née sous un autre prénom car elle a été adoptée, qui entreprend sa transition grâce à un traitement hormonal, et celui de Maggie, qui nous fait partager, de l'intérieur, sa grossesse et son accouchement. Maggie la poétesse, avec toute son humanité et avec ses tripes, nous offre un récit cru, à vif, solaire et bouleversant sur la maternité, le couple, la relation à l'autre, l'identité.

Elle nous interroge sur la vie, la création d'une vie -à l'heure des Pro-life aux USA et ailleurs-, mais aussi sur la mort, son accompagnement, et les soins à accorder aux autres.

Brillante, un peu dérangeante, Maggie Nelson dont j'avais déjà beaucoup aimé Une partie rouge où elle se penchait sur le meurtre de sa tante, est une écrivaine originale qui nous émeut par son authenticité.

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Jane, un meurtre

Dans Une partie rouge, Maggie Nelson racontait les ramifications du meurtre de sa tante Jane en 1969, quatre ans avant sa naissance : comment son grand-père, sa mère, sa sœur et elle en ont été affectés, dans la vie en général (les comportements adoptés, l’intrusion dans les rêves…), de même que dans l’expérience difficile d’un procès. Dans Jane, un meurtre, un document qu’on pourrait qualifier d’ouvrage poétique, publié avant Une partie rouge, elle fait revivre sa tante à l’aide entre autres d’extraits du journal intime de cette dernière, de coupures de journaux, de conversations avec sa mère (la sœur de Jane), lui prêtant une voix qu’elle imagine, évidemment, être la sienne, nous faisant découvrir une jeune fille qui voulait croquer dans la vie, une jeune femme étudiante en droit à l’Université de Michigan, militante pour les droits civiques, qui pensait avoir la vie devant elle, et qui avait fait une demande de covoiturage pour aller chez ses parents leur annoncer et leur faire accepter son mariage prochain avec Phil, un jeune homme juif, alors qu’elle se trouvait en froid avec eux. Elle n’arrivera jamais. Un remarquable travail de la langue qui m’a amené au-delà du fait divers, et fait vivre bien des émotions, dont la colère face à une vie pleine de promesses ainsi horriblement fauchée. Comme l’écrit Dylan Thomas que Nelson cite (p. 71), dans son poème Do not go gentle into that good night:



“Do not go gentle into that good night

Rage, rage against the dying of the light”

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Une Partie rouge

Récit ou témoignage familial. L'auteure nous raconte le procès ouvert trente-cinq ans après la mort de sa tante, la soeur de sa mère, dès lors que des recherches ADN laissent penser que le véritable meurtrier a été identifié et n'est pas le meurtrier du Michigan a qui l'on avait initialement imputé les faits. L'auteure n'a jamais connu cette tante, puisqu'elle est née après son assassinat.



C'est très bien écrit, très bien traduit et se lit comme un roman policier dont l'intrigue serait menée tambour battant. Il est juste crucial de se rappeler que c'est une histoire vécue. Par respect.
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De la liberté : Quatre chants sur le soin et ..

Il m’en aura fallu du temps pour venir à bout de ces « quatre chants sur le soin et la contrainte » ! Disposant d’une très bonne couverture presse à sa sortie, ce livre m’avait attirée tant par son sujet que par la manière, ouvertement à contre-courant d’un conformisme de pensée contemporain, dont il entendait le traiter. Bon… quelques semaines (mois !) de lecture en grands pointillés plus tard, j’en suis un peu revenue sans savoir ce qui tient de l’ouvrage et ce qui revient à moi dans cette rencontre pas complètement réussie.

J’avais déjà été chahutée à la lecture de Judith Butler, la force de la non-violence, par un propos philosophique qui n’en avait pourtant pas le ton ou la rigueur de la démonstration. D’autres écrits contemporains (David Le Breton, Mona Chollet…) m’avaient pourtant habituée à ce que titres de film, articles de presse, paroles de chanson figurent largement dans le corps de l’essai. A ce que le propos paraisse débridé voire ébouriffé. Mais jusqu’ici, je n’étais jamais complètement paumée dans les références proposées ou dans le chemin parcouru. Disons que si je ne les avais pas toutes, je pouvais au moins me targuer d’en reconnaitre une bonne moitié et de comprendre ainsi le fond de ce que ces citations étaient censées illustrer. Disons que je voyais toujours à peu près où commençait un raisonnement et où se terminait l’argumentation (quoi que…. chez Butler…).

Avec Maggie Nelson, non seulement les références appartiennent quasi exclusivement au monde anglosaxon mais elles touchent le monde de l’art contemporain, des écrits LGBTQ+, la culture pop… autant d’univers dans lesquels je ne demande pas mieux d’apprendre mais où je manque sérieusement de billes. Ainsi, dans le premier chant consacré à la relation entre le soin et l’art, je me suis trouvée souvent, dans un même mouvement à 1) découvrir l’existence d’une problématique donnée (doit-on, comme artiste, se préoccuper des retentissements identitaires et assignataires que ses œuvres peuvent avoir sur ceux qui les regardent ? Diable, je ne m’étais jamais posée la question), 2) explorer les différentes postures en jeu sur la question, lesquelles postures, à mes yeux néophytes, plutôt que d’éclairer les enjeux m’ont souvent donné le sentiment de couper en quatre des cheveux dont je venais juste d’apprendre l’existence, de générer de nouveaux enjeux alors que je n’avais même pas digéré les premiers, 3) pondérer les références à tel ou tel artiste inconnu de moi mais cité abondamment du poids relatif que le propos général de Maggie Nelson semblait vouloir lui attribuer, 4) me faire ma propre opinion sur le sujet. Bon, vous l’aurez compris, je n’y suis pas arrivée…

Ecart culturel entre deux continents, rupture générationnelle, modes de vie différents au point d’en être difficilement transposables, ce sont peut-être quelques-unes des raisons qui m’ont fait me sentir parfaitement étrangère à nombreuses des réflexions de ce De la liberté. Pourtant, si je sais ne pas avoir tout saisi de son propos, n’avoir exploré qu’une petite part des enjeux abordés, je ressors de cette traversée nourrie, avec l’impression que ma réflexion a progressé et qu’à la prochaine lecture sur ces questions, je pourrai naviguer dans un univers de références un peu plus riche que précédemment. C’est déjà bien.

Et de fait, la question essentielle qui irrigue tout le bouquin continue de me passionner : comment prendre soin et être libre ? Comment exercer une forme de liberté qui ne nie pas l’autre dans ses besoins ni les liens qui me relient à lui ? Comment, dans la pratique de sa sexualité, dans la prise de drogue et dans la création artistique donc, vivre le lien entre un sentiment de liberté à être et les contraintes intérieures ou externes qu’induisent ces pratiques ? Comment être soi quand on est au monde ?

Les articles de presse qui ont accompagné la sortie de De la liberté insistaient sur cette rafraichissante acceptation de ses propres aliénations, contradictions intérieures. De la liberté met effectivement souvent l’accent sur le fait qu’il est possible que nous désirions intimement ce qui parait mauvais, destructeur et qu’il y a, dans cette affirmation, une forme de liberté aussi. A désirer ce qui nous aliène. Que le nier ou le cacher derrière un discours victimisant nous rendrait un peu plus opaque à nous même. Qu’un discours sur ce qu’il convient d’éprouver ou de faire, loin de nous protéger de nos propres démons intérieurs leur confère au contraire un rôle bien plus important que si nous cherchions honnêtement quel rapport entretenir avec eux. Débusquer le dogmatisme social y compris lorsqu’il surfe sur une apparente défense de l’individu, voilà qui me parait toujours pertinent.

C’est donc à un chemin plein de questionnement et de déconstructions que nous conduit Maggie Nelson, à une interrogation sur une manière ouverte de se penser et de concevoir notre place. Les uns par rapport aux autres, dans un monde de catastrophes écologiques imminentes où tout est relié. Dans une conscience de nous-mêmes qui n’aura jamais été aussi problématisée.

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Une Partie rouge

Dans l’attente de la publication de son livre de poésie dédié à sa tante assassinée en 1969 et intitulé Jane : un meurtre, Maggie Nelson apprend, en novembre 2004, que de nouveaux développements en lien avec cette affaire sont sur le point de faire avancer le dossier, classé sans suite pendant trente-cinq ans.

Une partie rouge, (un titre dont la signification m’échappe toujours), relate les avancées de l’enquête, l’inculpation d’un suspect, son procès ainsi que le verdict prononcé à son égard. Pendant que la justice suit son cours, Maggie Nelson, qui n’était pas encore née à l’époque de la disparition de sa tante, investigue son passé familial afin de retracer cette existence trop tôt fauchée.

L’autrice s’épanche sur sa quête quasi obsessionnelle de comprendre et de nommer la violence faite aux femmes dans les rues américaines. Une souffrance et un désarroi sourdent de ce récit parfois décousu mais toujours sincère. Une véracité qui sert à tout ouvrage autobiographique.

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Une Partie rouge



Une partie rouge est une oeuvre de non fiction, qualifiée de récit sur la couverture et d'autobiographie d'un procès sur la page de titre. Maggie Nelson, qui avait déjà écrit, en 2004, un livre de poésie sur le meurtre non résolu de sa tante Jane, assassinée en 1969, reprend ce thème dans Une partie rouge, à l'occasion de la réouverture de l'enquête, trente six ans plus tard.

Maggie Nelson compose un ouvrage hybride, kaléidoscopique, mêlant des éléments journalistiques, des fragments de récit autobiographique, des commentaires et des analyses philosophiques, le tout écrit dans un style épuré et poétique.

Il ne s'agit pas d'un livre sur une enquête policière ou sur un procès mais plutôt d'une démarche introspective passionnante qui amène l'autrice à revisiter les moments clés de son histoire personnelle, familiale et amoureuse, à l'aune du meurtre de cette jeune tante, qu'elle n'a pas connue mais à laquelle elle s'identifie pleinement.

Elle dissèque, décortique cette réalité sordide, et prend appui sur elle pour conduire une autoanalyse et s'interroger sur sa vie, ses relations avec les hommes, sur la mort de son père, les errements de sa soeur adolescente. Elle va à la rencontre de ses fantômes et entame avec eux un travail cathartique.

Maggie Nelson se refuse à raconter des histoires et effectivement sa démarche est plutôt celle d'une chercheuse qui piste le réel et le met en mots pour se rassurer et donner du sens, dans une perspective thérapeutique.

La partie rouge, ou plutôt les parties rouges, titre anglais du livre, font référence au nouveau testament, mais ce sont aussi les photos hyperréalistes du corps meurtri de Jane.

Je rapprocherais ce livre de L'empreinte d'Alex Marzano-Lesnevich, qui croise, de la même manière, des éléments autobiographiques et une enquête judiciaire, et que j'avais également beaucoup aimé.

Maggie Nelson est une écrivaine à découvrir ; j'ai hâte de lire ses Bleuets.





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Jane, un meurtre

La littérature américaine, à part Carver, Roth, Malamud et quelques autres, je ne suis pas fan : soit je n'en perçois pas vraiment la dimension littéraire, soit je trouve les personnages et les situations stéréotypés ou alors, je ne saisis pas bien l'intérêt du projet… Et c'est le cas ici, dans ce livre qui en réalité en contient deux : « Jane, un meurtre » (publié en 2005 aux EU) et « Une Partie Rouge » (2009).

Le point de départ de ces deux livres est l'assassinat de la tante de Maggie Nelson, Jane Mixer, en 1969, par un serial killer alors qu'elle était étudiante en droit et rentrait chez ses parents pour les vacances. Le premier livre rassemble des extraits du journal de Jane, des poèmes de l'autrice, des notes, des pensées, des lettres du fiancé, des échanges avec sa mère…

Question : Quel effet ce kaléidoscope est-il censé produire sur le lecteur? Et disons-le clairement : quel est le projet de l'autrice ? Eh bien, franchement, je n'en sais rien.

Évidemment, de ces documents émerge le portrait d'une jeune femme. Maggie Nelson a-t-elle voulu redonner vie à cette tante trop tôt disparue (et qu'elle n'a pas connue), a-t-elle souhaité lui rendre un dernier hommage ? Elle précise dans une courte introduction qu'elle « ne prétend pas à la précision factuelle dans la représentation des événements et des individus. » Pas de souci, je ne cours pas non plus après les précisions factuelles ; en revanche, savoir précisément de quoi on parle m'aiderait à comprendre le sens du projet d'écriture. J'émets quelques hypothèses, quelques pistes de réflexion possibles : Quelle est la vérité des êtres, des faits ? Le langage peut-il combler les silences, les non-dits, les oublis ? Peut-on s'autoriser à modifier le réel surtout lorsqu'il renvoie à un terrible drame? Doit-on casser la légende familiale pour tenter d'accéder à un portrait plus juste de Jane ? L'autrice cherche-t-elle à savoir qui était Jane pour tenter de cerner sa propre personnalité (à elle, l'autrice) ou pour mieux comprendre les membres de sa famille ? N'est-il pas nécessaire de témoigner sur l'horreur de ce que ces victimes de ce tueur en série ont vécu ? Ne doit-on pas dire sans cesse la violence qui est faite aux femmes ? Faut-il rappeler obstinément l'impossibilité pour celles-ci de déambuler la nuit librement ? J'ai le sentiment que certaines de ces pistes sont abordées mais que rien n'est vraiment analysé, creusé, approfondi. Alors, vous allez me dire qu'il s'agit un peu de tout ça. Peut-être. Certainement même. Dans ce cas, le livre ne tient pas la route. Il effleure une multitudes de sujets importants sans que jamais aucun ne soit abordé sérieusement, sans que jamais ne nous soit proposée une vraie réflexion. Je reste ainsi très frustrée avec un livre dont je ne sais que faire ni que dire sinon que l'écriture ne me touche pas particulièrement, que la « prose poétique » me semble dénuée d'intérêt… Enfin, le portrait qui émane de cette jeune est touchant, certes, mais sans plus. Dans l'émission de France Culture « Par les temps qui courent » du 30 mars 2021, l'autrice dit : « J'ai travaillé sur le livre « Jane, un meurtre » pendant des années, je ne savais pas trop ce que je faisais. » C'est précisément là que réside le problème...

Sur le revers de la couverture, l'éditeur écrit que l'autrice crée « une forme hybride et poétique qui impose une réalité brutale au silence pesant, la juge, la confronte et la fait plier par l'écriture. » « Forme hybride » (évidemment, les documents sont d'origines diverses et de genres très différents), « poétique » je ne vois pas en quoi, « réalité brutale » le contraire serait étonnant puisqu'on parle d'un meurtre sordide, « silence pesant » de la famille, j'ai plutôt eu l'impression qu'il était régulièrement question de Jane dans cette famille, « la juge » : la forme vibrante et poétique juge la réalité brutale ? Heu… qu'est-ce que ça veut dire tout ça ? Je me perds là..., « la confronte » : la forme hybride et poétique confronte la réalité brutale mais à qui à quoi ?, « la forme hybride et poétique » fait plier par l'écriture le silence pesant… Mouais, pas convaincue par ce speech un peu fumeux...

Tête-bêche (mais oui il faut retourner le livre), passons au 2e volume : « Une Partie Rouge » : c'est la narration du procès, suite à la réouverture du dossier. Il est question aussi de l'histoire de la famille à laquelle s'ajoutent des éléments autobiographiques, des réflexions personnelles et un questionnement sur le pourquoi de ces violences faites aux femmes. À la limite, j'aime mieux ce livre, même si encore une fois je n'en vois pas vraiment l'intérêt, pour les mêmes raisons que tout à l'heure : une espèce de flou artistique concernant le but même du projet d'écriture, l'intention de l'entreprise, la nécessité même de l'oeuvre.

(Sachez quand même que Télérama aime passionnément, mais je ne peux pas vous dire pourquoi, l'article est réservé aux abonnés, ils disent aussi que Maggie Nelson est « une voix majeure de la non-fiction américaine »)

(Sachez aussi que Maggie Nelson a le vent très en poupe : sa pensée est influencée par Butler, Kosofsky, Myles, Winnicott, les maîtres à penser des universités américaines : elle s 'intéresse au féminisme, aux questions sur le genre -elle a un mari transgenre-, sur l'identité sexuelle etc etc. C'est très bien tout ça, hyper dans l'air du temps, mais, hélas, ça n'en fait pas pour autant une écrivaine, en France du moins !)
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Jane, un meurtre

En 1969, Jane, la tante de l’autrice, qui n’était encore pas née, est assassinée. Plus de 30 ans plus tard, grâce aux progrès scientifiques, l’enquête reprend. Un ouvrage en deux parties publiées tête-bêche, l’un poétique basé sur le journal intime de la victime et des sources journalistiques, et l’autre documentaire, racontant le procès. Un texte qui questionne avec succès les questions de mémoire, de traumatisme familial, et s’interroge sur la culpabilité et le droit à l’oubli. A la fois fascinant, dérangeant et émouvant.
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Les argonautes

Je ne suis que très peu convaincue par cet essai auto-fictionnel, bien que les premières pages avaient aiguisé ma curiosité. Il m’a vite laissé sur le bas-côté de la route… Contrairement à ce que suggère la quatrième de couverture, vous pouvez le lire, je vous rassure, il ne remettra pas en cause votre vision de la maternité.

L’idée était bonne, raconter la transformation de deux corps, celui de l’auteure enceinte et celui de son compagnon transgenre, et philosopher autour en convoquant Susan Sontag et Roland Barthès.

Il aurait pu être un roman positif et solaire, je l’ai trouvé rageux et décourageant. Paradoxale et tourmentée, l’auteure le truffe de débats féministes à l’heure où il faudrait juste rassembler. « Queer », elle pousse le lecteur à débattre sur l' »hétéronormalité » afin de remettre en cause le genre et l’identité. Il est indéniable que ce sont des sujets tabous et nécessaires, seulement je ne sais pas si c’était la meilleure façon de s’y prendre. Je ne sais pas non plus si je suis capable de juger ce roman, je vous livre simplement mon ressenti.



J’imagine que sa sortie aux Etats-Unis a été utile lorsque chez nous cet essai me parait désuet et stérile.

« Les argonautes » aurait pu tout aussi bien s’appeler #balancetesphraseschoc . Un petit «tu m’encules » Entre Winnicot et et Judith Butler, allez ça va passer crème et donner un air intello au bouquin. Ou cette punchline aussi, allez c’est cadeau je vous l’offre ( attention c’est fin, très fin ça se mange sans fin ) : « J’avais toujours présumé que donner naissance me ferait me sentir invincible et ample, comme le fist-fucking ». Niveau philosophie je vous avoue c’est un peu cliché mais je préfère Raphael Enthoven.

Attention à ce que je dis Maggie semble très susceptible. Maggie est une intellectuelle, Maggie n’a pas de leçon à recevoir, Maggie n’aime pas quand on parle du genre et pourtant elle est obsédée par cela. Les gens les plus réac me semblent souvent les plus intolérants. Car Maggie est comme tout le monde en fait : elle considérait les mères de haut, les nommait « les éleveuses » avant de découvrir les joies et la révolution intérieure qu’offre la maternité. J’ai donc pris son roman comme un mea culpa raté.

Le style n’est pas fluide, l’écriture pas terrible, les transitions mal faites… Heureusement il y a tous ces grands noms dans la marge , telle une thèse et sa bibliographie bien renseignée.

Un peu de tout donc dans cet essai très documenté que l’on dit « moderne » et « révolutionnaire »… à voir ce qu’il vous en restera à la fin de la lecture…

Je ne veux pas polémiquer, je suis décue, j’attends toujours de ce genre de roman qu’il fasse avancer les choses, et en fait il ne fait que dénoncer ou cliver. Dommage !


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Les argonautes

Des fois dans la vie [enfin surtout sur l’oreiller] je lis des livres avec des mots qui font plus de trois syllabes et je comprends pas toujours tout.



Mais j’ai compris un autre morceau de l’amour et c’était vachement bien. Peut contenir des traces de Barthes, Sontag et Deleuze, à becter matin midi et soir
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Les argonautes

Entre essai et littérature, les Argonautes, de Maggie Nelson, livre ambitieux et déroutant, questionne hors de tout préjugé et loin de tout dogmatisme les questions du couple, de l’identité, du genre, de la maternité.



Un livre hors norme puisqu’il se joue des registres d’écritures, qui se croisent, se superposent parfois, contribuant à rendre ce livre incroyablement vivant.



Maggie Nelson multiplie les réflexions et les questionnements, mêlant son propre récit, sa vie, et sa théorie aux pensées de celles et ceux, penseurs, philosophes, poètes, qui l’ont accompagné, forgé. Nous croisons ainsi Deleuze, Winnicott, Judith Batler, Roland Barthes (beaucoup) et bien d’autres encore.



La recherche continue du mot adéquat pour dire les choses justes et fortes qu’elle a à nous dire rend le texte vibrant, parfois cru, toujours juste.



La transformation des corps, le sien durant sa grossesse, ce lui de son compagnon, Harry Dodge, née Wendy, sont les balises d’un récit, d’une réflexion se construisant devant nous, nous bousculant parfois, nous interpellant sans cesse.



La transformation, comme celle que les navires des Argonautes, guerriers qui suivirent Jason dans son voyage pour subtiliser la toison d’or, connurent durant leur périple, en voyant chacune de leur pièce être remplacées, jusqu’à ce que le navire soit tout autre qu’au départ, gardant pourtant le même nom. Une transformation, sans modification de l’identité.
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Bleuets

Hormis les passages très crus décrivant ses sessions de baise, Maggie Nelson m'a intrigué, pris à contrepied et m'a ouvert des espaces très profonds, sibyllins en surface, étonnants quand on gratte la perplexité, née de la densité des propos. Il faut lire et relire les fragments numérotés d'un livre bleu constellés d'étoiles.

L 'auteure cite Duras, Emerson , Thoreau, Platon, Schopenhauer, Wittgenstein, Goethe, Cézanne, Mallarmé... et livre ses ressentis bruts, hardis, souvent insatisfaits. La rupture amoureuse est douloureuse et l'amour du bleu pallie imparfaitement les bleus à l'âme.

La vie palpite, l'érudition essaime, le bleu dévoile ses facettes, comme "s'il avait non seulement un coeur mais aussi un esprit." À lire les nombreuses citations placées en annexe, vous verrez que bleu, je veux.
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De la liberté : Quatre chants sur le soin et ..

Livre bien écrit, le vocabulaire usité est peu commun, cela me plait mais je n’ai absolument rien compris à ce à quoi voulait en venir l’auteure. Cet essai est de mon point de vue plutôt philosophique, la liberté dans l’art, dans le sexe et ailleurs mais je ne suis pas arrivée à entrer dans le livre, les mots ont glissé sous mes yeux et mon cerveau m’a pas pu les capter. Pour moi, il y a un manque de structure et cette nature d’ouvrage ne correspond pas à mon esprit qui requiert logique et organisation. Je reste cependant persuadée que c’est un bon livre qui trouvera son public.

Lu dans le cadre d’un Prix de lecteurs.

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