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Citations de Mahir Guven (152)


La vie ? J’ai appris à la tutoyer en m’approchant de la mort. Je flirte avec l’une, en pensant à l’autre. Tout le temps, depuis que l’autre chien, mon sang, ma chair, mon frère, est parti loin, là-bas, sur la terre des fous et des cinglés. Là où pour une cigarette grillée, on te sabre la tête. En Terre Sainte. Dans le monde des gens normaux, on dit "en Syrie", avec une voix étouffée et le regard grave, comme si on parlait de l’enfer. Le départ du petit frère, ça a démoli le daron.
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La vie, c'est terrible quand on a pas assez de mots, il faut que les autres vous écoutent deux fois plus pour vous comprendre. (p. 63)
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La pire position d'esclave, c'est quand un inconnu vous tutoie et que vous êtes obligé de le vouvoyer. Les règles qui s'écrivent pas sont les plus dures à abolir.
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Le doute, c'est intime. C'est au plus profond de vous, une bougie qu'on allume au bord du grand livre qu'est votre cerveau. Le doute, ça commence par une flamme qui brûle le coin d'une page. (p. 212)
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Pour marcher droit, il faut avoir la colonne vertébrale solide. Et à nous, il nous a manqué quelques vertèbres. Chacun à sa manière, on a compensé. (p. 71)
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La seule vérité, c'est la mort. Le reste n'est qu'une liste de détails. Quoi qu'il vous arrive dans la vie, toutes les routes mènent à la tombe. Une fois que le constat est fait, faut juste trouver une raison de vivre. (p. 9)
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Elle avait dû le recruter par la grâce de son sourire édenté. Sept dents, frère. Mais ça suffisait pour te raconter le monde. (p. 47)
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Partout à la Défense […] les décideurs avaient mis des œuvres d’art au milieu des tours, convaincus que c’était bien pour les gens. Mais tout le monde s’en cognait, et personne ne comprenait rien. On aurait dit des décorations. Pour comprendre, fallait prendre le temps et s’intéresser. Sinon, l’art pour l’art, tout le monde s’en balance. L’art, il faut déjà que ça vous mette un uppercut au premier coup d’œil. Puis, quand vous analysez, vous découvrez tous les détails. Et là, vous concluez au chef d’œuvre.
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On était en Terre sainte, la terre de la Bible, depuis la nuit des temps, ici, le monde se déchirait pour Dieu. (p. 195)
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"Dans la vraie vie, jusqu’à la guerre en Syrie, on était plus banlieusard qu’autre chose. Mais depuis tout le monde se dit musulman.
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"Bête.bête. bête ! Imbécile! C'est force de traîner avec tes amis voyous, les arabes.
- T'es pas arabe toi ?
- Humain moi, wesh ! Comme tu dis, wesh pour tout, mais toujours bête ! Humain plus important que tout. Même Dieu, il dit pas arabe ou pas arabe, il dit important cinq fois par jour. Mais ça, c'est pour connard qui croient dans la Dieu, comme si la Dieu remplir le caddie à la supermarket.
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Avant, même la police oubliait de me vouvoyer. ça me rendait dingue. La pire position d'esclave, c'est quand un inconnu vous tutoie et que vous êtes obligé de le vouvoyer. Les règles qui s'écrivent pas sont les plus dures à abolir. (p. 100)
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Petit Frère
Tu sais , Frérot, je suis comme toi. J'ai deux moi. (...) Et y avait l'autre moi, celui qui voulait sauver la Terre. Parce que le monde m'appelait au secours. La nuit, j'entendais
les pleurs des enfants palestiniens, maliens, soudanais, somaliens et syriens, et de tous les autres; Les bombes pleuvaient sur les innocents, et moi, impuissant, je devenais fou; Il paraît qu'on vivait dans le pays de la liberté, des droits de l'homme, mais rien que l'Etat sponsorisait des bombardements sur les innocents. Je me suis longtemps demandé pourquoi j'étais parti. La vie, c'est complexe. Les choix qu'on fait, les routes que l'on emprunte dépendent du boy caché au fond de notre cerveau. De la manière dont il se construit. Dont il s'enrichit jour après jour. Et de l'état d'esprit du moment. Y a des routes où tu peux faire demi-tour et d'autres où, quand tu y mets le pied, c'est fini. Et encore d'autres, où tu ne sais pas ce qu'il y aura au bout. (p. 15)
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... ce jour là, je me rappelle qu'au moment de la prière un mec à poil est sorti sur le balcon en face. Ma vieille aussi l'a vu mais elle a tourné aussitôt le dos pour ne pas niquer sa prière.
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Libre, je le suis. Pas dans la vie. Mais dans ma tête. L'esprit, c'est comme l'univers, il n'a pas de frontières, on peut l'agrandir sans cesse. Suffit d'inventer et de réinventer, et on peut se créer un monde avec pas grand-chose. Un cahier, un stylo, et un ordinateur.
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Un vrai regard de Français. Pas de blanc. De français. De celui qui a réussi, qui a passé le périph. (p. 137)
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Le cimetière où repose ma mère, on peut y entrer en voiture. Trop chelou. Tu viens déranger les morts avec ton pot d’échappement.
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Parfois j’entends à la radio des débats sur notre zone ; pas des politiques ou des journalistes, mais des types de bon niveau, façon professeurs d’université. Pourtant même eux racontent n’importe quoi. C’est comme quelqu’un qui parlerait de la jungle, des lions et de la brousse sans y être allé. Le premier frère de chez nous qui l’entendrait le reclasserait fissa en « non crédible ». On devient pas banlieusard sur les bancs de la fac. On obtient d’abord sa licence en usant ses semelles sur le béton, puis un master en se battant pour du laiton, et éventuellement un doctorat, le jour où les pieds font les cent pas dans la cour de la prison.

Dans l’autre sens, c’est pareil. Souvent les gars de chez nous punchent des conneries sur les quartiers riches, Neuilly, le XVIe, et tout le tralala. Rien qu’ils en savent walou. Moi, en toute modestie, la tête est pleine de ce que je vois et j’entends. Parce qu’un chauffeur, il rôde, il rencontre. A longueur de journée, enfermé dans sa carlingue à écouter les clients, la radio, il réfléchit, il confronte et, du coup, il déborde d’histoires à raconter.
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Le respect, c'est le RSA des relations sociales.
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Mon frère, c'était un homme qui a trouvé sa voie en s'occupant de la vie des autres. Un coeur tendre, bousculé par la détresse du monde. Hier, il aurait prié pour l'abbé Pierre, aujourd'hui, c'est pour la Syrie et la Palestine, et après-demain, il aurait pu courir vers n'importe quelles larmes. Ainsi était mon frère. (...) Ma moitié. Mort ou vivant, il est avec moi, partout, tout le temps, à chaque instant, dans chaque geste, dans chaque mot.
(...) Il a pris une route. Une simple route. Et il aurait pu en prendre une autre. C'était son choix. (...) Ma plus grande leçon d'humanité, c'est lui. (p. 264)
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