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3.83/5 (sur 26 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Maïa Kanaan-Macaux est née en Italie et travaille désormais entre la Normandie et Paris. Elle est productrice de projets culturels.

Près de Fécamp, Maïa Kanaan-Macaux raconte la vie de sa famille, dans un premier roman
Littérature. La mémoire de sa mère se réduit. Alors Maïa Kanaan-Macaux, installée à Sassetot-le-Mauconduit, se rappelle et écrit la vie de sa famille peu ordinaire, mais pouvant atteindre tout lecteur.

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Bibliographie de Maïa Kanaan-Macaux   (2)Voir plus

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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
C'est comme ça, en Europe, tout le monde réfléchit trop, tout est compliqué, les papiers, le travail, la famille, l'informatique qui est devenue le maître du monde. Tu n'existes pas sans l'informatique. On se demande s'ils n'ont pas inventé toutes ces lois, toutes ces règles et toutes ces contraintes pour oublier ce qui a de l'importance.
Tout devient source d'inquiétude. Tout le monde est stressé.
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Je ne croise pas d'enfants sauvages comme ceux que nous étions, toujours dehors la tête dans les arbres ou installés sur le muret qui surplombe le Tibre.
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Je l'écoute et je prends la mesure de ce qu'il a traversé. Je pense aux secours que l'on met en place pour récupérer des alpinistes audacieux ou des marins inexpérimentés, alors que le désert est jonché d'hommes et de femmes que personne ne viendra secourir et que l'Europe condamne ceux qui tentent de le faire.
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P106

Pour exprimer toute cette indignation, cette incompréhension, il faut que mes mots soient le reflet fidèle de ce qu'Ibrahim appelle pudiquement « sa grande aventure ».
Je me demande qui peut bien croire que partir de chez soi, quitter ce à quoi on tient, laisser tout ce qu'on a construit procède d'une lubie ou d'une volonté de faire du tourisme. Qui peut bien croire qu'il n'y a pas là un acte de désespoir et de courage ?
Je me demande comment nous traiterons demain les réfugiés climatiques, quel nom nous donnerons à ceux qui auront perdu leur maison. Et que ferons-nous si c'est à nous que cela arrive ?
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J’aime ces journées où nous sommes ensemble. Chacun vaque à ses occupations. J’aime aussi lorsqu’on décide de partir à Torvaianica pour une journée de plage avec des amis. Mon père délaisse les adultes qui se prélassent au soleil pour être avec nous. Il aime les enfants et c’est réciproque. Nous grimpons sur son dos, nous l’éclaboussons, nous lui montrons ce que nous avons appris à l’école de natation où nous allons tous ensemble, en bas de la colline. Puis, lorsque les autres se sont lancés dans une partie de ballon dans l’eau, nous nous éloignons, lui et moi. Nous nageons côte à côte. Lui, la nage indienne, la seule dont aucune école de natation ne vous apprend le style. Pourtant il nage avec élégance. Ses bras se croisent, ses jambes prennent des directions opposées et repoussent l’eau comme dans un ballet aquatique.Lorsque je suis fatiguée, j’enlace son cou, je m’agrippe à son dos et il me ramène au bord.Nous retrouvons mon frère et ma mère, bien plus frileuse que nous tous, qui prend tout son temps pour entrer dans l’eau.
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Combien de vies imaginées dans ces demeures patriciennes, dans ses rues arborées, dans ces bains publics. Je mesure l’histoire qui s’est jouée, là, en face de moi. Les ruines la racontent en silence, elles en sont les vestiges, la mémoire de pierre, de brique et de mousse, à la fois majestueuses et désuètes. Rien ne s’y joue et pourtant tant s’y est tramé, construit, décidé. Cette histoire imprègne la nôtre en profondeur, elle irrigue nos vies d’Occidentaux du Vieux Monde.Plus près de nous, derrière les petits jardins carrés, en contrebas, l’enclos d’un couvent, dans lequel des nonnes possèdent des poules et des vaches, un verger et un potager. On ne les voit pas, elles sont cachées derrière de lourdes et hautes enceintes, mais on les entend, on les devine.Mon père s’est levé alors qu’assise par terre, je dessine au pastel sur la table basse. Je cherche les couleurs, le rouge des briques et le vert des arbres.Tout est encore calme. Mon père s’affaire dans la cuisine. Il aime les rituels. Les œufs au plat du dimanche matin en font partie.Je l’entends de l’autre côté de la porte qui accueille mon frère tout endormi, épis dans les cheveux et mine du matin. Je les rejoins.Mon père est rarement là. Lorsqu’il revient de mission, c’est la fête.
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L’Égypte, ce sont les enfants dans la rue qui me paraissent alors plus libres que pauvres, les cerfs-volants en papier journal, les ballons en carton, les grappes humaines qui débordent des bus traversant la ville, ce sont les domestiques que nous avons connus enfants et vus vieillir dans notre famille. C’est cet autre monde loin des droits sociaux et qui existe pourtant encore. Ce sont les baignades dans la piscine du Mena House au pied des pyramides alors que les adultes prennent le café au soleil, les après-midi au Gezira Sporting Club, poumon vert, havre de paix dans la cohue de la ville où on joue au foot, on se baigne, on court, on bavarde sous la tonnelle. Ce sont les Noëls chez tante Mimi et les mariages dans les grands hôtels où nous ramassons après leur passage les petites pièces dorées lancées sur les mariés pour leur souhaiter prospérité. 
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À mes tentatives désespérées pour ressembler aux enfants parfaits, les croyants, les bons élèves, les sportifs, les rigolos, les bien-dans-leur-peau, les bien habillés, les invités aux fêtes d’anniversaire. Moi, la timide, la renfermée, la pleine de doutes.Moi qui aurais voulu être un peu moins ronde, un peu moins bouclée, un peu moins grande, un peu moins maladroite, un peu plus à l’aise avec moi-même et avec les autres. Moi qui cherchais une perfection qui n’existe pas, mais dont j’avais l’illusion. Quand mon frère, lui, était à l’aise en toutes circonstances, ne cherchait à ressembler à personne, bien avec lui-même et avec les autres. Il aimait la lumière alors que je cherchais l’ombre.Deux faces d’une même pièce, chacun jouant parfaitement sa partition.Ensemble, il ne pouvait rien nous arriver.
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P63
Je pense à mes parents, aux sacrifices consentis par les famille de la campagne. Voir leur enfant s'émanciper, partir pour embrasser une autre façon de vivre, voilà ce qu'il en avait coûté, sans un mot de reproche, sans une larme qui aurait pu me faire hésiter.
Comme pour ces enfants qui ont parcouru des milliers de kilomètres, construire sa vie à sa mesure veut nécessairement dire s'éloigner physiquement et culturellement des siens. Adhérer à un autre monde.
C'est le lot des enfants migrants poussés par des tragédies ou une nécessité cruelle dont nous ne connaissons rien. Mais comme les enfants des campagnes, ils quittent leurs codes et leur géographie pour s'aventurer dans l'inconnu.
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Je cherche à comprendre ce qui l’a poussée à sauver sa peau, à se construire un avenir sans se préoccuper de nous.Parce que sa solitude me peine, parce qu’au fond il n’y aura jamais d’indifférence entre nous et que j’entraperçois, au bout de notre chemin commun, que je suis capable de reconnaître sa tendresse.Parce qu’à n’en pas douter, mon père et elle se sont aimés et nous ont aimés. Elle, avec distance, méfiance, car forcément nous risquions d’entraver sa liberté.Parce qu’aimer, pour elle et pour moi, ne passe pas par les mêmes chemins sensibles. Ce n’est pas, comme chez certains, limpide, heureux et doux, mais c’est tout de même envisageable. 
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