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3.59/5 (sur 252 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Bouctouche, Nouveau-Brunswick , le 10/05/1929
Biographie :

Antonine Maillet est une romancière et dramaturge canadienne d'origine acadienne.

Après l'école secondaire, elle a obtenu son Baccalauréat en arts de l'Université de Moncton au Nouveau-Brunswick, suivi d'une maîtrise dans la même institution néo-brunswickoise. Elle a ensuite obtenu son doctorat en littérature de l'Université Laval en 1970. Elle a enseigné la littérature et le folklore à l'Université Laval, puis à Montréal entre 1971 et 1976. Elle a ensuite travaillé pour Radio-Canada à Moncton, en tant que scénariste et animatrice.

En 1976, elle a été faite officier de l'ordre du Canada et a été promue Compagnon en 1981. Mme Maillet a reçu de la Société royale du Canada la médaille Lorne Pierce en 1980. En 1985, elle a été faite officier de l'ordre des Arts et des Lettres de France et en 2005, elle a été intronisée à l'ordre du Nouveau-Brunswick. Elle est membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada.

Son roman Pélagie-la-Charette (1979) évoque le Grand Dérangement de 1755 (déportation des Acadiens par les Britanniques). C'est l'histoire et le folklore de l'Acadie qui l'inspirent. Il a remporté le Prix Goncourt, lui donnant la distinction d'être, avec Atiq Rahimi, la seule personnalité non européenne à qui a été décerné ce prix. La même année, la ville d’Outremont, où habite Mme Maillet, a renommé la rue Wilder où elle habite en avenue Antonine Maillet, afin d’honorer la récipiendaire du Prix Goncourt.

Elle est l'auteur de nombreux romans et pièces de théâtre très populaires. Elle est plus connue grâce au succès de sa pièce La Sagouine (1971).
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Source : Wikipédia
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Au pays de la Sagouine


Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Pis vient un temps que tu jongles plusse parce que t’es pus aussi jeune que t’avais accoutume. Ça vient avec les années, ça la jonglerie. C’est peut-être parce que quand c’est que tu viellzis, t’as plusse de temps pour jongler… C’est malaisé à saouère.(p.55)

* jongler : réfléchir
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depuis le premier de la lignée sorti de la Seigneurie d'Aulnay, voilà que les Thibodeau s'étaient passé la forgerie comme on se passe un gobelet d'argent, d'hoir en hoir. Et alors, si vous pensez qu'un forgeron qui a brisé durant toute une vie les fers des chevaux et des bœufs, saura point en une nuit briser ceux de ses frères et compères prisonniers des Anglais !
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Les outardes étaient rentrées, les marées hautes avaient lavé les herbes de dunes et les foins des prés, on pouvait larguer les bêtes au champ. On pouvait sécher l'hiver sur la corde, et s'éventer la mémoire et les sentiments. Un siècle avait passé sur l'Acadie cachée au fond des bois et qui n'avait pas dit un mot durant cent ans.
...N'éveillez pas l'ours qui dort.
Mais en 1880, cent ans après son retour d'exil par la porte arrière et sur la pointe des pieds, l'Acadie sortait sur son devant-de-porte pour renifler le temps et s'émoyer de la parenté. De toutes les anses, et de toutes les baies, et de toutes les îles, on sortait la tête et dressait l'oeil.
Et c'est alors qu'on se reconnut.
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Le ciel est noir comme une vérité qu'on ne comprend pas mais qu'on doit croire parce que c'est Dieu qui l'a révélée. Pas une brise, pas un souffle, pas le moindre oiseau de nuit pour distraire le cercle de la Gribouille de cette aiguille qui ferait damner le diable si ce n'était déjà fait.

Le compte à rebours est commencé. Le vieux Gabriel, Crescence, Froisine, Arzélie, Marguerite à Loth, les femmes et les enfants, les vieux, les éclopés, tous réunis dans la grande pièce de chez Jaddus, se taisent avec respect au pied de l'horloge de la Gribouille. Un siècle, ce n'est rien, ça se supporte, on a l'habitude ; c'est le dernier quart d'heure qui est long. Le bout de la dernière heure s'étire à ne plus finir. Prendre le temps à deux mains, le comprimer, le boulanger, le pétrir, pui l'avaler dans cette goulée... Du calme, la Gribouille, dans trois minutes la pendule sonnera et les dés seront jetés, c'est le dernier pied du dernier mille le plus long... du calme, la Gribouille.
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Ne cherche pas midi à l’aube ou en brunante,

En quittant hier, sache que demain est en attente.

À l’exilé, au sans-abri, offre l’asile

Et si ton ami louche, regarde-le de profil.
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C’est la forge qui dit ça, la forge qui s’est tout le temps complue à ce genre de ragots. Tellement qu’au pays on appelle ces commentaires des ragoûts de forge.

(Leméac, p.101)
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Parsoune s'en vient non plus laver nos hardes. Ni coudre, ni raccommoder. Ils pouvont, ben nous trouver guénilloux : je portons les capots usés qu'ils nous avont baillés pour l'amour de Jésus-Christ. Par chance qu'ils avont de la religion : ils pensont des fois à nous douner par charité leux vieilles affaires. Leux vieilles affaires et leux vieilles hardes qu'étiont neuves un jour que ça nous faisait rêver d'en aouère des pareilles. Je finissons par les receouère pour nous payer nos journées d'ouvrage, mais quand c'est que j'en avons pus envie. Quand c'est que t'as vu dix ans de temps un chapeau de velours sus la tête d'une femme, au coumencement tu le trouves ben beau et tu voudrais ben l'aouère. Pis il coumence à cobir pis finit pas ressembler une crêpe de boqouite. C'est ce temps-là qui te le dounont. Ils te dounont des châles itou quand c'est qu'ils se portont pus, et des bottines quand c'est la mode des souliers. Ça arrive même qu'ils te dounont deux claques du même pied, ou ben un manteau trop petit où c'est qu'ils avont louté les boutons. Ils pou vont ben trouver que je sons mal attifés.

Lexique :
Bailler : donner
Cobir : bosseler
Capot : veste ou manteau
Boqouite : sarqazin
Guénillou : en guénille
Hardes : vêtements
Louter : ôter
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Les guerres précédentes n'avaient fait qu'émonder l'arbre ; la Déportation risquait de le déraciner.
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Au dire du vieux Louis à Bélonie lui-même, ce rejeton des Bélonie né comme moi de la charrette, seuls ont survécu au massacre des saints innocents, les innocents qui ont su se taire. N'éveille pas l'ours qui dort, qu'il dit, surtout pas l'ours qui dort sur le marchepied de ton logis. C'est pourquoi l'Acadie qui s'arrachait à l'exil, à la fin du XVIIIe siècle, est sortie des ses langes tout bas, sans vagir ni hurler, sans même se taper dans les mains. Elles est rentrée au pays par la porte arrière et sur la pointe des pieds. Quand le monde s'en est aperçu, il était trop tard, elle avait déjà des ressorts aux jambes et le vent dans le nez.
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Non, le chat ne se lamentait pas, il mi-au-lait comme s’il avait du miel et du lait qui lui coulaient le long du gosier.

(Leméac, p.18)
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