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Critiques de Maja Lunde (204)
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Une histoire des abeilles

Ce roman, fiction, sans en être une, parce que très bien documenté devrait être mis entre toutes les mains, et particulièrement entre les mains de quelques responsables censés garantir la pérennité de notre planète bleue.



Maja Lunde écrit l’histoire des abeilles depuis 1851, date qui n’est pas mentionnée au hasard, puisque cette date se situe vingt ans après la mort de François Hubert, naturaliste suisse qui par ses travaux, apporta une somme non négligeable de connaissances au sujet de cet insecte sans lequel nous ne pourrions vivre. L’auteure du roman le mentionne au cours de l’histoire à travers un livre dont le titre n’existe pas mais qui relate ses découvertes et observations sur l’apiculture.



Trois périodes donc sont mentionnées dans le roman :

la première correspond donc à un accès à la connaissance sur les abeilles, la deuxième se situent en 2007, date mentionnée dans la réalité par les spécialistes, à laquelle les apiculteurs du monde entier ou presque, sont éprouvés par de bien curieux phénomènes de disparition des abeilles, la troisième, en 2 098, est d’ordre dystopique et post-apocalyptique avec un pays de référence : la Chine : plus aucune abeille sur terre, les hommes sont employés en masse à polliniser les fleurs, la nourriture est réduite et … je vous laisserai découvrir combien les abeilles sont indispensables à notre vie sur Terre et méritent plus que notre respect.



Ce livre m’a vraiment poussée à aller me documenter sur la question et c’est pour cette raison que j’ai qualifié ce roman de fiction sans en être une car l’histoire repose sur des faits réels et les événements qui y sont relatés sont non seulement possibles mais probables dans la troisième période (si on enlève l’emploi des masses en tant qu’ouvriers pollinateurs).



S’il revêt par moment des aspects bien noirs et tristes, la fin m’a semblé plutôt réconfortante en signalant combien la nature est capable de reprendre ses droits, grâce à un message d’espoir permettant de refermer le livre sur une note un peu plus gaie.



Un roman très vite lu et léger, en aucun cas difficile à ingérer mais efficace en ce qui concerne la connaissance à acquérir sur les abeilles. Si parfois j’ai ressenti quelques longueurs, c’est parce que, probablement dans un souci de rendre son ouvrage parfaitement assimilable, Maja Lunde y mêle des histoires familiales, et je me suis demandé dans le premier tiers, voire un peu plus, si le sujet qui nous préoccupait allait prendre sa place dans le roman.



Et je peux affirmer que Maja Lunde a opéré en magicienne, en introduisant par la coupure entre les différentes époques, un certain suspense, puis en confiant au lecteur, dans le dernier tiers, certaines révélations qui laisseront le lecteur admiratif quand à l’organisation du récit.





Je remercie Babélio et les éditions Presses de la cité pour ce partenariat.
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La fin des océans (Bleue)

Bleue, quel ouvrage impressionnant ! Dès les premières lignes, j'ai été plongée dans la splendeur de cette nature norvégienne avec ses glaciers et ses fjords. Mais le ravissement est de courte durée car une menace plane sur ces magnifiques paysages.

Maja Lunde, autrice norvégienne du best-seller Une histoire des abeilles traduit en plus de trente langues, nous offre ici un roman dystopique qui pourrait se révéler vite réaliste si nous ne bougeons pas et continuons à martyriser notre belle planète.

Elle alterne, de façon relativement classique, deux récits. D'une part, celui de Signe qui, en 2017, vit sur un bateau au plus près de l'eau. Écologiste depuis l'enfance, apprenant que son ex-compagnon, Magnus, en autorisant une opération commerciale, menace son glacier natal, elle va tenter de l'affronter.

D'autre part, elle mène le récit de David, en 2041, avec sa petite fille, Lou. Il a dû fuir la région d'Argelès à cause de l'inexorable sécheresse et de l'immense incendie qui s'est déclaré. Arrivant dans un camp près de Bordeaux, il espère retrouver Anna, sa femme, et leur bébé, Auguste, dont il a été séparé. C'est à un véritable exode climatique que nous confronte l'autrice avec ce personnage.

Par cette alternance de récits sur deux époques, l'écrivaine établit la relation de cause à effets. Jusqu'à l'époque actuelle, l'homme n'a eu de cesse de vouloir maîtriser à tout prix la nature et notamment les cours d'eau. Il a détourné, canalisé, construit des barrages, la plupart du temps dans un but essentiellement économique, dans un souci de pure rentabilité.

Les conséquences de tels actes ne sont pas sans répercussions sur la nature. Déjà d'un point de vue strictement visuel, celle-ci est souvent défigurée par ces ouvrages. de plus, la faune et la flore sont modifiées et parfois détruites. Déjà, à l'heure actuelle, la biodiversité est menacée.

Jusqu'à quel point la nature peut-elle être domestiquée par l'homme ? Qu'en sera-t-il dans un peu plus de deux décennies ? C'est ce que nous découvrons avec le personnage de David. Ce monde futur pourrait bien ne pas être une fiction mais une dure réalité. de toutes parts, les signaux d'alarme sont au rouge. La température moyenne augmente beaucoup plus vite que prévu et malgré toutes les mises en garde des scientifiques, les peuples n'arrivent pas à se mettre d'accord pour tenter de stopper tout ça. Les hommes continuent à agir comme si de rien n'était.

J'ai été émue, bouleversée, déchirée par la pertinence de ce roman. J'ai aimé Signe, cette femme combative qui tout au long de sa vie est restée fidèle à son engagement de ne pas défigurer la nature, contrairement à d'autres qui, bien que convaincus au départ, ont fini par baisser les bras, soit sous la pression, soit par lassitude.

J'ai souffert avec David, ce jeune papa qui fait du mieux qu'il peut avec sa petite Lou pour tenter de survivre dans ce camp de réfugiés climatiques. Il essaie au maximum de rendre ludique cette situation. Ce qui est très, très émouvant aussi, c'est de voir cette fillette s'adapter et se plaindre rarement.

C'est également très palpitant car deux questions se posent tout au long du roman : Signe va-t-elle réussir son action militante et David va-t-il retrouver sa famille ? Un lien ténu va réunir ces deux personnes, mais lequel ?

Ce roman, Bleue, où l'eau est au coeur de l'histoire, dresse un tableau catastrophique de notre société de consommation avec ses terribles conséquences. C'est une profonde réflexion sur les questions environnementales. À lire absolument !

Merci à Masse Critique de Babelio et aux Presses de la Cité pour m'avoir permis de découvrir ce roman si riche de Maja Lunde.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Une histoire des abeilles

Un roman qui s'étale sur trois continents, trois familles et trois périodes afin de défendre la cause des abeilles, et de nous mettre en garde contre leur disparition.

Et c'est réussi, ça fout les jetons !



On part en Angleterre , en 1851, là où un scientifique dépressif met au point une ruche censée révolutionner l'univers des abeilles .

Puis direction , 2007 , aux Etats-Unis dans l'Ohio, avec un apiculteur qui fabrique lui-même ses ruches et qui se morfond parce que son fils ne veut pas reprendre le flambeau , ce jeune étudiant préférerait devenir écrivain...

Et puis , cap, sur la Chine en 2098 . Bienvenue en dystopie ! Mais est-ce vraiment du domaine de la science fiction? ...

Les abeilles ont disparu, et c'est des enfants et des jeunes femmes qui pollinisent la nature avec leurs petites mains et leurs petits doigts délicats ...



A travers ces trois histoires , l'auteur nous met en garde sur ce qui pourrait arriver ... La semaine dernière, , l'agence nationale de sécurité sanitaire (l'ANSES) vient d'autoriser deux insecticides préjudiciables aux abeilles . Oui, malgré tous les lanceurs d'alertes, ça continue...

Les décideurs, les politiques marchent sur la tête . Les abeilles disparaissent un peu plus chaque jour , et les puissants en ont rien à "cirer" !

Pourtant , sans abeilles : des fleurs stériles, plus de fruits , ni de légumes... donc plus d'animaux, donc plus d'hommes ...CQFD !

Je m'attendais à un roman moins original , plus scientifique, qui parlerait plus de la vie dans les ruches et rentrerait moins dans la vie des personnages . J'ai été très désarçonnée par le ton de ce roman .

L' auteur, (dont c'est le premier livre ), nous propose un vrai parti-pris, un vrai point de vue . Si j'approuve le coté implacable, presque nécessaire pour servir une cause , elle n'était pas "obligée" pour la partie 1851, de prendre un personnage aussi antipathique et dépressif. C'est ce qui se dégage de ces pages, un coté sombre . J'ai été gênée par les petites histoires , les névroses familiales , alors que j'ai magnifiquement adhéré à la cause et au fil conducteur . C'est un sentiment troublant parce que je n'arrive pas à trancher entre une totale adhésion ou une moyenne adhésion... Ce n'est pas un roman qui tombe dans la facilité .

Une œuvre ambitieuse et originale , à la fois historique, écologique, et dystopique qui relève de la nécessité.

Implacable et lucide.
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Une histoire des abeilles

Ce livre m’a été recommandé par Patricia, du blog PatiVore. Un grand merci à toi Patricia car sans ta critique, je serais complètement passée à côté de ce livre et ce, pour deux raisons : la première est que je ne suis pas fan des triptyques. Je crois que j’ai développé une aversion depuis ma lecture du bouquin de Claude Simon ! 😄 La seconde est que je n’ai pas lu Les fourmis de Werber. Quel est le rapport ? Je ne suis pas attirée par les livres romancés parlant de bestioles sauf s’il s’agit de romans pour les enfants car la perception n’est pas la même.



Et pourtant… j’ai vraiment apprécié ce livre. Il se lit assez facilement et le côté triptyque ne m’a pas dérangée. Il a du sens. En effet, on passe d’un personnage anglais, William, vivant au XIXe siècle, essayant de mettre au point une ruche révolutionnaire à George, américain des années 2000, fermier et apiculteur puis à Tao, jeune femme chinoise vivant en 2198. Les abeilles ont alors disparu et ce sont les humains qui doivent se charger du délicat travail de pollinisation s’ils ne veulent pas mourir de faim. On le voit, les abeilles sont le fil conducteur bien sûr. Mais on va bien au-delà de ça. William, scientifique raté, conçoit sa ruche pour impressionner son fils. Mais elles emprisonnent les abeilles qui oeuvrent beaucoup mieux lorsqu’elles sont à l’état sauvage. George est frustré car son fils ne veut pas reprendre le flambeau. Il est devenu végétarien et veut écrire. George a voulu rendre son affaire rentable en améliorant les ruches conçues par William. Résultat, en 2007, le nombre d’abeilles commence à se réduire dangereusement. Quant à Tao, elle voudrait un avenir bien meilleur pour son enfant. Mais celui-ci va avoir un accident… Le progrès est-il toujours bon pour la planète ? Ne sommes-nous pas nous-mêmes les petites abeilles de notre société ?



Ce roman donne à réfléchir ! Je suis certaine que vous ne verrez plus les abeilles de la même façon après l’avoir lu.
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La fin des océans (Bleue)

Un grand merci à Babelio et aux des Presses de la Cité pour ce livre reçu dans le cadre d'une Masse Critique Privilégiée .

Il est toujours intéressant de découvrir un ouvrage qui ne correspond pas tout à fait à nos lectures habituelles et le thème abordé dans ce roman est universel et de plus en plus d'actualité puisqu'il s'agit des modifications climatiques et de leurs conséquences , les migrations humaines et le protectionnisme de certains états . Ici , l'eau pure est au coeur des débats , certains humains s'arrogeant le droit d'exploiter à l'extrême cette ressource vitale au détriment de tous les autres . L'un d'eux , c'est Magnus pour qui le profit n'a aucune limite . Il est séparé de Signe , écologiste de 67 ans qui ne partage pas ses idées...Et puis , comme le temps passe vite , on rencontre David et sa fille Lou mais nous sommes en 2041 et , mais est - ce une surprise , la situation a empiré et le père et la fille sont bloqués ,eux , à la frontière espagnole, dans un camp de réfugiés climatiques...

Que dire ? Forcément , 2041 , c'est demain et beaucoup d'entre nous seront encore là .....Avec tout ce que l'on apprend , on ne pourra pas dire qu'on ne savait pas ...et pourtant.Je ne suis pas si certain que cela que ce roman soit vraiment très convaincant . Je pense que placer des personnages dans un monde devenu aussi hostile , inhospitalier , désertifié ," gomme " la donnée scientifique pour une autre orientation , une orientation un peu trop moralisatrice , véhiculée par des personnages qui n'ont pas développé un charisme suffisant pour me convaincre . J'avoue m'être un peu perdu , un peu ennuyé, n'avoir pas été vraiment convaincu . Certains dialogues m'ont paru bien fades , convenus , peu convainquants.Alors , je le redis , loin de moi l'idée de dire que ce roman est mauvais , ce serait irrespectueux et bien prétentieux de ma part. du reste , certaines critiques sont très favorables et c'est tant mieux .Cela prouve encore une fois que chacun possède un sens personnel et ...respectable de l'approche d'un roman. le sujet étant tellement grave que tout support est porteur d'alarme .Celui - ci ne m'a pas touché , un autre le fera , l'essentiel est ailleurs mais...pas si loin , comme nous le rappelle Maja Lunde , dont les choix sont tous porteurs de messages forts.
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Une histoire des abeilles

3 époques, 3 histoires, liées aux abeilles.

Ce livre se lit facilement, l'écriture est fluide. Chaque chapitre alterne entre les 3 époques, chapitres courts qui rend la lecture très facile.

Quant aux 3 histoires, j'avoue ne pas avoir été emballée.

Personnellement, je suis au fait de la situation des abeilles, ayant un compagnon apiculteur. Et j'ai trouvé ces 3 histoires un peu trop négationniste. La situation est alarmante, certes. Nous en sommes conscients et peut être est-il effectivement trop tard.

Mais j'ai trouvé ces histoires sans grand intérêt, démoralisantes et surtout dénuées de passion : un apiculteur dépressif, un apiculteur qui se bat jour après jour, et une japonaise qui perd son fils et qui vit dans un monde sans vie !!!

Bref, il m'a manqué quelque chose pour apprécier cette lecture !

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La fin des océans (Bleue)

Bleu comme le ciel sans les nuages, bleue comme la mer et l'eau des glaciers et bleu comme un bateau témoin des changements qui traverse les générations. Quand on s'attaque au visible au perceptible, les doutes s'estompent et les problématiques ne peuvent que se dévoiler. Découper un glacier devant les gens du village ça se voit un peu plus que quand la glace fond sur les pôles et du coup ils se sentent un peu plus concernés. Même si l'être humain a la réputation d'être aveugle et cupide, ces évènements réveillent des consciences et peuvent mener à la lutte. Quels sont les moyens dans ces conditions pour se faire entendre? Il faut toucher au symbolique pour éveiller l'intérêt des foules et alerter.

Signe fait partie de ces personnes engagées qui se jettent corps et âme dans la lutte. Obligée de sortir du cadre légal pour que son alerte soit audible, et voilà son périple qui commence et sa vie qui défile sous les yeux du lecteur.



En parallèle, Maja Lunde nous laisse entrevoir le monde 20 ans après notre ère, 20 ans après les cris lâchés dans ce qui deviendra notre désert. On parle de plus en plus de réfugiés climatiques, même si aujourd'hui leur nombre reste marginal, et le roman nous laisse entrevoir un petit morceau de vie d'un père et de sa fille qui se retrouvent malgré eux dans cette situation. La quête de l'eau, cette préoccupation quotidienne avec les yeux tournés vers un ciel azuré, sec et immobile. La violence, les autres, la confrontation des valeurs qui leurs sont propres face à l'urgence et au manque. Une civilisation en perdition qui s'était attachée à une technologie qui ne peut plus rien pour elle et doit accorder sa priorité à ses besoins primaires.



On ne peut pas dire que l'histoire respire l'optimisme, on va dire que cela rejoint la pensée commune catastrophiste; l'histoire du gars qui se jette du dernier étage de l'immeuble et qui se rassure en comptant les étages et en se disant que pour l'instant tout va bien, qu'il plane encore. J'aurais pu être en empathie avec ce pauvre papa qui doit essayer coûte que coûte de laisser l'espoir d'une vie future meilleure à sa fille mais les dialogues sont souvent poussifs et je dois dire qu'à mon sens une bonne partie aurait pu être dépoussiérée. Je n'ai pas pu m'empêcher de comparer ces échanges avec ceux qui se sitent entre le père et le fils dans "la route" de Cormac McCarthy qui étaient si succincts et pourtant chargés de tant de sens.



Dans l'ensemble c'est une lecture agréable, une écriture fluide qui offre un bon moment de détente mais qui ne fait pas trop de bien au moral.



Je remercie les personnes chargées de la masse critique privilégiée et les éditions des presses de la cité pour l'envoi de ce roman qui m'a redonné l'envie d'écrire un petit billet.
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Une histoire des abeilles

Trois époques, trois personnages, trois pays, telle est la construction d'Une histoire des abeilles de la Norvégienne Maja Lunde.



1852, campagne anglaise, William, passionné par les insectes formant une organisation comme les abeilles, laissa ses rêves de zoologistes pour gagner sa vie et entretenir une famille toujours plus nombreuse. Jusqu'à rompre et tomber en dépression, toute passion comme enfuie.



2007, Ohio, USA, George est issu d'une famille où l'on est apiculteur de génération en génération. Propriétaire d'une ferme moyenne, George entend parler de disparition subite de colonies d'abeilles dans des exploitations du Sud des États-Unis.



2098, province du Sichuan, Chine, Tao est une jeune femme, mariée et mère d'un petit garçon de trois ans. Elle travaille comme tous les autres villageois à la pollinisation manuelle des arbres fruitier, les abeilles et autres insectes pollinisateurs ayant disparu depuis plusieurs décennies. Entraînant une catastrophe alimentaire au niveau mondial.



Trois destins qui tournent autour d'une petite bête ailée dune importance capitale. Maja Lunde a effectué de nombreuses recherches auprès d'apiculteurs et de scientifiques pour mener à bien son récit. La diminution alarmante des abeilles est une question d'actualité, avec les débats sur les produits phytosanitaires, les pesticides mettant en danger l'insecte pollinisateur. Le roman, au-delà de son caractère d'alarme d'anticipation, apprend beaucoup de choses sur les ruches et l'organisation des colonies d'abeilles. Et bien sûr, l'éventualité de leur disparition progressive a de quoi inquiéter quand on sait leur rôle dans la pollinisation des espèces végétales.



L'autre thème mis en avant par l'auteure est la filiation et la transmission de savoirs, d'héritages immatériels. Des liens pas toujours simples ni possibles. Envie de transmettre ne correspond hélas pas toujours au désir de recevoir de la génération suivante.



Une histoire des abeilles se lit vite, avec son alternance de chapitres courts, chacun consacré à un des personnages. Le tout est fluide mais trop souvent prévisible. Quant aux protagonistes, j'ai trouvé qu'ils n'évitaient pas les stéréotypes, notamment George. Son côté péquenaud fait trop cliché alors qu'il aurait pu être traité de façon plus nuancée.



Reste la partie dévolue aux abeilles qui reste, à mes yeux, l'atout principal de ce roman. Après tout, le titre est bien Une histoire des abeilles.
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La fin des océans (Bleue)

Merci à Babelio et aux Presses de la Cité pour m'avoir fait découvrir ce livre dans le cadre de la Masse Critique Privilégiée.



La Norvégienne Signe vit sur son bateau. Militante écologique aujourd'hui septuagénaire, elle a consacré toute sa vie à lutter, sans grand succès, pour la défense de la planète. Lorsque le glacier qui surplombe son village natal, déjà bien rétréci par le réchauffement climatique, est condamné à une disparition accélérée en raison de son exploitation industrielle, elle choisit aussitôt la confrontation avec l'entrepreneur responsable, établi dans le sud de la France, et qui n'est autre que son amour de jeunesse.





Près de vingt-cinq ans plus tard, en 2041, les prévisions les plus alarmistes sont devenues réalité : les déserts ont gagné du terrain, les populations des pays du sud meurent de soif et tentent de migrer en masse vers les « pays de l'eau », qui ont fermé leurs frontières. Ainsi, David et sa petite fille Lou, chassés d'Argelès par des incendies meurtriers, sans nouvelles du restant de leur famille, ont trouvé provisoirement asile dans un camp de réfugiés, où tout ne tarde pas à manquer. A faible distance du camp, le père et la fille tombent par hasard sur le bateau de Signe, échoué à l'intérieur des terres après l'assèchement du Canal du Midi.





Cette fable dystopique met en scène un sujet d'actualité : l'indifférence des uns, l'impuissance des autres, face aux bouleversements climatiques liés à l'activité humaine. Elle nous confronte directement aux conséquences dramatiques de notre absence de réaction, mettant en scène le manque d'eau croissant dans certaines régions, les déplacements subséquents de populations, et les conflits internationaux en résultant.





L'histoire relatée ne manque pas d'un certain réalisme. Il faut saluer les efforts de documentation de l'auteur grâce auxquels le récit ne verse jamais dans le ridicule ni l'approximation, qu'il s'agisse d'évoquer la pratique de la voile et l'expérience de la mer, ou encore une usine de désalinisation. L'intrigue est elle-même bien ficelée, et même si les grands contours de l'issue se dessinent assez facilement avant la fin, certains détails du dénouement ont néanmoins réussi à me surprendre.





Pourtant, ces qualités n'ont pas suffit a m'épargner l'ennui, progressivement mais inexorablement apparu au fil de l'alternance des deux récits entrecroisés : la faute au manque d'épaisseur des personnages, à la platitude de leurs dialogues, et à l'absence de style de l'écriture, qui empêchent le roman de réellement décoller et de sortir du lot. Manque également à mon sens davantage de présence de la nature elle-même, sur un thème qui appelait quelques jolis passages contemplatifs.





Au final, Bleue est un roman sans prétention et empreint de bonnes intentions, pour un gentil moment de détente qui ne laissera pas de souvenir impérissable.





Prolongement sur la moule perlière d'eau douce évoquée dans Bleue, dans la rubrique le coin des curieux, à la fin de ma chronique sur ce livre sur mon blog :

https://leslecturesdecannetille.blogspot.com/2019/05/lunde-maja-bleue.html


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Une histoire des abeilles

3 époques, 3 personnages, 3 pays et 3 histoires qui s'entremêlent.

Le fil directeur ? La disparition des abeilles.

C'est un roman qui se veut écologiste en attirant l'attention du lecteur sur la nécessité de préserver la nature.

C'est aussi une question de transmission où quand les fils ne veulent pas perpétuer les rêves de leur père.

L'écriture est simple et jolie.

L'alternance entre les histoires et le va-et-vient dans les différentes périodes sont agréables mais le récit reste finalement gentillet et manque de profondeur.

Un avis en demi-teinte.







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Une histoire des abeilles

À la dernière masse critique de Babelio, j’ai postulé pour ce roman de Maja Lunde, succès international que les éditions Pocket veulent bien nous faire découvrir en édition de poche cet automne. Et J’ai eu la chance de le recevoir. Merci.



J’aimerai avoir quelque chose de négatif sur ce livre pour prouver que je suis indépendant. Raté ! Je n’ai que du bien à en dire. Et pourtant. Je n’aime pas :



les romans où plusieurs histoires s’entremêle,

les romans racontés à la première personne,

les romans de littérature générale. Ce roman remplit ces trois critères, mais je l’ai adoré. C’est même la première fois depuis très longtemps que je termine la lecture d’un roman en moins d’une semaine. D’habitude, je lis plusieurs choses en même temps. Eh bien ! là ! J’ai tout mis de côté.

D’un côté William, en 1852, qui cherche désespérément à inventer ou découvrir quelque chose qui donne un sens à sa vie. Mais la médiocrité de son environnement le rend dépressif et le mène toujours à l’échec, jusqu’à sa ruche révolutionnaire... inventée peu de temps avant lui par un américain. L’une de ses fille finira par émigrer aux États-Unis emportant les plans de la fameuse ruche.

Dans un deuxième temps : 2007, George, un descendant de william, est apiculteur. Il est victime de la CCD, la disparition massive et subite des abeilles.

Enfin, Chine, 2098. Une jeune femme perd son fils victime d’un choc anaphylactique : une allergie au venin d’abeille. Ce sera un tournant dans sa vie et dans celle de millions d’autres. Elle redécouvre et fait redécouvrir au monde entier le livre écrit par le fils de George sur les abeilles et l’apiculture.



Oui, ces trois destins sont liés par un peu plus que les abeilles, n’en déplaisent à certains critiqueurs, lecteurs peu attentifs.



En bref : Lisez-le. Il le vaut bien.
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Une histoire des abeilles

Tout d'abord, je remercie vivement les éditions Presses de la cité ainsi que Babelio pour l'envoi de ce livre, best-seller en Norvège et en Allemagne, que l'on doit à Maja Lunde, auteure, jusque-là, de scénarios et de textes pour la jeunesse.



Vous l'avez compris, ce livre, comme beaucoup d'autres en ce moment, surfe sur la vague écolo en pointant sa loupe sur celles qui nous donnent le miel et pollinisent nos fleurs.



En Chine, à la fin du 21éme siècle, tous les insectes ont disparu, mais dans le reste du monde également. Une jeune femme,Tao, a pour mission (travail) de polliniser la nature à la main. Pour son petit garçon, elle aspire à un avenir meilleur. Hélas, rien ne se passera comme prévu, et elle sera amenée à quitter son lieu de vie et son époux pour découvrir une partie de son pays plus obscur qu'elle ne le pensait.



En Angleterre, à la fin du 19éme siècle, un père dépassé et scientifique frustré tente, pour sortir de sa dépression majeure, de concevoir une ruche révolutionnaire.



Aux Etats-Unis, au début du 20ème siècle, George, apiculteur bourru, est très inquiet quant à l'avenir de sa ferme et de ses ruches en perte de vitesse.



Cette manière de croiser plusieurs récits pour donner de la densité à des histoires est assez tendance en ce moment, surtout quand on n'a pas à se creuser la tête pour que les dits personnages se rencontrent à un moment ou à un autre (voir également La Tresse de Laëtitia Colombani).



J'étais très optimiste au départ, car les premières pages (mais vraiment « premières pages ») m'ont beaucoup plu. Hélas, une fois sortie de la Chine démembrée, (et avec elle son intéressant aspect d'anticipation), la dépression de William, ainsi que la lenteur à décrire son quotidien m'ont très vite exaspérée. Les relations tumultueuses entre Georges et son étudiant de fils ne m'ont pas ragaillardie pour autant. Tout reste superficiel, de nombreuses pistes psychologiques auraient pu être prises, mais ce ne fut pas le cas. Certains passages sont même traités à la va-vite, comme le lever, après des mois de dépression profonde, du personnage dépressif, sur une simple idée qui lui vient à l'esprit, ou presque. Du jamais vu !



J'ai donc trouvé ces personnages assez sympathiques, mais hélas, le rythme du roman d'une lenteur épouvantable.

C'est bien écrit, mais cela n'a pas suffi à capter mon intérêt.



Pour moi, ces histoires qui s'entremêlent manquent de corps ; il ne se passe pas grand-chose. Même si l'intention est bonne, voire très bonne, le texte perd trop vite en force.



Au final, voici donc Une histoire des abeilles qui, au fil des siècles, grâce à ces trois « intrigues » allant de l'invention des premières ruches accessibles à l'homme jusqu'au début de leur disparition et des conséquences désastreuses pour l'homme et son environnement, n'aura pas été suffisamment dense pour me tenir en haleine.



Une lecture qui m'a laissée sur ma faim (pas de miel).








Lien : http://justelire.fr/une-hist..
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Une histoire des abeilles

Trois trajectoires de vie composent ce magnifique roman.

Au milieu du XIXème siècle, un commerçant d'un village anglais, affublé d'une exigeante famille, après avoir baissé les bras finit par reprendre goût à l'existence grâce à un ouvrage sur les abeilles. Malheureusement, il découvre que ses inventions concernant des ruches révolutionnaires ont déjà été expérimentées par d'autres. Son fils, dont il pensait qu'il allait reprendre le flambeau, se révèle frivole et ivrogne. Seule sa fille aînée saura finalement le soutenir.

Au début du XXIème siècle, un apiculteur américain passionné voit avec effroi disparaître les dernières abeilles tandis que son fils, lui, à vocation d'écrivain, décide de l'aider.

A la fin du XXIème siècle, dans un futur imaginaire mais hélas totalement plausible, les femmes, hommes et même enfants ont remplacé les insectes pour polliniser d'immenses vergers. Après le dramatique accident arrivé à son fils, dans lequel elle plaçait tous ses espoirs, une mère chinoise décide de comprendre ce qui lui est arrivé, ce qui en fait est advenu à l'humanité entière.

William, George et Tao ont en commun leur intelligence, leur soif de savoir, leur amour pour leur fils et, comme l'indique le titre, leur passion pour le monde des abeilles.

Ce livre, écrit par une autrice, nous fait réfléchir à la place des femmes dans la société (en particulier celle du XIXème siècle), à la relégation des filles dans cet univers patriarcal, à la transmission intergénérationnelle, à la vie conjugale de couples pas toujours bien assortis.

Mais il s'agit surtout d'une belle leçon sur ce qui nous attend si nous continuons dans cette voie mortifère (agriculture intensive, travail abrutissant, prépondérance de la rentabilité, ignorance de la nature et des autres êtres qui peuplent cette terre) avec cependant une note d'espérance à la fin.

J'ai seulement regretté que ces récits nous soient délivrés au compte goutte, au fil de courts chapitres sur chacun des protagonistes. En fin de compte, arrivée aux trois-quart du roman, j'ai décidé de lire à la suite l'histoire de ces personnages, chronologiquement, et j'ai ainsi pu mieux apprécier ma lecture en découvrant aussi, comme je m'en doutais déjà, le lien qui unit chacun.
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Une histoire des abeilles

Ce livre est presque un coup de cœur. Ça n'en est pas totalement un, probablement à cause de son côté dérangeant, déstabilisant, ce catastrophisme bien trop réel qui remet en perspective, une fois de plus, nos choix quotidiens.

Dans cette histoire, il y a 3 personnages, 3 époques, 3 continents. William, en Angleterre en 1851, cherche à observer les abeilles. George, aux Etats-Unis en 2007, est apiculteur et fait face à la disparition des abeilles. Tao, en Chine en 2098, peint un tableau d'une société qui survie tant bien que mal après les abeilles.

Les 3 histoires s'alternent au fur et à mesure des chapitres. Ils nous racontent l'importance de prendre soin de la nature. Mais c'est aussi une histoire sur les rapports parents/enfants, la difficulté à leur transmettre notre savoir, notre expérience qui n'est plus forcément adaptée, à prendre en compte les différences entre les générations, la volonté de vouloir leur laisser un monde meilleur. C'est une belle histoire, souvent triste, mais qui amène une réflexion sur notre mode de production et de consommation. Elle met en avant la complexité du problème et notre incapacité à trouver une solution unique qui puisse satisfaire tout le monde.

Le style est agréable et efficace. L'alternance des chapitres et des époques permet de maintenir l'attention du lecteur, de se dire "Aller ! Encore un chapitre pour connaître la suite !"

Ce fut une très bonne lecture, qui fait réfléchir et qui donne envie de trouver des solutions.
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La fin des océans (Bleue)

Je remercie, pour commencer, Les presses de la cité pour cet ouvrage reçu dans le cadre d'une opération masse critique privilégiée. le thème abordé dans ce roman me tient à coeur car il s'agit d'écologie, plus précisément des conséquences néfastes de l'action de l'homme lors de l'holocène et des menaces que cela fait peser sur l'environnement comme pour notre survie en tant qu'espèce. Je me faisais donc une joie de découvrir ce livre qui aborde un des aspects les plus essentiels de ce désastre annoncé à savoir la probable raréfaction de l'eau potable lors des prochaines décennies.

*

Le roman est construit autour d'une idée de facture classique mais qui ici est très adaptée au sujet à savoir un double récit.

Le premier raconte l'histoire de Signe en 2017. Elle est alors âgée de 67 ans et se remémore sa vie de combats écologiques dans sa Norvège natale, en particulier pour défendre une rivière issue d'un glacier au bord d'un Fjord. le grand amour de sa vie, Magnus, dont elle est séparée depuis des années, a autorisé l'exploitation commerciale du glacier ce qui le condamne à court terme et Signe, sur son bateau, traverse les mers pour rejoindre la Provence et se confronter une dernière fois à Magnus dans un combat désespéré pour préserver la nature en général et l'eau en particulier.

Le second, en 2041 se passe en France. David fuit la sécheresse et un incendie et se retrouve, avec sa fille aînée, séparé de sa femme et de leur bébé. Ils arrivent dans un camp de réfugiés climatiques et trouvent le bateau de Signe.

*

Hélas je n'ai jamais vraiment réussi à me captiver pour ce double récit. J'ai cherché à comprendre pourquoi et ai relevé les points suivants, qui parlent de ma façon de ressentir les choses et ne se prétendent donc pas universalisables :

- le récit a un côté assez mécanique voire scolaire. L'auteur semble suivre de façon rigoureuse et documentée (différentes informations en témoignent en fin d'ouvrage) un plan cohérent pour faire « avancer » l'histoire. C'est un « travail » très correct mais qui semble manque d'élan, de fantaisie, de créativité. L'ensemble m'a semblé très convenu, sans grande surprise ce qui peut lasser au fil des pages.

- Les personnages sont à la fois assez caricaturaux (je pense en particulier à Magnus, à Signe comme à ses parents) et manquant de densité (David) ce qui rend difficile le fait d'y « croire » voire de s'attacher à eux. Lou me convainquait un peu plus.

- Les paysages norvégiens sont décrits, le manque d'eau en 2047 aussi mais il m'a été très difficile d'avoir l'impression d' « être là-bas ». Je suis resté un spectateur assez distant.

- L'alternance des chapitres « Signe-David-Signe-David- » finit par être trop répétitive surtout que le lien entre les deux récits est en réalité ténu et assez artificiel. La fin de l'ouvrage m'a déçu par ailleurs.

- L'aspect moralisateur est sans doute trop évident et finit par déranger même qui a des convictions fortes comme moi. C'est par trop simpliste et manichéen.

- Les relations amoureuses entre les protagonistes paraissent là encore largement des ébauches et parfois ne me semblent pas "sonner juste". Inversement la vie dans un camp de réfugiés m'a intéressée car visiblement documentée et sur un sujet dont j'ignorais presque tout.

*

Il est possible que le lectorat visé soit celui des livres de jeunesse et/ou"jeune adulte". Plusieurs indices iraient dans ce sens : place importante dévolue à des personnages avant leur âge adulte, part conséquente des relations avec les parents, écriture d'accès facile, personnages peu complexes psychologiquement, rapport assez naïf à la sexualité et histoire simple entre autre. Dans ce cas il est assez naturel que ce livre m'ait laissé une impression contrastée. Le thème est réellement intéressant et l'idée initiale me semble excellente. J'ai fini « Bleue » sans déplaisir par ailleurs. Hélas l'auteur ne réussit selon moi pas totalement à nous emporter et je conserve bien peu de cette lecture.

Je crois qu'avec une plume plus riche, une approche incluant plus de surprise/fantaisie et des personnages plus complexes et denses le roman aurait pu être excellent pour un public plus large. Maja Lunde est un jeune auteur, je serai curieux de découvrir ses prochains écrits que j'espère sur les mêmes thématiques.

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Une histoire de chevaux et d'hommes

Trois époques : 1880, 1992, 2064 ; trois lieux : Saint-Pétersbourg, Mongolie, Norvège et trois personnes qui ne vivent que pour sauver le cheval sauvage mongol de l’extinction : Mikhaïl, Karin, Eva !



Vaste fresque temporelle avec laquelle nous partons à la rencontre du Cheval de Przewalskiet ! Les chapitres alternent les époques et le déroulement de la vie des personnages principaux ainsi que les événements qui la ponctuent. A travers ces récits, il est très facile de voir ce que le plus grand prédateur, l’homme, a fait à la nature, faune et flore jusqu’à transformer la Terre en un monde aride et inhospitalier !



Plaidoyer pour la préservation de la biodiversité, le respect de l’environnement et au-delà pour la survie de l’être humain, ce roman n’est pas des plus simples à lire. Les parallèles n’étaient absolument pas nécessaires et ces trois histoires auraient pu se succéder, car leur point de jonction n’est que de quelques mots à la fin !



J’ai trouvé que trop d’importance était donnée à la vie personnelle des personnages, même si la nature est omniprésente. Je n’ia pas réussi à comprendre où Maja Lunde voulait nous emmener et j’ai fini ma lecture avec un sentiment de frustration et d’inachevé !



#unehistoiredechevauxetdhommes #netgalleyfrance



Challenge PLUME FEMININE 2021

Lecture THEMATIQUE avril 2021 : Littérature étrangère



Pour en savoir plus : https://www.takh.org/fr/



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La fin des océans (Bleue)

Bleue, notre planète.

Bleu profond, la magnifique couverture de ce nouveau roman, avec ses remous aquatiques en relief.

Bleu, le petit nom du voilier de Signe.

Bleu, le texte en quatrième de couverture qui nous parle de Signe, militante écologiste norvégienne qui se bat contre les insensées modifications humaines, au détriment de la nature et de l'environnement.

Mais blanc, le texte en quatrième de couverture qui nous propulse en 2041 où la France commence à manquer cruellement d'eau, donc de vie.

Étonnamment, presque en accord avec ces deux différentes couleurs, mon attrait entre les deux récits se modifiait et changeait de teinte. L'inégalité d'écriture et de profondeur entre les deux époques évoquées m'a laissée perplexe.





L'eau, bien sûr, est au coeur de ce roman. Présente en mer, ou absente sur terre, son pouvoir fait fi des profits et ambitions humaines.





De nos jours, le glacier norvégien Blåfonna est menacé. La pureté de sa glace est convoitée, et donc exploitée, pour satisfaire les insatiables désirs de personnes nageant dans le luxe. Après des paysages déjà profondément modifiés par l'installation d'une centrale hydroélectrique, Signe ne peut fermer les yeux sur ces abominables mâchoires humaines qui entament le glacier. Qui s'en soucie ? Est-elle seule contre tous à comprendre l'importance désastreuse de ces décisions de profit face au réchauffement climatique ? L'égoïsme d'aujourd'hui se répercutera-t-il sur les générations futures ?

Sa révolte, son désarroi et son inconditionnel amour de la nature face au progrès, sont tout à fait défendables et même si sa détermination l'amène à des actes extrêmes, son parcours recèle un profond intérêt. J'ai navigué avec elle, au bout de ses convictions, en oubliant le mal de mer.

Enrichi des relations conflictuelles qu'elle entretient avec ses proches, le récit de Signe est touchant et convaincant.



Lorsque David prend la parole, les phrases sont simples, voire simplistes. Les dialogues, même si David s'adresse souvent à sa petite fille Lou, sont courts, très courts, et manquent réellement d'intérêt. Ses atermoiements sont répétitifs et les banalités qui comblent ces pages apportent très peu de détails sur la situation catastrophique qu'elles sont sensées nous faire vivre. Seul le ciel désespérément bleu, la chaleur implacable et les pénuries de vivres sont palpables. Les conflits, soit disant apparus et causés par la sécheresse qui gagne du terrain, sont juste évoqués. J'aurais tant aimé avoir des détails, des développements, sur cette partie dystopique.



Surprenant à écrire, je pense que c'est la première fois que cela m'arrive, j'ai apprécié exactement la moitié du roman.

Mais je remercie Masse Critique et Les Presses de la Cité pour l'envoi de la totalité de Bleue !

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Une histoire des abeilles

Les histoires de trois familles alternent : celle de William Savage en Angleterre en 1852, celle de George dans l'Ohio en 2007, et celle de Tao en Chine en 2098. Les abeilles constituent leur point commun : elles brillent par leur présence en 1852, commencent à mourir en 2007, et ont disparu en 2098.



William Savage concilie difficilement la gérance de son magasin de graines, son rôle de père de famille, et la recherche scientifique. La profonde dépression qu'il traverse rend les choses encore plus compliquées pour lui et pour sa famille. Sa passion pour l'apiculture saura-t-elle réveiller sa joie de vivre ?

En 2007, l'apiculteur George rêve de céder son exploitation à son fils unique. C'est compter sans le souhait du jeune homme de vivre de sa plume, et sans le syndrome d'effondrement des colonies (Colony Collapse Disorder en anglais, ou CDD). Il s'agit d'un phénomène de mortalité anormale et récurrent de colonies d'abeilles domestiques, apparu en Europe à la fin des années 1980, puis aux Etats-Unis à partir de fin 2006.

En 2098, en Chine, Tao travaille dans un verger. Outillée d'un petit pinceau, elle pollinise des fleurs manuellement, remplaçant des insectes disparus depuis des décennies.



Mon intérêt à cette lecture a cru au fur et à mesure que je l'avançais, et que des liens entre ces trois histoires se formaient. Les personnages principaux et leurs profils psychologiques sont très crédibles, avec une analyse fine des relations familiales. Les abeilles occupent une place importante, et leur biologie est mise en évidence, avec les découvertes les concernant. L'état du monde en 2098 présenté ici n'est pas enviable mais le récit s'achève par une touche finale d'espoir (dernier mot du roman).



Merci à L. ! 🙂
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La fin des océans (Bleue)

Je referme ce livre alors que la température dans la plupart des villes françaises flirte avec les 40°. Quatre départements du sud du pays sont en « alerte rouge canicule ».

Du jamais vu depuis que les relevés météo existent.

Cette chaleur insupportable nous fait prendre conscience de la chance que nous avons d’avoir accès à l’eau.

C’est justement le thème de Maja Lunde qui dans son dernier ouvrage « Bleue » rend un Bel hommage à l’eau, à sa beauté et à son importance vitale dans nos vies.



L’auteure illustre son propos à travers deux histoires et deux époques.



2017 : Lorsqu’elle découvre que « son » glacier est en danger, mis à mal pour des fins purement mercantiles, Signe, activiste Norvégienne prend la mer pour faire entendre raison à Magnus, son ancien amour, responsable du désastre qui s’annonce.



2041 : La catastrophe a fini par arriver. Le manque d’eau fait fuir les habitants d’Argeles. Comme des dizaines de personnes, David accompagné de sa fillette prend la route en espérant rejoindre un camp de transit et retrouver sa femme et son fils dont il a été séparé.



Avec des chapitres alternés l’auteure nous incite à prendre conscience des dégâts que risquent de causer la désinvolture de notre société et des conséquences à courts termes.



J’ai n’ai pas vraiment aimé ce roman malgré l’écriture particulièrement visuelle de la description des fjords norvégiens qui réussit à nous plonger dans un univers grandiose.

Je n’ai pas compris l’utilité des deux histoires d’amour qui viennent alourdir le récit et ne m’ont pas parues d’un grand intérêt.



Même si j’ai enregistré le message de l’auteure, je crains d’oublier très vite son roman.



Merci à NetGallet et aux Editions Presses de la Cité.

#Bleue #NetGalleyFrance

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Une histoire des abeilles

Une histoire des abeilles propose, pour la partie qui se déroule dans un futur glaçant, la chronique d'une catastrophe annoncée : la disparition des abeilles. Maja Lunde nous invite à suivre alternativement trois personnages à des époques différentes et sur des continents différents, s'exprimant tous à la première personne. Les trois premiers chapitres nous les présentent partiellement.



En 2098, dans la province du Sichuan, en Chine, Tao raconte comment, avec de très nombreuses autres personnes, à longueur de journées éprouvantes et épuisantes, elle se retrouve perchée dans des arbres fruitiers, contrainte de polliniser manuellement les fleurs : les abeilles ont complètement disparu. Tao, plus que Kuan, son mari, s'inquiète pour l'avenir de leur fils : elle souhaite qu'il ait une vie meilleure que la leur.

En 1851, dans le Hertfordshire, en Angleterre, William reste au lit et rumine ses idées noires. Naturaliste passionné et grainetier prospère avant sa maladie (diagnostiquée comme, entre autres, un excès de bile noire), il vit maintenant dans la pauvreté avec sa femme et ses huit enfants…

En 2007, en Ohio, aux États-Unis, George vient d'aller chercher son fils Tom, parti à l'université depuis un an. Si Emma, la mère, s'accommode parfaitement de la situation, George éprouve beaucoup de difficulté à communique avec Tom, ce fils étudiant qui est devenu végétarien et qui met un tablier pour aider sa mère à faire la vaisselle…

On découvrira progressivement que, en plus de leur intérêt pour les abeilles, il existe entre ces personnages éloignés dans le temps et dans l'espace des liens qu'on ne peut d'abord pas soupçonner. De la création de la ruche moderne (vers 1850) au syndrome d'effondrement des colonies (CCD, 2007 aux États-Unis), le roman semble extrêmement bien documenté. J'ai trouvé le futur dans lequel évoluent Tao et sa famille convaincant, peut-être en partie parce que l'auteure exploite parfaitement différentes caractéristiques des Chinois tels que les Occidentaux se les représentent : elle met en scène un peuple travailleur, discipliné, respectueux de l'autorité, etc., ce qui fait ressortir la grande indépendance de Tao, son courage, sa ténacité et son amour incommensurable pour son fils.



Voilà un roman dans lequel les hommes n'ont pas le beau rôle ! Kuan, personnage sympathique au début, devient fataliste, se décourage et laisse Tao se débrouiller seule. William, dépressif, autocentré pendant sa maladie, fait preuve d'un grand égoïsme : il reste insupportable envers son entourage même quand il va mieux. Incapable de reconnaître publiquement ce qu'il doit à sa fille Charlotte, mendiant la reconnaissance de son ancien professeur, il semble porter la poisse à tout son entourage. George, l'apiculteur taiseux, s'enferme dans ses certitudes et se révèle incapable d'accepter les décisions de son fils ni d'accorder la moindre considération aux désirs de sa femme. Il m'a semblé infiniment plus touchant que les deux autres parce qu'il se remet en question : c'est un homme maladroit, mais plein de doutes et d'intentions louables. J'ai bien aimé ce livre : facile à lire, il donne quantité d'informations sur les abeilles, mais jamais de manière pesante. Dans chaque époque, je me suis attachée à un des personnages : Tao en 2098, Tom et sa mère Emma en 2007, ainsi que Charlotte en 1851. On peut sans aucun doute qualifier ce roman d'écologique puisqu'il résonne comme un cri d'alerte contre nos pratiques d'hier et d'aujourd'hui, alors que nous nous soucions toujours plus de rendement que de perpétuation des espèces. Le message commence à être rebattu, mais il n'est pas simpliste. Espérons qu'on évitera le pire…
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