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Critiques de Malcolm Mackay (70)
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L'enfer est au bout de la nuit

Avec "L'enfer au bout de la nuit ", Malcom Mackay n'en finit pas de disséquer la mafia de Glasgow .

Déjà mise en scène dans sa trilogie "Il faut tuer Lewis Winter ", qui racontait la vie et les tribulations du tueur à gage , Calum Mclean , l'auteur avait planté le décor , donné vie à des personnages secondaires.

Ils nous manquaient , alors on prend les mêmes et on continue ...



Souvenez-vous Calum (le tueur ), s'est évaporé dans la nature, Peter Jamieson , le chef de la mafia est en prison mais a chargé Nate Colgan de faire respecter son autorité . Nate n'est pas un tueur mais un cogneur , (vous saisissez la subtile nuance ? ).

Un petit groupe de truands ,arrivé direct d'Angleterre, essaie de marcher sur les plates bandes de la mafia locale en assassinant un de leurs dealers , ce qui ne plait pas du tout à Jamieson . En surveillant ces nouveaux venus, Nate s'aperçoit que la mère de sa fille , Zara Cope serait la compagne du chef . ( Cette même Zara qui était la nana de Lewis Winter et qui a donc le don absolu de se foutre dans les emmerdes jusqu'au cou ...) . Pour le bien de tous, Nate aimerait qu'il n'arrive rien à Zara mais SURTOUT qu'elle retourne fissa d'où elle vient .

L'inspecteur Fischer qui essaie d'éviter un bain de sang dans sa ville , se trouve être du même avis ...

Mais, le "Parrain " étant en prison, toute l' Organisation est désorganisée . Nate fait ce qu'il peut pour maintenir ce fragile équilibre , encore faudrait-il qu'il comprenne qui menace qui ...



Malcom Mackay nous propose un nouveau personnage récurrent , un cogneur , un tabasseur . Nate au physique imposant n'a qu'une fêlure , c'est sa fille . Mais Nate ignore que sous cette montagne de muscles bat un petit coeur . [très petit le coeur ...].

Il est loyal, honnête , et droit [ autant que peut l'être un cogneur , je vous l'accorde !] .

Mais parfois ,[toujours!], son "métier" l'empêche de dormir , d'insomnies en comptage de moutons , Nate peut affirmer que ses nuits ne sont pas plus belles que ses jours et que "l'enfer est (bien) au bout de la nuit "...



Servie par une écriture ciselée , clinique, et parfois humoristique, cette histoire a le potentiel pour devenir aussi "cultissime" que la trilogie .

Rien à enlever ou rajouter, pas un adjectif ou une virgule .

Juste parfait , masculin , noir et très cinématographique .... Nate est mon nouveau "poteau"!
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L'enfer est au bout de la nuit

Nate cogne pour de l’argent et il le fait bien. Il a un certain code de l’honneur et connaît les limites à ne pas franchir.

Un garçon attachant en quelque sorte !

Dans ce polar noir, l’auteur nous propose une immersion dans la mafia de Glasgow, ou les jalousies, les suspicions, les règlements de compte vont bon train.

Je suis sûre que ce polar a beaucoup d’atout pour ravir les amateurs du genre, mais moi, je me suis perdue dans cette histoire.

Je me suis pourtant accrochée en prenant des notes au cours de ma lecture, mais rien à faire, je jette l’éponge au deux-tiers du roman, dépassée par le nombre invraisemblable de personnages.







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L'enfer est au bout de la nuit

Nate Colgan a un bon métier, il est consultant à la sécurité. Mais son métier n’est pas honnête du tout car consultant à la sécurité pour le chef de la plus grande maffia de Glasgow, est un doux euphémisme pour désigner un cogneur : celui qui sait faire parler les personnes qui ont des choses intéressantes à dire. Et comme son patron est en prison, Colgan a du pain sur la planche pour faire régner l’ordre. Surtout que, comme par hasard, Zara Cope son ex-compagne et mère de sa fille est de retour en ville et avec elle quelques gros bras bien décidés à occuper la place vacante du chef. Zara vraie garce fatale ou femme amoureuse ? Fisher, flic opiniâtre et sûr de lui, n’a plus qu’à compter les points.



Description, clinique, anthropologique et méthodique d’une organisation criminelle à la première personne. L’organisation d’une guerre des gangs est digne d’une bataille Napoléonienne. Réunion de travail, briefing, débriefing, Malcom Mackay place le lecteur dans la tête d’un affranchi intelligent et lucide.



Le romancier écrit froid et tranchant pour nous raconter le crime de l’intérieur. Toujours surprenant et haletant, « L’enfer est au bout de la nuit » est un polar d’aujourd’hui.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Il faut tuer Lewis Winter

Ce roman noir m'a interpellé par sa plume singulière.



Je n'y ai pas trouvé le lyrisme et l'envoûtement auquel les auteurs étasuniens m'habituent. Ici pas de comparaisons bien senties, de métaphores envoûtantes, d'humour malicieux, ou de descriptions de paysage à vous laisser pantois. Elle n'est pas désenchantée pour autant et tient en haleine de bout en bout.. Mais alors quoi ?!!





J'ai été happé par son aspect incisif et pragmatique, on se croirait lire un bouquin écrit avec un bistouri par un légiste un brin maniaque. La plume est froide, sobre, ouvre, inspecte, dissèque analyse et tire questions oratoires, faits, et conclusions.



Hey, c'est 'achement jouissif ! 



Et aussi un peu inquiétant de savoir que certaines personnes se posent autant de questions. Ça me donnerait presque envie de remettre un petit chapeau d'aluminium moi tiens...



J'suis pas le genre de lecteur rusé qui arrive à trouver le coupable avant le dénouement, qui se dit "AH, MAIS QU'EST CE QUE J'ENTENDS" en tombant sur une petite phrase de rien du tout qui balance un indice gros comme ça, à deduire que c'est Jean-Jacques qu'a fait le coup avant tout le monde. Franchement pas. Je suis plutôt celui qui se laisse porter par le courant des eaux du Styx en regardant le monde cramer autour de lui...



Du coup, être emporté par une plume qui fait se poser des questions à tous ses personnages m'a un peu chamboulée dans ma façon de lire des livres noirs et je crois que je me la jouerais un peu moins dilettante sur les prochains romans. Enfin jusqu'à ce que le naturel et ma flemmingite aiguë reviennent au galop me foutent dans mon paisible hamac mexicain, qui répond au doux nom de "Monsieur hamac". Je sais, je suis atteint du génie créatif. 



Cette petite folie achetée par correspondance qui m'a coûté une une tonne car fabriquée à la main, par des femmes aztèques qui sont probablement devenues épileptiques car elles ont dû être agressées par le choix de couleurs tout à fait infect que la boutique a eu l'audace de me laisser choisir. Tisser à la main un bazar sans noms de fils multicolores filerait la gerbe au plus aguerris de tous les caméléons que je connaisse. Et croyez-moi, je n'en connais aucun. 



Enfin bref revenons à ce pourquoi tout le monde est ici, non Jérome, pas mon avis objectif sur un roman noir  efficace bien executé, mon hamac.

Il moisit dans mon placard car je n'ai pas de quoi l'accrocher chez moi pour lire paisiblement. Ou plutôt si j'ai bien un balcon mais rappelez vous, une flemme inouïe m'empêche de me donner les moyens de vivre les choses à fond, pour vivre comme il se doit :  une jambe qui dépasse du hamac , un cigarillo à la bouche à la bouche, un bras replié derrière la tête, l'autre soutenant un verre de bonne bière artisanale ayant la désagréable propension à se vider à une vitesse désespérante qui me dépasse, la liseuse posée dans un équilibre précaire sur une pouncho qui a toujours cru qu'abdominaux est le sobriquet d'un nouveau pokémon.



Lecture en dilettante à cause d'un œil distrait qui scrute l'éventuelle arrivée d'une voisine du dessous en petite tenue. Non ce ne sont pas ses courbes que je guette, mon ventre étant plus voluptueux qu'elle.. c'est son énorme...don pour le jardinage. Un jardin resplendissant pendant que je m'escrime à essayer de faire survivre quelques avocatiers bien en galère sous nos latitudes, je leur susurre des mots doux en espagnol, ou du moins ce que je me rappelle des rares cours de langue où il pleuvait trop pour sécher les cours, ce sera donc : Donde esta la paëlla. Évidemment ça ne marche pas, ils ne m'écoutent pas, je dois trop bien prononcer pour eux, je vais leur rappeler la chance qu'ils ont d'être passé à deux doigts d'un mur qui auraient certainement mis une distance salvatrice entre eux et moi.

Heureusement le hamac est au placard, car je suis d'une maladresse extrême avec les outils de bricolage et peu enclin à détériorer un logement qui ne m'appartient et la voisine ne sort pas en petite tenue et ça! C'est une bonne chose ! Car si je n'avais pas arrêté de fumer depuis quelques année ça me ferait lâcher mon cigarillo (prononcez Cigarilo svp) dont l'incandescence, tomberait sur mon téton ce qui induirait une agitation frénétique qui en plus de me faire faire une figure qui mériterait à n'en pas douter une médaille de chocolat aux jeux-olympiques nantais, serait accompagnée de vocalises qui déclencherait un instinct fédérateur chez tous les corniauds du quartier. Surtout celui que je n'ai pas. J'esquive donc de justesse un passage pénible chez le toiletteur canin pour essayer de récupérer un poil souillé par de la bière artisanale renversée  avec la grâce d'un sanglier en tutu et me retrouver avec le coccyx en miettes avec deux avocats qui se foutent de ma gueule en espagnol.



Bon du coup l'honneur est sauf, le lecteur aussi, le hamac roupille au chaud dans le placard et je repose un beau moment de lecture assez singulier, un brin soulagé que cette petite secousse littéraire n'ait pas engendré de vagues hors norme dans ce paisible petit week-end confiné.
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Comment tirer sa révérence



Malcom Mackay se ressaisit de son bistouri glasvégien pour ciseler un deuxième opus au cordeau.



Ici pas de jupettes en tartan ni de souffle-moi dans la cornemuse après litrons de ale bien maltée dans le gosier.



On retrouve nos vilains fripons de la pègre écossaise mis à nus sous les coups de scalpel de l’auteur.



L’ecriture est froide, directe, dépouillée, crue, acérée, concise.



Ce pragmatisme essentiel dans le style narratif est essentiel pour nous glisser dans la psychologie de chacun de ces personnages de ce satané panier de crabes qu’est le monde du Milieu.



Avez-vous vu Split ? ce film sur un héros souffrant de dissociation de personnalité, on zappe d’une à l’autre en un claquement de doigts, c’est un peu l’impression que j’ai eu dans ce bouquin qui a nécessité de ma part quelques pauses agrémentées de Dinosaurus (chocolat noir, bien sur). Le temps de reprendre le souffle et de digérer ce flot de pensée constant.



Le rythme du roman est précis et cadencé comme la tocante d’un chef de gare zêlé.



Si l’action pure ici n’est que secondaire, c’est vraiment pour laisser place à un taff finaud sur ce qui se passe dans le ciboulots des persos et c’est révéler une technique narrative, facette qui, si bien polie, tient tout autant en haleine que des polars au style un peu plus classique.



Une lecture prenante, qui, ne manquant pas de crédibilité tout en sortant du lot, incite honteusement à fourrager puis revoir les priorités d’une PAL qui menace de s’écrouler à tout moment.



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Il faut tuer Lewis Winter

Une belle découverte pour moi que cet auteur que je ne connaissais que par ouïe dire .

Malcolm Mackay a réussi à me faire rentrer dans la tête d'un tueur à gage avec Il faut tuer Lewis Winter.

Même si l'histoire se déroule à Glasgow, la ville est très peu évoquée et il y a peu de descriptions .L'auteur a un style très particulier, des phrases courtes, incisives, tranchantes comme un scalpel, qui m'ont fait découvrir Colum Maclean, jeune tueur à gage qui a l'habitude de travailler en free-lance. Il va être embauché pour éliminer Lewis Winter, un petit dealer sans grande envergure, sans se douter des répercussions que cette exécution aura pour la suite de son parcours.

J'ai découvert avec plaisir que cette histoire comporte une suite, donc je ne pense pas m’arrêter en si bon chemin avec cette trilogie de Glasgow.
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Ne reste que la violence

Calum MacLean est un tueur à la solde de Peter Jamieson. Mais, une fois sa prochaine mission accomplie, il veut fuir, passer à autre chose. Peut-on toutefois quitter un job pareil, en silence, sans faire de vague ? Difficile de l'imaginer. Cela semble inévitable, il y aura du grabuge, de la casse...



"Ne reste que la violence" conclut avec brio cette excellente trilogie de Glasgow. On y retrouve cette écriture si particulière, très froide, sèche. Des phrases courtes, nerveuses, qui claquent. Pas de débauche de sang, bien au contraire, mais une description fine du milieu de Glasgow, de ses protagonistes, de ses codes, des liens avec la police... une trilogie hautement recommandée !

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Il faut tuer Lewis Winter

Ce roman est une sorte d'analyse comportementale d'un tueur à gages.On se surprendrait à l'aimer,à le plaindre lorsqu'il est contraint de passer sous le contrôle d'un caïd s'il veut continuer à exercer son métier avec un minimum de risques.

Qui a dit qu'un tueur à gages gagne sa vie sans trop se fatiguer?Après la lecture de ce roman original,personne!
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L'enfer est au bout de la nuit

Glasgow. Le chef mafieux Jamieson et son bras droit sont à l'ombre. Ça attire les vautours. Et justement, un certain Barrett semble traîner dans le coin alors qu'un dealer est flingué. C'est Nate Colgan, un costaud qui vient d'intégrer l'organisation, qui va prendre l'affaire en main. Zara, son ex et mère de sa fille, réapparaît au même moment. Drôle de coïncidence, n'est-ce pas ?



On s'est régalé avec la trilogie qui mettait notamment en scène le tueur à gage McLean qui officiait pour Jamieson. La mafia écossaise n'a donc (presque) plus de secrets pour nous. Presque puisque dans ce récit nous reposons nos bagages au cœur d'une nouvelle histoire qui, si elle peut se lire séparément, fait suite à la trilogie car nous retrouvons des personnages déjà rencontrés. C'est le cas de Nate Colgan, un type approchant les deux mètres avec des battoirs comme des pelles à neige. Ce monsieur n'a jamais tué, non, il se contente d'assommer ou encore de regarder droit dans les yeux de sa victime qui comprend assez vite qu'il peut appeler son dentiste pour une réfection de la devanture. Colgan est le narrateur. Si c'est une brute épaisse lorsqu'il s'agit de cogner, il n'en demeure pas moins que ce n'est pas un imbécile comme on aurait pu le croire. Colgan est au centre de l'intrigue car il va devoir gérer le retour de sa mie qui vient de sortir de taule et qui réintègre le territoire aux côtés de celui qui devient une menace. Il est partie prenante car toujours amoureux de Zara, il va la protéger coûte que coûte. Elle fut la compagne du défunt Lewis Winter (voir ma chronique du premier volume de la trilogie).



En suivant Colgan nous reprenons une sacrée dose de vitamine C (C pour connivence ou came ou complot ou complicité) que l'on avait quitté avec regret. Tous ces hommes (de paille, de tête ou de main) s'agitent pour asseoir l'autorité, le pouvoir, ou le contre-pouvoir de l'un ou de l'autre. Colgan se retrouve dans une situation qu'il n'a jamais connu en prenant les rênes d'une intervention déterminante. Il s'interroge d'ailleurs de cet état de fait mais, en homme dévoué à la cause, il va se lancer un sacré défi. Ainsi, il aura auparavant analysé la conjoncture en examinant les agissements de chacun. C'est un professionnel. Cependant au royaume des malfrats la messe est dite quand c'est l'autre qui perd ou quand l'honneur est sauf. Sa dignité va en prendre un sacré coup.

La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2016/06/les-coups-bas-ca-fait-mal-l-enfer-est-au-bout-de-la-nuit-malcom-mackay.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Il faut tuer Lewis Winter

Tueur à gages free-lance travaillant pour la pègre de Glasgow, Calum MacLean est réputé pour son professionnalisme et son farouche désir d’indépendance. Lorsqu’il accepte de remplacer au pied levé son collègue Frank MacLeod, malade, pour accomplir une mission pour le compte de Peter Jamieson, caïd en pleine ascension, il ne se doute pas qu’il va bientôt se trouver pris entre deux feux.



Le tueur à gages, du James Raven de Graham Greene au Keller de Lawrence Block en passant par le Martin Terrier de Manchette, est une des figures récurrentes du roman noir. Comme pour le privé, il est difficile d’éviter les poncifs du genre. Malcolm Mackay, d’ailleurs, ne semble d’ailleurs pas chercher à le faire. Si ce n’est qu’il appartient à la jeune génération – il a vingt-neuf ans – et qu’il joue pendant son temps libre sur sa console de jeux vidéos, Calum MacLean n’a rien de bien original. Minutieux organisé, prenant son travail au sérieux sans pour autant le voir autrement que comme un gagne pain qu’il convient de faire le mieux possible, MacLean n’est ni plus ni moins qu’un ouvrier consciencieux, sans rêves de grandeurs.

Ce qui rend Il faut tuer Lewis Winter original se situe ailleurs. Dans le style froid et distancié alors que l’on entre littéralement dans la tête des personnages – en particulier MacLean, Zara la compagne de Winter et Fisher l’inspecteur chargé de l’enquête – et dans la peinture sans artifices de la pègre de Glasgow où quelques ambitieux manipulent des armées de gagne-petit sans envergure.



Si l’écriture de Malcolm Mackay, sèche et dénuée d’émotions, pourra en rebuter certains, elle donne toutefois au roman une aura particulière qui saura séduire ceux qui feront l’effort d’y entrer. Après une première partie consacrée à la préparation minutieuse du meurtre de Lewis Winter, intéressante mais peut-être un petit peu longue, le rythme s’emballe. Les entrées en scène de Zara et de Fischer comme du falot Stewart créent un appel d’air et achèvent d’accrocher le lecteur curieux de voir qui va s’en sortir et comment.



En fin de compte, avec un scénario de départ sans originalité et on ne peut plus simple, Malcolm Mackay réussit à développer un roman séduisant qui non seulement tient la longueur mais apporte aussi un peu de fraîcheur au genre. On n’en demande pas plus.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Comment tirer sa révérence

Pas de doute, ce second tome de la trilogie de Glasgow est du même calibre que le premier ! Logique, me direz-vous, d’évoquer le calibre pour cette histoire de… tueurs à gages. Un métier très particulier, qu’il est décidément bien difficile de quitter, surtout lorsque, comme Frank MacLeod, on est une pointure dans la profession. Frank en fait l’amère expérience, lui qui a foiré dans les grandes largeurs la dernière mission confiée par Jamieson. Heureusement que la relève, incarnée par Calum MacLean, était là pour le tirer de ce mauvais pas…



Malcom Mackay réussit la prouesse d’écrire une suite de « il faut tuer Lewis Winter » au moins aussi excellente que le premier volet. Même écriture dépouillée, sèche, percutante, sans aucune fioriture. Même histoire haletante, tendue, qui évite toute violence gratuite. Même capacité à nous faire entrer dans la tête des personnages, mesurer leurs réactions. J’ai vraiment hâte de lire la conclusion de cette trilogie !

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Il faut tuer Lewis Winter

Un tueur à gages de Glasgow qui se voit confier une nouvelle mission : Il faut tuer Lewis Winter.

Calum MacLean s'installe donc en planque devant le domicile de Lewis afin de noter minutieusement les habitudes de sa cible, comme celle de sortir le soir avec sa petite amie, trop jeune et trop belle pour lui.

Car Calum MacLean est un professionnel qui ne laisse rien au hasard : c'est justement pour ce côté sérieux que l'on fait appel à ses services. Calum est un ouvrier méticuleux, précis, rigoureux. On va dire un brin maniaque même.

L'intrigue de ce curieux polar est assez minimaliste et n'est pas de celle qu'on retient. Non, c'est le style de l'auteur, Malcom MacKay, qui fait toute la saveur originale de ce petit bouquin.

Certains auteurs sont réputés pour le rythme ample de leurs longues phrases ou connus pour leur maîtrise confirmée des différents signes de ponctuation. Malcom MacKay joue dans un tout autre registre : des petites phrases courtes et sèches. Point.

À la ligne. Une écriture neutre, froide et distanciée. Une ironie acide, mordante et cynique.

Ici pas de descriptions savantes : on est presque surpris quand MacKay nous rappelle de temps en temps que ça se passe à Glasgow, tant son texte est universel et ressemble plutôt à une aventure new-yorkaise désincarnée.

Dès les premières pages, on pense inévitablement à la bd de Luc Jacamon : Le tueur. Avec la même voix off qui traduit pour nous les pensées du tueur à gages méticuleux.

Page après page, MacKay nous introduit d'ailleurs ainsi dans la tête de chacun de ses personnages : le tueur bien sûr, mais aussi son commanditaire, la future victime, la petite amie, le flic, etc ... On décortique ainsi, au scalpel froid et pointu, le fonctionnement de chacun dans le dispositif et sa position dans l'organisation de la pègre de Glasgow. C'est à la fois très sinistre et très amusant. La recette est inhabituelle et plutôt originale. MacKay a dégraissé longuement son polar à la cuisson et nous laisse en apprécier la substantifique moelle.

Comme si l'auteur, visiblement aussi méticuleux que son héros, démontait pour nous, pièce par pièce, la mécanique de précision d'une machine à polar.

Le bouquin est le premier d'une série : après ce succès, la question sera maintenant de savoir si MacKay pourra renouveler tout cela pour une autre aventure écossaise ? Le pari s'annonce risqué tellement l'écriture de ce premier épisode est originale et "typée".

Pour celles et ceux qui aiment l'essence même du polar.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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Il faut tuer Lewis Winter

Point de suspens, point d'attente, dès les premières pages Malcom Mackay nous fait rentrer dans la tête de son personnage principal : Calum MacLean, tueur à gages. le lecteur va alors découvrir les pensées les plus intimes, mais aussi les détails les plus anodins de la vie d'un tueur à gages. Aviez-vous déjà réfléchi à comment planifier un meurtre ? A faire de cette activité votre vie? A travers ce récit, nous découvrons tout.

(...)
Lien : http://www.leslecturesdemari..
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L'enfer est au bout de la nuit

L'enfer est au bout de la nuit est un roman noir dont l'intrigue est aussi sombre et complexe que son personnage principal. Par cette victime d'une guerre de sucession dans une organisation mafieuse de Glasgow, Malcom Mackay nous livre une tragédie sans la moindre rédemption.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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L'enfer est au bout de la nuit

Avec L'enfer au bout de la nuit Malcolm Mackay continue son exploration intime de la pègre de Glasgow. Après la trilogie consacrée au tueur Calum MacLean, il fait place là à Nate Colgan, déjà croisé précédemment, gros bras au service lui aussi de l'organisation de Peter Jamieson.

Jamieson emprisonné, son organisation se trouve affaiblie et donc attaquée par d'autres bandes qui convoitent ses affaires. Sans compter par ailleurs les luttes de pouvoir au sein de l'organisation elle-même puisque son chef n'est plus physiquement là pour tenir ses hommes. Au milieu de tout cela Colgan, cogneur mais pas pour autant stupide, sent bien que quelque chose se trame et ce d'autant plus que Zara Cope, son ex-compagne et mère de leur fille, est de retour en ville et semble prendre sa part dans les événements qui secouent le Milieu.

On retrouve donc là les éléments qui rendaient la trilogie MacLean aussi fascinante et efficace. À travers le regard du personnage de Nate Colgan, qui est le narrateur de la plus grande partie du roman, Malcolm Mackay plonge au coeur des arrières cuisines de la pègre écossaise. L'analyse de Colgan se veut froide et distanciée et met en avant le fonctionnement des manœuvres en cours, explique les moindres faits et gestes et leurs éventuelles conséquences : un départ un peu trop précipité d'une réunion, un regard insistant, le fait que tel ou tel homme ne s'assoie pas pendant une rencontre, le ton employé… autant d'éléments qu'il convient pour un membre de l'organisation de savoir interpréter pour pouvoir anticiper. Et à ce jeu-là Nate Colgan est bon, du moins le pense-t-il. Car ce bloc de muscle extrêmement fidèle à l'entreprise et porté par un code de valeurs duquel il répugne à sortir est aussi extrêmement prévisible, ce qui l'expose à être manipulé. Mais par qui ? Ce sera toute la question. Peut-être aussi est-il moins froid qu'on ne le croit et Zara Cope comme Ronnie, le jeune disciple auquel il essaie d'inculquer les bases du travail de gros bras, constituent-ils une autre de ses faiblesses.

Plus encore peut-être que dans ses précédents romans, Malcolm Mackay arrive à allier la précision de la description du Milieu et la celle de la manière dont les sentiments personnels peuvent interférer avec les codes que les personnages sont censés suivre. Il confère ainsi à Nate Colgan une épaisseur qui ne tient pas qu'à sa carrure, ce qui permet par la même occasion de sortir le lecteur du simple rôle d'observateur distant pour l'impliquer dans son intrigue – ce qu'il avait par ailleurs commencé à faire en évoquant la relation de Calum McLean avec son frère dans Ne reste que la violence.

Incontestable réussite, roman noir implacable dans lequel la tension va crescendo, L'enfer est au bout de la nuit confirme s'il en était encore besoin que Malcolm Mackay est une plume majeure du noir britannique.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Ne reste que la violence

"Ne reste que la violence" est le dernier tome de la trilogie de Glasgow après "Il faut tuer Lewis Winter" et "Comment tirer sa révérence". On y retrouve, aux nombreux morts près, les mêmes personnages que dans les deux premiers opus que je n'ai malheureusement pas encore eu le temps de lire... Il va vite falloir que je répare cette anomalie d'ailleurs car je ressors conquis par ce livre et cet auteur.



Mais rassurez-vous, point besoin de lire les deux premiers pour comprendre ce dernier épisode. L'auteur fait beaucoup de flashback sur les deux précédents tomes afin justement d'aider le lecteur à ne pas être perdu ou noyé dans les différentes organisations mafieuses. C'est aussi intelligent que lumineux.



Commençons par quelques mots rapides sur l'histoire. L'action se déroule à Glasgow. On retrouve Calum MacLean, tueur à gages, qui suite à un ultime contrat décide de raccrocher. Il ne veut pas devenir un tueur légendaire. Mais est-ce seulement possible? Quand on vit au milieu de truands, peut-on revenir à une vie sociale normale? Peut-on radicalement changer de vie?



"Quel travail fera-t-il ? N’importe quoi qui paie, probablement. Il n’est pas précisément écrasé par les dilemmes moraux quant à la manière de se faire de l’argent. Non, arrête ça tout de suite. Reste à l’écart du banditisme. C’est de l’argent facile, mais aussi une pente savonneuse. Si tu y mets les pieds tu te retourneras vite à la case départ. Tu recommenceras à tuer, à te faire des ennemis et à vivre dans l’isolement. Ton but est de sortir de là. Ce sera un travail légal. De l’argent légal."



Comme on s'en doute facilement, ces employeurs, Jamieson et son bras droit Young, ne l'entendent pas de cette oreille et vont tout faire pour le retrouver.



"Un tueur à gages qui décroche devient bavard"



Ne reste alors que la violence... employée sans vergogne par toutes ces organisations concurrentielles (vente de voitures, drogues, ...) qui ont à leur tête des hommes d'affaires avisés se livrant une guerre sans merci. Cela passera par la famille de Calum (un des enjeux du polar) qui va perdre son frère William.



Avant les ultimes rebondissements, surprises et les grands changements promis par Calum à un de ses futurs ex-partenaires Georges.

Si, tu peux, mais tu n’as qu’une seule chance. Saisis-la, file et abandonne tout. Je dis bien tout. JE vais changer les choses, George. Tu ne dois pas être là quand ça arrivera. Ils penseront que tu m’as aidé. Ils te rendront responsable. Si tu restes, tu es mort.



L'auteur alterne lors des 51 chapitres entre les points de vue de chacun. Il dissèque les pensées ainsi que les faits et gestes de chaque personnage. Il nous fait entrer dans leur tête et exprime ainsi parfaitement leurs calculs, doutes, manipulations, peurs, ... Rien ne nous échappe et on ressent énormément d'émotions. Cette introspection et l'action limpide, réaliste, font de ce dernier tome un grand polar qui se lit quasiment d'une traite et surtout qui ne s'essouffle pas! Je n'ai pas trouvé de longueurs et que peu de clichés, ce qui est rare dans un tel scénario. Petit à petit, la toile se resserre, la tension augmente.



Les points faibles de Calum MacLean - la famille - sont superbement traités et mis en exergue. Comme quoi, on peut être le pire des truands et une personne très sensible, avec des valeurs familiales très fortes. Il portera ainsi le fardeau de la disparition de son frère et fera tout pour le "venger", laver l'affront.



"Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Que j’aille la voir et que je lui dise la vérité ? Hé, maman, devine quoi : je dois quitter la ville parce que j’ai tué un tas de gens ? Quel effet ça lui ferait ?"



"Calum sait comment ça va se passer. William est triste parce que son petit frère s’en va. Qu’il y a des risques. Il ne s’inquiète pas pour lui-même. C’est pour Calum qu’il a peur. Calum est celui qui pourrait se faire tuer pour avoir lâché un homme tel que Peter Jamieson. Mais demain William sera plein d’énergie. Prêt à relever le défi. Prêt à aller voir le faussaire. A jouer son rôle. Cette idée est rassurante. Pouvoir se nourrir de l’enthousiasme de quelqu’un d’autre est un réconfort."



Méthodique, organisé et doté d'un sang-froid à toute épreuve, Calum est un homme dur à très dur.



"Calum ne sait pas pleurer. Il ne connaît pas réellement les émotions. Il ne se rappelle pas ses dernières larmes. Il les remplace par la froideur. Une forme de colère rentrée."



En vrai professionnel, il connait parfaitement les différentes techniques, ce qui lui permettra (ou pas je vous laisse le découvrir) de sortir vivant de cette tragique et désespérée fuite.



"Calum connaît la stratégie mise en place. Faire faire leur travail par le flic. Ils seront trop pris par leur combat contre leurs ennemis pour se soucier de leurs amis."



Ce polar est fascinant. La violence est très forte, on est bien dans un roman noir mais elle est différente. Ici, la pègre assassine au couteau ou à l'agression physique. Il n'y a que très peu de coups de feu. Tout est dans la manipulation, la suggestion, la subtilité. C'est non conventionnel par rapport à ce qu'on a l'habitude de lire.



"Et Fisher sourit. Il peut obtenir une inculpation. N’importe laquelle. Et en effet, il a été manipulé par Calum MacLean. Tous manœuvrent quelqu’un. Sauf que peut-être, cette fois-ci, c’est au tour de Fischer de gagner."



L'écriture est ciselée, épurée, clinique, à la serpe. La phrase est très souvent courte, sèche, parcimonieuse, parfois sans verbe. L'auteur ne nous livre que l'essentiel, pas de fioritures. Cela offre une lecture très nerveuse, très addictive. Elle vous harponne et vous agrippe dès les premières lignes et ne vous libère qu'en tournant les dernières pages de l'épilogue. Ce dernier laisse d'ailleurs la porte ouverte à une suite, à la plus grande joie du lecteur.



Vous l'aurez compris, "Ne reste que la violence" est un polar abouti, lumineux, fascinant et superbement réussi. Un vrai et gros coup de cœur! Je vous le recommande chaleureusement.



5/5

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Ne reste que la violence

Comme annoncé dès le premier volet, Malcolm Mackay termine avec Ne reste que la violence sa trilogie consacrée au tueur à gages Calum MacLean qui, ici, décide finalement de raccrocher. À cela près que, comme il a pu le constater précédemment (Comment tirer sa révérence), on ne peut abandonner ce genre de poste sans risque.



Peinture sans fard d’un Milieu dont le fonctionnement, sans surprise, est calqué sur celui de l’Entreprise, la trilogie de Malcolm Mackay trouve ici un aboutissement somme toute logique. L’on y retrouve évidemment les mêmes éléments qui font l’originalité de la série : sécheresse de ton, analyse quasi entomologique des agissements des personnages et, surtout, allant de pair avec cette étude de caractères, cette manière qu’a Mackay d’expliquer par le menu le cheminement des pensées de chacun des protagonistes.

Dans un milieu ultra concurrentiel, chacun de leurs actes et même chacune de leurs paroles peut en effet entraîner une réaction en chaîne et tous tentent donc d’anticiper ces conséquences pour agir au mieux de leurs intérêts. Mais Mackay, qui se plaît à placer ses personnages dans des situations inconfortables joue avec brio – et avec humour, même si cela ne saute pas forcément aux yeux de prime abord – de ce trait pour venir placer le grain de sable ou la réaction inattendue de tel ou tel autre qui vient anéantir toute la stratégie mise en place. Car pour ultracodifié que soit le milieu dans lequel évoluent Calum MacLean et ses comparses ou ennemis, le hasard continue de frapper et la perfection n’est toujours pas de ce monde.



Toujours aussi retors, mais aussi bien plus sombre et désespéré ou désespérant que les deux précédents volumes, Ne reste que la violence met avec talent un point final à cette trilogie plus originale qu’elle ne le laissait soupçonner au début d’Il faut tuer Lewis Winter. Un beau baisser de rideau.

Signalons au passage pour les retardataires que les deux premiers volumes sont édités en format poche.


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Ne reste que la violence

Après Il faut tuer Lewis Winter et Comment tirer sa révérence, nous retrouvons dans ce troisième volet de l’œuvre de l’écossais Malcolm Mackay les mêmes personnages, mis à part ceux (nombreux) qui se sont fait occire dans les deux premiers opus de la série.



Car dans le glauque univers de Malcolm Mackay, nombreux sont les hommes qui tombent. Si la vie humaine n’a pas de valeur, elle a bien un prix. Un prix fixé par les truands protagonistes de l’histoire, qui est lié à ce qu’ils peuvent gagner – ou éviter de perdre – en argent et en pouvoir s’ils font passer de vie à trépas un ami de trente ans ou un concurrent. « Où est mon intérêt ? », cette question est, dans ce milieu, la seule qui mérite d’être posée. Mais après tout, ne les jugeons pas trop hâtivement : ces pratiques, on peut les retrouver aussi dans le milieu des affaires ou du monde politique : vouloir suspendre son adversaire à un croc de boucher ou lui donner un coup de couteau dans le dos (même purement symbolique), ce sont de grands classiques qui ne surprennent plus les citoyens que nous sommes.



Le parallèle est d’autant plus frappant qu’ici les truands se considèrent comme des hommes d’affaires : ils ont des clients, un marché à développer, des concurrents à écraser, du personnel à gérer, des comptables qui leur permettent de trafiquer leur compte. Ils ont simplement des méthodes un tantinet plus expéditives.



Entre Jamieson, Shug et MacArthur, concurrents dans le trafic de drogue et autres activités aussi lucratives qu’illicites, c’est un jeu de billard à trois bandes qui se joue. Coups fourrés, trahisons, faux accords pour tromper l’adversaire ou manipulation de la police pour le faire tomber, tous les coups sont permis s’ils permettent de rester maitre du terrain.



Calum, le tueur à gages de Jamieson, va tenir dans cette partie un rôle essentiel, avec les qualités de méthode, d’organisation et de sang froid qu’on lui connait. Des qualités qui seront mises à rude épreuve quand il va décider de lâcher Jamieson en abandonnant dans la foulée un boulot de tueur qui commence à lui peser. Mais quand on vit avec des prédateurs sans scrupules, est-il possible de revenir vers une sorte de normalité sociale ? De changer radicalement de vie sans risquer de perdre la sienne et surtout celle de sa famille ?



C’est l’enjeu qui est au centre du roman de Mackay. Il parvient à le rendre fort et crédible en nous montrant les « faiblesses » affectives de Calum à travers son attachement pour son grand frère William et pour sa mère. Des faiblesses qui, en temps normal, ne pardonnent pas dans ce métier. Et en effet, quand William, propriétaire d’un garage étranger à la pègre va subir les contrecoups du choix de son frère lorsqu’il veut aider celui-ci à s’enfuir, comment va réagir Calum ? La décision qu’il va prendre est une des surprises du livre.



Un autre personnage du roman va jouer un rôle essentiel dans l’histoire : Young, le bras droit de Jamieson, l’organisateur, le calculateur, le manipulateur. Young, aussi proche de Jamieson qu’on peut l’être avec quelqu’un dans ce milieu, mais dont les qualités peuvent se révéler dangereuses pour celui-ci en cas de coup dur. On le voit, la vie est dure pour les truands, qui ne peuvent se fier à personne, même à leurs proches !



Malcolm Mackay nous propose des personnages d’autant plus intéressants qu’ils sont capables de réfléchir, d’analyser, d’évaluer les rapports de force, de prévoir comment ils peuvent les modifier en leur faveur. Certains (Jamieson, Young) sont des tueurs impitoyables et froids, mais aussi des hommes d’affaires avisés et perspicaces qui ne dépareraient pas dans le cercle fermé des grands patrons de l’industrie ou de la finance.



La fin du roman, si elle apporte quelques réponses aux questions que se pose le lecteur, laisse la porte ouverte à une suite. Le jeu n’est pas terminé, il va se poursuivre sous d’autres formes et dans d’autres conditions. Lesquelles ? C’est à Malcolm Mackay de jouer !


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Il faut tuer Lewis Winter

Calum MacLean a vingt-neuf ans et vit à Glasgow. Son boulot, dans lequel il a acquis une certaine renommée, c'est d'être tueur à gages. Mais il apprécie de travailler seul, et évolue donc en free-lance. Il est ainsi engagé pour éliminer Lewis Winter, un dealer qui devient gênant pour certaines personnes. Mais ce job va le conduire à se trouver mêlé à des affaires risquant de remettre en cause son statut d'indépendant...

Ce thriller est vraiment excellent. Le style est nerveux, avec des phrases relativement courtes (le débit est du genre...mitraillette). Le ton est sobre, descriptif, limite froid. L'auteur expose avec neutralité les émotions et réflexions des différents protagonistes. Mais l'un des principaux mérites à mon sens de cette histoire, malgré le sujet et le milieu dans lequel les faits se déroulent, c'est d'éviter autant que possible, toute forme de violence, en particulier gratuite (que je déplore dans tant d'autres romans de ce genre).

Ce roman constitue le premier volet d'une trilogie. Sans aucune hésitation, je vais me procurer les volumes suivants...
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Comment tirer sa révérence

Frank MacLeod est de retour après quelques mois de convalescence suite à son opération de la hanche. C’est l’occasion pour Jamieson, qui voit son rival Shug Francis prendre de plus en plus d’assurance, de lui faire reprendre du service. Sa mission paraît simple : éliminer un petit dealer de l’organisation de Shug pour envoyer un avertissement simple mais sans équivoque. Mais le vieillissant Frank n’est plus tout à fait aussi efficace et c’est le jeune Calum MacLean qui va devoir pallier ses défaillances. Dès lors, la question de la retraite de Frank se pose. Mais, dans ce genre de milieu, les droits à pension sont limités et tout le monde n’arrive pas à tirer proprement sa révérence.



Après Il faut tuer Lewis Winter, Malcolm Mackay remet en selle ses personnages de tueurs à gages de la pègre de Glasgow pour nous parler de leurs états d’âmes. Comme on l’avait déjà dit à propos du roman précédent de Mackay, ce qui fait l’intérêt de ces histoires, en effet, est moins le crime en lui-même que le fonctionnement intime des personnages, la manière dont chacun – Frank, Calum, Jamieson, Young – cherche à se préserver, à tirer son épingle du jeu en essayant d’anticiper plusieurs coups à l’avance les décisions qu’il aura à prendre et celles que prendront les autres. En s’insinuant ainsi dans la tête de chacun des protagonistes de cette histoire, Mackay parle moins du crime lui-même que de questions plus larges. Quel prix accorde-t-on au pouvoir ou à la liberté ? L’un et l’autre sont-ils compatibles ? Jusqu’ou peut aller la fidélité à un ami ?



Cette histoire tristement banale pourrait presque, en en changeant quelques motifs, à commencer bien entendu par le meurtre, se dérouler dans les bureaux d’une multinationale ou d’une quelconque administration. Tout est ici question d’anticipation sur ce que les autres peuvent penser et sur ce que chacun peut faire pour défendre son pré carré, sa carrière, le confort de sa situation. Dénuée de tout aspect romanesque, le travail des personnages de ce roman n’a rien à envier à celui de n’importe quel ouvrier ou gratte papier. Et pourtant, par le jeu de l’alternance entre les personnages, par ces passages incessants des pensées de l’un à celles de l’autre qui permettent au lecteur de discerner quelles parties de billard à trois, quatre ou cinq bandes se jouent afin de provoquer ou d’éviter une fin tragique, Malcolm Mackay arrive à capter notre intérêt.



Certes, le style est toujours aussi aride, l’action – au sens de l’accumulation de scènes violentes ou de dialogues enflammées – est quasiment absente, et sans doute qu’une partie du lectorat n’adhèrera pas à ce parti pris de l’auteur. Il n’en demeure pas moins que pour nous, avec ces incursions dans la tête de ces personnages qui tentent de se départir de leurs émotions pour exécuter froidement leurs missions mais n’y arrivent jamais complètement, Malcolm Mackay se révèle être un auteur à la fois original et séduisant dont l’économie de moyen permet en fin de compte de dire bien plus de choses et de tirer plus d’émotions que d’autres dont la débauche et la surenchère dans les effets tape à l’œil et la violence dissimulent mal une immense vacuité.


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