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Citations de Malcolm Knox (37)


Il n'avait pas seulement trois épouses, trois Adam et trois Evie dans trois villes différentes . Il avait également trois dentistes, trois médecins de famille, trois comptables. Trois notaires. Il avait trois bouchers et boulangers de quartier, trois garagistes , trois hommes à tout faire, trois plombiers, trois électriciens, trois agendas distincts. (...) Non, il n'avait pas de place pour une autre.
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‎Clients de l’hôtel rattachés au championnat de l’US open de surf : 154
Capacité de l’hôtel : 120
Valeur des serviettes de toilette volées : 1 000 $
Valeur des autres articles appartenant à l’hôtel volés : 5 000 $
Valeur des notes de minibar non comptabilisées : 10 000 $
Valeur du room-service facturé sans autorisation : 3 000 $
Nombre de six-tonnes Ford ayant embouti le hall de l’hôtel et détruit six plantes d’intérieur ainsi que la réception : 1
Nombre de piscines ayant dû être vidées après avoir découvert des clients en train de faire leurs besoins dans l’eau : 2
Nombre de chambres dévastées par le feu : 3
Nombre de fois où l’Huntington Travelodge accueillerait à nouveau un championnat de surf : 0
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Le surf était déjà pourri en 1960, alors imaginez en 73. En ruine. Le seul surf pur qui restait, le surf innocent, le surf de l’âge d’or, il se trouvait en toi, à l’époque où t’étais trop jeune pour connaitre toutes ces conneries. L’âge d’or du surf, c’est quand t’as douze ans et que les journées durent cinquante heures d’affilée et que tous les jours tu surfes des vagues énormes sur une mer de rêve, et qu’y’a personne à l’eau et que tu prends cent vagues parfaites par session. C’est quand tu vois un autre gosse avec une planche sous le bras et que tu l’arrêtes pour lui demander à quel break il va, et que vous vous mettez à parler et du coup vous partez ensemble pour surfer ce break-là. Le truc, c’est que l’âge d’or ça arrivera toujours qu’à un gamin de douze ans, pasqu’après il se réveille et le surf est devenu ce truc commercial, l’eau est blindée de monde et voilà c’est tout foutu et il lui reste plus qu’à soupirer jusqu’à la fin de sa vie.
Et quand il voit un autre gars avec une planche sous le bras, maintenant, il espère juste qu’il va se faire écraser par une voiture avant d’atteindre la plage.
L’âge d’or, mon œil.
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Y'avait aussi ceux qui disaient que le surf c'est gratuit. Quand ils s'étaient mangé une bonne planche dans la tronche, ils sortaient plus ce genre de conneries. Le surf, c'est pas gratuit. Le surf, ça a besoin d'ordre et de civilisation et d'usages. Un ordre hiérarchique auquel tout le monde obéit. Avec toi tout en haut.
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"Au fait, Den", il a fait.
J'ai regardé mon gros orteil noir à force de me cogner tracer des vagues dans le sable.
"M'man elle est pas à toi, elle est à moi".J'ai regardé mon gros orteil noir à force de me cogner creuser un cratère dans le sable.
"La tienne c'était une aut'. Elle t'a eu et après elle s'est barée, et toi on t'a largué à Snapper."
(...)
Tout le bon feeling d'avoir surfé sur cette vague : effacé
ouais, pourquoi il a fait ça
j'ai ramassé le longboard et j'y suis retourné direct. Il fallait que j'en attrape d'autres, chaque nouvelle vague comme un grand coup de chiffon mouillé sur un tableau noir.
Mais tu peux y aller tant que tu veux avec le chiffon, la tache elle est pas partie.
Même après un million de vagues.
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L’autre truc que t’as appris : à l’eau, c’était la guerre.
[…]
À prendre des vagues déjà prises. À se donner des coups de pied dans les planches. Rod a poncé le rail des siennes, histoire de bien faire saigner quand il donnait une beigne à un autre surfeur à la cheville. Il est devenu tellement bon à ce p’tit jeu qu’il était capable d’aller à l’avant de sa planche et de donner un coup avec l’arrière, et aussi la dérive et tout le bazar, à quelqu’un qui était derrière lui sur la vague. Si y’avait eu des points à grappiller pour utilisation de la planche comme d’une arme, Rodney Keith Keith serait devenu champion du monde.
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M'man a regardé le trophée, qui commençait déjà à paumer sa peinture dorée :
- Deuxième, hein ?
- Ouais, M'man, deuxième du secteur ! Deuxième après le champion de l'open d'Australie !
Elle s'est approchée et elle lui a pris la figure dans ses mains.
- Personne se souvient du deuxième, lapin. Personne. Des clous.
Tu l'as fixée longtemps, jusqu'à ce que tu tombes dans ses yeux verts injectés de sang et que tu te noies. (...)
- Fais juste en sorte d'arriver premier la prochaine fois, d'accord ?
- M'man ?
- Oui, mon poussin ?
- Y'a assez d'sous en bas pour que t'aies plus jamais besoin de décortiquer des crevettes.
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Des fois quand on me demandait de signer un contrat ou un autographe, je le faisais avec ce stylo à encre magique dégoté dans une panoplie de magicien, où l’encre s’efface et disparaît cinq minutes après. J’étais jamais là pour voir leur tête quand ils s’en apercevaient, mais j’étais mort de rire rien qu’à l’imaginer.
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" J'avais pas vraiment de copains.
- Forcément que si. Glenn Tinkler, Frank Johnson, Michael Peterson ?
- C'était pas des copains. C'était des surfeurs.
- Et un surfeur pouvait pas être un copain ?
- Pas s'il était à l'eau.
- Même si c'était votre frère ? "
Tu lui lances un de ces regards longs à lui réfrigérer le sang. Vérifie si tes aviateurs sont toujours là.
" Surtout pas si c'était mon frère.
- De votre point de vue, vous n'aviez pas d'ami dans la communauté surf ?
- Une contradiction, ma fille. La communauté surf. S'ils surfaient, c'est qu'ils essayaient de me voler mes vagues. De les gâcher."
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Grillage, béton lézardé, agglo, faux gazon, agglo, lino, agglo, éponge, humidité et naphtaline.
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Ta meilleure année, celle-là. Dennis Keith, dix-huit ans, homme d’affaires, self-made man, nation autonome. Surfeur et shapeur à plein temps, lycéen de temps en temps. Keiths Surf Boards, KSB pour les intimes, cassait la baraque. Coûts = zéro. Recettes = en augmentation constante. C’était la Gold Coast, la nouvelle Californie : ananas, bananes et chapeaux de paille. Drive-in, parkings. Dennis passait la nuit dans son atelier pendant que Rod faisait la fête en haut. Après ça, le matin, Dennis sortait avec sa nouvelle planche et personne y allait tant qu’il avait pas fait ses tests, qu’il avait pas pris les meilleures vagues de l’aube sur la mer-miroir.
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Le jour où nous avons eu affaire pour la première fois à un formulaire, à l'école ou en camp de vacances, et qu'il a fallu remplir la case "profession du père", comme la plupart de nos camarades, nous avons ressenti cette panique qui pousse à improviser. Une fois, copiant sur le voisin, nous avons griffonné "comptable". Une autre fois, comme nous avions entendu parler de ce mot fourre-tout qui peut s'appliquer à tout métier n'ayant pas de nom à proprement parler, nous avons gribouillé "consultant".
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Peut-être a-t-il cru qu'il restait de la place pour une de plus. Une dernière.
Ou peut-être qu'un homme comme lui, le gardien du dernier mot, voudra aussi nécessairement connaître un dernier amour. Peut-être cherchait-il depuis toujours celle qui allait causer sa perte.
Ainsi, le malheur s'abattit sur notre père. Il tomba amoureux.
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Il était l'Homme Le Plus Lâche Du Monde.
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Après le cent vingt-septième anniversaire de Dorothy Ellen O’Oagh, notre père reprit son train-train quotidien avec un sentiment de gratitude envers le destin. C’était bien simple : il avait l’impression de s’être fait tirer dessus et d’avoir réussi à éviter la balle. Son existence était suffisamment bousculée pour ne pas la compliquer encore avec une quatrième épouse. La bousculade, d’ailleurs, était le principe qui régissait sa réalité – ses réalités. Il courait sans cesse d’une vie à l’autre, s’acquittant au mieux de ses devoirs de mari et de père, sans aucune reconnaissance bien entendu, mais ce n’était qu’un détail dans le prix de plus en plus exorbitant qu’il avait à payer ; car être remercié pour cela revenait à être compris, et être compris était tout bonnement impensable.
Par conséquent, en son for intérieur, il se félicita d’être un homme si consciencieux. Il avait supprimé toute forme de distraction. Il n’avait pas de frères et sœurs, pas d’amis, encore moins de relations avec ses collègues de bureau, au-delà de la politesse de rigueur. Nous repensons à toutes les années qui se sont écoulées ainsi, à l’identique, ancrées dans l’immuabilité de sa routine, lui filant entre les doigts l’une après l’autre ; pourtant, lui, notre père, devait supporter chaque journée. Et ces journées étaient d’une complexité infernale. À la moindre interaction avec autrui, il devait d’abord procéder à une évaluation mentale : cette personne peut-elle se révéler une menace ? Y a-t-il des chances pour que la situation m’échappe ? Si la personne en question passait le test, elle était admise dans son orbite. Le reste de son temps, John Wonder le consacrait aux détails pratiques. Il n’avait pas seulement trois épouses, trois Adam et trois Evie dans trois villes différentes. Il avait également trois dentistes, trois médecins de famille, trois comptables. Trois notaires. Il avait trois bouchers et boulangers de quartier, trois garagistes, trois hommes à tout faire, trois plombiers, trois électriciens, trois agendas distincts. La gestion de ces vies n’était plus aussi risquée qu’auparavant, car il en maîtrisait les exigences, il était même devenu un expert. En revanche, c’était terriblement, et de plus en plus, fatiguant. La gymnastique intellectuelle – dont il s’était persuadé pendant des années qu’elle était bonne pour lui, comme une séance de sport obligatoire – commençait à l’épuiser. Avoir tant de choses à se rappeler, vous imaginez les conséquences sur un cerveau ?
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Quand nous étions petits, notre père s’asseyait sur l’un de nos lits, le soir, et déchargeait son sac à histoires.
Il éteignait notre lampe. Il ne commençait pas tant que nous n’avions pas les yeux fermés. L’obscurité venait confirmer son absence totale d’odeur, que ce soit cosmétique ou animale, même si cette absence nous frappe plus aujourd’hui qu’à l’époque. Impossible de le sentir dans le noir, mais cela n’avait rien d’inhabituel pour nous. Les pères étaient inodores, voilà tout.
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Le temps que le soleil soit bien haut et l'eau bien bleue, c'était devenu la pire session de ta vie. (...) une merde immonde. T'as pas zieuté vers la colline pour voir si elle regardait.
T'as laissé le courant t'emporter, et quand il t'a largué t'as ramé pour passer derrière les roches volcaniques en granit noir. Là où ça levait à la verticale et personne faisait jamais de take-off. (...) Et sans faire exprès, sans penser à ce que t'étais en train de faire, vraiment, tu t'es fait soulever haut, très haut, sur la crête de la plus grosse de la série, loin au-dessus des roches volcaniques, tellement haut que tu voyais les agaves, le club de surf de Rainbow Bay, le bureau de navigation de Point Danger, tu voyais même jusqu'à l'embouchure de la Tweed, de l'Autre Côté. (...)
Tu te souviens de rien d'autre quand tu t'es pointé de derrière le granit noir, à part leur figure au moment où ils ramaient tous comme des barjots dans l'autre direction pour laisser passer la plus grosse de la série, la panique sur leurs figures, un monstre cette vague, pas envie de se faire allumer alors ils ramaient ils ramaient, et tu te souviens de leur tête quand ils sont passés de la panique à l'émerveillement : (...)
T'as fendu la vague sous leur nez, genre comme si t'étais Alexandre le Grand et eux ta foutue haie d'honneur. (...)
La seule façon de prolonger cette session, c'était de le refaire.
Alors t'es parti à la rame derrière le granit.
T'as écrit des mots pour elle sur les vagues. Des poèmes, des chansons.
Tu voulais pas zieuter vers la colline voir si elle regardait.
T'as surfé deux heures de plus, t'as pris que huit ou neuf vagues en tout, et chacune une chanson écrite pour elle.
T'as remonté Greenmount Hill au pas de course.
Histoire de voir si elle avait lu ta musique.
Elle était pas là.

Elle était pas là.
Elle était pas là.
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Les lignes se formaient à l'extérieur de la baie et arrivaient en cadence, comme une armée. Je comptais, un, deux, trois. Comment tout marchait par trois, trois vagues par série, trois séries par séquence, trois houles par mois, comme si y'avait un bon Dieu ou un p'tit Jésus dans l'océan qu'aurait su compter que jusqu'au chiffre magique de trois. La troisième vague d'une série, c'était toujours la plus grande. Et la troisième vague de la troisième série ( la neuvième vague, quoi), la plus grande de toutes. J'ai pigé ça en regardant par la fenêtre de ma classe. L'instruction, y'a que ça de vrai, hein.
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Sandy avait exaucé son premier rêve, celui de connaître un premier amour qui allait devenir un amour durable, suffisant pour toute une vie. Paulina lui avait offert un autre rêve : celui de la stimulation intellectuelle et spirituelle à une époque où il s'était ramolli et laissé aller à l'autosatisfaction. A elles deux, elles formaient un concept hégélien : Sandy était la thèse, la partie initiale, vierge de tout, et Paulina l'antithèse, la remise en question de tout ce que notre père incarnait, la réponse vivante à ses actes. Incapable de choisir entre une existence et l'autre, il avait cherché à vivre les deux.
Dans cette équation, Kim était la synthèse : une réconciliation de ses opposés. Au mépris de tout sens commun et moral, de toute déontologie et vertu, papa se sentit basculer dans un autre rêve : un rêve d'expiation, un rêve dans lequel il réparait tous ses torts. [...] désormais, il se rêvait comme l'allégorie d'un autre genre humain : de même que Kim incarnait les souffrances de la femme, il incarnait les outrages commis par l'homme.
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"C'est ce que je t'ai toujours dit. T'es un spectateur. Tu ne t'impliques pas. Tu passes à côté de ta vie."
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