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3.29/5 (sur 7 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Fribourg , le 12.10.95
Biographie :

Malika Hess est une auteure née le 12 octobre 1995 en Suisse, d'un père suisse et d'une mère italienne. Écrivant spécialement du fantastique, Malika publie elle-même ses livres sur Amazon, via KDP et CreateSpace. Son premier roman, "les Royaumes Cachés : Tome 1 : L'Ange Gardien", paraît en janvier 2014 et connaît un succès auprès des jeunes lecteurs. Puis, trois mois plus tard, "Mon Âme Vendue" est également publié et a tout autant charmé les amateurs de fantastique et d'action. En 2015, "Les Royaumes Cachés : Tome 2 : La Rose de Cupidon" est sorti le jour du printemps, et le quatrième roman, "Goëndolia" a rencontré ses lecteurs à Noël. Ces livres font partie d'une longue liste de romans en relecture, ou en attente d'écriture.

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Bibliographie de Malika Hess   (10)Voir plus

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
– Bon appétit.

Je l’imite.

– De même.

Et Snow et moi nous mettons à manger.

– La plupart des ingrédients présents devant toi viennent de Landis.

Je hoche la tête, aussi enthousiaste qu’affamée.

– C’est délicieux.

– Dis-moi… comment se fait-il que tu grimpes aussi bien et aussi vite ?

– Je n’ai pas envie d’en parler.

– La cale est disponible, ce soir.

Je soupire longuement, avant d'entamer :

– Mon père et moi chassions beaucoup. Lui qui s’attendait à avoir un garçon pour aîné, il s’est contenté de m’avoir et m’a enseigné tout ce qu’un père enseigne à son héritier. Il m’a appris à tirer à l’arc et au mousquet, à grimper aux arbres et sur les édifices, à courir et à franchir les obstacles sans m’arrêter.

– Tu ne portais pas de robe, je présume, sourit-il.

– Non, je m’habillais un peu comme cela, dis-je en désignant mes vêtements.

Il éclate de rire.

– Voilà pourquoi tu sembles tellement à l’aise !

Je hausse une épaule, flattée.

– Et vous le faites encore ? me demande-t-il avec intérêt.

– Non, mon père s’est blessé à la jambe. Il s’abstient alors de chasser, le temps qu’il guérisse.

– Et tu aimais chasser ?

– Oh, oui ! m'enchante-je. C’est magnifique de plonger au beau milieu de la nature, de découvrir les animaux, les arbres et les plantes. J’ai tant appris, grâce à mon père, et j’espère apprendre davantage…

Snow m'offre un tendre sourire.

– En tout cas, ta manière de me répondre me fait plaisir, ce soir. Je t’en remercie. Et pour te prouver ma gratitude, je t’accorde encore trois jours de repos. Ça te convient ?

J’écarquille les yeux, ahurie.

– Sérieusement ?

– Tu as ma parole, et ma parole est mon honneur.

Je cligne plusieurs fois des yeux, m’assurant que ce n’est pas un rêve, avant de balbutier :

– Oh, eh bien, je… merci beaucoup, c’est vraiment gentil.

– C’est le prix de tes confidences, très chère. Tiens, d’ailleurs, ça me rappelle que je chasse beaucoup, moi aussi. Mais je ne chasse qu’en mer.

Et il s’est mis à me parler de ses prises, de ses méthodes et des gains de tout cela. Snow m’a ensuite fait le récit de ses débuts, de toutes les mers qu’il a sillonnées, et de toutes les îles qu’il a visitées, ainsi que de leurs cultures.

Jamais je n’aurais pensé en être aussi intéressée. Tout ce qu’il me raconte me fait voyager et rêver. J’adore ce genre de sujet de conversation ! Et il a tant l’air passionné par ses odyssées que je ne peux que l'écouter avec le sourire.

Nous avons continué à discuter de notre vie en mangeant ; nous en savons autant l’un sur l’autre, ce qui me met à l’aise.

Snow s’est montré fort sympathique : il était souriant, attentif et plaisant.

Voilà qu’il me fascine.
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– Bon appétit.

Je l’imite.

– De même.

Et Snow et moi nous mettons à manger.

– La plupart des ingrédients présents devant toi viennent de Landis.

Je hoche la tête, aussi enthousiaste qu’affamée.

– C’est délicieux.

– Dis-moi… comment se fait-il que tu grimpes aussi bien et aussi vite ?

– Je n’ai pas envie d’en parler.

– La cale est disponible, ce soir.

Je soupire longuement, avant d'entamer :

– Mon père et moi chassions beaucoup. Lui qui s’attendait à avoir un garçon pour aîné, il s’est contenté de m’avoir et m’a enseigné tout ce qu’un père enseigne à son héritier. Il m’a appris à tirer à l’arc et au mousquet, à grimper aux arbres et sur les édifices, à courir et à franchir les obstacles sans m’arrêter.

– Tu ne portais pas de robe, je présume, sourit-il.

– Non, je m’habillais un peu comme cela, dis-je en désignant mes vêtements.

Il éclate de rire.

– Voilà pourquoi tu sembles tellement à l’aise !

Je hausse une épaule, flattée.

– Et vous le faites encore ? me demande-t-il avec intérêt.

– Non, mon père s’est blessé à la jambe. Il s’abstient alors de chasser, le temps qu’il guérisse.

– Et tu aimais chasser ?

– Oh, oui ! m'enchante-je. C’est magnifique de plonger au beau milieu de la nature, de découvrir les animaux, les arbres et les plantes. J’ai tant appris, grâce à mon père, et j’espère apprendre davantage…

Snow m'offre un tendre sourire.

– En tout cas, ta manière de me répondre me fait plaisir, ce soir. Je t’en remercie. Et pour te prouver ma gratitude, je t’accorde encore trois jours de repos. Ça te convient ?

J’écarquille les yeux, ahurie.

– Sérieusement ?

– Tu as ma parole, et ma parole est mon honneur.

Je cligne plusieurs fois des yeux, m’assurant que ce n’est pas un rêve, avant de balbutier :

– Oh, eh bien, je… merci beaucoup, c’est vraiment gentil.

– C’est le prix de tes confidences, très chère. Tiens, d’ailleurs, ça me rappelle que je chasse beaucoup, moi aussi. Mais je ne chasse qu’en mer.

Et il s’est mis à me parler de ses prises, de ses méthodes et des gains de tout cela. Snow m’a ensuite fait le récit de ses débuts, de toutes les mers qu’il a sillonnées, et de toutes les îles qu’il a visitées, ainsi que de leurs cultures.

Jamais je n’aurais pensé en être aussi intéressée. Tout ce qu’il me raconte me fait voyager et rêver. J’adore ce genre de sujet de conversation ! Et il a tant l’air passionné par ses odyssées que je ne peux que l'écouter avec le sourire.

Nous avons continué à discuter de notre vie en mangeant ; nous en savons autant l’un sur l’autre, ce qui me met à l’aise.

Snow s’est montré fort sympathique : il était souriant, attentif et plaisant.

Voilà qu’il me fascine.
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J’ai brossé toute la journée, les genoux enfoncés dans le bois.

J’ai compté combien de fois j’ai fait le tour de ce pont ; cependant, je n’ai pas osé compter le nombre de fois où on a sali mon chemin, où on m’a sifflée, humiliée, ou provoquée. L’équipage ne s’est guère lassé de se moquer de moi.

J’ai retenu mes larmes toute la journée. De toute manière, j’aurai toute la nuit pour pleurer.

La lune s’est levée. Depuis notre déjeuner, je n’ai pas revu le capitaine. Tant mieux ! Moins je le vois, mieux je me porte.

Tout l’équipage s’en va se coucher. L’absence des matelots ramène un semblant de légèreté dans l’air.

La mer devient plus douce.

Le ciel s’étoile.

Le vent caresse.

Puis, voilà qu’il arrive : Nicolin.

C’est avec amusement que je constate qu’il ne cessera peut-être jamais de sourire.

D’où lui vient cette joie de vivre ?

Puisqu’il est désormais la seule personne en qui je fais confiance sur ce navire, je m’approche de lui et m’assois sur la dernière marche des escaliers menant au gouvernail.

Son sourire s’étire davantage, quand il pose les yeux sur moi.

– Bonsoir, Cassandra.

– Bonsoir, Nicolin.

L’allégresse de son visage est communicative, à ma grande surprise.

– Comment vas-tu ?

– Pas mieux qu’hier, soupire-je. J’ai dû laver le pont cinq fois, puisque je n’ai pas répondu aux cinq questions que m’a posées le capitaine.

Il me lance un regard étonné.

– Tu n’as pas fourni de réponses ?

– Non.

– Mais il le faut ! s’inquiète-t-il. Il est le capitaine de ce vaisseau, je te signale.

– Les seules personnes que je considère supérieures à moi sont celles qui ont un cœur en or, pas celles qui possèdent de l’or.

– Malheureusement, il ne pensera pas comme toi. Tu n’as pas le choix.

À nouveau, je soupire et laisse mon regard s’évader sur l’horizon.

– N’y a-t-il aucun moyen de s’échapper ? pense-je tout haut.

Il tourne lentement la tête vers moi. Je ne vois guère son visage, mais je sens sa compassion me tenir les épaules, comme les mains d’un père bienveillant.

– La mort est la seule issue, Cassandra.

Ces mots crispent mon corps. Je le dévisage, dévastée et impuissante.

Cependant, je vois des étoiles d’espoir briller en ses yeux, allez savoir pourquoi. Il se penche vers moi en gardant son éternel sourire, et se fait si proche que je sens son souffle se répandre sur mes lèvres.

– Dans deux jours, nous mouillerons dans une île. Tu pourras faire semblant de rester à bord du navire. Et à l’heure qui suivra le départ de l’équipage, à toi se présentera l’occasion de retrouver ta liberté.
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J’ai brossé toute la journée, les genoux enfoncés dans le bois.

J’ai compté combien de fois j’ai fait le tour de ce pont ; cependant, je n’ai pas osé compter le nombre de fois où on a sali mon chemin, où on m’a sifflée, humiliée, ou provoquée. L’équipage ne s’est guère lassé de se moquer de moi.

J’ai retenu mes larmes toute la journée. De toute manière, j’aurai toute la nuit pour pleurer.

La lune s’est levée. Depuis notre déjeuner, je n’ai pas revu le capitaine. Tant mieux ! Moins je le vois, mieux je me porte.

Tout l’équipage s’en va se coucher. L’absence des matelots ramène un semblant de légèreté dans l’air.

La mer devient plus douce.

Le ciel s’étoile.

Le vent caresse.

Puis, voilà qu’il arrive : Nicolin.

C’est avec amusement que je constate qu’il ne cessera peut-être jamais de sourire.

D’où lui vient cette joie de vivre ?

Puisqu’il est désormais la seule personne en qui je fais confiance sur ce navire, je m’approche de lui et m’assois sur la dernière marche des escaliers menant au gouvernail.

Son sourire s’étire davantage, quand il pose les yeux sur moi.

– Bonsoir, Cassandra.

– Bonsoir, Nicolin.

L’allégresse de son visage est communicative, à ma grande surprise.

– Comment vas-tu ?

– Pas mieux qu’hier, soupire-je. J’ai dû laver le pont cinq fois, puisque je n’ai pas répondu aux cinq questions que m’a posées le capitaine.

Il me lance un regard étonné.

– Tu n’as pas fourni de réponses ?

– Non.

– Mais il le faut ! s’inquiète-t-il. Il est le capitaine de ce vaisseau, je te signale.

– Les seules personnes que je considère supérieures à moi sont celles qui ont un cœur en or, pas celles qui possèdent de l’or.

– Malheureusement, il ne pensera pas comme toi. Tu n’as pas le choix.

À nouveau, je soupire et laisse mon regard s’évader sur l’horizon.

– N’y a-t-il aucun moyen de s’échapper ? pense-je tout haut.

Il tourne lentement la tête vers moi. Je ne vois guère son visage, mais je sens sa compassion me tenir les épaules, comme les mains d’un père bienveillant.

– La mort est la seule issue, Cassandra.

Ces mots crispent mon corps. Je le dévisage, dévastée et impuissante.

Cependant, je vois des étoiles d’espoir briller en ses yeux, allez savoir pourquoi. Il se penche vers moi en gardant son éternel sourire, et se fait si proche que je sens son souffle se répandre sur mes lèvres.

– Dans deux jours, nous mouillerons dans une île. Tu pourras faire semblant de rester à bord du navire. Et à l’heure qui suivra le départ de l’équipage, à toi se présentera l’occasion de retrouver ta liberté.
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J’atteins enfin mon chez moi, et ouvre la porte si fortement que j'ai risqué de l’arracher du mur. Je me retrouve nez à nez avec mes parents, et mère me prend dans ses bras.

– Cassandra ! On a failli venir te chercher !

– Par tous les diables, que se passe-t-il ?! demande père.

– Vite ! Dans la cave ! leur souffle-je.

– Quoi ? Quoi ! s’écrie ma mère.

Je halète, tentant péniblement de reprendre mon souffle, pendant que la panique qui balaie les rues se fait entendre autour de nos murs.

– Il se passe quelque chose d’horrible !

Mère m’attrape par les épaules, morte d’inquiétude.

– Qu’y a-t-il ?

– Ils sont revenus pour nous emmener en Enfer, avec eux !

Elle s’immobilise, horrifiée, et père part ouvrir la trappe de la cave, en marchant avec sa canne.

– Va vite réveiller ta sœur. Chérie. Dans l’armoire. Mon fusil.

Je hoche la tête, et mère court chercher l’arme.

Émilie se lève en un bond, quand je l’ai réveillée en lui sommant de me suivre. Sa confusion me fait de la peine : elle semble si déboussolée, elle ne comprend pas ce qu’il se passe, mais malgré cela, elle obtempère.

Nous nous réfugions dans la cave, dont la trappe est habituellement cachée sous le tapis du salon. Et nous nous retrouvons dans le noir total.

Les hurlements audibles me crispent le corps. J’arrache l’arme des mains de mon père, et attend juste en-dessous de la trappe.

– Que fais-tu ?

– J’attends nos invités.

Notre porte se fait soudainement défoncer ; l’horreur me coupe le souffle quand je reconnais les rugissements d’un revenant. Il semble seul, mais aussi fort que trois hommes. Il saccage tout dans notre demeure : il détruit les meubles, balance les vases et lance des objets dans tous les sens.

Même s’il est seul, et même si j’ai une arme entre les mains, je prie pour qu’il ne nous trouve pas. Mais au lieu de l’éloigner, mes prières n’ont fait que l’attirer : je l'entends approcher en titubant violemment et en martelant le sol ; je sers mon emprise sur le fusil et pince mes lèvres.

La trappe s’ouvre, voire s’envole. Et au-dessus de ma tête, la laideur incarnée nous découvre et me dégoute tant que je tire en criant de sursauts. La puissance du coup est telle que j’ai reculé d’un pas et que la tête du mort-vivant a explosé.
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J’atteins enfin mon chez moi, et ouvre la porte si fortement que j'ai risqué de l’arracher du mur. Je me retrouve nez à nez avec mes parents, et mère me prend dans ses bras.

– Cassandra ! On a failli venir te chercher !

– Par tous les diables, que se passe-t-il ?! demande père.

– Vite ! Dans la cave ! leur souffle-je.

– Quoi ? Quoi ! s’écrie ma mère.

Je halète, tentant péniblement de reprendre mon souffle, pendant que la panique qui balaie les rues se fait entendre autour de nos murs.

– Il se passe quelque chose d’horrible !

Mère m’attrape par les épaules, morte d’inquiétude.

– Qu’y a-t-il ?

– Ils sont revenus pour nous emmener en Enfer, avec eux !

Elle s’immobilise, horrifiée, et père part ouvrir la trappe de la cave, en marchant avec sa canne.

– Va vite réveiller ta sœur. Chérie. Dans l’armoire. Mon fusil.

Je hoche la tête, et mère court chercher l’arme.

Émilie se lève en un bond, quand je l’ai réveillée en lui sommant de me suivre. Sa confusion me fait de la peine : elle semble si déboussolée, elle ne comprend pas ce qu’il se passe, mais malgré cela, elle obtempère.

Nous nous réfugions dans la cave, dont la trappe est habituellement cachée sous le tapis du salon. Et nous nous retrouvons dans le noir total.

Les hurlements audibles me crispent le corps. J’arrache l’arme des mains de mon père, et attend juste en-dessous de la trappe.

– Que fais-tu ?

– J’attends nos invités.

Notre porte se fait soudainement défoncer ; l’horreur me coupe le souffle quand je reconnais les rugissements d’un revenant. Il semble seul, mais aussi fort que trois hommes. Il saccage tout dans notre demeure : il détruit les meubles, balance les vases et lance des objets dans tous les sens.

Même s’il est seul, et même si j’ai une arme entre les mains, je prie pour qu’il ne nous trouve pas. Mais au lieu de l’éloigner, mes prières n’ont fait que l’attirer : je l'entends approcher en titubant violemment et en martelant le sol ; je sers mon emprise sur le fusil et pince mes lèvres.

La trappe s’ouvre, voire s’envole. Et au-dessus de ma tête, la laideur incarnée nous découvre et me dégoute tant que je tire en criant de sursauts. La puissance du coup est telle que j’ai reculé d’un pas et que la tête du mort-vivant a explosé.
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Nous sommes sur le point de quitter le ciel de Savendel pour retrouver le ciel bleu. Cependant, une large brume entoure le navire à vue d’œil ; elle nous entoure comme les bras d’une mère étreignent son bébé.

Il m'est impossible de voir plus loin que le bout de mon nez, même la proue et le ponts me sont invisibles ; en guignant par-dessus mon épaule, je ne vois que la vague silhouette de Kaméï dans son nid-de-pie.

Depuis là, j’entends l’écho de la voix de Snow :

– Kaméï ! L’état des lieux !

– J’vois rien, capitaine ! Même la mer n’est plus percevable !

Alertée, je tends l’oreille.

Il y a quelque chose qui cloche.

Et le silence sur le pont témoigne que ce n’est plus une illusion.

J’entends des femmes rires, glousser, gémir et murmurer.

Puis, ces voix se mettent à chanter.

Un atroce frisson d’angoisse me hérisse le dos : j’espérais venir et partir de Savendel sans les croiser…

Mais les sirènes nous ont trouvés.

Les pirates apprécient ces voix : je les entends parler d'une voix rauque, comme s’ils essayaient de les charmer, ou comme s’ils les invitaient à se montrer et à monter à bord.

Dans ma tête, deux camps s’affrontent.

D’un côté, je veux les laisser sombrer dans cette démence. Ils se feront dévorer par les sirènes, et là, j’aurai une bonne raison de les regretter.

De l’autre, j’éprouve encore une affection fraternelle pour eux. Hier encore, ils étaient mes amis, mes anges gardiens. Ils ont promis de me protéger et m’ont tant instruite, tant fait rire.

Mais je dois me rendre à l'évidence : si je ne réagis pas, je coulerai avec le navire.

Décidée, j’attrape une corde et descends sur le pont en me laissant glisser.

Autour de moi, les pirates sont devenus étranges : ils déambulent et titubent, enivrés par les voix enchanteresses des sirènes. Même Snow abandonne le gouvernail pour suivre ces chants.

Comment vais-je faire pour tous les sauver ?

Réfléchis, Cassandra, réfléchis !

Un coup de feu me fait bondir de sursaut : la sirène qui attirait Snow s’est fait abattre par le pistolet de Naïd ; je le vois se dépêcher de ligoter les poignets de Snow à la clôture qui tient le gouvernail avec une corde.

Devant moi tombe un mousquet.

– Éradique-moi ces sirènes ! Je prends la barre !
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Nous sommes sur le point de quitter le ciel de Savendel pour retrouver le ciel bleu. Cependant, une large brume entoure le navire à vue d’œil ; elle nous entoure comme les bras d’une mère étreignent son bébé.

Il m'est impossible de voir plus loin que le bout de mon nez, même la proue et le ponts me sont invisibles ; en guignant par-dessus mon épaule, je ne vois que la vague silhouette de Kaméï dans son nid-de-pie.

Depuis là, j’entends l’écho de la voix de Snow :

– Kaméï ! L’état des lieux !

– J’vois rien, capitaine ! Même la mer n’est plus percevable !

Alertée, je tends l’oreille.

Il y a quelque chose qui cloche.

Et le silence sur le pont témoigne que ce n’est plus une illusion.

J’entends des femmes rires, glousser, gémir et murmurer.

Puis, ces voix se mettent à chanter.

Un atroce frisson d’angoisse me hérisse le dos : j’espérais venir et partir de Savendel sans les croiser…

Mais les sirènes nous ont trouvés.

Les pirates apprécient ces voix : je les entends parler d'une voix rauque, comme s’ils essayaient de les charmer, ou comme s’ils les invitaient à se montrer et à monter à bord.

Dans ma tête, deux camps s’affrontent.

D’un côté, je veux les laisser sombrer dans cette démence. Ils se feront dévorer par les sirènes, et là, j’aurai une bonne raison de les regretter.

De l’autre, j’éprouve encore une affection fraternelle pour eux. Hier encore, ils étaient mes amis, mes anges gardiens. Ils ont promis de me protéger et m’ont tant instruite, tant fait rire.

Mais je dois me rendre à l'évidence : si je ne réagis pas, je coulerai avec le navire.

Décidée, j’attrape une corde et descends sur le pont en me laissant glisser.

Autour de moi, les pirates sont devenus étranges : ils déambulent et titubent, enivrés par les voix enchanteresses des sirènes. Même Snow abandonne le gouvernail pour suivre ces chants.

Comment vais-je faire pour tous les sauver ?

Réfléchis, Cassandra, réfléchis !

Un coup de feu me fait bondir de sursaut : la sirène qui attirait Snow s’est fait abattre par le pistolet de Naïd ; je le vois se dépêcher de ligoter les poignets de Snow à la clôture qui tient le gouvernail avec une corde.

Devant moi tombe un mousquet.

– Éradique-moi ces sirènes ! Je prends la barre !
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Plus tard, les discussions et les occupations quotidiennes ont repris.

Alors que je quitte un groupuscule pour en rejoindre un autre, j'entends un matelot m'appeler :

– Attend, Cassandre !

CASSANDRE ?!

Seul mon père m'appelait Cassandre !

Et mon père me manque !

Ma famille me manque !

Vœla me manque !

Ma maison me manque !

La vielle de mon père me manque !

Ses chansons me manquent !

Comment cet abruti se permet-il de me remémorer tout cela ?!

Je me retourne brusquement vers celui qui m’a appelée ainsi – je le reconnais par ses yeux écarquillés de stupeur face à mon évidente colère. En un rien de temps, je me retrouve devant lui. Toutefois, un sourire amusé reste figé sur son visage.

– Hôte-moi ce sourire, lui dis-je en serrant les dents, et ne m’appelle plus jamais ainsi. Sinon je t’arracherai les mains et te giflerai avec !

Il demeure là, à me dévisager.

Puis, ce crétin éclate de rire.

– Attention, la mouette menace de picorer !

Les matelots s'esclaffent.

Je me sens humiliée : mes poings se serrent à tel point que mes ongles se plantent dans ma paume.

Ils ne me prendront jamais au sérieux si je ne me montre pas menaçante. Et je ne veux pas perdre la place qu'ils m'ont accordée parmi eux. Alors j’arrache son épée de sa ceinture, et lui frôle la gorge avec la pointe. Je le vois tendu et l’entends déglutir.

Les pirates lancent de longs "ouh" de stupéfaction, avant de nous écouter avec intérêt.

– Je veux que tu effaces ce nom-là de tes pensées.

– Sinon quoi ?

Il vole le sabre d’un de ses amis et m’imite. J’ai un mouvement de recul, et nous nous menaçons du regard, les sabres dégainés.

L’équipage se réjouit de ce duel et s’écarte pour nous faire de la place.

Mon adversaire observe ses camarades avec un sourire malin.

– Ils veulent du spectacle. Je vais leur offrir de quoi se divertir…
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Plus tard, les discussions et les occupations quotidiennes ont repris.

Alors que je quitte un groupuscule pour en rejoindre un autre, j'entends un matelot m'appeler :

– Attend, Cassandre !

CASSANDRE ?!

Seul mon père m'appelait Cassandre !

Et mon père me manque !

Ma famille me manque !

Vœla me manque !

Ma maison me manque !

La vielle de mon père me manque !

Ses chansons me manquent !

Comment cet abruti se permet-il de me remémorer tout cela ?!

Je me retourne brusquement vers celui qui m’a appelée ainsi – je le reconnais par ses yeux écarquillés de stupeur face à mon évidente colère. En un rien de temps, je me retrouve devant lui. Toutefois, un sourire amusé reste figé sur son visage.

– Hôte-moi ce sourire, lui dis-je en serrant les dents, et ne m’appelle plus jamais ainsi. Sinon je t’arracherai les mains et te giflerai avec !

Il demeure là, à me dévisager.

Puis, ce crétin éclate de rire.

– Attention, la mouette menace de picorer !

Les matelots s'esclaffent.

Je me sens humiliée : mes poings se serrent à tel point que mes ongles se plantent dans ma paume.

Ils ne me prendront jamais au sérieux si je ne me montre pas menaçante. Et je ne veux pas perdre la place qu'ils m'ont accordée parmi eux. Alors j’arrache son épée de sa ceinture, et lui frôle la gorge avec la pointe. Je le vois tendu et l’entends déglutir.

Les pirates lancent de longs "ouh" de stupéfaction, avant de nous écouter avec intérêt.

– Je veux que tu effaces ce nom-là de tes pensées.

– Sinon quoi ?

Il vole le sabre d’un de ses amis et m’imite. J’ai un mouvement de recul, et nous nous menaçons du regard, les sabres dégainés.

L’équipage se réjouit de ce duel et s’écarte pour nous faire de la place.

Mon adversaire observe ses camarades avec un sourire malin.

– Ils veulent du spectacle. Je vais leur offrir de quoi se divertir…
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