Citations de Maëlle Desard (166)
Je leur ferai payer. Leurs morts et ma déchéance. Et si je n’ai plus de canines pour déchirer leur carotide encore palpitante, alors je le ferai à mains nues.
- Les vampires ne partagent pas leurs humains.
- Comme les humains ne boivent pas au goulot de la même bouteille ?
Elle n'était pas belle, c'était pire que cela. Elle était charmante. De longs cheveux bouclés qui cascadaient jusqu'à ses hanches plantureuses, un profil qui présentait un ventre ferme et des seins généreux, un nez en trompette, des cils qui s'étiraient sur des kilomètres... La garce.
Dieu, que ma Bretagne natale me manquait... Sa fraîcheur, ses embruns, ses crêpes.
Surtout les crêpes.
Et pour ne rien arranger, mes cheveux avaient décidé de me dire merde. J’y avais coincé autant de pinces, d’élastiques et de barrettes que j’avais pu trouver dans mon appartement – sans succès. Mètre après mètre, mes longues mèches bouclées retournaient à la vie sauvage et venaient me narguer en se plaquant sur mon front ou ma nuque en sueur.
On ne va pas se mentir : être meuf, c’est mentalement épuisant, et socialement injuste.
- Oh la déprime, (...).
- C'est l'hiver, tout est moche, (...).
Je repensai à la Bretagne, avec ses prairies battues par les vents et ses falaises fouettées par les eaux glaciales. A Strasbourg et aux coteaux alsaciens, beaux comme des peintures en toute saison. Non, tout n'était pas moche.
Derrière, un hurlement strident jaillit, et je comprends aux cris effarés de la foule qu'un des humains est mort. En même temps, ces gourdes-à-sang ne sont pas capables du tiers des prouesses physiques que peut réaliser un enfant sanguis, les deux pouces dans le nez et un pied dans le plâtre.I ls sont lents. Ils sont lourds. Ils n'ont aucune magie en eux.
Cette fille est tout de même étrange, n'avait pu s'empêcher de remarquer mon père au dîner. C'est la seule personne que j'ai rencontrée qui me donne l'impression d'être un personnage secondaire dans ma propre vie.
J'avais déjà été moche dans ma vie - mais à ce niveau ? Non. De l'art mes amis. Du GRAND art.
On pourrait croire au début d’une blague à papa, mais la vérité prêtait vachement moins à rire. Armés d’un enthousiasme ridicule à l’idée d’agir, nous partions en mission. Laquelle ? Excellente question.
Ce sont les gentils qui meurent.
- Je ...vous ne devriez pas, balbutia-je quand il m'attrapa le bras. Avec les temps qui courent, les virus qui galopent, ce n'est pas très sûr.
- Agent Loan ! l'interpellai-je avant qu'il en s'éloigne. Sur une échelle de un à dix, on est à quel point dans la mouise ?
Il ne se retourna pas pour me répondre.
- Ils ont envoyé un Omega. Oubliez l'échelle, nous sommes déjà au sommet.
Effectivement, je devinais un cycliste plus loin qui pédalait comme si l’enfer était à ses trousses. À sa décharge, une sorcière à laquelle s’agrippe un vampire, tous deux chevauchant une monture à l’effigie d’une saucisse sociopathe, devait sans doute correspondre à une certaine vision de l’enfer.
Le hurlement de rage pure de ma colocataire finit de me réveiller pour de bon. Il faut dire que les banshees ont du coffre. Du genre sirène de pompier accouplée à une corne de brume, pour vous donner une vague idée.
Je me serais collé des gifles - pourquoi, pourquoi, POURQUOI est-ce que je faisais ça ? J'avais toujours eu une grande gueule, mais le courage d'un pigeon.
— Je vois. Donc, tu connais bien ce Trajan.
— Très.
— Sympa, comme garçon ?
— Con comme un pied de chaise.
On ne va pas se mentir : être une meuf, c’est mentalement épuisant, et socialement injuste.
- Et alors ?
- Et alors on va aller voir ce qu’il en est.
- Bon sang… Mais on est samedi…
- Quand nous attraperons le coupable, je lui ferai savoir que ses choix calendaires vous ont indisposée.