Découvrez Sans faute, le dernier roman de Maloria Cassis, une romance qui aborde des sujets de société difficiles tels que l'illestrisme.
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Au temps pour moi, tempéré-je ce n’est pas des manières de faire, je vous l’accorde. Mais vous ne m’avez pas laissé le choix. Je cherche un job, et vous proposez un poste. Prenez-moi au moins à l’essai.
J’ai envie d’ajouter que « m’essayer, c’est m’adopter », mais je me retiens. Hulk n’a pas l’air d’avoir le sens de l’humour.
Lire, c’est être dans une bulle, être quelqu’un d’autre l’espace de quelques heures, vivre des vies différentes, partir à l’aventure, tomber amoureux plusieurs fois, avoir le cœur serré, la peur au ventre, passer par des milliers d’émotions différentes que tu ne pourra peut-être jamais vivre en vrai.
Se priver de ce que l'amour pourrait t'apporter, ce serait vivre une vie terne et sans intérêt.
Son allure de mauvais garçon reflète parfaitement son caractère de chien. Si on ajoute à cela sa carrure tout en muscles et sa collection de tatouages, on ne doit vraiment pas souvent lui chercher des embrouilles.
Notre amour est comme de l’alcool fort qu’on balancerait sur une plaie à vif. Ça te déchire l’âme, mais ça te soigne aussi.

— Ta cliente est malade ? lance-t-il de but en blanc.
— Oui, elle souffre d’un cancer du sein. Enfin, elle est en rémission depuis quelques mois maintenant, mais tu sais, une fois que tu as cette saloperie en toi… Il paraît comprendre ce que je n’ajoute pas.
— Et le lien entre ton salon, elle et toi ? Je suis flattée qu’il s’intéresse à ce que je fais. Il faut dire que je pourrais en parler pendant des heures.
— Je suis revenue à San Diego dans le but de suivre une formation spécifique. Je viens en aide à des femmes ayant subi une mastectomie.
— Waouh ! s’étonne-t-il. Et concrètement, ton travail consiste en quoi ?
— Je reconstruis les mamelons et aréoles des patientes grâce aux tatouages en 3D artistique. Il siffle, visiblement épaté.
— Comment en es-tu arrivée à cette voie très spéciale ? Je déglutis difficilement avant de plonger mon regard dans le sien.
— Ma mère est décédée d’un cancer du sein, il y a tout juste deux ans.
— Oh ! Maddie… Je suis désolé, murmure-t-il en prenant ma main au-dessus de la table. Je sais que tu étais très proche d’elle. Je n’ajoute rien et me contente de lui offrir un sourire contrit.
— J’ai cru comprendre que tu proposais plusieurs services à ton salon. Ton but, à terme, est de te consacrer uniquement à ça ?
— C’est compliqué. Beaucoup de femmes ayant subi cette opération aimeraient pouvoir s’offrir mes services, mais cela a un coût. Et à ce stade-là de leur parcours, elles ont déjà dépensé beaucoup en soins complémentaires, perruques et autres. Souvent, les familles se cotisent à Noël ou au moment des anniversaires pour leur permettre d’y avoir recours. Comme tu le sais, c’est très compliqué de se soigner dans ce pays.
— Les femmes atteintes de cancer du sein n’ont pas le droit à des aides ou des prises en charge exceptionnelles ? s’étonne-t-il.
— Si, bien entendu, mais ça ne couvre pas tous les frais. Avec Thelma, que tu as rencontrée, on vient de monter une association pour récolter des fonds afin d’aider des femmes à notre niveau. On veut créer des événements pour appeler à la générosité des gens. Mais ce n’est pas encore fait, ça demande de bonnes idées pour se démarquer.
— Je suis sûr que vous allez trouver un truc qui déchire.
Le regard de Julian se fait fuyant. Il se persuade de réussir à protéger son coeur en ne laissant personne l'atteindre, mais aimer, c'est accepter de souffrir. Aimer, c'est vivre ses émotions. J'espère qu'il finira par en prendre conscience un jour.
Tu m’as tatoué là où aucune aiguille ne pouvait m’atteindre. Directement dans mon cœur.
Ils possèdent ce type de complicité que seul le temps vous permet de tisser.

– Pourquoi as-tu accepté de venir ?
C’est vrai après tout, elle fait une tête de six pieds de long en ma présence. Il lui suffisait de refuser si elle ne souhaitait pas me voir. Voyant qu’elle ne saisit pas le sens profond de ma question, je m’explique.
– Tu ne respires pas la joie donc je me demande pourquoi tu es venue ?
La colère embrase ses prunelles caramel. Elle a un air hautain que j’aimerais bien lui effacer, là tout de suite. Elle m’attire autant qu’elle m’énerve.
– De la joie ? Bizarrement, quand tu es dans les parages, cette émotion disparaît comme par enchantement, me balance-t-elle d’un ton dédaigneux. Si je suis là, c’est pour Aurélia, figure-toi. Et tu devrais me remercier d’ailleurs, en plus.
– Te remercier ? Et pourquoi ?
– Parce que c’était moi ou un garçon, Monsieur je sais tout.
Je me marre parce que le type qui osera accompagner ma sœur à un événement familial n’est pas encore né.
– Encore aurait-il fallu qu’un mec ait assez de couilles pour venir, la fustigé-je. Bref, je sais que tu apprécies ma sœur et ça nous fait au moins un point commun. Alors, je te propose que pour aujourd’hui, on oublie nos antécédents. Qu’en penses-tu ?
Elle fait mine de réfléchir en jouant avec ses lèvres.
– Je te propose mieux que ça, Adriano. Fais comme si tu ne me connaissais pas.