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Citation de Alfaric


- Souvent, avant de m’écrouler, je passais la main à mon entrejambe crasseux, entre la base de la cuisse et la naissance des bourses, là où la sueur ne sèche pas. Puis, comme un enfant avec son doudou, je m’endormais, reniflant le délicieux fumet âcre et organique, récompense rassurante de ma journée d’homme libre… Je connaissais déjà cette odeur...
- Les chiottes de la Garde l'Est ?
- C'était celle de mon père endormi sur lit pliant du balcon, les nuits où il revenait de loin... L'odeur brutale du travail, de la route, de la misère. L'odeur du salaire. N'importe qui la trouverait immonde... Mais pour nous, ses enfants, c'était le parfum de la tendresse... Rare, précieux... Après avoir vécu trois, cinq, dix jours chez la voisine, mon frère et moi savions que cette odeur promettait un peu de temps avec lui... Nous attendions dans un silence respectueux qu'il s'éveille, et la pièce était baignée de son odeur. La maison d'ordinaire déserte redevenait « chez nous ». Nous étions réunis. Enfin.
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