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Citations de Manuel Vázquez Montalbán (435)


- María Moliner est la quatrième femme par ordre d'importance dans l'Histoire de l'Espagne.
- Les trois premières?
- Vous plaisantez? Votre univers machiste est si fermé que vous ignorez les références indispensables de la femme dans l'Histoire, à ne pas confondre avec l'histoire de la femme?
- Je vous avoue mon ignorance du ranking objectif des meilleures femmes espagnoles de tous les temps. Mais je l'accepterai, quel qu'il soit.
Elle récita d'un trait:
- "Isabelle la Catholique, Agustina d'Aragon, Dolores Ibarruri, et María Moliner."
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- "Car mon boulot rapportait moins que le leur, et le directeur général me cantonnait au sous-sol, comme disait Fedor Dostoïevski."
Ils se regardèrent intensément. Ils savaient tous les deux qui était Dostoïevski.
-"J'ai eu un flirt avec une postsoviétqiue au cours d'une mission à Istanbul, et elle m'a expliqué qui était Dostoïevski."
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Davila aime beaucoup également ma collection de verres de Murano, en particulier ces chers musiciens miniatures sur un sol en damier rouge et blanc ou mes candélabres baroques asymétriques, des pièces uniques en leur genre que le vendeur m'avait proposées, à la mesure de la sensibilité qu'il avait décelée en moi.
- Vous êtes l'acheteur idéal pour ces candélabres. Ils vous réclament. Ils sont en train de vous demander : achète-nous.
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En guise de conclusion, il serait bon, me suis-je dit, de parler avec le sous-commandant Marcos. J'avais reçu de lui un message: il avait déclaré devant les caméras de la Télévision espagnole (TVE) qu'il avait dû renoncer à lire les Pepe Carvalho parce que, dans sa jungle, les plats que se cuisine mon héros lui donnaient faim. Et je lui avais promis que la cuisine précolombienne, nourriture lointaine de la forêt lancadone, trouverait droit de cité dans mes romans!
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Carvalho va vers la cheminée. Il fait un tas avec les bûches. Il prend le livre qu'il lisait. Ses mains le mettent en pièces et il dispose sous le petit bois les feuilles déchirées. Il y met le feu, les flammes rougissent son visage, il le sait et l'imagine illuminé comme si c'était le visage d'un autre. Tournant les yeux vers la table, il croit sentir le fumet qui l'appelle, mais ne réveille en lui qu'un seul sens, celui de la nostalgie, retour de flamme dans lequel brûle l'image de sa grand-mère avec une casserole toute pareille dans les mains. Il plongera ensuite sa fourchette dans le riz qui aura le goût de l'exil, comme s'il y manquait un ingrédient pour qu'il soit pareil au plat de sa mémoire. La fourchette râcle les derniers grains, par refus de la moindre complaisance dans la prostration, puis la main de Carvalho prend le verre de vin à moitié plein et il boit. Soupir de satisfaction dédié à son autre moi qui lui tient compagnie pendant son dîner solitaire.
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— ... Toi, toi tu peux le retrouver. Tu sais comment faire, tu es dans la police, non ?
— Détective privé.
— Ce n'est pas pareil ?
— La police fait régner l'ordre. Moi, je me contente de révéler le désordre.
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Rien n'est plus triste qu'une chambre pour deux, quand on ne s'aime plus trop ... Ce sont deux beaux vers de déboire amoureux d'un des meilleurs poètes d'amour contemporains. Mais ils brûlent bien. Il faut reconnaître qu'ils brûlent bien. Si vous êtes un pyromane, vous avez dû remarquer que les livres en vers brûlent mieux que les livres en prose. Les espaces blancs facilitent la combustion.
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en moins d'une heure, mistress Simpson avait fait son entrée dans le livre du bien mourir au titre de modèle de conduite.
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J'ai écrit au Roi, un vieux Républicain comme moi. J'ai demandé pour lui ce que je n'avais jamais demandé pour moi! J'ai transigé sur des choses que je n'aurais jamais accepté avant. Finalement , je l'ai ramené en Espagne. Le temps, le temps guérit tout, parait-il. Le temps ne guérit rien de rien. Il ajoute son poids, et voilà.
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Est-ce qu'on remarquerait le bien sans la présence du mal ?
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Sans sa caricaturale crinière, Teresa retrouvait une incontestable identité de fille de la haute bourgeoisie, aux traits bien entretenus par une bonne alimentation et une hygiène de vie régulière et cette liberté dans l'expression que donne au visage la sérénité de l'acrobate travaillant sans filet. Charo travaillait sans filet depuis sa naissance et Carvalho surprenait parfois sur son visage le rictus canaille de ceux qui tuent pour se défendre ou la peur de ceux qui redoutent la chute. Le schématisme des visages prolétaires est celui des cariatides : du rire ou des larmes. Le visage de Teresa Marsé avait la placidité logique du matériau qui se sait homologué partout, par tous les temps.
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J.L.M. avait trente briques en trop, P.N.F les avait en moins, mais L.F.G. les avait juste, c'est pourquoi il était le porte-parole du trio. Il tendit à Carvalho une coupure du journal qu'il sortit d'une luxueuse serviette ornée de deux fusils croisés en cuir repoussé. Ils y étaient tous les trois, J.L.M., P.N.F. et L.F.G., à côté de P.C.B., M.D.F., L.G.T... Vingt noms, la prétendue liste des bénéficiaires de prétendues fuites de devises dues au prétendu ex-directeur général de la prétendue garde civile, le prétendu Luis Roldàn.
" Vous devez être très riches, sinon vous n'auriez pas droit à tant d'initiales ni à tant de prétendus.
- Nous avons bossé comme des bêtes ! répliqua avec passion J.L.M., mais le porte-parole le foudroya du regard et chercha à nouer avec Carvalho une complicité comme en ont les gens qui n'ont jamais eu l'intention de bosser comme des bêtes.
- En effet, M. Carvalho, nous sommes très riches.
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Le visage de l'inspecteur n'était plus qu'un cerne creusé par quelque ennemi intérieur et sur sa peau brillait la viscosité de la fatigue.
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-Il faut bien apprendre à aimer et à vivre.
-C'est un proverbe ou un vers?
-Un boléro.Une chanson.
-C'est vrai qu'il y a des chansons très profondes.
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Que ce soit sous le franquisme ou en démocratie, il y avait toujours des types prêts à manger quelque chose ou n'importe quoi, au mépris de milliers d'années d'évolution culinaire, depuis l'instant capital où un primate avait laissé tomber un morceau de viande crue dans le feu. La première scission, entre les partisans de la viande saignante et ceux de la viande très cuite, remonte sans doute à cette époque-là.
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Il se pencha au balcon. La dame confite et brune était toujours au bord de la piscine, elle prenait la lune, et son mari nageait avec la parcimonie d'un crocodile. La dame confite leva la tête et vit Carvalho derrière le rideau. Le détective crut deviner un sourire sur son visage de poupée de cire, mais il faisait trop sombre pour en être sûr. Quant au mari nageur, il mesurait un mètre quatre-vingt-dix et pesait cent vingt kilos. Lourd.
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Les vrais plaisirs sont ceux de la mémoire.
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Il y en a qui naissent pour faire l'histoire, d'autres pour la subir.
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En vérité, un être humain que la nourriture laisse indifférent ne saurait être digne de confiance.
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Cette femme-là avait entre trente ans et un jour et quarante ans et une nuit. La nuit, surtout la nuit, plombait ses cernes de deuil lent, ainsi que la démarche de ce corps sans doute robuste, imaginé seulement car elle le cache pratiquement sous une gabardine de héros de film français des années trente, un port, la brume, Jean Gabin, le bord du chapeau rabaissé sur les yeux. Ce pourrait être aussi la gabardine de la triste héroïne de Milord, dans ce cas où le personnage de la chanson de Piaf avait une fille du trottoir en gabardine. Calvalho l'avait toujours imaginée ainsi et il se laissa pénétrer de la présence de la nouvelle venue, lui offrit la lassitude d'une journée inutile ajoutait a d'autres journées inutiles consacrées a pourchasser des mais infidèles; mais ce n’était plus des filatures à la mode ancienne, commandées par l'amour et la jalousie, la possession et la peur de perdre le sens du destin.
De nos jours les femmes font surveiller leurs maris au cas où ils attraperaient le sida ou pour prendre de l'avance avec leur avocat dans la procédure du divorce, presque toujours dans l'intention de conserver la villa, cette villa minable éloigne de cinq ou six pâtés de maisons de la plage.
Mais la femme est régie par d'autres cheminements culturels et la seule chose qui l’intéresse, c'est de savoir.
« Vous parlez français ?
Carvalho chante :
- Auprès de ma blonde,
fait bon, fait bon.....
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