Dans les légendes populaires, vampires, loups-garous et autres créatures effroyables bondissent sur leur victime, l'étouffent sous leur arrière-train nauséabond et leur lacèrent la poitrine jusqu'au fond des entrailles comme le fait une bête de proie. Il n'y a rien là de très romantique.
Le haïku évoque un vortex d'énergie ; l'instant du poème, en vérité, devient un espace d'intensité absolue dans lequel la saisie intuitive du poète est à son comble, de sorte que l'image par lui décrite vit de sa propre vie. L'art du haïku consiste à concentrer la réalité en un seul et unique moment, qui piégera poète et lecteur dans le partage d'une même expérience.
Au vrai, cette forme à la beauté stupéfiante constitue un art émouvant de l'insaisissable.