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Critiques de Manuela Gonzaga (13)
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Mozambique : Pour que ma mère se souvienne

Je débute cette chronique par le texte qui est en exergue, exprimant au plus près l'existence de ce livre particulier , tour à tour « fresque familiale » et Histoire d'un pays sous contrôle colonial, le Mozambique:



« A ma mère, qui nous a donné l'Afrique

(...) c'est pour cela que ce livre commence par un voyage. Comment nous sommes partis au Mozambique, et surtout, comment cette femme, cette dame, cette mère de quatre enfants a relevé ce nouveau défi: allant à l'encontre de toutes les traditions, c'est elle, et non pas notre père, qui nous a ouvert le chemin de l'outremer. « (p. 6)



Un ouvrage autobiographique, dont la première traduction française fut publiée par ce même éditeur, en 2014… Maison d'édition, dont je fais la connaissance pour la première fois avec ce texte…



Je remercie abondamment Babelio ainsi que les éditions du Poisson Volant pour la découverte de cette autobiographie très riche de cette auteure portugaise.. ; autobiographie au sens large, car ce récit que j'aurais imaginé plus intimiste est une entreprise d'écriture, à l'origine, faite pour ranimer le goût de vivre et l'esprit réactif de sa maman, s'enlisant dans les affres de la maladie d'Alzheimer.



Prenant conscience qu'évoquer ces années en Afrique et au Mozambique (ancienne colonie portugaise ] éclairait le visage maternel , avait le pouvoir de la faire réagir, Manuela Gonzaga décide de se lancer dans ce projet narratif, englobant les années les plus mouvementées et sûrement les plus riches humainement et intellectuellement pour cette mère brillante et déterminée, qui prit son destin en main ainsi que celui de ses enfants . On sent, au fil du récit, combien elle était appréciée, aimée comme enseignante…Un hommage très fort d'une fille à sa mère,à la fois rempli d'admiration et d'affection pour cette mère hors du commun…



Et une vie de colons… avec tout ce que cela sous-entend :



« Mais encore une fois, que savions-nous, nous, nous, les Portugais de la métropole, de cette Afrique qui était alors portugaise ? Rien. Ou si peu. Juste une suite de stéréotypes illustrés par de belles images mal agencées les unes avec les autres, et d'où s'élevait le parfum de l'immensité et de la liberté des grands espaces sauvages." (p.20)



La maman, partit dans les années 1960-1961, en Afrique , seule, avec ses jeunes enfants, avec l'envie de changer de vie..en pensant sans doute que cela pourrait réparer une vie de couple décevante.. Son mari la rejoindra un an plus tard. Des détails nous montrent combien cela ne devait pas être « chose facile » d'être une femme seule, avec ses enfants , dans ce continent inconnu qu'était l'Afrique :



« Pendant ce temps, aussi talentueuse qu'elle ait été (...), la nouvelle professeure de musique n'était toujours qu'une inconnue arrivée de la métropole. Et sa situation personnelle n'arrangeait rien. Bien qu'elle ait été mariée et entretienne une correspondance assidue avec notre père (ce dont les employés de la Poste pouvaient attester en toute bonne foi), c'était une femme "seule". Une femme qui était partie à l'aventure en Afrique...sans son mari ! Et comme elle était jolie, intelligente et, grâce à sa profession, indépendante du point de vue financier, elle a eu vite fait de réveiller les bonnes et les mauvaises langues. En somme, c'était quelqu'un dont on parlait beaucoup, pour le meilleur comme pour le pire. (p. 77)



Enseignants, tous les deux…Le père, professeur de mathématique et de chimie, elle, professeur de musique, ils ne parviendront pas, en dépit de multiples essais, à vivre ensemble. Après plusieurs réconciliations, tentatives, ils divorceront. Petite guerre conjugale paraissant secondaire, au vu des conflits graves éclatant aux 4 coins du Mozambique…pendant des années, pour leur indépendance…



Le texte possède plusieurs niveaux de narration : celle , intime, relatant, décrivant l'histoire de cette famille, avec comme noyau central cette forte personnalité maternelle, la vie insouciante de l'auteure, toute jeune adolescente et sa fratrie… découvrant un pays magnifique, profitant des plages, des fêtes très fréquentes… dans les familles de colons…Ces adolescents de milieux privilégiés savourent les joies et distractions de leur âge… toutefois, des déménagements, des changements de ville…. Et puis les soldats de la Métropole, du Portugal… et les rebellions des « colonisés »…La guerre s'approche… Là, la voix très bien rendue de l'adolescente insouciante laisse la place à l'adulte qui s'est documentée ultérieurement, en profondeur, sur l'histoire de cette colonie portugaise , la guerre des « colonisés » pour obtenir leur indépendance. …



Territoire constitué d'une population multiraciale induisant tous les dysfonctionnements qui en découlent : racisme, différences et inégalités subies par les « colonisés » selon leur appartenance à telle ou telle communauté…



« Mais surtout, c'était au coeur de la population noire, qui se sentait la plus discriminée, que les mouvements de libération trouvaient le plus d'écho.



Pourquoi ? le paysage était profondément irrégulier. Il y avait les "Blancs au premier degré", les naturels de la métropole, les "Européens", comme le disait leurs papiers d'identité; les "Blancs au deuxième degré", dont les papiers disaient "naturel du Mozambique", ou autre place coloniale. Et puis les "assimilés": les communautés d'Indiens, très petites, et de Chinois, encore plus résiduelles. Et enfin les Noirs, la majorité écrasante de la population, 98 % qui n'étaient pas citoyens portugais, et qui n'avaient droit qu'à la -Caderneta Indigena- . Il existait des lois différentes pour tous ces groupes. Et des manières différentes d'appliquer la justice et de comprendre les lois du travail. (p. 111)”



Ce livre, en dépit de l'histoire très violente de ces colonies portugaises, reste lumineux par les nombreux personnages traversant ce récit primitivement à caractère familial…On admire cette mère de famille travaillant, assurant son indépendance, l'éducation de ses enfants, s'adaptant à un pays si différent de sa terre natale, le Portugal !!…



De cette autobiographie , surnage les lumières, les couleurs de ce beau pays du Mozambique… L'auteure, adolescente mettra du temps pour prendre vraiment conscience de toutes les iniquités et discriminations raciales… L'insouciance et l'inconscience de la jeunesse, sûrement !…



Manuela Gonzaga vivra à Porto jusqu'à ses 12 ans, puis partira avec sa mère et sa fratrie au Mozambique, puis en Angola [autre colonie du Portugal, à l'époque]. Elle reviendra au pays en 1974…exprimant dans divers entretiens son sentiment intérieurs d'être une étrangère dans son propre pays…ayant vécu son adolescence et sa jeunesse dans les colonies d' Afrique, qui représenta un long apprentissage très singulier…



Cette vie en Afrique la marquera pour toujours ; cette existence en Outremer que leur mère leur aura offert, ainsi qu'un fort sentiment de liberté et de volonté d'indépendance… Car notre narratrice [« auteure ») exprime haut et fort, en devenant une jeune femme, qu'elle ne souhaite surtout pas se marier, être « casée »… tenir une maison, faire la cuisine… ces occupations féminines séculaires, tenant pour elle , du cauchemar…



Nous accompagnons l'histoire de cette famille, ainsi que celle du Mozambique, dans des périodes des plus violentes, sans omettre l'évolution et le chemin de cette adolescente…devenant une jeune femme , indépendante, travaillant…devenant « mère « à son tour….débutant cette nouvelle vie d'adulte, avec le père de son enfant, en partant s'installer en Angola !....

Lecture foisonnante, et des plus instructives, sur les mentalités de l'époque, et sur cet empire colonial portugais, complexe… avec les injustices éhontées liées à tout territoire annexé, colonisé, comme l'extrait suivant le décrit clairement…sans parler des femmes indigènes enceintes de soldats portugais rentant , eux, au Portugal, sans elles, après « la guerre »…! Comme vous l'aurez compris… il y a les envers "sombres" de la médaille, de la jolie carte postale de ce Mozambique aux plages de rêves et aux fêtes innombrables données par les colons !!!



« de cette manière, les barrières entre "nous" et "eux" étaient claires et palpables, et nous n'y pensions même pas parce que c'était presque naturel. Les Noirs, près de huit millions de personnes, soit la majorité écrasante de la population, quoique recensés et soumis aux impôts, n'étaient pas enregistrés comme Portugais, contrairement aux petites centaines de milliers de Blancs que nous étions, ou des quelques milliers de mulâtres, d'Indiens, et de Chinois, en nombre résiduel, et de l'infime pourcentage d'assimilés.



En fait, ils vivaient dans un monde à part, même si nos deux mondes entraient constamment en collision, tout le temps, même à la messe, quand j'allais encore à l'église. A la maison , par exemple, les domestiques se tenaient toujours à distance, et pas simplement parce que leurs chambres étaient en dehors de la maison. Comme je suis arrivée adolescente en Afrique, j'ai grandi sans me faire d'amis africains noirs, qui n'allaient jamais beaucoup plus loin que l'école obligatoire (...)

En fait, presque jusqu'à la fin des années 1960, l'enseignement secondaire était simplement interdit à tous les Noirs qui n'étaient pas descendants d'assimilés. « (p. 173)



Un livre précieux et très vivant pour comprendre l'Histoire du Portugal...





[***Un glossaire, in-fine, des termes non traduits aurait été bien apprécié !…]



*******Pour en savoir plus sur cette maison d'édition, spécialisée dans la traduction d'oeuvres portugaises et brésiliennes

https://www.lepoissonvolant.net/qui-sommes-nous--





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Jardins secrets de Lisbonne

Cette pérégrination dans la Lisbonne des initiés est organisée en neuf chapitres titrés jardins secrets et numérotés. A la lecture des deux premiers, j'en étais à me demander si je n'allais pas faire valoir mon droit de retrait. En le refermant, je déclare cet ouvrage en coup de coeur de cette année. Je n'en reviens pas moi-même.



Pareille construction est à l'évidence délibérée de la part de l'auteur. Une façon de mettre son lecteur à l'épreuve, de tester sa capacité à aborder un développement empreint de psychologie humaine. Un ouvrage qui enfièvre les sentiments aux antipodes de la frivolité. Des sentiments exacerbés par l'attente anxieuse d'un dénouement triomphal. Des sentiments qui commandent à la raison, échappent à la condition terrestre de qui les éprouve.



Entrer dans pareil ouvrage n'est pas de première évidence. Il faut dire que pour faire connaissance avec ses personnages, Manuela Gonsaga ne ménage pas son lecteur. Elle ne fait pas les présentations. Qui sont ces "je", 'il" ou "elle" qui font mystère de leur personnalité. Il faut traverser les premiers jardins secrets, l'esprit sur le qui-vive, pour se familiariser avec ceux dont on découvre la complexion par petites touches. Mais lorsque l'on a été admis dans l'intimité des caractères, qu'on est devenu un familier d'Alice, d'Amalia, de Brigite ou encore de Jorge, le séducteur malgré lui, on se trouve compromis dans des intrigues amoureuses qui exaltent le noble sentiment. Pour une plus grande désillusion ? L'Amour majuscule serait-il inaccessible à la pauvre nature humaine ? Inaccessible au coeur assoiffé de plénitude de la femme en butte à l'autre, homme ou femme, quand il est lâche, arrogant ou dédaigneux.



"Fuis le serpent, mais garde sa semence". C'est ce que retient Alice de l'amour qu'elle voue à Jorge. Un être dont la nature est toute de répulsion mais dont l'absence lui est insupportable. Alice ne comprend pas elle-même cette force qui la dirige vers Jorge, un homme qui n'a pourtant rien pour plaire : banal d'apparence, alcoolique, brutal en parole, mais toutefois jamais en acte, qui en outre est marié. Un homme sans attrait et pourtant indispensable. Un génie de la séduction qui parvient à l'entraîner dans tout ce qui peut terrifier une femme : les toiles d'araignée dans les cheveux, les rats entre les pieds dans les souterrains de Lisbonne, comme dans les dédales de l'âme humaine, entre attirance et répulsion. Les confins de la folie. Incompréhensible penchant. Il le déclare lui-même : "Alice, qu'est-ce que tu fais avec moi ? Je ne fais de bien à personne. Je n'apporte de bonheur à personne. de moi tu n'obtiendras rien de bon." C'est le mystère, le grand paradoxe de l'amour. Celui qui fait fi de l'apparence, du comportement et pourtant crée entre deux êtres une attraction souveraine. Amour divin et nocif à la fois.



Amalia connaît aussi son déboire sentimental. Amalia est d'une beauté rare. Elle reste pourtant dans l'attente inassouvie d'un geste, d'un simple mot, puisque de déclaration il ne peut être question, de la part de celui qu'elle aime. Pourtant elle s'est dénudée devant lui. Il a fait des photos d'elle. Des photos qui ne témoigneront cependant pas de la sensualité qui brûle son corps, ardent du désir de voir une main se poser sur sa peau. Meurtrie d'indifférence, Amalia laissera Brigite, la mère maquerelle qui a pour Amalia une attention toute maternelle, vendre sa virginité au plus offrant et faire commerce de son corps avec la même indifférence que celle qui avait été la seule réponse à son attente fébrile.



Là encore, le théâtre de ces mélodrames est autant personnage du roman que celles et ceux dont le coeur palpite sous les coups de boutoir de l'amour. Un ouvrage qui m'a fait regretter de ne pas connaître Lisbonne. La langue aussi. J'ai dû avoir recours à une portugaise de naissance pour me faire traduire un terme auquel notre langue n'offre pas d'équivalent. Un terme essentiel pour traduire le sentiment complexe qui anime ces femmes en proie au désarroi du coeur. Ce terme c'est la "saudade". Il pourrait être un autre titre à cet ouvrage pour exprimer cette oppression faite de mélancolie, de nostalgie en même temps que d'espoir.



Un coup de coeur qui au point final vous fait revenir vers le début de l'ouvrage, revisiter les premiers jardins secrets de Lisbonne avec un regard averti. Encore plus curieux. Encore plus avide de s'imprégner de la "saudade" qui répand son voile sur le coeur d'Alice et d'Amalia.



"Fuis le serpent, mais garde sa semence". Beau, beau, bel ouvrage que les Jardins secrets de Lisbonne. Vraie performance d'auteur à mon goût.



Je remercie Babelio et les éditions le poisson volant de m'avoir gratifié de pareil moment de lecture.

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Jardins secrets de Lisbonne

J'ai aimé l'ambiance de ce récit mais j'ai trouvé celui-ci vraiment décousu on passe vraiment constamment du coq à l'âne il est tout de même question de prostitution, d'épilation, de templiers, on y parle même de Paco Rabanne et de ses prédictions sur la station Mir, j'ai eu du mal à remettre les fils de la pelote de laine en ordre. D'ailleurs un des personnages dit souvent à son interlocuteur tu as les fils qui se touchent et c'est vraiment mon ressenti à cette lecture.



J'ai cependant aimé suivre les personnages dans les différents quartiers de Lisbonne que je connais bien, les accompagner au restaurant en mangeant un cozido, j'ai aimé l'ambiance du roman et ou il se déroule pouvant de mon côté visualiser les lieux de l'action, il y est question également de différentes époques dans ce récit ce qui peux un peu déstabiliser également les lecteurs.



En définitif je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé cette lecture mais je ne peux pas non plus dire que je l'ai adoré, cela reste une lecture en demi teinte de mon côté.



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Mozambique : Pour que ma mère se souvienne

Manuela GONZAGA. Mozambique….. pour que ma mère se souvienne.



Déjà, ce titre évoque de la nostalgie, des réminiscences du passé et la fuite des souvenirs. En lisant le quatrième de couverture, nous apprenons que la mère de Manuela est atteinte par la maladie d’Alzheimer….. c’est la principale raison qui oblige donc la fille a narrer, à sa mère une partie de sa vie qui est enfouie sous les décombres des vestiges du passé qui remontent parfois à la surface. Avec Maria Leonor, et ses quatre enfants dont Manuela, nous embarquons sur L’Império, destination le Mozambique. Oui, nous quittons notre pays natal, le Portugal et nous nous dirigeons vers cette colonie sous domination portugaise, à l’époque. Nous sommes en 1963 et le Mozambique ne gagnera son autonomie qu’en 1974. En effet, Le FRELIMO mène la guerre d’indépendance dans ce pays et elle durera 10 ans.



Le ménage de Maria bat de l’aile et c’est donc elle qui a décidé de s’expatrier ; elle est professeur de musique et de chant et son époux est professeur de mathématiques et de sciences, physique, chimie et même d’éducation physique et sportive. Nous quittons donc Porto et le père nous rejoindra plus tard… Nous devons contourner le continent Afrique. Oui, j’ai vérifié l’implantation du pays qui nous attend sur un Atlas. Le Mozambique est baigné par l’Océan Indien. Je vais pour cela m’identifier à notre auteure et glisser mes pas dans les siens, vivre son adolescence, suivre ses études de très près et découvrir un pays magique. J’ai quitté le cœur un peu gros, Porto, Lisbonne puis j’ai longé les côtes de l’Afrique. L’embarquement se fait à Lisbonne, le 21 août 1963. C’est un long périple par la voie maritime. Mais rassurez-vous, il y a des escales et la vie à bord, pour les gens aisés est fort agréable. Il y a des fêtes, de nombreux divertissements, des bals, etc.… Lors des escales, j’ai visité les villes d’accueil. J’ai vécu de riches heures à bord de ce navire. J’ai fait de nombreuses connaissances. j’ai même appris à danser ! Comment seront-nous accueillis dans ce pays sous domination portugaise ? Mais la guerre nous rattrapera et nous connaîtrons les escarmouches, les embuscades qui ravageront ce pays en lutte pour obtenir son indépendance. Le sous-sol est riche en minerais rares, et il attire les convoitises de tous.



Avec toute la famille, je me suis bien adaptée au pays, tant au climat qu’à la vie locale Je me suis installée, à la Villa Cabrel. J’ai pu suivre mes études, parfois désastreuses, parfois plus qu’honorables. Nous avons souvent déménager et notre père ne nous a rejoint qu’un an plus tard. Les relations entre mes parents ne sont pas au beau fixe. La séparation paraît inéluctable…. Elle se fera au gré du temps, les scènes de ménage se multipliant. Nous fréquentons divers établissements scolaires ; parfois je vis même en internat. J’accomplis mes études afin d’obtenir des diplômes me permettant de gagner ma vie, en exerçant une belle profession. Mon rêve se réalisera, je serai journaliste, historienne et j’écrirai, vous avez les preuves entre vos mains.



Ce roman autobiographique nous présente une belle page de l’histoire de ce pays, peu connue des néophytes, comme moi. C’est une véritable étude ethnographique qu’a réalisée Manuela Gonzaca. La description des paysages, des villes, des habitations, de la faune et de la flore sont excellentes et témoignent de l’amour éprouvé part cette jeune fille envers ce pays. Les références bibliographiques sont très nombreuses, riches en renseignements historiques. Je remercie Babelio de m’avoir transmis cet ouvrage. Si au gré de vos pérégrinations vous trouvez ce livre, n’hésitez pas : vous ferez un beau voyage, plein de rebondissements et d’anecdotes savoureuses, et vous découvrirez un pays merveilleux. Dommage que la stabilité politique ne soit pas assez sûre afin d’y projeter une escapade. De beaux paysages, de belles plages nous attendent mais faisons preuve de sagesse et contentons nous de cette lecture. J’ai visité Lisbonne il y a trois ans, je vais chercher l’ouvrage de Manuela : « Jardins secrets de Lisbonne » afin de me replonger dans cette ville. Bonne journée à tous.



Merci à Babelio de m'avoir permis de découvrir cette auteure.
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Jardins secrets de Lisbonne

Palpitant, frénétique, de haute voltige « Jardins secrets de Lisbonne » est une chance de lecture. Un futur classique, un roman maîtrisé par Manuela Gonzaga érudite, perfectionniste et auteure reconnue, historienne de l'Université Nova de Lisbonne etc.

« Il disait : Il y a une lumière et une ombre que personne ne connaît encore, et une histoire oubliée à ciel ouvert, comme un livre que plus personne ne veut lire aujourd'hui. »

Ce roman est l'idiosyncrasie du Portugal, notamment de Lisbonne qui s'éveille sous la plume experte et douée de Manuela Gonzaga. Poupées gigognes, emblèmes, les protagonistes liant de l'histoire, destins qui vont basculer ou se retrouver dans une ville mythique. Mystères et rites, La franc-maçonnerie et ses symboles qui transpercent dans cette ville vivifiante, Quint-Empire et secrets révélés au travers d'une Lisbonne ésotérique.

Mais l'histoire n'est pas seulement dans cet axe mystique. C'est avant tout un roman parchemin et lumineux dont on prend à pleins bras les personnages pour soi-même.

« Monsieur m'a déjà photographiée dans le jardin d'Estrela et aussi au jardin botanique. »

Le père d'Alice est photographe. Sa femme suédoise est son contraire. Autoritaire, glaçante, frustrée, détestant Alice car elle voulait entre-autre un fils blond aux yeux bleus tout comme elle. Alice est l'enfant du Sud, brune à la peau mate. Elle est laissée à l'abandon par sa mère qui la détruit à petits feux, sournoisement. Nous sommes parfois en 1998, parfois 1970. Jamais le fil est rompu. Cette histoire est l'ancre de Lisbonne, son microcosme. Cette ville fabuleuse, trépidante et encerclée de passions, d'étreintes, d'amour et de faiblesses aussi, parfois. le père d'Alice aime en secret Àmalia, son employée de maison, jusqu'au jour où… le tragique gonfle les pages, les charmes de Lisbonne, l'habitus, tout ce qui fédère « Jardins secrets de Lisbonne » sont plus que captivants. Ils ensorcellent.

« Souvenirs. Mon père m'a appris qu'on ne sait jamais rien de manière définitive. Et il m'a appris à aimer l'Histoire de mon pays. Et à reconnaître les lieux où elle s'était jouée. Tout le carré de Rossio, Praça da Figueira comprise, et qui s'étendait ensuite dans la Baixa pombalina jusqu'au Tage, me racontait cette Histoire. »

Alice est l'axe central, le plan élevé de Lisbonne. On suit son chemin de vie, fil rouge parabolique. L'enfant grandissante, curieuse et attentive aux ombres d'une ville qui semble grâce à elle sortir de sa torpeur et offrir le diapason de toutes les richesses symboliques qui osent le jour subrepticement.

« Il y a la rue Augusta, entre celle de l'Or et celle de l'Argent. Ça, c'est la base. Il y a des références alchimiques un peu partout. Et maçonniques, mais bien souvent c'est du pareil au même.

On aime ce roman, cette source infinie et apprenante, les spéculatives saveurs, les personnages dont chacun arrime Lisbonne en majesté. Au coeur de ce livre, vous avez tout. La fiction, L Histoire, la géopolitique, la sociologie et l'ésotérisme, le Graal d'une littérature appuyée et magistrale. J'aimerai retourner à Lisbonne en vérité, avec « Jardins secrets de Lisbonne » en main et rencontrer Alice. Visiter avec elle les jardins secrets de Lisbonne. Traduit à la perfection par Laure Collet, ce roman culte, riche est une invitation ensoleillée. Publié par les majeures Éditions le Poisson Volant.

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Jardins secrets de Lisbonne

Déambulations dans la Lisbonne de différentes époques;

Déambulations dans les rues et boutiques, les tascas ,dans les places , les coins et recoins mystérieux de la ville ;

Déambulations dans les vies de personnages au début non identifiés, à des périodes différentes ;

Mystères des lieux, de Lisbonne, mystère des vies des personnages, mystère des relations entre les êtres, des amours ;

Lieux cachés, interdits, mystérieux, sentiments et amours cachés et mystérieux ....

Un roman qui déambule au creux de ces vies, celles d'Amalia, de Brigitte, de Claire et de Jorge ... qui perd son lecteur comme sont perdus les personnages en début de promenade. 

L'écriture au début m'a  déconcertée : le roman varie les narratrices-eurs et on perd vite le fil d'une histoire, puis on la recroise plus loin, au détour d'une conversation ,d'un lieu . Puis les vies prennent corps en même temps que les personnages. 

Un rythme surprenant pour ce roman qui est lié aux lieux cachés, aux situations secrètes, aux personnages complexes aux vies intimes multiples .

Je me suis attachée aux personnages notamment féminin, toutes touchées par l'amour. Parce que c'est de cela que traite le roman finalement, le lien entre ces hommes et ces femmes au Portugal : le désir, l'amitié, l'amour, la possession physique mais surtout mentale. 

C'est une lecture presque fantasmagorique en tout cas poétique de la ville de Lisbonne théâtre d'amours tourmentées.
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Jardins secrets de Lisbonne

Un roman qui se lit d'une traite malgré son volume conséquent. Le style est très fluide, j'ai surtout aimé les dialogues à la limite du théâtre de l'absurde. Je connais bien Lisbonne donc je n'ai pas eu de mal à me repérer ou imaginer les lieux, et à cela s'ajoute l'aspect historique (les "arrêts" correspondent à des époques différentes dans la vie des protagonistes). Bref, un livre vraiment différent, des personnages attachants, et une excellente introduction à l'âme cachée de Lisbonne, pour sortir des cartes postales pour touristes.
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Mozambique : Pour que ma mère se souvienne

😊 A la découverte de 😊

Mozambique, pour que ma mère se souvienne de Manuela Gonzaga

Le poisson volant éditeur



Très heureuse d’avoir pu découvrir ce livre dans le cadre de l’opération masse critique de Babelio.



Dès le début j’ai été séduite par cette couverture qui nous transporte aux confins de l’Afrique, par ces couleurs pastels et cette vieille photo empreinte de nostalgie.

C’est aussi l’occasion pour moi d’en apprendre plus sur le Portugal et sa société. Ce pays a beau être proche physiquement de la France, je connais peu son histoire et son passé. J’ai eu l’occasion de découvrir Porto et Lisbonne, deux très jolis souvenirs.



Dans ce livre, l’auteure et journaliste Manuela Gonzaga va se plonger dans son enfance et adolescence pour faire revivre les souvenirs de sa mère qui s’effacent petit à petit au profit de la maladie.

Une plongée dans les souvenirs qui finira pas être publiée, pour le plus grand bonheur de sa mère et de ses propres enfants qui ignoraient tout de l’enfance exotique de leur mère.



Dès les premières lignes, on est séduit par la plume de l’auteure. Une écriture passionnante, précise, qui nous livre à la fois les événements mais aussi les émotions, les couleurs, les odeurs... On revit avec elle cette échappée africaine.

On va dès le début du livre quitter le strict et austère Portugal dirigé d’une main de fer par Salazar. Direction l’empire colonial de ce pays et plus particulièrement le Mozambique. Ce territoire, ancienne terre d’exil pour les criminels et les exilés politiques, est devenue par la suite une colonie qui n’accèdera à son indépendance qu’en 1975.



Cette jeune fille va passer de la sévère et dure métropole à la fière, tonitruante, tumultueuse, colorée, exotique et audacieuse Afrique.

Pourtant, dans ces années soixante, l’empire colonial est déjà fragile et le pays va connaître de nombreux conflits opposants l’armée portugaise à la rébellion locale.

Manuela va nous faire vivre au travers d’anecdotes personnelles la vie, les rencontres, les bouleversements qu’ont vécu ces portugais vivant à des milliers de kilomètres de leur pays d’origine.



Comme dans tous les empires coloniaux, le Portugal s’est largement servi dans les richesses du Mozambique, envoyant en métropole tout ce qui pouvait rapporter sans contreparties.

Une situation intenable et injuste quand on nous rappelle que jusque dans les années soixante-dix, seuls 1% des noirs étaient dits assimilés, c’est à dire qu’ils avaient accès à la nationalité qui donnait droit entre autre à la scolarisation des enfants.

Un sentiment d’injustice d’ailleurs partagé par des colons, notamment les jeunes et les étudiants.



Ce livre est aussi un magnifique hommage aux femmes libres et autonomes à une époque où elles étaient écrasées par le poids de l’église et l’autorité des hommes.

D’abords sa mère qui va partir accompagnée de ses quatre enfants pour le Mozambique où elle a obtenu une mutation. Un vrai défi, une volonté de fer et une envie de liberté magnifique.

Elle prendra aussi la décision plus tard de se séparer de son mari malgré la pression sociale et les considérations « bien pensantes ».

Elle aura sûrement transmis cet amour de la liberté à sa fille qui refuse de céder aux pressions qui voudraient la marier. Elle préfère étudier, travailler pour s’assumer et vivre sa passion sans se soucier des convenances.



Bref, une lecture passionnante qui mêle le vécu aux précisions historiques (j’avoue que parfois j’ai même trouvé qu’il y avait un peu trop de notes en bas de page, mais après tout je ne suis pas obligée de tout regarder).

Une vraie découverte pour moi, plus habituée aux livres traitant de l’empire colonial français ou britannique.



Pour retrouver ce livre, c’est par ici https://www.amazon.fr/Mozambique-pour-que-m%C3%A8re-souvienne/dp/B071CM4BPC

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Jardins secrets de Lisbonne

Ils déambulent dans ses rues, trébuchent dans ses souterrains, et se damnent dans ses bordels. Happés par une Lisbonne plus grande et plus forte qu’eux, ils s’aiment en clair-obscur et se haïssent entre ombres et lumière. Ensorcelés, subjugués par la ville, plus ils luttent, plus elle grignote leur âme. Pions sur son échiquier magnifique, ils flirtent avec une folie douce qui emmêlent leurs réalités. Sublime sous son voile de mystères, Lisbonne est phénicienne, romaine, templière, coloniale, magique, mystique… Et si férocement secrète. Manuela Gonzaga revient avec un cinquième roman stupéfiant. L’Afrique, si chère à son cœur, dispute ici le premier rôle à Lisbonne comme deux déesses, pour le salut de l’humanité. Comme une petite coupure qui ne guérit jamais. 
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Mozambique : Pour que ma mère se souvienne

On pourrait croire que c'est une biographie, un récit un peu naïf de l'auteure pour sa mère, qui perd la mémoire, mais il n'en est rien. Si c'est une biographie, ce n'est pas celle d'une vieille dame ou de l'auteure, mais plutôt d'un groupe, les Portugais du Mozambique, ou carrément d'une époque. Même les villes n'ont plus le même nom. Quant à la naïveté présumée du texte, elle s'essouffle dès les premières pages.

D'abord, il y a la plume savoureuse de Manuela Gonzaga. Elle pourrait raconter n'importe quoi, on le lirait quand même; et surtout, son incroyable habileté stylistique, qui nous fait entendre, entre ses lignes d'adulte, la voix de la petite fille à peine adolescente qui est partie vivre au Mozambique.

On parle rarement du Mozambique, en France, et pourtant, là, on s'y croirait. On voyage avec elle, on danse au bal avec les soldats, on crève de chaud à six heures du matin, et on s'émerveille devant une faune et une flore extraordinaire. On souhaite une fin différente, c'est sûr (pas de spoiler, promis), mais s'il n'y avait pas eu cette fin, il n'y aurait pas eu ce livre.

Début d'un beau voyage.
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Isabelle de Portugal, L'Impératrice

Isabelle de Portugal. Biographie historique. On n'a pas commencé de se réjouir de cette biographie de femme, de reine, quasiment inconnue du grand public, que déjà on constate qu'on ne peut la situer sur l'échiquier européen qu'à travers les hommes de sa vie.

Car Isabelle de Portugal, excusez du peu, est l'arrière-petite-fille (par adoption) d'Henri le Navigateur, la fille du roi Manuel I de Portugal, la mère de Philippe II de Castille, et l'épouse de Charles Quint. Et l'ennemie jurée de François Ier et de Soliman le Magnifique. Joli CV. Si, il y a tout de même une femme : Isabelle de Castille, sa grand-mère. Difficile de faire mieux.

Avec pareil héritage, on ne peut que s'étonner de son invisibilité dans L Histoire. On peut aussi s'attendre à une personnalité de fer. C'est presque le cas. Isabelle de Portugal est un savant mélange de ses illustres aïeux. Coriace, déterminée, et habile diplomate comme sa grand-mère castillane, elle est également douce, amoureuse, curieuse, et mélomane comme son père portugais.

Le roi qui avait des agents sur les cinq continents, qui avait découvert le Brésil à la barbe du royaume voisin, ne pouvait marier sa fille qu'au maître d'un empire sur lequel "le soleil ne se couche jamais". Son cousin, soit dit en passant ; le fils de sa tante, Jeanne la Folle.

Et quel couple ! Éperdument amoureux, la succession des royaumes n'a jamais été un problème. La vie quotidienne un peu plus, car comment garder à la maison cet infatigable guerrier, ce conquérant, cet ardent défenseur de la vraie foi ? Et pendant ce temps, elle fait appliquer à la lettre les décisions de son cher époux, qu'elle reçoit directement des différents champs de bataille européens, et elle ne manque pas non plus d'intervenir sur des questions mineures : elle a tout sa confiance. Elle se plaint parfois, aussi. Pourquoi ne pas user de son ascendant amoureux et de sa poigne atavique si cela peut bénéficier au peuple ?

Le seul véritable hic, c'est l'argent. Malgré la dot faramineuse d'Isabelle et tout l'or du Pérou, les royaumes d'Espagne meurent de faim et Charles lui-même a bien du mal à payer ses troupes. Mais qu'à cela ne tienne : il n'a jamais vraiment vécu en Espagne, où il est le Flamand, et il faut absolument humilier François Ier et contenir Soliman.

On aurait pu croire que ce héro de la chrétienté avait autre chose à faire que de traverser l'Europe au galop pour passer de longues heures au lit avec sa belle épouse et donner un nouvel héritier à la Couronne, mais il l'a fait. Nul doute qu'à sa mort, en couche et encore très jeune, la douleur ne l'ait fait abdiquer en faveur du froid Philippe II.

Religion, sorcellerie, guerre, trahison, amour, espionnage, grandeur, et décadence, Manuela Gonzaga met sa plume fluide et toujours si juste au service de cette reine qui devait retrouver son rang dans la mémoire collective. regard de femme sur une vie de femme, cette biographie est également l'occasion pour nous lecteurs de nous promener dans la péninsule ibérique du XVIe siècle. de sa chère Lisbonne et des fastes de Séville, Grenade, et Cordoue à la froide Madrid en passant par les joies des retrouvailles à Barcelone, on suit une femme "presque" normale dont le destin si profondément ancré dans notre histoire a vu naître l'Europe telle qu'on la connaît aujourd'hui.
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Shéhérazade : La Dernière Nuit

J'ai adoré. Il n'y a pas d'autres mots, ce livre m'a absorbée. Mais il faut dire ce qui est, ce petit bijou de Manuela Gonzaga, entre conte de fées et essai philosophique, peut très bien être du toc pour un autre lecteur. Il faut le savoir, ça passe ou ça casse.

Quand ça passe, on est dévoré par l'histoire, elle résonne en nous, et nous donne l'impression de grandir à chaque chapitre. Quand ça casse, pas sûr d'aller plus loin que les dix première pages.

Pour ma part, j'ai eu droit à un entre-deux. Je suis coriace. Et curieuse. Au bout du troisième chapitre, j'avais toujours rien compris, mais à force, c'est venu. Je tournais les pages, hallucinée, incapable de savoir si je lisais vraiment du français.

C'est ça. Comme quand on apprend une langue étrangère et que d'un coup on a le déclic. Quand le petit truc qui coinçait cède enfin. Et quand mon petit truc a cédé, j'ai été emporté par une histoire sans pareil.
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Lucide Folie

Pitch accrocheur. Une aristocrate de quarante-huit ans qui s'enfuit avec son chauffeur de vingt-six ans ! Je m'attendais à une rocambolesque histoire d'amour, de folie douce, de nouvelle vie... Oui, il y a de tout ça, et il en faut de l'amour ; mais il y a aussi l'enfermement à l'asile de fous pour étouffer l'adultère et sauver l'honneur du mari cocu. Peut-être prend-on bien mal aujourd'hui toute la mesure de la "folie" de Maria Adelaïde qui a tout quitté pour son Manuel : statut social, réputation, mari, fils, fortune. Tout, quoi, à l'époque. Mais heureusement, il reste encore de nos jours ce puissant cri de liberté chez les femmes. Son mari a préféré la déclarer folle plutôt qu'avouer l'adultère et la romance en public. Preuves scientifiques à l'appui. Et là je me dis : comme il est facile de juger. Les médecins, la famille, les amis, tout le monde y va de son petit commentaire bien pensant. Et nous aussi, qui découvrons cette histoire un siècle plus tard. Qu'importe. Ils ont feint leur tristesse et leur abattement face à cette "terrible maladie mentale". Chez le lecteur, la révolte est spontanée, naturelle presque, poignante. Parce que c'est révoltant. Révoltant de voir des hommes user de leur pouvoir et de leurs certitudes pour réduire les femmes au silence ; et révoltant de se dire que malgré l'éblouissant et admirable exemple de Maria Adelaïde, trop peu de femmes encore osent parler, partir, vivre. Malgré la tension, l'énervement, l'envie viscérale de leur coller une bonne baffe, tout ce qu'on veut, au final, c'est qu'elle s'en sorte.
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