AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Maram al-Masri (52)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Femmes poètes du monde arabe (Anthologie)

" Préparer une anthologie est un travail d'amour. "

C'est par cette phrase symbolique et forte que Maram al-Masri, poète elle-même, amorce la préface de ce recueil de poèmes qui donne la parole à cinquante femmes du monde arabe.



Et quelles paroles ! Qu'elles soient célèbres ou totalement inconnues, elles osent. Le cri de douleur, de révolte, mais aussi d'amour, de désir, nous donnant à lire l'intime, la détresse, la souffrance la plus vive comme le rêve le plus poétique.

J'ai découvert de belles voix de femmes, beaucoup plus proches de moi finalement que je ne l'imaginais, surprise par leur liberté de ton, leur passion, leur violence aussi parfois. Je suis franche, tous les textes ne m'ont pas touchée avec la même intensité comme dans toute anthologie. Mais ces poésies en vers libres - au sens propre comme au figuré - valent le voyage, vers d'autres horizons, d'autres ressentis.



Deux courts extraits de poèmes qui résument, selon moi, l'esprit de ce recueil, entre amour et détresse, et se passent de plus de commentaires :



" J'avoue que j'ai aimé plus que de raison

jusqu'à être possédé par le génie de l'amour

j'ai tout parié sur la ronde du désir qui tourne

autour de ses blessures "

De Violette Abu Jalad, Liban



" C'est un jour rampant comme une tempête de sable.

Une femme dit à sa voisine : mon enfant est descendu jouer dans la rue avec ses congénères, et il n'est pas rentré. "

" Ô mon enfant dormant dans le sein de sa première mère

Ô mon enfant dormant dans son ombre familière

De ton torse nu, criblé de balles, se dégage une lumière et s'ouvre un chemin. "

De Lamia Makaddam, Tunisie



J'ai juste envie d'ajouter cette phrase de Romain Gary qui me revient :

" Je dis simplement qu'Il faut donner une chance à la féminité, ce qui n'a jamais vraiment été tenté depuis que l'homme est sur cette terre. "
Commenter  J’apprécie          624
Métropoèmes

Quel plaisir de retrouver l’écriture de la poétesse syrienne Maram Al-Masri dans ce recueil pour le moins original.

A travers un voyage dans le métro parisien, l’auteure nous offre, à chaque station un poème comme un instantané, un poème dont le titre est le nom d’une station. Ce peut être une rencontre Gare du Nord, la solitude, un SDF à Bastille et à République, ou encore une artiste de métro (mais si, ça existe !) et des émigrés à Denfert-Rochereau. Et puis, il y a Paris entraperçu à travers les vitres du métro aérien.



« Le marché du mercredi

Près du métro Barbès

Marché des pauvres

Avec ses clients pauvres

Avec ses marchandises de pauvres

Tout est là

Et là

Il n’y a rien. »



Et puis il y a tous ces gens qui forment une foule serrée, qui se presse et se croise sans se rencontrer vraiment. Il faut le regard d’une poète pour leur donner corps, les faire vivre sous nos yeux. Tous ces anonymes, elle leur donne une identité.



« Dans le wagon

Les corps se rapprochent

Mais s’ignorent

Dans le wagon

Nous voyageons côte à côte

Mais pas ensemble

Dans l’amour

Même séparés

Les amants sont ensemble. »



J’ai trouvé beaucoup d’écoute et d’empathie dans ces fulgurances poétiques qui rendent son humanité à ce monde souterrain du métropolitain.

Commenter  J’apprécie          600
Je te menace d'une colombe blanche

Ce soir au journal TV de 20 heures, parmi les images qui disent le désastre d'une guerre et la haine qui la porte, je découvre quelque chose qui y ressemble presque autant sur un autre territoire du monde et qui semble faire moins de bruit que des bombes. Une petite élève afghane pleure aux portes d'une école de Kaboul. Elle n'a plus le droit désormais d'y entrer. Les talibans en ont décidé autrement, malgré leurs belles promesses des premiers jours. Tout simplement parce qu'elle appartient à la gente féminine, celle qui n'a pas le droit, selon leurs lois infâmes, au savoir, à l'éducation, à l'émancipation... Ce droit à être l'égal des hommes.

Pourtant ils avaient promis, nous dit-on... À quoi reconnaît-on les barbares de ce monde ? À leur capacité de faire gober des couleuvres à nos gouvernants.

On ne fera pas tomber les dictatures par les armes.

Je te menace d'une colombe blanche est une manière de ne pas prendre les armes pour mener le combat de la liberté.

Mais à quoi reconnaît-on une poétesse syrienne ? À sa manière d'être femme et de l'affirmer dans un monde fait par les hommes et pour les hommes. C'est ainsi que Maram Al-Masri m'est apparue pour la seconde fois que je la découvre et le charme opère toujours.

Le charme n'est peut-être pas le mot qui convient, bien que les mots soient envoûtants, sensuels, solaires ici...

Bien plus que cela, Maram Al-Masri tient debout, se dresse debout devant la barbarie. Elle n'en parle pourtant jamais, de cette barbarie, ou alors il faut le deviner en filigrane.

Chaque vers est cependant une provocation à l'ordre établi.



« Je ne fais rien

sans toi

je ne fais rien

sauf jouir

de la simple

vie »



Écrire l'amour, le désir, les amours parfois multiples, les amours qui cheminent, qui s'égarent, les jalousies aussi, les blessures affectives, écrire cela paraît si anodin... Mais l'écrire en étant une femme syrienne, musulmane, l'écrire pour là-bas où son coeur est resté posé, écrire qu'elle choisit qui elle aime, est un acte subversif et beau.

Dans ce recueil de poèmes, Maram Al-Masri vient à nous en habitante de la Terre. C'est une femme en exil, loin de sa terre natale, elle ne pourrait pas écrire cela là-bas et marcher dans la rue, libre, les cheveux aux vents. C'est une femme contrainte à l'exil.

Cependant c'est une femme qui écrit cela au sein d'une communauté musulmane, elle écrit cela en étant femme parmi d'autres femmes de sa communauté. Elle se dresse ainsi et crie ses mots que d'autres femmes peut-être liront, entendront.

Il y a dans ces vers le bonheur d'une femme à se réjouir d'une joie pure et presque enfantine, sourire, rire, embrasser le soleil au matin, le laisser glisser sur sa peau, s'autoriser à être triste aussi lorsque cela vient, mais toujours être à la citadelle de son existence, aimer, jouir à gorges déployées, attendre, une femme a le droit d'attendre, a le droit de dire non aussi. Elle dit non aussi. Elle dit non avec son coeur, elle dit non avec son corps. Et lorsqu'elle dit oui, c'est elle qui décide.



« Qu'est-ce qui te prend de rôder en silence

autour de ma maison

Tu m'empêches de serrer

les cordes de ma vie »



Maram Al-Masri dit cela avec une beauté infinie et simple à la fois, la beauté des mots.

Elle conjugue la féminité et le féminisme, ce n'est pas ce féminisme bobo et dépassé qu'on voit sur les réseaux sociaux. Être femme dans la communauté musulmane et le dire, le crier, c'est autrement féministe...



« L'amour s'en est allé

laissant mon coeur suspendu au mur

près de la cheminée

et malgré cela il est resté froid

à la tombée du jour

alors que le soleil avait disparu »



J'ai aimé cette voix singulière, fascinante et simple, transparente, aimante et aimée, innocente, une voix qui ressemble aux premiers commencements de nos vies, de nos histoires, une voix arrachée au silence d'une communauté qui musèle par sa loi la voix des femmes et leur désir.

Elle dit l'amour qui vient, l'amour qui ne vient pas, elle ose le dire, elle ose prendre le droit de le dire malgré les grillages de tissus qui enferment les femmes de sa communauté.

Sa voix est une musique qui refuse la réclusion. Ce qui est important ici ce n'est pas le désir mais la voix qui le crie. C'est la beauté même qui donne sens à tout ce texte qui sent l'odeur du printemps.



« La mer m'a invitée

à rêver d'elle

mais je suis arrivée en avance au rendez-vous

de peur que ses rêves ne commencent

sans moi



Les rêves de la mer

sont immenses et insondables

Toi mon rêve

qui les augmente

dans le bleu et le mystère »

Commenter  J’apprécie          5620
La femme à sa fenêtre

« La femme qui regarde par la fenêtre

a envie d'avoir une baguette magique pour

effacer le gris

et redessiner des sourires. »

La femme à sa fenêtre est un recueil de poésies écrites par Maram al-Masri et illustrées par le crayon réaliste et tendre de Sonia Maria Luce Possentini. Les mots de Maram al-Masri mettent l'enfant au cœur de sa poésie, sa fragilité et sa force, ses peurs et ses rêves.

« Les enfants rêvent

de chevaux

de chiens, de chats,

d'amis

et surtout ils rêvent

de baisers, de sourires

et de mains tendres. »

Les deux femmes harmonisent leurs créations pour parler et interpeller l'enfant. La femme à sa fenêtre est édité dans la collection Poés'histoires chez Bruno Doucey. Cette collection offre aux enfants la possibilité de s'approprier les poèmes et les invitent à écouter les histoires qu'ils racontent.

« J'étais en train de marcher, fatiguée

je regarde derrière moi:

je me vois en train de tirer

une montagne de tristesse avec ma main droite

une montagne d'espoir avec ma main gauche. »

La poète alterne les moments d'abattement et de désespoir avec ceux de réjouissance et d'envie d'avancer. Elle s'adresse aux enfants de Syrie, ceux qui paient trop fort le poids et l’empreinte de la guerre. La femme à la fenêtre envoie un message magnanime et universel, une ondée de poésie gracieuse et bouleversante à égrener dans les petites et grandes oreilles.

Commenter  J’apprécie          432
La femme à sa fenêtre

Un très beau recueil, comme tous ceux que j'ai eu l'occasion de lire des éditions Bruno Doucey.

La poésie ici parle aux adultes et aux enfants, dans un même langage tout sauf mièvre ou facile. Cependant elle a l'intelligence d'être limpide et évidente. Les illustrations se fondent dans le langage et le rendent encore plus transparent. Les interrogations et les inquiétudes autour de la fragilité des enfants et le devoir de leur protection, ici suscitées par les drames de Syrie, résonnent dans toute l'histoire humaine et dans tous ses ghettos infâmes. La poésie est ici, quelques mots purs et essentiels dans un monde de brutes et de menteurs, pour qui la vie d'un enfant ou d'une femme ne vaut pas un euro. Remercions la poétesse et l'illustratrice pour leur délicatesse, et l'éditeur de les publier. Appelons les lecteurs et les lectrices à lire ces pages lumineuses.
Commenter  J’apprécie          331
Cerise rouge sur carrelage blanc

« les femmes qui me ressemblent

ne savent pas parler

le mot leur reste dans la gorge

comme un lion en cage

les femmes qui me ressemblent

rêvent...

de liberté... »

Ces vers sont extraits du magnifique recueil de poèmes, Cerise rouge sur carrelage blanc, écrit et publié pour la première fois en 1998 par Maram al-Masri, une très grande voix de la poésie syrienne. La version dont je vais pour parler ici, de nouveau publiée par les Éditions Bruno Doucey, offre la particularité de proposer une nouvelle traduction et une version bilingue avec le texte original en langue arabe sur la page de gauche.

J'ai découvert cette auteure il y a deux ans dans le cadre du printemps des poètes. Un comédien lors d'une soirée organisée par la médiathèque de ma commune, s'était fait l'interprète de quelques textes choisis dans l'oeuvre de Maram al-Masri, dont ce recueil. Cette soirée s'inscrivait par ailleurs dans le cadre de la semaine de la femme engagée dans l'écriture. J'avais été fasciné par la force et la sensualité du texte. Je remercie Babelio pour m'avoir offert la possibilité de découvrir cette nouvelle version dans le cadre de sa Masse Critique, de revenir à cette oeuvre et de pouvoir écrire ces quelques mots.

Ce recueil est composé de poèmes souvent très courts, parfois à peine plus épais qu'un haiku. Ils disent le quotidien d'une femme, son paysage intime, le refus de se soumettre devant celui qui décide pour elle parce qu'il est homme, ses rêves, son éveil, son élan, sa main tendue vers les autres femmes...

Ce sont des clés qui ouvrent des portes, délivrent les coeurs et les corps emprisonnés de voiles, de certitudes et de barbarie. Chaque mot est un pas vers la lumière.

Les poèmes de Maram al-Masri viennent caresser le désir, mettre à nu les mots d'un autre âge, les dépouiller, les jeter, en réinventer d'autres, réveiller les livres interdits ; ce sont des interstices par où agripper des doigts épris de liberté.

Cerise rouge sur carrelage blanc, c'est une blessure, c'est une fêlure, c'est une faille par où faire surgir la lumière. Cerise rouge sur carrelage blanc, c'est comme une gourmandise, la saveur d'un coulis de framboise sur la douceur d'un fromage blanc.

Mais la poésie de Maram al-Masri n'est pas que belle, elle est rebelle. C'est le sang sur la neige. C'est un visage dans la poussière. Ce sont ces femmes soumises, muselées, invisibles, ce sont leurs cris dans l'intérieur de leurs corps. La poésie de Maram al-Masri cherche à briser leurs prisons, fustigent avec beaucoup de moquerie leurs geôliers, ces hommes d'un autre âge et qui font leur quotidien.

Maram al-Masri jette ses mots comme des nuées d'oiseaux, soulève les voiles, ôtent les bandeaux sur les bouches muettes, apprend le chemin des oiseaux, des rires et du ciel gorgé d'azur.

Les mots de Maram al-Masri disent la douleur, le rêve et l'amour ; ils s'indignent, crient, brûlent, se moquent avec parfois beaucoup d'ironie, ébouriffent, éveillent. C'est un cri de révolte et de désir. Les mots se faufilent parmi les rides d'un visage, les ecchymoses et les cheveux blancs. Ils apprennent à aimer, à s'aimer, à emprunter de nouveaux chemins, à voir avec d'autres yeux.

Derrière les coeurs meurtris, il y a l'âme peut-être encore intacte, qui tremble comme une herbe nouvelle.

Les mots de Maram al-Masri disent aux femmes emmurées de ne jamais se résigner, d'allumer des pas dans le battement d'ailes qui bruit dans leurs poitrines affamées.

Ce recueil est à la fois l'Orient et l'Occident. Il dessine un pont entre deux rives. Il est universel.

Ce recueil est un fruit à cueillir...
Commenter  J’apprécie          314
Cerise rouge sur carrelage blanc

Avec les mots de tous nos jours, Maram AL-MASRI parle des femmes, de leur langue, de leurs paysages intimes, sur les pages de Cerise rouge sur Carrelage blanc, parle des mots qu'elles se disent tout bas, "je suis lasse de rester sur tes brouillons, sur tes marches, devant tes portes, où sont, tes vastes paradis" page 117 ?





Elle écoute encore ses rêves d'hier, et se souvient, page 81, "tu n'aurais pas dû me prendre par la main pour la laisser rêver de te toucher, tu n'aurais pas dû effleurer mes lèvres pour les laisser brûler sous tes baisers,tu n'aurais pas dû rester silencieux pour que je ne cesse d'espérer."





Ces femmes parlent ainsi de leurs déchirures, de leurs rêves brisés, de leurs tâches domestiques qui sont comme des pièces d'une machine qu'elles doivent monter, et démonter heure par heure, et chanter sa rengaine, comme "tu m'y as invité, j'ai lavé la vaisselle, j'ai nettoyé par terre, j'ai fait les carreaux, j'ai repassé les chemises, et lu Dostoïevski, ce maudit temps qui , avec toi vol d'habitude, tic-tac , tic-tac, avance doucement," page 109 écrit comme un pose.





Ces femmes scotchées au pied de leur immeuble, de leur maison, observent avec humour celui qui se croit permis de tout décider, parce qu'il est un homme, et parce qu'elle est une femme, et ironise en lui proposant, page 111, "donnes moi tes mensonges, pour les laver, les fixer dans l'innocence de mon coeur, fais-en des réalités", et arrête de me dire, ça n'a jamais existé.



On se délectera à lire et relire ces petits moments de clarté, ces passages de l'idée à l'écrit, pour mieux râler, les mots qui font mouche sur un ton badin, parce "qu'il n'y a plus entre nous que les enfants," pour remettre les pendules à l'heure, "parce qu'il n'y a plus entre nous ces fous rires ni caresses pures ni le goût du laurier et du miel sur nos lèvres parce qu'il n'y a plus entre nous"...p 49





De carreaux blancs, en carreaux rouges, posés en quinconce telle une mosaïque , ces femmes continuent de rêver de routes arborées, de vastes plaines où galoper, car dit-elle "mon métier est-il éternellement d'être une femme de te laver les pieds une rose à l'oreille chaque fois que tu rentres ?"





"Pour toutes ces femmes qui lui ressemblent", elles ne savent pas parler, le mot leur reste dans la gorge comme un lion en cage, les femmes qui ressemblent à Maram AL-MASRI, rêvent, de liberté, "d'un homme aussi chargé de fleurs et de belles paroles un homme qui me regarde me voie qui me parle et m'écoute un homme qui pleure pour moi dont j'ai pitié et que j'aime."







Car quand le désir l'embrase et que ses yeux s'illuminent, "j'enfonce la morale dans le premier tiroir, réincarné en diable, je bande les yeux de mes anges pour un baiser, apeurée comme une gazelle sous les yeux de ta faim, je veux que tu m'aimes en silence et que tu me laisses m'interroge".p 15





Ce beau voyage commencé dans la fragilité et la solitude, dans les premiers pas de l'intimité des femmes, de leurs maladresses, de leurs inquiétudes, se poursuit souvent avec désillusion, parfois dans la révolte et la colère.



Mais c'est aussi une magnifique dimension du livre que d'avoir su réserver quelques pages blanches, à dire tout haut le désir des femmes, et clamer, "qu'il me fasse chavirer, sinon qu'il n'approche pas, qu'il commence par un doigt de ma main, pour finir sur un doigt de mon pied."





Et de tendresses en baisers, elles disent avec quelle ardeur, "Je le veux ardent et profond", pour dire à son amour, "mon imagination revêt ses plus beaux atours et attend sous ta fenêtre", p 107.

"Ma poitrine se gonfle

dans l'impatience du désir

miche de pain chaud

mordue

par les dents

de ton badinage", telle une cerise rouge sur carrelage blanc.





Dans la fièvre de cette prose musicale et sensuelle, Maram AL-MASRI a su imprimer des messages ardents, parfois drôles, toujours justes, et montrer des femmes exigeantes loin des fausses images données par certains médias.

Commenter  J’apprécie          253
La robe froissée

Ce recueil est le fruit d’une résidence d’écriture organisée en 2009 sur le territoire d’Artois et la commune de Béthune. La poétesse syrienne Maram al-Masri a arpenté les rues de ces villes du Nord de la France noyées dans la brume où les maisons se serrent les unes contre les autres comme si elles cherchaient à se tenir chaud. Elle a découvert les fêtes foraines, les grandes places où bat le cœur de la cité, les jeux des enfants, les bistrots, la pauvreté et la chaleur humaine. Elle a posé sur les gens et les choses un regard plein de douceur et d’universalité car, comme le dit si bien son éditeur, la poésie ne connait pas de frontières.



Très très longtemps que je n’avais pas lu de poèmes. Il aura fallu une journée d’études à laquelle j’ai assisté la semaine dernière pour que l’envie me reprenne. Il aura surtout fallu que j'y vois Maram a-Masri et que je l’entende susurrer ses textes en arabe de sa voix de velours pour que mon petit cœur d’artichaut fasse boum. Quand elle a pris le micro et qu’elle s’est lancée, j’avoue, j’ai eu les poils au garde à vous. En plus elle est belle Maram, vraiment belle ! Et quand elle « étale ses souvenirs et expose les épices de sa nostalgie, odeur de cumin et de menthe », difficile de ne pas fondre.



Soyons honnête, il serait injuste de s’arrêter uniquement sur le charme de cette sublime poétesse. Les textes de Maram Al-Masri sont ciselés. J’aime cette poésie en prose à hauteur d’homme, sans boursouflure et sans ostentation. J’aime cette délicatesse, cette belle musicalité, le propos à la fois simple et imagé, toujours parfaitement compréhensible. Chaque poème a d’abord été écrit en français puis traduit en arabe par l’auteur. L’ouvrage est donc en version bilingue, arabe sur la page de gauche et français sur la page de droite.



La robe froissée est un magnifique recueil que j’ai dégusté avec gourmandise. Comme quoi il suffit parfois de pas grand-chose pour faire de belles rencontres livresques et reprendre goût à la poésie.

Commenter  J’apprécie          251
Elle va nue, la liberté

🩸Chronique-Poesie🩸





Il me semble qu’il y a

De la poésie qui va débraillée

Et souffre de la faim

Ce n’est pas chez moi

Mais la Méditerranée

M’envoie de ces vagues



Il me semble qu’il y a

De l’amour décomposé

Qui sent le lait caillé

Ce n’est pas chez moi

Mais la Méditerranée

Me renvoie des blessés



Les enfants de Syrie

Se transforment en oiseaux

Encourent un voyage éprouvant

Entre terre et ciel esquivants

Les bombes et les hélicoptères



L’avez-vous vu la mère?

Elle portait ses enfants à bout de bras

Mais eux, eux, ne respiraient pas

L’avez-vous vu ma Sœur?

Elle pleurait son peuple enseveli

Sous les gravats, et lui tombait, inanimé

L’avez-vous vu la guerre?

Elle tuait mères et enfants inconnus par milliers

Dans l’indifférence du monde entier

L’avez-vous vu la Syrie

Rien de magique n’est venue la sauver



Faites que la poésie serve

Faites que les chansons servent

Faites que la danse serve

Elle va nue la liberté

Elle a besoin de robes de beauté

Elle a besoin de cris révoltés

Elle a besoin de colombes et de cœurs gais

Elle a besoin de branches d’olivier, de bougies

Elle a besoin de poèmes-jasmins engagés

Elle a besoin de petites mains qui écrivent

Son nom partout pas seulement au paradis

Elle va nue la liberté

Ensanglantée trouée gercée perforée blessée

Affamée assoiffée abîmée déchirée violentée

Mais elle avance

Dieu merci elle avance



J’admets que j’ai le cœur criblé

Mais je ne veux pas de consolations

Ces poèmes c’est des fenêtres sur l’horreur

Ces poèmes c’est des instants volés à ce pays

Ces poèmes disent et racontent les deuils

Ces poèmes chantent et aiment une patrie

J’admets que j’ai le cœur criblé

Mais je ne veux pas d’adoucissements

Ces poèmes m’ont appris la tristesse et l’exil

Ces poèmes m’ont renvoyé le goût du sang

Ces poèmes m’ont enseigné le déchirement

Ces poèmes tiraient deux montagnes

Entre les mains de Maram al-Masri

Mais elle avançait

Avec l’évidence de la tristesse intégrée

Et l’espoir de l’arrêt de ces tueries insensées

J’admets que j’ai le cœur criblé

Mais il chante des prières de paix

Et reviens vers vous, la tête haute, le dos droit

Vaillant avec un magistral coup de cœur
Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          180
Femmes poètes du monde arabe (Anthologie)

Cueillette de fleurs, c’est la signification d’Anthologia, un terme tiré du grec ancien. Cette image de la cueillette des fleurs suggère l’image d’un beau bouquet fait de couleurs, de formes, de parfums . Cette image peut servir de métaphore pour illustrer l’anthologie préparée et traduite par Maram al-Masri consacrée aux Femmes poètes du monde arabe.



Ce recueil nous offre une belle découverte. Il met dans la lumière l’œuvre de cinquante poétesses venues d’horizons et de parcours très différents, assez peu connues en France. Une poésie contemporaine venue du Liban, d’Arabie Saoudite, du Yémen, d’Egypte ou encore du Maghreb.



L’amour, la féminité, la maternité, l’absence, la vieillesse, la solitude, la guerre sont les thèmes qui reviennent le plus souvent au fil des pages dans une écriture pleine de sensibilité, de pudeur, de sincérité, de douleur aussi. J’ai été touché par certains poèmes (je pense à ceux de Sabah Kharrat Zouein, grande voix de la poésie libanaise, à Samar Abdel Jaber et à Nathalie Handal, écrivaines originaires de Palestine ou encore à Hoda Hussein venue d’Egypte et à Souad Labbiz d’Algérie).



Dans cette suite de poèmes s’inspirant de la réalité, de l’évocation de souvenirs, d’impressions, on sent se tracer comme un chemin d’exil intérieur qui, par le biais de l’écriture, s’ancre dans l’intime pour s’ouvrir au monde.

Le recueil parait assez hétéroclite, dans la forme, dans le vocabulaire employé et les thèmes abordés mais la lecture de cette anthologie sur les Femmes poètes du monde arabe est une belle découverte, une initiative utile et nécessaire de Maram al-Masri pour connaître le mouvement littéraire des femmes dans la culture arabe contemporaine.



Je n’ai concernant cet ouvrage qu’un seul regret : celui que l’auteure de cette anthologie ne fasse aucune contextualisation de la création littéraire actuelle des femmes dans le monde arabe et surtout qu’aucune information biographique et/ou bibliographique ne soit donnée sur les auteures présentées dans le recueil. Un nom et un prénom suivis du pays d’origine, cela fait trop peu. C’est comme s’il manquait un visage, un récit de l’histoire de toutes ces femmes écrivaines. Dommage.



" Quel miracle que de faire jaillir

sous d’épaisses ténèbres

la lueur du féminin

ensevelie dans l’humain "*



Une anthologie est comme une invitation, un lien qui va des mots vers une écriture, une personnalité, une sensibilité, une région qu’il nous reste à découvrir. La féminité est une précieuse lumière qui nous éclaire et nous protège. Ce recueil sur les Femmes poètes du monde arabe de Maram al-Masri nous le rappelle avec bonheur.





(*) extrait de "Miracle" de Touria Ikbal (Maroc).
Commenter  J’apprécie          170
La robe froissée

Il est de ces rencontres qui ne me laissent pas insensible.

Un matin, en salle des maîtres, elle illuminait de son aura et de sa longue chevelue noire l'ambiance des lieux.

Elle, Maram al-Masri, qui a collaboré avec notre école dans le cadre des Rencontres Orient-Occident en 2017.

Elle nous a offert deux de ses livres. Pendant des mois, ils attendirent patiemment leurs lecteurs dans la boîte à livres.

La robe froissée m'a interpellée plusieurs fois par son titre. Un soir, l'appel de la poésie se fit fort. J'en ai tourné les pages et je l'ai pris chez moi, pressentant une magnifique découverte.

Et ce fut le cas.

J'aime le rythme du poète, ses observations silencieuses de la vie quotidienne, ses descriptions colorées et vivantes des gens, des places, des saisons.

Maram al-Masri m'a embarquée dans un voyage bouleversant. Derrière chaque mot, j'ai imaginé la femme syrienne découvrant au autre monde, celui du Nord, vaste, libre, exempt de violence.

La beauté des fêtes foraines, les jeux des enfants, la morsure du temps y prennent vie sous nos yeux écarquillés et curieux...

Maram conte la vie comme elle donne ses sourires : généreusement.

Commenter  J’apprécie          140
Par la fontaine de ma bouche

Par la fontaine de ma bouche est un court recueil de poésies, à la belle jaquette orange. Un petit livre carré où la voix de Maram al-Masri nous touche par sa sincérité et la douceur de ses mots

" obstinée

je m'accroche à la poésie".



La femme est au coeur de ces poèmes, appelés signes, mais aussi la poésie qui semble totalement habitée cette auteur d'origine syrienne.

"Il m'a dit : écris

je lui ai répondu : qu'est ce que j'écris ?



Il m'a dit :

écris

je lui ai répondu :

qu'est ce que j'écris ?



Il m'a dit : écris

en son nom

lui qui t'a désignée pour porter sa descendance

t'a choisie pour ses joies et ses peines

t' a élue

arbre

puis bûche

pour ses flammes



écris

en leur nom

elle qui ont mis leur espoir en toi

qui ont cru en toi

(...)

( signe 8)



Une voix qui m'a touchée, d'autant plus que Maram est syrienne et qu'elle se livre en 39 signes. Émouvant et superbe. Vibrant et sincère. Femme et poésie ne font qu'un... et la vie palpite sous ces mots.

Édition bilingue



Commenter  J’apprécie          120
Femmes poètes du monde arabe (Anthologie)

La lecture de l’anthologie « femmes poètes du monde arabe » m’a profondément bouleversée en ce qui tend l’universel féminin et par-delà l’être humain à se libérer par l’écriture d’un joug destructeur.

Le recueil, admirablement traduit par Maram Al Masri au plus près du sentiment véhiculé par la langue d’origine est comme une veine qui irrigue l’essence même de la vie.

Les voix poétesses arabes au ton résolument moderne et agréablement audacieux éclairent tour à tour la vie de femmes meurtries physiquement, humiliées verbalement mais aussi amoureuses passionnées ou encore mères meurtries dans leur chair ou loin de leurs attaches natales.

La prose lyrique envoutante est empreinte de sublimes métaphores liées à la douleur, à l’amour et au désir : « la femme tortue arrondit son chagrin avant de partir.. », « l’orage de la beauté de Youssef… », « j’avoue que j’ai aimé plus que de raison », et le poignant « sac d’os » en sont quelques portraits bouleversants parmi tant d’autres.

Je ne peux donc que vous inviter à découvrir ce recueil et peut être aussi à continuer l’œuvre poétique à laquelle nous engagent les pages blanches à la fin de ce très beau volume…

Ouvrage lu dans le cadre de l’opération « la voie des indés » avec tous mes remerciements aux éditions « Le Temps des Cerises » et à LIBLFY.
Commenter  J’apprécie          120
Cerise rouge sur carrelage blanc

La voix qui s'élève est celle d'une femme mariée qui contemple l'usure que le temps impose à son couple. Et voilà qu'elle est prise d'une attirance folle pour un autre homme ! Que faire de ses rêves perdus et de ses désirs nouveaux ? Dans des phrases en prose poétique, hachées et saccadées comme un souffle affolé, il est question d'amours douloureuses et contrariées, non payées de retour. La femme cherche à combler le vide laissé par l'amour parti ou celui, fantasmé, qui ne s'incarnera jamais dans la peau et la chair. Tout est terriblement éphémère, et donc fantastiquement beau, sensuel et troublant.
Commenter  J’apprécie          110
Métropoèmes

Quel recueil que nous offre une fois encore Maram al-Masri, poétesse engagée d'origine Syrienne.



Faire des rencontres du métro des rencontres poétiques, tel est le défi qu'elle s'est lancé.

Hommage à tous ces anonymes, hommes, femmes et enfants, qui passent leurs journées dans les couloirs du métro parisien ou qui empruntent quotidiennement le métro.

Nous prenons le métro avec Maram al-Masri et suivons différentes lignes pour découvrir différents profils, différentes tranches de vie, ces gens maltraités par la vie : SDF, pauvres, familles immigrées ; ces gens du quotidien du métro comme le conducteur du métro ; ces évènements tragiques comme les suicides, les accidents, les attentats...

Et autour de cela, la poésie, celle de Maram al-Masri qui transforme ce quotidien, sublime ces êtres souffrants, mettant des mots sur leurs maux, leur apportant un sourire en s'intéressant à eux, en ne fuyant pas leur regard comme la plupart des usagers du métro.



La poétesse sait nous transporter avec elle, elle nous donne une vision humanisée du métro, ce métro qui grouille de monde, ce lieu que l'on piétine par obligation, ce lieu rempli de gens quasi-zombies les yeux rivés sur leur téléphone portable.

Une vraie leçon d'humanité dans un univers qui ne se prête pourtant pas à la poésie.

Quitte à être en décalage complet, J'ai donc choisi le lieu de mes vacances, Marseillan-Plage, pour découvrir l'ambiance métro parisien poétique, les pieds dans le sable.
Commenter  J’apprécie          100
Elle va nue, la liberté

Merci à @dell pour cette découverte loin de mes lectures habituelles. (Ce livre m'a été offert dans le cadre d'un échange lors du pique-nique du club de lecture Babelio Nord).



Des poèmes en arabe avec leurs pendants en français, face à face, et Maram al-Masri nous raconte sa Syrie en guerre : les morts, les endeuillés, les destructions, le combat qui continue malgré tout.



Ses vers sont brefs et donc rythmés, sa poésie est très visuelle. En la lisant, l'empathie est intense.



Pas de note car j'ai décidé de plus noter qui ou quoi que ce soit sur internet, mais je ne peux que recommander ce recueil à tout ceux qui n'ont pas envie de détourner les yeux sur le conflit syrien.
Commenter  J’apprécie          82
La femme à sa fenêtre

Recueil de poèmes de la Collection Poés'histoires, la collection de poésie jeunesse des Éditions Bruno Doucey, "quand la poésie prend les enfants au sérieux".



Il s'agit de l'un des 4 premiers recueils édités dans cette collection.



Alors que La vie est belle, et Lune n'est lune que pour le chat, également édités dans cette collection, sont des hymnes à la nature, celui-ci est un hommage à tous ces enfants syriens qui subissent la guerre au quotidien.



Une femme, anonyme, qui pourrait être n'importe quelle femme, se tient à sa fenêtre et observe ce qu'il se passe : elle voit des enfants dehors.

Elle se remémore alors son histoire syrienne : elle était enceinte, a accouché de son bébé mais il lui a été enlevé. Cette mère et son enfant se posent en victimes collatérales de la guerre, comme tant d'autres, et qui n'aspirent pourtant qu'au bonheur de la liberté.

Maram al-Masri évoque l'innocence de ces petits êtres, trop jeunes pour vivre de telles atrocités, de telles inhumanités.

Un enfant est un enfant, peu importe sa nationalité, son sexe, la condition de ses parents. La guerre tue, et massacre leur innocence.



Une fois encore, la poétesse touche droit au coeur avec ses mots sur le vécu des enfants de la liberté, ceux qui se battent au quotidien et qui n'ont pas la chance de vivre une enfance loin des bombes, des conflits, des tracas des adultes.



La couverture m'avait intriguée, car les éditions Bruno Doucey éditent d'habitude des couvertures unies et colorées, avec motif à rayures.

Ici, les recueils mêlent poèmes et poésie visuelle : les dessins de Sonia Maria Luce Possentini sur doubles pages, sont de traits fins, en nuances de gris. Ces couleurs sombres font contraste avec les thèmes des dessins : la grossesse, les enfants, leurs jeux et jouets.



Ce recueil peut aussi bien être découvert par les enfants mais aussi par les adultes, un réel délice à partager sur une triste réalité.

Commenter  J’apprécie          70
La robe froissée

Maram al Masri, poétesse syrienne réfugiée en France pour fuir la guerre, a effectué une résidence d'écriture dans le nord de la France en 2009.



1ère partie : La femme à sa fenêtre

Elle observe le monde qui l'entoure : la fête foraine synonyme de liberté ; l'innocence et la joie qu'elle représente et que les enfants des pays en guerre n'ont pas la chance de connaître.

L'auteure décrit les façades des maisons nordistes, la grand place lieu de rassemblement, mais aussi la crise économique et la pauvreté.

Cela ramène ses pensées aux enfants des pays en guerre, aux armes de démolition, à la soif de liberté et sa préciosité.



2nde partie : Petit cheval et autres poèmes

De la nostalgie et beauté dans ces poèmes, mais aussi l'horreur de la guerre.



Maram al-Masri sait conter de façon engagée et tout en délicatesse la vie qui passe, les décors qui l'entourent, les souvenirs qui se confondent malgré les deux cultures différentes qu'elle connait.

Elle use habilement de personnifications pour faire vivre la poussière, les façades et tant d'autres.
Commenter  J’apprécie          60
Métropoèmes

Nous étions des millions à pendre chaque jour le métro parisien. A nous croiser sans nous voir.

Les écouteurs dans les oreilles, les yeux rivés sur l’écran du téléphone ou - au mieux - plongés dans un journal ou dans un livre. L’autre n’existait pas. Il n’existait plus.



Nous avions pris cette habitude. Celle de créer notre propre bulle, le temps d’un trajet.



Dans ce monde souterrain, il y avait pourtant tant de choses à découvrir.

A commencer par l’autre. Cet autre qui nous bouscule. Qui se colle à nous en heure de pointe. Celui dont les jambes nous gène lorsque l’on est assis. Celle au sac imposant et qui se cogne trop fréquemment à nos genoux.



Il aura fallu un regard étranger pour mettre en avant la beauté et la richesse cachée de nos transports en commun.

Maram al-Masri - syrienne - a capturé avec soin des moments volés de notre vie dans ces rames et au-dehors. Elle a aussi déchiffré - pour nous - ces visages pauvres et hagards. Ceux auxquels on ne s’intéresse pas. Jamais.



Avec une plume sensible et juste, elle pose sur papier ce monde souterrain. Elle y apporte un regard différent. Bienveillant. L’image est percutante. Le recueil magnifique.



Après cette lecture, vos trajets en métro ne seront plus jamais les mêmes.



A lire dans le métro (où ailleurs !).
Lien : http://unlivreunvoyage.com/
Commenter  J’apprécie          60
Elle va nue, la liberté

une ritournelle liberté au nom des ensevelis sous dictature

la Syrie pleure ses corps

l’homme nuit à son propre peuple lorsqu’ il oublie la vrai croyance celle en cœur religieusement disséminé chez ceux qui griffent et se battent pour rire danser et jouir les cheveux au vent les enfants dans les bains à écouter des histoires de princesses en attendant leur mère sortie pour un tour et pas sous décombres

liberté assiégée ton nom sur les mur en sang suffoque en attendant son heure et peut-être peut-être les espoirs de Kobané ne seront pas oublié

"Elle avance la liberté" les pieds froids mais debout "elle avance"

Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maram al-Masri (131)Voir plus

Quiz Voir plus

Blanche - Neige

Quel est le nom du personnage principal ?

Bllanche - Neige
Blache - neige
Blanche - Neige
Neige - Blanche

7 questions
74 lecteurs ont répondu
Thème : Blanche Neige et autres contes de Jacob GrimmCréer un quiz sur cet auteur

{* *}