Marc-André Selosse vous présente son ouvrage "
L'origine du Monde : une histoire naturelle du sol à l'intention de ceux qui le piétinent" aux éditions
Actes Sud.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2552140/marc-andre-selosse-l-origine-du-monde-une-histoire-naturelle-du-sol-a-l-intention-de-ceux-qui-le-pietinent
Note de musique : © mollat
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"...les propriétés des tannins, qu’on appelle aussi polyphénols dans d’autres domaines, les ont glissés en toutes choses : comme on le découvrira au cours des pages qui suivent, leurs manifestations et leurs influences sont multiples, quotidiennes et même banales. Ce livre parle du monde qui nous entoure et d’observations que nul n’ignore, où les tannins sont actifs sans que nous le réalisions. Dans les chapitres qui suivent, toutes ces manifestations seront expliquées par un tout petit nombre de propriétés chimiques des tannins"
Il m’a fallu du temps pour m’interroger sur ce qu’est le sol, car mes propres études universitaires ne furent guère disertes sur ce sujet : vague cadre de vie de la racine, milieu riche en microbes, site du recyclage de la matière organique… Mais en rien un objet digne d’étude à part entière. Les enseignements universitaires sur le sol étaient alors souvent stéréotypés, peu appliqués et… pas toujours très clairs : une collection de banalités convenues. C’est donc peu de mon cursus initial que provient ma prise de conscience. Alors que les forestiers et les agronomes donnaient plus d’importance au sol, car la production végétale lui doit tout, à l’université, comme à Normale sup où j’étudiais, cela paraissait assez technique et peu important. C’est mon cheminement ultérieur qui a été la source de ma découverte du sol.
Le chef-d'œuvre quotidien de la vie animale et de la vie végétale est cousu de microbes symbiotiques en chaque instant, en chaque organe, en chaque fonction. Ainsi, moi-même et tous ceux qui m'entourent sommes-nous construits comme des émanations de l'invisible qui est en nous, toujours et partout, en vertu de quoi nous ne sommes jamais seuls.
Nos vies sont un complot du minime, où le visible est l'écume des interactions microbiennes.
Les interdépendances et les interrelations avec les microbes qui nous peuplent offrent de nouveaux horizons à explorer pour la gestion des milieux et des ressources, de la santé et de l'alimentation.
Tous les grands organismes ,plantes et animaux ,cachent une forêt de microbes au pouvoir desquels ils ne sont que des marionnettes.
[...] le plus grand organisme vivant connu est un armillaire d'une forêt de l'Oregon. Il couvre une surface de 965 hectares (soit 1 350 terrains de foot) et son âge est estimé entre 1 900 et 8 700 ans. On évalue son poids entre 7 600 et 35 000 tonnes. [...] Quel paradoxe qu'un microbe (invisible dans ses parties) puisse être... si grand, n'est-ce pas ?
Parler de sol amène à recouper des aspects de mes précédents livres, sur les microbes et leurs interactions avec les espèces vivantes, et sur les tannins, ces substances des plantes importantes jusque dans les sols. À force d’explorer la trame de la nature, on recroise certains fils déjà tissés. Je me suis permis des reprises de courtes sections de ces deux livres ici et là. Pardon à mes lecteurs les plus fidèles, peut-être ennuyés d’une redite : du moins reverront-ils les mêmes objets sous un autre angle, que j’espère nouveau et clarificateur. Pour les autres, ils auront avec ce volume un ensemble autonome ; ils ne liront les autres que par envie, et non par incompréhension. Les ambitions de l’ouvrage restent triplement les mêmes que dans mes deux livres précédents.
L'andalousie est parfois surnommée le "jardin de l'Europe" ...L'eau provient des rivières et du sous-sol, dont les civilisations qui se sont succédé là ont progressivement amélioré l'apport aux sols, par ailleurs peu épais. Les romains édifièrent canaux et aqueducs, en un savoir faire de déplacement de l'eau selon la gravité qui perdura, plus ou moins bien conservé par les ordres religieux, jusqu'aux invasions arabes. Entre le VIIIème et le XVème siècle, la domination arabe raffina les pratiques au-delà de l'entretien, par exemple avec l'introduction de la roue à godets, ou noria, qui remonte l'eau grâce à une traction animale.
Il verra aussi s'avancer vers vous l'auteur : nu, tout juste vêtu de savoirs compilés, vulnérable dans sa sincérité, limité par sa sujétion aux connaissances acquises et certainement bien peu politique.