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Critiques de Marc-Antoine Mathieu (361)
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Dieu en personne

Si Dieu se faisait homme et apparaissait aujourd'hui sur terre, quel accueil aurait-il ? Eh bien Marc-Antoine Mathieu, non sans talent et esprit, imagine Dieu, sujet de l'intérêt des intellectuels, avocats, publicitaires et autres investisseurs, qui soumis à leurs questions répondrait avec génie et incongruité. Mais comme le choc provoqué par sa survenue ne changerait pas le monde, beaucoup ne le supporterait pas, un procès très médiatisé s'en suivrait... le procès de Dieu, qui lui-même aboutirait à sa marchandisation.



Dans cet album en noir et blanc, Marc-Antoine Mathieu présente quelques questions métaphysiques et philosophiques des hommes sur l'existence, la vie et l'oeuvre de Dieu avec une certaine dose d'humour et pas mal de profondeur. Mais aussi avec un tourment évident que l’on partage. Car un monde où les hommes, décidément insuffisamment « spirituels » et trop mercantiles, réduisent Dieu en un artefact monnayable ne peut que nous inquiéter sur nos valeurs, croyants comme athées.



Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Deep Me (BD)

Une nouvelle expérience pour moi que cet album, découvert grâce à la critique de Christophe_bj. Et pas seulement parce que je ne suis pas lectrice assidue de ce genre, mais bien parce que ce roman graphique est à part.

Adam reprend conscience. Il ne voit rien, il entend des voix autour de lui, mais même s’il a l’impression de parler, nul ne l’entend. Que lui est-il arrivé ? Où est-il exactement ? Dans un hôpital ? Ces moments où il est conscient se répètent, il entend à chaque fois, mais ne peut communiquer. Néanmoins, progressivement le noir dont il est prisonnier et nous aussi, va s’éclaircir.

Il est difficile d’en dire beaucoup plus sans gâcher l’effet de surprise, sinon que le traitement est vraiment original à l’image de la page de couverture. Et malgré ces premières pages surprenantes, que l’on pourrait penser rébarbatives, on se surprend à les tourner de plus en plus vite, avide de comprendre, avide de savoir, à l’image d’Adam. Et l’auteur nous entraine dans une série de rebondissements jusqu’à la révélation finale…

Entretemps, on s’est attaché à Adam.

Merci à NetGalley et aux éditions Delcourt pour cet envoi #Deepme #NetGalleyFrance

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Deep Me (BD)

Une expérience hors du commun !

Quelle BD extraordinaire, bien vendue par mon petit libraire qui a habilement titillé ma curiosité et m’a précipitée vers cette aventure.



Adam se réveille d’un coma prolongé mais autour de lui, tout est noir. Il entend des voix, essaie de parler, mais personne ne semble entrer en contact avec lui. Se parlerait-il à lui-même ? Que lui est-il arrivé ? Pourquoi est-il là ? D’ailleurs où est-il ?



Voici une BD déroutante toute de noir vêtue : des cases et aussi quelques pages noires, très peu de dessins, du texte. Mais du texte qui interroge, qui attire inexorablement le lecteur dans une histoire étrange et fascinante. Une BD qui enferme le lecteur dans la conscience du héros, une prison noire où seuls des mots, des phrases sont captés et disséqués pour approfondir la pensée et essayer de comprendre. Et le twist final interroge encore plus : qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quel état j’erre ?



Un pari audacieux (il fallait oser le noir) mais un pari réussi !

Et pour l’anecdote, sachez que cette BD est sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur suite au confinement...
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Deep Me (BD)

Et voilà la dernière œuvre de Marc-Antoine Mathieu... Un livre rigoureux et passionnant qui commence dans l'effroi du noir absolu. Adam reprend conscience. Personne ne semble l'entendre.

Que s'est-il passé?

S'est-il passé quelque-chose?

Où et quand est Adam?

Parcimonieusement, Marc-Antoine Mathieu sème des indices, trace des pistes... Emmène le voyageur qui scrute ses pages.

Marc-Antoine Mathieu, qui a déjà exploré maints nouveaux chemins de la bande dessinée, va vous secouer une nouvelle fois. Soyez sans inquiétude de ce côté-là du moins.

Horusfonck ressort du bouquin tout noir, comme d'un navire en mer houleuse, pas bien assuré, un peu hébété.

Quelle affaire, ce Moi profond!

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Paroles de taulards

Les gardes à vue, la prison, les barreaux, les matons, le parloir... comment ces hommes en sont-ils arrivés là? Qu'ont-ils fait (ou refait pour certains) pour se retrouver derrière les barreaux? Quel regard la société porte-t-elle sur les taulards? Et, plus encore, sur ces ex-taulards? Et eux, quel regard portent-ils sur eux-mêmes?



L'association Bd Boum a poussé les portes de la Maison d'arrêt de Blois et deux de ses membres sont allés rencontrer les détenus. Après avoir discuté, échangé, donné et reçu pendant plusieurs semaines, elle a confié ses récits à Corbeyran qui, lui-même, a retravaillé avec eux. Une palette de dessinateurs, d'Etienne Davodeau à Edmond Baudouin en passant par Alfred ou Régis Lejonc, a illustré tous ces récits. Fruit d'un travail de 16 mois, ces Paroles de taulards nous livrent un certain regard sur la prison et sur ses conditions de vie. Non sans rappeler que la punition infligée à ces détenus doit les aider et non les anéantir ou les durcir. Le but est louable et nous incite ainsi à considérer ces personnes en tant que telles. Ces tranches de vie sont profondément humaines et empreintes d'une certaine justesse, le style de chaque dessinateur renforçant ces récits.



Juste quelques Paroles de taulards...
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Deep It

Le voici donc, tout de blanc vêtu,

Ce DEEP IT tant attendu.

Un blanc,

Aveuglant,

Evident...

Adam enchaîne les veilles, dans cette capsule qui n'est pas sans me rappeler des réminiscences de Transperceneige dans son errance (quête?) infinie.

Un Transperceneige sans passagers biologiques, réduit à une capsule hors du temps.

Et puis, Adam n'est plus aussi seul ou apparemment seul. Il dialogue, réfléchit, interroge sur le mystère du Grand Deuil? Quid de ce Grand deuil?

Sur la m..., que l'on n'évoque que par sa première lettre, comme inconcevable.

"Bon sang, mais bien sûr", s'exclame Horusfonck à la toute-fin de cet album passionnant à la conclusion éclatante et dont je ne révèlerai rien pour laisser la surprise logique et intacte à ceux qui accompagneront Adam dans l'opus 2.

Marc-Antoine Mathieu bisse, ainsi, un nouveau tour de force dans la continuité d'une oeuvre qui s'enrichit à chaque sortie, et qui enrichit aussi davantage le visiteur ravi d'être emmené dans d'autres profondeurs.





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L’œuvre-piège

Voici le dernier de ces jolis petits ouvrages, que Marc-Antoine Mathieu offre au lecteur curieux de son œuvre.

L'auteur raconte et illustre, dans ce court récit, quelques affres d''un écrivain que l'on pourrait presque qualifier de "maudit"!

La brièveté de l'histoire me contraint à ne pas vous en révéler plus... Mais le partis-pris final est assez étonnant.

Une belle réflexion sur le livre.

À lire. Cet humble volume prend peu de place et encore moins de temps pour le lire, le relire et le relire encore.
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Deep It

Le monde n’est plus. Le monde, tel que l’humain le concevait, n’est plus. Le Grand Deuil a éradiqué de la surface de la Terre tout ce qui était vivant. Pourtant une forme de vie, non une forme de pensée subsiste. Cette cellule porte le nom d’Adam, elle est le gardien de toutes les mémoires passées, et elle est assistée par une autre entité qui la recadre, ou la remet à jour, quand la nécessité s’impose. Qui le décide ? Les algorithmes. La machine est devenue l’unique dirigeant.



Marc-Antoine Mathieu propose aux lecteurs de cette BD, atypique, une intense réflexion sur la place de l’Homme dans l’univers, sur la vie et la mort, et aussi bien sûr sur la place des intelligences artificielles et ce qu’elles pourraient advenir dans un futur pas si lointain.



C’est puissant, intelligent, et peut-être parfois angoissant, mais l’espoir continue pourtant à se transmettre car la vie n’est-elle pas un éternel recommencement ?



Le graphisme est, comme dans Deep me, toujours aussi étrange. Mais les cases noires ont ici cédé la place à de grands blancs, parfois parsemés de formes nuageuses ou de pointillés. Les dessins poétiques sont très doux. Mais le verbe est très présent, de nombreux dialogues jalonnent l’album. Ce qui pour moi a ôté un peu de l’originalité, du mystère de ce second volet, trop d’explications ou de justifications.

Ceci dit, cet album permet malgré tout de réfléchir sur les notions philosophiques concernant l’Homme, l’Espace, le Temps et reste un bel objet de contemplation.

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Deep Me (BD)

Adam est plongé dans le coma. Il entend des voix autour de lui et essaie avec bien du mal de décrypter ce qu'elles disent. Il tente aussi de parler mais personne ne l'entend. ● Je ne peux dire que peu de choses sur cette bande dessinée car en dire un peu c'est déjà la déflorer beaucoup, et ce serait dommage de gâcher le plaisir des lecteurs. ● Tout ce que je peux dire c'est qu'on va de surprise en surprise et que l'auteur déborde d'imagination. C'est extrêmement original, très maîtrisé, passionnant de bout en bout ; cela ouvre des horizons à la fois inquiétants et inouïs. ● J'ai beaucoup aimé et je conseille sans réserve ! ● Je remercie NetGalley et les éditions Delcourt de m'avoir permis de lire cet album en avant-première (publication le 26 octobre 2022).
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Le sel et le ciel

Marc-Antoine Mathieu entraîne le randonneur de son oeuvre, dans ces espace à l'infini vertigineux.

Le sel et le ciel, d'abord présenté sur des murs, est offert dans ce bel album toilé, écrin de magnifiques images.

L'histoire est muette, servie par ces somptueuses gammes de blancs et de gris

qui racontent quête, fouilles et lâcher dans le ciel!

... Et ces êtres blancs-fantôme qui finissent par ouvrir un étroit regard.

Une profondeur dans le silence, pour un album unique.
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Deep It

Adam est soit dans une cellule soit une cellule… Après que tout le vivant a disparu sur terre, Adam est la dernière IA consciente qui regroupe en son sein tout le savoir et toute l’histoire de l’humanité. Accompagné de son auxiliaire avec lequel il dialogue, il traverse l’espace, à moins que ce ne soit les océans, en réfléchissant à la vie et à la m… (il ne peut pas dire le mot « mort »). ● Vous n’avez pas compris mon pitch ? C’est normal, on ne comprend pas grand-chose non plus à cet album lunaire… ● J’avais beaucoup aimé Deep Me, avec lequel Deep It est censé former un diptyque, mais là je peux dire que je suis déçu. ● Comme dans d’autres albums de cet auteur, l’ambition est très grande, mais on aboutit surtout à un texte grandiloquent et abscons ; et que dire d’un album aux prétentions philosophiques et métaphysiques délirantes dans lequel il y a des fautes d’accords singulier / pluriel basiques, et qui confond l’imparfait avec le passé du subjonctif ? ● Certes, les dessins sont beaux, mais ça ne fait pas tout.
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Julius Corentin Acquefacques, prisonnier de..

Un monde fou fou fou !!!



Julius Corentin Acquefacques travaille au ministère de l’humour. Lourde tâche : mettre à jour le glossaire des blagues et incongruités, qui demande le plus grand sérieux.

Mais le voilà sujet à... à quoi d’ailleurs ? Des hallucinations ? Un rêve ? Un trou de matière ? Une anti-case ?

Rien, il n’y comprend plus rien. Son monde, surpeuplé et soumis à la crise du logement, se dédouble : ce qu’il lui arrive lui est expliqué, et envoyé anonymement, sur des pages arrachées d’un album de bande dessinée et transmises avant que ça ait lieu ! Impossible ! Ou alors ne serait-il qu’un personnage fictif ?



Marc-Antoine Mathieu est un trublion de la bande dessinée. Je vous rappelle que c’est lui qui a commis une bande dessinée aux cases noires « Deep me » dont je vous ai parlé récemment ! Rien n’est simple dans ses histoires. Il a une imagination débordante, foisonnante et entraîne son lecteur dans des dimensions insoupçonnées. Qui sommes-nous ? Où sommes-nous ? Quel est le but de notre existence ? Des questions existentielles, métaphysiques soulevées par son personnage de petit fonctionnaire qui voit sa routine bien déstabilisée.



Si je n’ai pas été particulièrement séduite par le dessin (noir et blanc, personnages plutôt esquissés que travaillés), je dois cependant reconnaître qu’il a parfaitement réussi à m’étouffer tant la surpopulation atteint des degrés paroxysmiques : de l’air, de l’air. Et puis, je n’oublie pas de mentionner non plus l’humour grinçant et absurde qui règne tout au long de cette histoire très très originale.



Mon libraire avait bien raison : Marc-Antoine Mathieu est un bedeiste hors norme ; il trifouille, malaxe, exploite la BD comme jamais elle ne l’a été. Il s’amuse avec les codes et c’est un vrai bonheur de découvrir le résultat de ses explorations !

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Julius Corentin Acquefacques, prisonnier de..

Je reste fascinée par l’imagination de Marc-Antoine Mathieu. A chaque tome des aventures, ou des expériences, de Julius Corentin, le lecteur se demande dans quel tourbillon il va être emporté.

Et ici le tourbillon est un espace spatio-temporel, une boucle infernale qui n’en finit pas de remonter le temps. Dur, dur, de se dépêtrer de ce processus. Pauvre Julius, toujours confronté à l’urgence dans un monde saturé où même les déplacements de haut vol, sur des skylines, exigent de se cramponner.

Mais où l’auteur excelle c’est bien dans la mise en abîme du scénario et de son personnage pris dans la tourmente de la création artistique. Tel est pris qui croyait prendre ? Est-ce du lard ou du cochon ? Une seule réponse : de l’art, oui !



Cette série reste toujours aussi fantastique, tant du point de vue scénario que des dessins. Des dessins toujours en noir et blanc, avec une quantité incroyable de détails, d’exubérances, d’absurdités.

Un scénario difficilement racontable, mais imaginé sans limite, même dans la composition des cases. Un travail remarquable !



Alors si vous n’avez pas peur de tomber de votre lit pendant cette lecture, n’hésitez pas et plongez dans les méandres cervicaux et vertigineux du grand MAM ! Les portes de l’inconnu vous sont grandes ouvertes.
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Dieu en personne

Alleluia Dieu est parmi nous (...oui, je sais c'est Noël, mais là je parle de la BD de Marc Antoine Mathieu !!! ) pfff !!! Donc Dieu a daigné descendre sur terre mais comme il est arrivé en catimini les hommes ont bien du mal à y croire. Enfin, bien vite , devant son omniscience, ils sont bien obligés d'admettre que c'est bien Lui.

Et dès que son identité est admise, des hordes d'avocats, de publicitaires, d'investisseurs et autres grands penseurs se mettent... ????? à son service - enfin ils ont flairé la bonne affaire quoi ! - Dieu sera décliné en livres, parcs d'attractions, marque déposée... il sera aussi appelé à comparaître devant un tribunal pour répondre de son oeuvre...

Je ne connaissais pas Marc-Antoine Mathieu, son album est monochrome : blanc, gris, noir. les planches souvent surpeuplées, les bâtiments imposants, les perspectives assez osées... assez cinématographique comme oeuvre.

Et puis le traitement du sujet est original, plein de philosophie, d'humour, de réflexions profondes. Ce n'est pas de Dieu qu'on se moque mais bien des hommes, de leurs Dieux Pouvoir et Argent.

Une bande dessinée originale, pour adultes à coup sûr, les concepts maniés aussi intéressants soient-ils pourraient apparaître ennuyeux aux plus jeunes.



http://www.youtube.com/watch?v=II8mTh1-JHE

... Désolé Marina ;-)
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Julius Corentin Acquefacques, prisonnier de..

Jamais lu un truc pareil, plus qu’une BD, plus qu’un livre, un objet troué – j’ai bien écrit troué-, de dimension 2, une création quasi métaphysique, un chamboulement logique, et à la fin un : « quoi, ce serait donc ça la vie ! » Allez savoir ?

Une expérience à lire que je vous invite vraiment à… vivre.



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Deep Me (BD)

Deep me... "Au fond de moi". Voici un titre d'ouvrage et une couverture très énigmatique... Il n'en a pas fallu plus pour piquer ma curiosité!



Je tiens tout d'abord à remercier les Éditions Delcourt et Netgalley pour la découverte du dernier album de Marc-Antoine Mathieu qui nous propose ici un travail original sur la conscience. On découvre au fil des pages le personnage d'Adam, un homme plongé dans le coma mais qui a conscience de l'environnement qui l'entoure.

Lors de cette lecture, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au roman policier "Il était une fois mon meurtre" d'Emily Koch qui met en scène un jeune homme qui se retrouve dans la même situation qu'Adam alors que le monde extérieur ne détecte en lui aucun signe de vie. Je pense que cette précédente expérience basée sur le vécu de l'autrice qui a été elle-même dans le coma pendant plusieurs mois m'a permis de tout de suite me plonger dans Deep Me.

J'ai beaucoup aimé le soin et les détails apportés aux planches qui renforcent les sensations ressenties par Adam et qui nous amènent à prendre nous même la place du personnage.

Les amoureux de la couleur seront peut-être un peu tristes en découvrant ce roman graphique mais l'utilisation du noir et blanc est totalement justifié et donne une toute autre profondeur au travail de Marc-Antoine Mathieu.

Maintenant, amis lecteurs, vous n'avez plus qu'à attendre le 26 octobre, date de sortie officielle de Deep Me pour vous plonger dans cette aventure singulière...
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Julius Corentin Acquefacques, prisonnier de..

J'ai découvert les albums de Marc-Antoine Mathieu dans les années 90, avec les quatre premiers tomes des aventures de Julius Corentin Acquefaques. Mais comme il a dû se passer dix ans avant que le tome 5 ne soit publié, j'ai lâché l'affaire après le début de la fin / La fin du début. J'avais bien Les sous-sols du révolu et 3'' qui m'attendaient depuis quelques années sur mes étagères, mais il m'aura fallu la parution de L'hyperrêve pour reprendre enfin du service avec l'auteur.





Première tentative avortée : j'avais bien conscience que Marc-Antoine Mathieu demandait force attention et concentration, et pourtant je me suis attaquée à l'album trop fatiguée pour aller au-delà des premières pages. Seconde tentative avortée : alors que j'étais en pleine possession de mes moyens, j'ai été dérangée en pleine lecture, et pas moyen de m'y remettre. La troisième tentative fut la bonne (enfin!) Tout ça histoire de prévenir le futur lecteur que Marc-Antoine Mathieu ne se lit pas dans n'importe quelles conditions (ou alors c'est moi qui ai un problème).





Notoirement influencé par Kafka (mais c'est difficile de ne pas s'en apercevoir, même si on n'a pas lu Kafka), par Winsor McCay et par Fred (mais là aussi, c'est vite repérable), Marc-Antoine Mathieu a inventé une bande dessinée imprégnée par le monde des rêves, d'une certaine absurdité ou d'une absurdité certaine, où la bande dessinée devient elle-même son sujet. Donc oui, L'hyperrêve, c'est de la méta-BD, mais aussi une plongée dans les rêves (logique), les mathématiques, la physique, les trous noirs et le multivers, l'infini et le fini, le temps et l'espace qui se courbent, le vide et le plein, le noir et le blanc... On pourrait continuer ainsi jusqu'au vertige, et c'est d'ailleurs ce dont ne se prive pas l'auteur.





Et comme il s'agit de méta-BD, l'album opte pour une forme de plus en plus curieuse. D'un découpage somme toute plutôt classique, mais secondé par une mise page qui l'est beaucoup moins, on glisse vers une narration et un format complètement foutraques, avec des pages dont les dimensions diminuent (n'oubliez pas vos lunettes pour la presbytie), qui se déplient, dont on se sait plus dans quel sens lire les phylactères. Au point qu'on ne sait plus où on va. Mais va-t-on quelque part avec cette métaphysique de l'infini, puisque l'album ne s'arrête même pas comme il le devrait, mais continue en quatrième de couverture, sans qu'il existe une fin. Car peut-on penser le fini et/ou l'infini ?





J'avoue que j'avais la tête un peu en compote arrivée à la non-fin de l'album : l'infini des rêves, ça donne le tournis ! Je n'ai pas été aussi enthousiasmée que pour les autre premiers albums de la série, qui avaient constitué une énorme découverte pour moi - cet album n'a pas la même portée personnelle, et c'est logique ; mais je vous invite de toute façon à découvrir l'univers très particulier de Marc-Antoine Mathieu, qui fait indubitablement partie de ceux qui ont chamboulé la bande dessinée franco-belge.





Et bien que je n'aime pas me répandre en remerciements pour les masses critiques, car après tout j'honore ma part du marché tout autant que l'éditeur, je tiens tout de même à noter que les éditions Delcourt m'ont envoyé cet album via Colissimo, ce qui était une sécurité nécessaire à une période où les colis débordaient de partout. Tous les éditeurs n'ont pas souhaité faire ce type d'effort, dont la maison d'édition A2MIMO, dont je n'ai jamais reçu le livre de la masse critique de novembre (certes, il y eut erreur du facteur remplaçant, mais ce ne serait pas arrivé en lettre suivie, hein)... À bon entendeur, salut. Et merci à Delcourt pour son sérieux, ainsi que pour nous permettre de suivre la carrière et les albums d'un auteur hors-normes.







Masse critique Graphique
Lien : https://musardises-en-depit-..
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Julius Corentin Acquefacques, prisonnier de..

Julius Corentin est toujours perdu dans ses rêves, et il faut bien avouer que le lecteur l’est tout autant. Et tout comme lui, victime du vertige.

Vertige dû à l’imagination de l’auteur qui emmène son personnage dans le rêve, dans la fiction, hors du rêve... bref le lecteur est chamboulé, propulsé, déstabilisé.

Et tout commence par un contrôle d’espace vital pour lequel le pauvre Julius Corentin se fait épingler car il n’a pas fermé un tiroir. Espace gâché dans ce monde surpeuplé ! Après un procès mené de manière grandiloquente, il sera condamné à partir en mission. Presque impossible ! Partir dans le « Rien » à la recherche de la qu...

Ha non, tout de même, ne comptez pas sur moi pour vendre la mèche ! Non, lisez cet album et je peux vous assurer que vous en verrez de toutes les couleurs : Marc-Antoine Mathieu ne recule devant rien.



C’est très étrange d’être dans la tête de Marc-Antoine Mathieu, il n’y a pas de limite à son inventivité, le lecteur est complètement porté par elle et il faut accepter de se laisser flotter ainsi pour entrer dans l’histoire. Personnellement, je lâche prise et je savoure...



Et vous ?
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3 rêveries

Toujours plus loin...

Ici, on ne tourne pas des pages.

Une fresque que l'on déroule,

Des images que l'on regarde,

Un dépliant que l'on déplie...

J' ai examiné, contemplé le contenu du coffret noir aux 3 rêveries,

Comme une sorte de trésor ou de jeux aux règles inconnues (mais, est-ce si important?).

J'ai suivi l'homme, la flèche, le rayon, la plante et le temps qui va.

J'ai traversé ces espaces si plein d'un vide captivant, ces fourmillement d'astres et de signes.

Puis, j'ai enroulé la fresque, rangé les images, replié le dépliant, refermé l'écrin-boîte noire de ces songes habités-dépouillés, mutiques et fascinants.



L'objet est précieux. Pour accéder à nouveau aux trésors des rêveries, il faudra encore dérouler, déplier, étaler avec douceur et précaution. Avec le respect et l'attention nécessaire à une visite que l'on ne renouvellera pas fréquemment.



Est-ce encore un livre, que nous offre Marc-Antoine Mathieu avec la boîte aux 3 rêveries? Est-il indispensable de définir cette œuvre dont je pense que le concept convient parfaitement au contenu?



Et où ranger cette boîte commodément? Pour la voir et être taraudé par l'envie, le désir d'en déguster à nouveau le contenu.





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Deep It

Un an après la sortie de Deep me, Marc-Antoine Mathieu nous propose un nouvel opus qui se révèle être une véritable expérience à part entière. On y retrouve le personnage d'Adam, devenu le dernier artefact humain fonctionnel qui erre dans une galaxie où il n'existe plus une seule forme de vie.



Lisant très peu de romans futuristes, j'ai trouvé que le concept développé par l'auteur s'est révélé être très intéressant et m'a poussé à de nombreuses réflexions sur l'humanité ou encore sur la notion du temps. Finalement, je ne m'attendais pas à découvrir un ouvrage aussi philosophique et sa lecture m'a fait du bien car l'espoir et l'espérance sont toujours présents dans le récit.



Aimant beaucoup la photographie en noir et blanc car je trouve que les clichés pris dégagent toujours beaucoup d'émotions, j'ai été très sensible aux planches que j'ai trouvées magnifiques et qui m'ont fait ressentir ces impressions. Lorsque l'on commence à tourner les pages de cette bande dessinée on se rend rapidement compte que le graphisme a toute son importance, car,  tout se révèle être dans les détails et l'utilisation plus ou moins importante du noir ou du blanc.



Je tiens à remercier les Éditions Delcourt pour m'avoir permis de découvrir en avant-première ce très bel ouvrage que je vous recommande si vous voulez sortir des sentiers battus. Si vous souhaitez en apprendre plus sur le travail de Marc-Antoine Mathieu je vous conseille d'aller faire un tour sur la page internet des Éditions Delcourt et de visionner les vidéos proposées 😉

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