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Citation de Jeanmarc30


Du Mali à la Somalie, on pourrait multiplier les exemples d’abus perpétrés par les forces chargées de combattre les groupes qualifiés de terroristes. Ces « débordements » sont parfois dénoncés par les organisations de défense des droits de l’homme, ce qui leur vaut d’être de temps en temps relatés par les médias. Mais d’autres passent complètement inaperçus, sachant qu’il est toujours difficile de trouver des informations fiables dans les zones de conflits armés. Bien souvent, on ne sait tout simplement pas ce qui se passe dans les campagnes. Dans le cas des régions rurales du Macina, par exemple, les exactions commises par l’armée malienne n’ont en fait été rapportées qu’à partir du moment où les populations locales ont fui vers Bamako et ont pu témoigner de leurs tourments après avoir été prises en charge par la Croix-Rouge internationale et les agences des Nations unies.

La difficulté tient aussi à un certain parti pris. Beaucoup d’observateurs et de décideurs rechignent à évoquer les exactions des forces qui combattent « l’abomination djihadiste », incarnation contemporaine et presque parfaite du mal à l’état pur. Pour ne pas compromettre la justesse de leur cause, certains vont même jusqu’à minimiser, voire nier les tueries commises par les armées engagées dans la lutte antiterroriste. Le Mali n’est bien entendu pas seul en cause. Les autres pays de la ligne de front antiterroriste sont tout aussi concernés. En Irak, les Nations unies ont ainsi entrepris d’enquêter de façon exhaustive sur les crimes perpétrés par l’organisation État islamique. En revanche, leurs rapports sont restés « étonnamment succincts sur les violations des droits humains par les forces armées irakiennes, leurs supplétifs et leurs alliés étrangers ». À propos des frappes aériennes de la coalition antiterroriste sur la ville de Mossoul entre octobre 2016 et juillet 2017, les Nations unies avançaient par exemple un bilan de 461 morts civils, bien inférieur à celui d’une ONG britannique, Airwars, qui comptait jusqu’à 1 579 victimes.
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