Les bonheurs fugitifs sont des révélateurs : c’est quand ils disparaissent que leur nécessité nous saute aux yeux. Cloués sur un lit d’hôpital, nous mesurons le prix de la moindre promenade en ville. Au-delà, ils nous disent quelque chose du lien social et de la solitude, du passé et de l’avenir. Quelque chose aussi de l’inégalité actuelle des destins : les migrants sans espoir de retour connaîtront des moments de bonheur peut-être, mais seront condamnés à ne vivre que l’avenir, condamnés à l’héroïsme en quelque sorte.