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Critiques de Marc Augé (53)
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L'impossible voyage : Le tourisme et ses im..

Ce n'est certainement pas le meilleur livre de Marc Augé, malheureusement, lorsque j'ai appris sa mort mercredi, ce recueil d'articles était tout ce que j'avais sous la main. On connaît l'écueil lié à ce type d'ouvrage, forcément répétitif, et c'est bien le cas ici aussi. Contrairement à l'un de ses maîtres, Lévi-Strauss, Augé ne hait pas les voyages: il en constate l'impossibilité: non seulement parce que le monde est archi-connu, non seulement parce que le voyage se parcourt de non-lieu en mon-lieu (selon le terme qu'il imagina pour définir les espaces de la mondialisation indifférenciée que sont les aéroports, les parkings ou les chaînes d'hôtel), mais surtout parce que l'image omniprésente fait de chaque destination son propre pastiche. Il n'est d'autre Venise que la ville que nous nous attendons à voir et que la municipalité a ripolinée pour qu'elle coïncide exactement avec sa propre légende. Collectés à la fin du XX° siècle, ces articles étonnent par leur prescience d'une société qui ignorait encore tout d'Internet. L'auteur s'y met joyeusement en scène et le constat qui devrait être pessimiste ne manque pourtant pas de verve: mais le plaisir du lecteur s'émousse au fil des chroniques dont l'unique thèse lasse après avoir suscité l'intérêt.
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Une ethnologie de soi : Le temps sans âge

J'invite chacun(e) à s'emparer de ce petit (par la taille) traité sur l'âge, paru au Seuil en 2014 (dont j'avais déjà publié la chronique et que la disparition récente de l'auteur rappelée par Patsales ce matin me remet en mémoire) Marc Augé se penche avec acuité et délicatesse sur un sujet qui nous concerne toutes et tous - l'âge -, et d'une manière que j'aime infiniment. Sous la brièveté la profondeur et, devant l'inéluctable, la légèreté. le titre ne doit pas rebuter encore moins effrayer, l'ethnologue et grand voyageur qu'il fut pose - toutes époques et toutes générations confondues - un regard distancié et bienveillant sur nos multiples manières d'appréhender l'écoulement du temps et de nous pencher sur la vieillesse. Si déjouer ses mauvaises farces en s'intéressant au corps fut depuis la nuit des temps l'une des manoeuvres défensives qui se soit transmise et enrichie jusqu'à nos jours, il existe un autre domaine, celui de l'esprit, où nos stratégies multiples et variées pour affronter l'âge se sont avérées tout aussi efficaces : Sophocle, rappelle ainsi l'auteur, écrivait encore des tragédies dans son extrême vieillesse. Une affaire de dépassement ? Ce qui se vérifiait hier peut se perpétuer jusqu'à aujourd'hui. Plus que leur écoulement le comptage des années, "âge biologique", "âge de la retraite" etc., qui ponctue notre vie sociale nous assignerait-il une forme d'auto-limitation ?...



L'observation du comportement de « Mounette », son chat, le ramène au coeur des mots ordinaires qui désignent le plus souvent les temps successifs qui racontent nos vies. Et de locutions stéréotypées du langage commun (« faire son âge », « hors d'âge », « classe d'âge » etc.), aux formes plus soignées de la création littéraire que sont les autobiographies, les journaux ou les mémoires, Augé examine les moyens subtiles - exemples à l'appui -, que nous mettons en oeuvre pour nous prémunir contre le passage du temps et l'oubli son corollaire ; « L'âge d'homme » de Michel Leiris ou « La force de l'âge » de Simone de Beauvoir illustrent un propos où "l'enquête de soi" est présentée comme une manière de se ressaisir du temps, de conjurer l'attente, d'en maîtriser la durée. Loin de dresser un catalogue de solutions pour affronter les bornes d'un "âge limite" que fixerait la société et au-delà duquel il n'y aurait plus rien à désirer ce petit essai nous inviterait à surmonter et dépasser les innombrables injonctions qui s'imposent au fil des ans... en oubliant notre âge et nous souvenant toujours qu' "Un livre qui ne vieillit pas, c'est un livre dont le lecteur peut toujours attendre quelque chose, où il peut toujours découvrir quelque chose, un livre qui lui démontre ainsi qu'il est toujours vivant, que leurs sorts sont liés et qu'ils sont unis " à la vie, à la mort".

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La mère d'Arthur

Roman d'ambiance et d'atmosphère dont l'histoire est servie par des illustrations très juste de l'époque et du sentiment de lassitude qui traverse les esprits confrontés à la morosité du temps :

"L"indice de la consommation des ménages baisse, le CAC 40 s'effondre, le dollar flanche et moi-même je ne me sens pas très bien" se présente Jean Pérette le narrateur.

Il est embringué malgré lui dans la disparition de son ami Nicolas Duprez, le mari de son ex petite amie Isabelle.

Coutumier de disparitions qu'il habille de ses obligations universitaires, Nicolas est en cours d'écriture et Jean suppose qu'il a disparu pour se consacrer à son manuscrit.

Lors d'une visité à la mère de Nicolas Jean pense avoir découvert la vérité sur la disparition de son ami, mais il est loin du compte.

"Nous jouons tous au poker menteur, mais la mère Dupre bat tous les records. »

Jean découvre le secret qui lie Nicolas et sa mère Amélie, qu’ils ne peuvent révéler à son épouse Isabelle.

L’amitié n’a pas de prix pour Jean en écoutant les sentiments très forts qu’il porte à Isabelle et Nicolas il n‘hésitera pas à entreprendre un périple qui le conduira jusqu’au Costa Rica.

Le roman repose sur le concept psychologique de transfert des traumatismes au sein des familles, concept que Nicolas a tenté d’expliquer en le nommant « théorie des subjectivités paratgées » dans le seul ouvrage qu’il a écrit L’enfer du Nord, dont il a vendu 752 exemplaires. Dans cette biographie commentée de Rimbaud il explore les relations frère soeur et fils mère. Le titre la mère d’Arthur prend tout son sens.

Isabelle qui porte le même prénom que la soeur de Rimbaud ouvre les yeux de Jean « Mais si tu lis ou relis L’Enfer du Nord, tu verras qu’il y a beaucoup de passages où Nicolas donne le sentiment de parler encore plus de lui que de Rimbaud. »

La boucle est bouclé entre l’auteur, le sujet de son roman et son entourage. Il joue son Rimbaud et demande à son entourage de le comprendre et de l’accepter.

Il fuit et Jean part à sa recherche, heureux de le faire, fidèle aux souvenirs qui le lient à cet ami fantasque.

La mère d’Arthur est un roman de chevalerie où l’amour prend le dessus sur la réalité ; Isabelle quitte Jean pour épouser Nicolas. La mère de Jean « heureuse, mais un peu jalouse, impressionnée par l’opulence et la vraie richesse, (…) elle qui a toujours fait semblant »

Le voyage de Jean au Costa Rica prend des allures de conte philosophique voltairien. Quelle vérité ou quel mensonge va-t-il découvrir ?

« Fuir, aujourd’hui, pour un rimbaldien de coeur, ce serait disparaitre, rester là peut-être, pas bien loin, mais invisible, témoin sarcastique et étonné de sa propre disparition. »
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Casablanca

Célèbre anthropologue, Marc Augé délaisse ici ses thèmes professionnels de prédilection pour aborder ses souvenirs lié au film Casablanca (de Michael Curtis avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman) qu’il a vu à sa sortie en France en 1947 et à l’âge de 11 ou 12 ans dans un cinéma du quartier Latin (un authentique avec de vraies ouvreuses).

A ce film mythique qui traite « de la mémoire et du souvenir, de la fidélité et de l’oubli », Marc Augé associe toute la période de son enfance (l’avant-guerre, l’exode, l’occupation).

Mais au-delà de ces souvenirs personnels, Marc Augé évoque également la magie du 7°art et décortique avec justesse certains aspects techniques comme le montage qui gomme la banalité de la vie, ou les flash-back qui « conjuguent le passé au présent ».

Un petit ouvrage passionnant !

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Les formes de l'oubli

Cette critique n’a pas été écrite par ChatGPT (mais elle est aussi longue que ses logorrhées) !



Depuis mon arrivée, récente, sur Babélio, voici le troisième livre pour lequel je me sens, non pas une responsabilité ou une mission particulière, plutôt une forme de proximité, d’affection, parce que je suis le premier à rédiger une critique ou à décerner une note, voire les deux. Et pour les trois, emporté par mon élan empathique, j’ai rempli les tiroirs babéliesques de dizaines de citations, et ce n’est pas fini car, pour chacun la matière ne manque pas, et pour tous j’ai l’habitude de lire stylo en main et de couvrir les pages de sous ou surlignures.



Il y a eu Mulukuku, de Nicolas Duffour, méconnu roman d’aventures intello auquel je ne cesse de revenir, toutes sortes d’occurrences lui faisant écho. Le monde privé des ouvriers, d’Olivier Schwartz, que je tiens pour un des grands livres contemporains de la sociologie française et auquel renvoie en permanence notre actualité socio-politique. Et enfin ce petit livre, par la taille (Rivages poche, Petite bibliothèque) et sans doute aussi par son importance dans la bibliographie de Marc Augé, parce qu’il occupe une place à part, à côté du corpus de l’ethnologue. Pour cette raison, je parierais cependant que ce Formes de l’oubli lui est cher.



De quoi s’agit-il ? D’un petit essai, ethnologique, philosophique, littéraire, presque une divagation sur la nécessité de l’oubli et les formes qu’il prend (trois formes qui sont autant de manière de vivre le présent). La troisième est la figure du retour, et c’est celle que je vais convoquer pour essayer de ressaisir la pensée de l’auteur, parfois (pour moi) difficile à suivre, mais qui m’a fortement impressionné à plusieurs moments, impressionné au sens où, comme pour Mulukuku ou Le monde privé des ouvriers, quelque chose est posé, une marque, un cairn… à partir desquels une nouvelle perspective paraît s’ouvrir en ligne droite pour la réflexion.



La ligne droite, je vais la laisser aux perspectives de pensée ouvertes par chacun de ces trois livres, pour les caramboler ici dans une sorte de jeu de miroirs qui m’aide à rendre intelligible (pour moi en tout cas) le cheminement des Formes de l’oubli de Marc Augé. Lequel, avant d’entrer dans le vif de son sujet, demande qu’on se détache des évidences, des mots tels des « pièges à pensée », qu’il faut faire sortir de leurs gonds, les soumettant notamment à « l’épreuve du dépaysement » dans « un exercice anticulturaliste qui respecte avant tout, dans chaque culture, le pouvoir qu’elle a de déstabiliser les autres. »

Marc Augé peut compter pour se faire sur d’autres cultures, africaines (les zars jouent un rôle important), amérindiennes… Quant à moi, je fais avec ce que j’ai : les deux livres précités et, avec eux, un peu de littérature et de sociologie.



Les formes de l’oubli « se présente comme un petit traité de l’emploi du temps ». La mémoire elle-même a besoin de l’oubli : il faut oublier le passé récent pour retrouver le passé ancien. Le rapport avec Mulukuku est évident qui se demande comment la fiction permet de se rapporter à un « passé dépassé » et constituer d’autres configurations que les continuités historiques écrites par les vainqueurs. Mulukuku s’ouvre au demeurant sur une citation de Paul Ricoeur avec lequel Marc augé chemine de concert durant une grosse partie de son essai, intitulée « la vie comme récit ».



Mais avant d’y venir, avançons à reculons (et on verra ensuite la figure du retour) pour évoquer le premier mot que Marc Augé sort de ses gonds : le mot oubli, bien sûr. « Force vive de la mémoire » dont le souvenir n’est pas l’opposé mais le produit. Les souvenirs qui, à en croire le psychanalyste JB Pontalis opèrent tels des écrans à des traces qu’ils dissimulent et qui s’y projettent. La mémoire est une affaire de traces. La continuité est une illusion en même temps qu’une construction.

Pontalis, en bon psy, enjoint donc d’associer librement et, concurremment, de dissocier les liaisons instituées. Mulukuku se construit dans cet esprit en référence à Walter Benjamin, et Le monde privé des ouvriers, recherche sociologique, s’oppose à un certain discours sur la société qui n’est que le produit d’un rapport de forces sociales.



À ce point Marc Augé n’en a pas fini avec l’oubli, il commence seulement ! mettant en évidence « des figures de l’oubli dont on pourrait dire qu’elles ont une vertu narrative (qu’elles aident à vivre le temps comme une histoire) ». Dans le langage de Paul Ricoeur : des configurations du temps. Paul Ricoeur avec lequel Marc Augé envisage un substrat (pré-compréhension de l’agir humain) qui nous permet de donner du sens au réel. La littérature, par exemple, écrit Ricoeur serait « à jamais incompréhensible si elle ne venait configurer ce qui, dans l’action humaine, fait déjà figure. »



Laissons le substrat. Ensuite, dit Marc Augé, l’opérateur (le point de vue) de la mise en fiction de la vie individuelle et collective, c’est l’oubli. (La mise en fiction qu’il faut au demeurant comprendre comme un vecteur d’intelligibilité et non de confusion comme le « tout fictionnel » qui nous menace.)

À cet égard, il s’appuie sur son expérience d’ethnologue, montrant que l’enquêteur et l’enquêté ne se situent pas dans le même temps, ne sont pas, au sens littéral, contemporains. Ce qui me ramène à l’immersion d’Olivier Schwartz, au début des années 80, parmi les familles ouvrières du Nord-Pas-de-Calais (on disait comme ça). L’analyse « d’ethnographie urbaine » forme alors des récits pour appréhender l’incessante transformation du genre de vie collectif en styles individuels.



La mise à distance, l’objectivation sociologique, n’en reste pas moins violente. Une violence qui s’éclaire par la différence entre le présent vécu et la temporalité du projet sociologique, dont la valeur se vérifie à sa pertinence un demi siècle plus tard pour comprendre les transformations et la fragmentation du monde ouvrier (et par exemple comprendre la réussite du Rassemblement National dans les milieux populaires).



Le récit donne à comprendre. C’est par la fiction qu’on sort du mythe, dès le conte de fée qui apprivoise le cauchemar mythique (Walter Benjamin), et dans les processus internes de sécularisation des religions, explique Marc Augé. Et les grands récits, demande-t-il, sont-ils morts ? « Pour répondre, il faudrait d’abord, comme dans une chanson que chantait Reggiani, trouver le corps, savoir où on l’a mis. » Les grands récits, dont celui de l’émancipation sociale après lequel court le jeune héros de Mulukuku, celui de la révolution prolétarienne ou de la contre-société du PCF, encore vigoureux dans Le monde privé des ouvriers.



Ceci posé, après cette « vie mise en récit », nous voilà déjà aux deux tiers du livre et nous sommes armés pour attaquer les trois figures de l’oubli, qui valent autant pour les individus que les collectivités, dans la liaison desquels se construisent l’identité individuelle et la relation à autrui. Trois figures : le retour (retrouver le passé perdu, ses esprits...), le suspens (suspension du temps) et le re-commencement (non pas répétition mais paradoxe du commencement « à nouveau »).



Le retour, Marc Augé l’enclenche à partir du retour en Afrique, de « sa puissance d’accueil », d’un « temps maintenu ». Mais pour réussir un retour, il faut « une grande force d’oubli ». Il faut oublier le dernier passé pour recoller le temps hors de ses gonds. Ce sont les exemples d’Ulysse et du Comte de Monte-Cristo qui nous guident et racontent « l’impuissance de l’espace face au temps », la confrontation à l’absence (la relation perdue). Au contraire du temps retrouvé de Proust, lequel part bien sûr de l’oubli pour qu’opère la mémoire involontaire (la madeleine, etc). En réalité, dit Augé, « la seule réalité » dans La Recherche, c’est la littérature, qui cristallise et relie, réalité qui se « réalise » dans et par l’œuvre elle-même, conjurant la hantise de l’oubli et du futur (où ce qui est ne sera plus).



La figure du retour, sur laquelle Augé est le plus prolixe, se mêle celle du suspens (quand s’efface la pensée du futur et du passé) et celle du re-commencement avec le possible nouveau départ qu’appelle le retour sur soi, mais aussi la généalogie et autres réincarnations.



Le suspens, d’abord.

Ô temps, suspend ton vol ! Augé convoque Lamartine et se demande si Gide n’aurait pas complété :

— Je veux bien, mais combien de temps ?

Mulukuku rapporte l’apostrophe du poète-boxeur Arthur Cravan :

— Monsieur Gide, où en sommes-nous avec le temps ?

— Six heures moins un quart, répondit Gide sans y entendre malice.



Pour le suspens, Marc Augé enrôle principalement Stendhal pour qui le bonheur est « dans l’instant partagé, dans l’accord avec l’être aimé pour ne plus penser à la veille ni au lendemain ». La concordance passe alors par l’oubli de tout ce qui sépare.

Le moment de suspens, par exemple dans les films, avant une bataille, quand les personnages se confient entre chien et loup, révèle « la vérité nue sous les oripeaux de l’apparence sociale ». Ce travail de mise au jour est aussi bien sûr réalisé par le sociologue qui lève le voile des évidences trompeuses.



Le héros stendhalien trouve aussi la félicité dans l’action, donc la possibilité de re-commencements, mais Marc Augé convoque Julien Gracq pour cette dernière figure de l’oubli, et le « voyage » que Gracq réfère avant tout au « départ », sous le signe également du Voyage de Baudelaire, tel que Mulukuku l’emploie aussi, avec au début l’élan et pour finir la déception, voire la mort dit Marc Augé, en ce qu’elle partage avec la naissance : l’inconnu.



Pour finir, l’auteur nous engage (devoir d’oubli) « à ne pas oublier d’oublier pour ne perdre ni la mémoire ni la curiosité. »



« L'oubli nous ramène au présent, même s'il se conjugue à tous les temps : au futur, pour vivre le commencement ; au présent pour vivre l'instant ; au passé pour vivre le retour ; dans tous les cas, pour ne pas répéter. Il faut oublier pour rester présent, oublier pour ne pas mourir, oublier pour rester fidèle. »



Ouh là ! Désolé pour cette interminable tartine. Promis, je vais mettre la pédale douce maintenant ! Peut-être ne plus consacrer de critiques qu’aux orphelin(e)s qui, comme ces trois livres, ne se laissent pas oublier, tandis que tant d’insignifiances disparaissent de nos mémoires en un clin d’œil, offrant avec leur oubli un écrin à nos meilleures lectures.

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La sacrée semaine qui changea la face du monde

1er avril 2018, dimanche de pâques, le pape François, à la fenêtre place Saint-Pierre à Rome, comme le veut la tradition catholique, pour la bénédiction Urbi et Orbi, lance à la face du monde : "Dieu n'est pas mort !" ... "Non, il n'est pas mort, car il n'a jamais existé." ... "Dieu n'existe pas." ... L'église hospitalise le pape, tente de rassurer le monde chrétien en tentant de faire croire à une maladie et à l'incapacité de celui-ci. Les autres religions monothéistes condamnent l'église de Rome et son chef spirituel, les athées exultent, ... Toute l'actualité du monde est monopolisée sur l'évènement, des attentats se multiplient. Le narrateur suit passionnément les informations quand un ami scientifique lui laisse penser que les plus grands chercheurs du monde, ceux qui sont rationnels, sont responsables de l'affirmation pontificale et que ce n'est qu'un commencement qui va révolutionner la face du monde. ...

Quel ouvrage, quelle belle utopie. En plus, l'auteur nous livre un petit bijou de second degré à prendre à la première lettre, empreinte de philosophie. Une potion magique qui réveille les zones du cerveau qui sont occultées par le non rationalisme, par la croyance et la vérité établie, sans libre examen. Et quand les hommes cessent de croire en un être créateur et immanent, naturellement, la paix dans le monde s'installe, accompagnée par la solidarité, par la conscience de la préciosité de la vie. C'est bien tourné. Ce qu'on peut regretter avec ce livre, c'est que l'athéisme s'installe comme une pensée unique, par voie médicamenteuse, à l'insu de la majorité des êtres humains. Même si c'est ma conviction la plus profonde (que dieu n'existe pas), c'est par l'esprit critique que je l'ai forgé, c'est au gré de mes rencontres, de mes lectures, de mes observations que j'ai acquis ma liberté de penser. Même si je rêve qu'un jour, la laïcité devienne universelle, c'est par la volonté de chacun, par le libre examen de chaque individu, que je voudrais qu'elle soit un jour possible. Mais quel beau roman, court, ciselé, efficace, avec pour bouquet final l'amour, la liberté, l'égalité et la fraternité universelle. Qu'il serait beau, notre monde sans dogme.

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Éloge de la bicyclette

Un petit livre fort clair et qui nous laisse espérer un retour à la bicyclette. L'auteur nous appâte avec les souvenirs de notre première fois à vélo, les chansons mythiques "A bicyclette" de Montand, Bourvil etc... des films cultes qui nous donnent l'envie de les revoir.

Une fois en condition, on serait prêt à chevaucher l'engin à deux roues et se griser de liberté, de paysage, de profiter de cette griserie pour faire le tour de Paris à défaut du Tour de France.

Puis, vient le rêve, une fois bien installés de notre ivresse, on pousse encore et encore la folie, repousser les limites et appliquer tous les avantages de cette machine si maniable, légère, écologique, économique, pour désengorger les villes des autos polluantes et bruyantes, encombrantes et responsables de la pollution du monde urbain.

Oui, en quelques pages l'auteur nous met l'eau à la bouche, et on espère que le grand marionnettiste tirera une bonne fois pour toute la bonne ficelle pour faire prendre conscience que des solutions simples sont à notre portée de mains mais on continue à fermer les yeux à se boucher les oreilles à faire l'autruche en permettant uniquement une circulation alternée ou d'autres solutions qui n'en sont pas.

Allez donc faire un tour à Amsterdam, le vélo est roi, et ça fonctionne très bien, à croire que les français sont trop attachés à leur petit confort et pour une baguette de pain ils dégainent leur télécommande de leur INDISPENSABLE petite ou grosse AUTO pour ne pas bouger leurs petites jambes et abîmer leur fessier.

Des solutions il y en a, nous crie haut et fort l'auteur et j'approuve son raisonnement, plus qu'une éloge à la bicyclette c'est un cri d'alarme pour qu'enfin on ouvre les yeux et qu'on les tourne vers ce vélo en ville. Et bien sûr, le plaisir du vélo à tout moment pour le loisir aussi.

Vive le vélo et la marche à pied. Et n'allez pas dire oui mais moi je travaille là haut et mes courses et mes mômes vont à l'école là-bas etc... et alors comment ils font ceux qui n'ont pas de voiture. Ça ne les empêche pas de vivre ! Bien sûr reste les indispensables transports pour les livraisons et les urgences médicales ou autres mais pour le reste la conciliation d'un bon réseau de transports en commun et du vélib ou son propre vélo, il est tout à fait possible de faire des villes sans voitures, quel bonheur !

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Non-lieux

Ce petit (heureusement) livre s'étend sur les non-lieux de modernité.

Voilà un essai peut-être trop compliqué pour moi.

Je n'ai pas appris grand chose de ce que j'ai compris, quant au reste, il eut fallu que je fasse des études d'ethnologie...

De plus, écrit en 1992, il est légèrement daté (par exemple, maintenant les pays de l'Est de l'Europe ont rattrapé ceux de l'Ouest en uniformisation civilisationnelle).

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Génie du paganisme

Des évocations dispersées, des mythes et des rites, sur les cinq continents et dans le temps depuis la Grèce antique, tendent de toutes leurs forces à faire du sens sous le regard attentif de l'ethnologue.

Des multiples réponses possibles, l'anthropologue imagine les questions que les hommes se sont posées, et surtout continuent probablement à se poser. "Cette pérennité de la pensée païenne nous paraît liée, précisément, à l'impossibilité pour l'individu d'être pour lui-même objet de pensée sans référence à autrui et sans figures d'identification".

La marche est haute, pour voir...

...dans la religion, autre chose que des fables débitées par des êtres humains sous pression,

...dans la magie, autre chose que la religion des autres,

...dans la sorcellerie, autre chose que la preuve de l'existence du Diable, donc de la toute-puissance de Dieu.

C'est ici que le génie du christianisme (peut-être pas comme l'entendais Chateaubriand) égal celui du paganisme. Mais coup pour coup, le chef de la tribu tupinamba, déclarerait avec un léger accent totalitaire : mangez vous les uns les autres !

Sans ce regard attentif, nous retomberions fatalement sur l'hypothèse évolutionniste largement critiquée dans ce livre, le point de vue qui surplombe : exemple avec CG. Jung, qui "du sommet de la civilisation", croit découvrir un "état antérieur et inférieur..d'une conscience humaine indifférenciée". Curieusement d'ailleurs, il semble "nécessaire à la pensée humaine de se donner une origine pour constituer les différences instauratrices du social" : "c'est l'évocation de l'état indifférencié d'avant la société des hommes qui permet de comprendre en retour le rôle des différences et du système des différences dans le fonctionnement de l'ordre social."

L'auteur s'interroge sur les intuitions originales d'auteurs comme Bergson, Nietzsche, Bataille, Freud, et y décèle toujours une part de fantasme : "Le problème du rapport de l'homme à la religion, quand on le fait dépendre de l'idée de la mort , de l'angoisse ou du besoin de donner un sens à la vie, est donc un problème abstrait".

Il faut donc revenir à l'observation : "Si les dieux se définissent à la fois par la complémentarité de leurs oppositions, l'ambiguïté de leurs qualités et la plasticité de leur identité, si leur silhouette, dans les différentes mythologies, semble toujours sans proportion avec leur fonction, c'est sans doutes qu'ils expriment et mettent en œuvre la tâche démesurée que s'assignant l'humanité et, pour son propre compte chaque individu humain :  comprendre pour agir." (mais sans prosélytisme).

Comprendre l'arbitraire de la nature est déjà une tâche démesurée, mais comment comprendre l'arbitraire du pouvoir, et surtout comment agir ? "le pouvoir se donnant, précisément, pour l'impensable du social, la négation symboliquement formulée et rituellement affirmée des différences qui constituent et instituent le social". A l'extrême, le sadisme et le nazisme représentent «  un ailleurs du social qui en commande la logique sans s'y assujettir et qui se situe, par une nécessité présentée comme naturelle, quelque part du côté des dieux, de l'impensable et du nécessaire. »

En conclusion, l'auteur accorde le titre de philosophe à "n'importe quel être vivant" comme un encouragement à vivre sa vie, d'un signe à l'autre, en faisant confiance à son propre sens de l'observation, comme un ethnologue du monde contemporain, un "athée tranquille de la vie quotidienne".

Je suis d'ailleurs curieux de suivre Marc Augé dans d'autres livres de ce genre (Non-lieux, etc...). Mais c'est dans l'entreprise, lieu de pouvoir par excellence que me semble triompher aujourd'hui le génie du paganisme, un lieu à comprendre pour agir ou...ne-pas-agir.

L'auteur aime citer Freud dans " L'avenir d'une illusion" : " Qui ne va pas plus loin, qui humblement acquiesce au rôle minime que joue l'homme dans le vaste univers, est bien plutôt irréligieux au sens Le plus vrai du mot".
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La sacrée semaine qui changea la face du monde

La religion n'a aucun rapport avec les guerres de religions.

Marc Augé sort de sa réserve de spécialiste des sciences humaines, et s'engage contre cette proposition scandaleuse, mais avec une approche différente : une fiction pour le grand public juste assez longue pour penser le monde sans Dieu.

Le 1er avril 2018, le pape déclare publiquement sans hésitation : « Dieu n'existe pas ! »

Les chaînes du monde se dénouent en quelques jours, les accès de violence marquent peut-être la chute prochaine de l'édifice. Le doute s'installe chez certains croyants, mais ce n'est peut-être pas suffisant face à l'arbitraire des pouvoirs politico-religieux.

C'est là que l'auteur imagine l'intervention du contre-pouvoir du monde scientifique avec un petit scenario de science-fiction : les neurosciences, nourries d'une philosophie matérialiste, ont inventé la « potion magique » qui agit sur la conscience humaine réduite à un épiphénomène d'origine biochimique, contrôlable par la potion.

L'auteur s'est sûrement bien marré et tant pis si le scenario est un peu lourd. Mais plus sérieusement c'est aussi un parti-pris à distance contre le « finalisme revendiqué » et le « spiritualisme » de Bergson. (voir « le génie du paganisme » de Marc Augé). En tous les cas, sans argumentation opposable, le monde scientifique fait aussi peur.

Marc Augé s'expose volontairement à la critique, mais du grand public. Dans notre monde connecté, c'est donc un moyen pour faire valoir son point de vue athée sur la responsabilité des religions actuellement, dans les violences à caractère religieux, le djihadisme mais pas seulement.
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Philosophie de la marche

Un petit recueil de textes et d'interviews assez plaisant.

Il n'y a pas beaucoup de philosophie là-dedans mais tout de même quelques aperçus sur des auteurs à découvrir.

On passera sur le snobisme anti-technologique de Sylvain Tesson: pas question de parcourir les sentiers de grande randonnée mais on use intensivement des cartes IGN! croit-il vraiment que ces cartes ont été réalisées sans technologie?

On passera aussi sur les considérations sociologiques qui sous cette forme ramassée consistent à classer les humains dans des cases artificielles (ce qui n'est pas le cas de tout travail sociologique).

Il reste une petite ouverture sur la philosophie et l'envie de lire le livre de Frédéric Gros: Marcher, une philosophie; les aperçus littéraires; et les expériences: celle hors normes de Sarah Marquis (une compatriote de Nicolas Bouvier), et celles plus ordinaires mais bien vues de David Le Breton.

Plutôt une porte ouverte vers d'autres lectures.



Mais pourquoi donc cette publication est-elle attribuée à Marc Augé? C'est Nicolas Truong qui a organisé ce recueil. C'est à corriger.

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Journal d'un SDF : Ethnofiction

Une écriture sobre et dépouillée pour décrire une descente lente mais régulière de la destruction de soi pour des raisons économiques. Le récit se déroule sous forme de journal. L'auteur ethonologue, écrivain,ancien directeur de l'EHSS il sait de quoi il parle et malgré le sous-titre "ethnofiction", ce livre est bien un roman. Progressivement, le narrateur ancien khâgneux, retraité de l'inspection des impôts, un type comme vous et moi va devoir vendre ses meubles, son appartement, abandonner son téléphone portable et vivre dans sa voiture. D'un côté, il veut se faire croire qu'il se libère mais en fait il perd, un à un, tous ses repères géographiques et sociaux. Le quotidien devient une difficulté : où faire sa toilette, où trouver un peu de confort, de chaleur, de repos... tout est une lutte. Notre héros ordinaire sait écrire et décrire la perte d'estime de soi, les échanges sociaux qui se délitent, la fuite en avant, le mensonge pour masquer sa situation, le mouvement inéluctable de la chute. Un livre sans pathos et qui mérite qu'on le lise.
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La sacrée semaine qui changea la face du monde

C'est une plaisanterie?

Alors elle n'est pas drôle.

j'ai peut-être tort de prendre ce livre au sérieux. Mais je ne crois pas.

Car de quoi s'agit-il?

L'auteur nous explique que la croyance en Dieu n'est que l'effet du mauvais fonctionnement de processus électriques dans le cerveau.

Heureusement la science est là. On invente une molécule, qui ingérée à dose infinitésimale, rétablit les choses et guérit la maladie. parce qu'il s'agit d'un maladie (pourquoi d'ailleurs la maladie ne serait-elle pas au contraire, le fonctionnement que la molécule est censé rétablir? Et les athées les malades. Mais passons.

Et donc, cette molécule, on la fait absorber à la totalité des huit milliards d'hommes vivant sur la Terre. Pour leur bien . A leur insu. Sans leur demander leur avis. A ce stade, quelles que soient vos croyances, rien ne vous gêne?

Curieuse conception de la liberté de conscience, et de la libert" tout court.

Les athées militants m'étonneront toujours.

Et bien sûr cette bienheureuse manipulation établit la concorde et la paix universelle sur la terre, puisque tous les maux qui accablent et accablèrent l'humanité trouvent leur source dans les religions. On sait que Staline, Mao Ze Dong, Pol Pot, Hitler, Fouché,, Carrier, étaient particulièrement dévots......

Et les guerres n'éclatent jamais pour des raisons territoriales, économiques, religieuses, jamais, seulement religieuses, on vous dit.

Mais après tout pourquoi s'arrêter en si bon chemin? Imaginez une petite molécule qui vous délivre de l'amour, de l'attachement, de l'empathie, que vous éprouvez pour vos proches. Cela aussi, c'est peut-être, et même probablement, l'effet d'un mauvais fonctionnement du cerveau.

Comment, cela ne vous plait pas ? Mais pensez, comme vous seinez tranquilles!

Plus de chagrins d'amour, plus de désespoir à la mort d'un proche, plus d'angoisse pour sa santé, plus à s'en occuper, d'ailleurs; il ne vous est rien, si on y réfléchit.

Bienheureuse ataraxie!





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Bonheurs du jour

Loin des injonctions à être heureux, Bonheurs du jour vous fait l'effet du lait chaud sucré, d'une brise de printemps dans les cheveux, ou des papillons dans le ventre produit par les mouvements de la balançoire.

C'est tout petit, c'est doux, ça fait du bien.

Comme le petit meuble du même nom, chaque tiroir s'ouvre sur un petit secret qu'on savait mais qu'on avait oublié.

Se lit sur la terrasse d'un café avec un petit vin blanc et 4 olives en observant le monde, en marchant dans la rue en ignorant le monde, seul avec son thé et son chat mais quoiqu'il en soit, se lit.

Merci Mr Augé, tous vos délices ont mis en exergue les miens et c'est savoureux.
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La sacrée semaine qui changea la face du monde

Tout est dans le résumé, mais cela intrigue ces trois petits mots qui mettent un pavé dans la mare!

Tous deviennent fous, à moins que la raison ne l'emporte...

Je n'en dirai pas plus, ça serait gâcher votre plaisir...
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Un ethnologue dans le métro

Un livre plutôt "technique" qui ravira sûrement les ethnologues ou les amateurs d'ethnologie un minimum aguerris, mais décevra les curieux comme moi.

L'auteur manie les concepts d'ethnologie fondateurs de Marcel Mauss ou Claude Levi Strauss pour son analyse ethnologique du métro donc on trouve beaucoup de gymnastique conceptuelle pour justifier sa démarche et poser un cadre d'étude mais finalement peu d'observations ou d'analyses de situations ou de comportements. (ce à quoi je m'attendais) Déçu...
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Un ethnologue dans le métro

Ah, si j'avais pu lire ce livre en introduction à mes cours de sociologie à l'université et éviter de me taper les Bourdieu, Durkheim, Levi-Strauss ou autre Mauss d'emblée, je crois que ma vie d'étudiant aurait pris un autre sens. Un livre à ne pas mettre entre toutes les mains. Les concepts sociologiques et ethnologiques sont fort techniques et demandent une certaine expertise en la matière. Par contre, pour tous ceux qui veulent un avant-goût de ce qu'est l'ethnologie ou la sociologie, je leur recommande chaudement celui-ci. Il est plus abordable et donne un avant-goût de ce à quoi il faut s'attendre en ce domaine.
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Journal d'un SDF : Ethnofiction

Le sociologue fait brillamment part d'un fait de société à travers la forme accessible de la fiction et immersive du journal. Ce récit, réaliste, est touchant sans tomber dans le pathos, l'écriture est simple, juste et très efficace.
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Éloge du bistrot parisien

Comme il est ethnologue de formation, Marc Augé n’a pu passer à côté de ce phénomène social qu’est le bistrot parisien.



Le bistrot (ou bistro), ni brasserie, ni restaurant gastronomique, ni pizzeria, est un concentré des émotions humaines.



Les rencontres, les ruptures, la solitude à combler, le cœur à réchauffer d’un thé au citron, les habitudes café-croissant du matin, toutes ces choses de la vie y ont leur place.



Marc Augé en a tiré un petit livre exceptionnel d’humour et de sensibilité.



« Comme les bistrots parisiens sont des accroche-mémoire efficaces », il nous livre quelques souvenirs personnels liés à ses études, à sa vie de professeur ou tout simplement à son parcours de piéton. Chacun peut s’y retrouver, pour peu qu’il ait une fois rêvassé à Paris en touillant son café allongé dans un de ces bistrots à chaises cannées et à vitrine propices à l’observation,

si ce n’est accoudé au zinc.



Les bistrots sont aussi éminemment romanesques et associés à des souvenirs littéraires que Marc Augé évoque. On pense à Maigret, Simenon, Aragon, entre autres.



Marc Augé a une très belle formule pour dire l’importance des bistrots qui sont attachés à chaque époque de sa vie.



« Sur la main du passé, ma main métaphorique, la ligne des bistrots est transversale et recoupe toutes les autres. »







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Éloge du bistrot parisien

Marc Augé, dans ce petit livre, déclare sa flamme aux bistrots de Paris. Mêlant ses souvenirs à une analyse personnelle, l’éloge se transforme en invitation.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Marc Augé, (1935-2023) anthropologue des « non-lieux » contemporains

Quand j'ai écrit Un ethnologue dans le ...?... j'ai eu l'impression d'avoir abandonné mon chapeau brousse et mes certitudes pour adopter ce regard éloigné cher à Levi-Strauss...

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