D’une part, il est avéré que certains individus compromis en France sous l’Occupation, et notamment des miliciens, se sont réfugiés au Québec après la guerre. D’autre part, il apparaît que, moins que leur importance numérique (quelques poignées), c’est l’écho significatif de leur présence et les soutiens non négligeables dont ils ont pu bénéficier au sein de la société québécoise qui interrogent.
En effet, l’ampleur de la mobilisation politique et sociale suscitée par leur présence fut telle que l’essayiste Yves Lavertu a pu, à juste titre, parler d’une « affaire Bernonville» entre 1948 et 1951, pour désigner ce qui s’apparente, de fait, à une véritable « affaire d’État ».