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Citations de Marc Bernard (51)


Le grand âge que nous apprend-il ? La multiplicité d'êtres qui étaient en nous, serait-on tenté de répondre. Tout au long de notre route, nous avons abandonné les dépouilles de nos mues. Où est le noyau qui fait qu'une part demeure, au-delà des changements ? C'est un point idéal fait de ce qui se voit et de ce qui se cache, même à nos yeux. L'usure est dans le visage que le temps remodèle, tantôt lentement et soudain avec hâte, pressé, dirait-on, d'en finir. Cependant, pour curieux que cela paraisse, il nous arrive, comme ça, sans raison, tout à coup, d'avoir vingt ans ; pas un jour de plus, car l'apparence et le dedans coïncident rarement. Cette très vieille dame qui marche à pas menus, murmurante, éclairée de l'intérieur comme une lampe, est en vérité une petite fille.
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Sans doute, faut-il commencer ce petit livre par une affirmation courageuse. Disons donc que je suis l'homme des vacances.
Au stakhanovisme, à la rage de production, à l'engagement, à l'efficacité, j'oppose ma conviction et ma philosophie qu'un seul mot exprime: vacances. (...)

quand on voit à quoi mène l'activité des hommes, on se dit que moins ils en feront mieux cela vaudra.
Le seul homme d'Etat qui m'ait jamais été sympathique était le ministre des Loisirs. On n'a pas tardé à le supprimer. (p. 25-26)
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Personne ou presque ne s'avise de songer que sans le maçon, l'architecte n'existerait pas.
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Le groupe des écrivains prolétariens

Imagine t-on l'émotion d'un jeune ouvrier, paysan ou employé qui se met à écrire ?
Il éprouve assez le sentiment d'une fraude. Mais il fallut attendre durant des siècles pour que des jeunes hommes sans formation classique eussent cette audace. L'on pouvait prévoir leur maladresse; ils n'y ont pas manqué.
Quelles qu'aient été leurs insuffisances pourtant, ils ont apporté une vision neuve des hommes en montrant le peuple de l'intérieur.
Un long murmure s'est soudain élevé d'une masse de gens jusque-là silencieux, que les naturalistes les premiers avaient pensé à peindre, mais un peu comme ils l'eussent fait pour des insectes. Et voici que les insectes eux-mêmes ont pris voix. (p. 148)
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Maxime Gorki

Le mouvement qui pousse Gorki vers la révolution, en dehors de son origine prolétarienne, est celui-ci; c'est un élan intérieur qui l'entraîne vers la plus grande somme d'humanité. L'art, s'il ne veut pas périr ou dégoûter tout le monde, doit tendre sans cesse vers cet élargissement de l'âme humaine (...) (p. 125)
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-Chefs-d'oeuvre oubliés-

[A propos de Jean-Luc Dietrich]
Dans ses livres il dit tout avec une candeur non feinte. On peut tricher en tout, sauf en art. Sa voix nous parvient pure , innocente de tout ce qui l'accuse; il y a entre les faits et lui une frontière de feu et il est toujours en deçà, du côté de l'innocence. Il est des gens qui sont obscènes en buvant le thé, d'autres qui demeurent purs jusque dans leurs dérèglements. (p. 106)
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Gorki peint, sculpte, chante chacune de ses pages. Ses personnages sont aussi puissamment et charnellement construits que ceux de Rembrandt et de Michel-Ange. (p. 133)
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Maxime Gorki

(...) aucun auteur, depuis que les hommes s'évertuent à tracer des signes en toutes langues sur des feuilles blanches, ne me semble avoir possédé mieux que lui ce prestigieux pouvoir de faire vivre des êtres avec des mots. (...) Aux heures où je songe à Gorki, je vois un personnage étrange, un géant qui tient de l'homme, de la bête, de l'arbre, une sorte de démiurge en contact avec le ciel et la terre (...) (p. 121)
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Des morceaux de viande rouge pendent aux figuiers; les récents orages ont fait éclater les fruits.
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Dans le curieux cahier de comptes que tiennent les Français, il n'y a généralement qu'une colonne, celle qui est consacrée à ce qu'on leur doit. A la fois comptables et juristes, quand ils jugent et calculent ils ferment un œil, celui qui pourrait les faire s'apercevoir que tout avoir s'accompagne nécessairement de ce qui est dû. [p.68]
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Maxime Gorki

Les plus belles oeuvres de Gorki, les mieux venues-ses récits de vagabonds, ses souvenirs d'enfance- sont pareilles à des forêts. Elles changent avec la lumière du jour; on peut les parcourir mille fois, on y trouvera toujours de nouvelles beautés. (p. 123)
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Pascal Pia le nihiliste

Un de mes amis m'a dit un jour que l'érudition est une fuite, un renoncement, un alibi, l'art de se parler avec un masque. C'est exactement ce que Pia illustrait. Il ressentait une sorte de délicieux vertige à se perdre dans les autres, à se retrancher dans les minuties d'une œuvre. Il avait décidé, tout jeune, de ne jamais tenter de venir sous les feux de la rampe, et si par hasard le sort l'y poussait, de s'en éloigner rapidement sur la pointe des pieds. Ce qu'il a fait plusieurs fois , renonçant à ce pour quoi les autres se battent, intriguent et se déshonorent parfois. (p. 93)
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Commerce

L'instinct de monnayer est si grand chez ces gens-là qu'ils vendraient, s'ils le pouvaient, jusqu'aux traces de baisers. (p. 42)
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V- On remet ça

J'avais 14 ans quand la guerre fit de moi un chômeur ; j'en avais trente - neuf quand une autre guerre me fit soldat. Cela devenait une sorte de rythme.

( Imaginaire, 2004, p.87)
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La déclaration de la guerre de 1914 fut le signal des vacances pour les apprentis. Les usines, les fabriques fermèrent leurs portails.Guerre, chômage, nous débutions bien.

( Imaginaire, 2004, p.30)
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Centenaire de Mistral : une opinion méridionale [ Texte publié en octobre 1930]

Une langue est une oeuvre d'art, mais c'est aussi un outil et l'oeuvre d'art est d'une beauté incontestable quand l'outil n'est pas adapté à son usage normal. Il l'a été autrement, sans doute, dira-t-on. Mais c'est avouer par là que la langue que l'on veut ressusciter n'est plus qu'un bel objet de musée.
La civilisation n'est pas uniquement dans les laboratoires et dans les usines; elle n'est pas non plus dans les ruines. (p. 79)
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Nous avons abandonné sur la route pas mal de peaux. Il y a du serpent dans l'homme.
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Préface de Roger Grenier

En 1917, il y a trois événements qui comptent pour lui.La révolution russe.Le cousin Eugène lui fait partager sa foi révolutionnaire. Deuxièmement, il passe le conseil de révision et il est déclaré bon pour le casse-pipe, comme il est dit.
Enfin, la grippe espagnole: " Du petit jour à la nuit, un seul cortège défilait sous la fenêtre, ininterrompu ; de loin en loin un corbillard, des gens derrière, ainsi jusqu'au bout de la rue d'Avignon et de la place des Carmes.On manquait de cercueils, on manquait de prêtres, de chevaux ; on manquait de tout, sauf de morts."
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Dabit en visite

Bien des choses nous rapprochaient et, par dessus tout, notre commune origine ouvrière.

J'ai éprouvé souvent combien c'est là un lien puissant. Des hommes comme
Dabit et moi ne sentent jamais tout à fait à l'aise sur le terrain de ce qu'on appelle la culture. Ils savent que, si leur expérience de la vie est peut-être plus large que celle de bien des écrivains, ils ignorent une foule de choses, que la question la plus simple peut les prendre au dépourvu, faire apparaître cruellement une lacune. Aussi encore que, bien entendu, nous n'en eussions jamais parlé, cela créait entre nous une sorte de complicité. Nous avancions en éclaireurs, avec prudence dans cette chasse gardée, pleine de chausse-trapes. (p. 35)
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Si je prends définitivement la carrière littéraire, j'y veux suivre ma devise: « Tout ou rien ». Je voudrais, par conséquent, ne marcher sur les traces de personne, non pas que j'ambitionne le titre de chef d'école — d'ordinaire un tel homme est toujours systématique — mais je désirerais trouver quelque sentier inexploré et sortir de la foule des écrivassiers de notre temps.

957 - [Ecrivains de toujours n° 7, p. 14]
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