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Critiques de Marc Daniau (43)
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Raspoutine

Un jeune garçon dresse le portrait de Ferdinand, surnommé Raspoutine, SDF qu'il croise tous les jours en bas de lui...

Un album vraiment émouvant car il met en lumière le destin tragique d'un SDF, mais surtout d'un homme mystérieux, qui inspirait la solidarité aux gens du quartier et qui savait aussi partager des moments de joie avec les enfants.

L'histoire est difficile mais nécessaire car le thème est malheureusement toujours d'actualité.

A partir de 8/9 ans.
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La Confiture aux cochons

Réveillé par une calotte, nourri d'un croûton de pain, dormant sur un lit de camp pendant qu'Eusèbe se fait un vrai petit-déjeuner avec "des tartines pleines de confiture", il raconte, son calvaire chez Eusèbe. Et pourtant il travaille dur et se pose des questions aussi. Pourquoi est-il là? Pourquoi Eusèbe il n'a pas le droit de l'appeler papa...

Pourquoi les gnons surtout...

Alors un jour, un jour tout explose pour ce il...

De la confiture aux cochons.... C'est exactement cela.

Un "petite poche" brute, tout comme cet Eusèbe.

"Pourquoi suis-je ici" dit le narrateur?

Des enfants comme lui il y en a eu.... Terrible histoire. 47 pages suffisent quelquefois pour dire l'innommable.
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Tous à poil !

Magnifique album sur la nudité !

Il s'adresse aux plus jeunes et enchantera les plus âgés, enfin ceux qui sont décomplexés avec la nudité.

Car tout le monde y passe. On commence avec "à poil le bébé" pour finir avec un "allez mamie dépêche-toi !" réjouissant.

Tout le petit monde qui gravite autour de l'enfance et de la famille se retrouve à poil pour un bain collectif et bon enfant. Les personnages qui gravitent quotidiennement autour de l'enfant (ont-ils les mêmes attributs que moi ?) à ceux plus médiatisés, parfois plus lointain mais qui se révèlent tout aussi proche dans la nudité font partie de cette joyeuse farandole : de la baby-sitter au PDG, des footballeurs aux voisins, de la boulangère à la maîtresse ("Ah non, pas en maillot de bain !" s'il vous plaît), des plus vieux aux plus jeunes, des beaux et des moins beaux, des dodus et des minces, toutes les couleurs de la vie et toutes les formes des corps se retrouvent dessinés par Marc Daniau. Sa peinture est pleine de vie et de mouvements, libre et précise pour reconnaître les corps et les différences mais pudiquement floue pour ne pas entrer dans le détail des anatomies. Claire Franek déclare un "Tous à poil" dès le titre, et sa formulation joyeusement familière (qui n'a pas dit à ses enfants "à poil" avant d'aller au bain ?) revient comme une litanie tout au long des pages.

Bref, cet ouvrage est admirable de fraîcheur et d'envie : on irait bien plonger dans ce bain de mer avec eux à la fin de l'ouvrage, dans le plus simple appareil bien sûr !

Que certains soient choqués par cette approche de la nudité s'adressant aux plus jeunes enfants ne manquera pas de survenir. Qu'importe, le propos des auteurs et de l'éditeur est audacieux et est parfaitement pertinent : nous sommes tous fait de la même chair, hommes et femmes, nos sexes nous différencient et nous identifient, nous appartenons à l'espèce humaine (homo sapiens) et à la classe des mammifères. Et ce n'est sans doute pas par hasard si un voisin de classe fait la couverture : un chien ! Qui plus est, et il faut reconnaître cette volonté aux auteurs, Claire Franek et Marc Daniau, leur approche humoristique et familière de la nudité est un choix des plus intelligent pour tenter de dédramatiser la nudité. C'est alors que le rôle du passeur de livre, du médiateur, prend toute son importance. Parent, libraire, bibliothécaire, enseignant, animateur, éducateur, leur capacité à faire de ce livre un outil à disposition des enfants pour mieux vivre le corps (le leur et celui des autres) sera capitale. La médiation est indispensable, et pourtant l'acte le plus simple et le moins risqué, se révèle dans la mise à disposition de cet ouvrage. Une découverte solitaire peut s'avérer bien utile. Mais l'accompagnement par la lecture simple de l'ouvrage apportera, dans bien des cas, beaucoup plus.
Lien : http://legenepietlargousier...
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Mon premier Verlaine

Ce recueil est une anthologie d’une partie de l’œuvre de Paul Verlaine.

Un hommage à Paul Verlaine, le rêveur, est proposé en tout début de livre par Michel Piquemal. On y apprend la tristesse du poète, ses excès, ses penchants.

Les poèmes sont catégorisés en six parties : Amours, Nostalgie, Rêverie, Paysages choisis, Sagesse et Art poétique.

« Mon premier Verlaine » est la première rencontre avec un fabuleux ciseleur de mots. En effet ce livre est destiné à un jeune public dès 10 ans car il est très abordable.

Certains des poèmes m’ont replongée en enfance lorsque nous récitions notre poésie apprise sur le bout des doigts devant la classe où chacun était un peu anxieux de voir arriver son tour. L’institutrice était intransigeante sur le moindre détail, qu’il s’agisse d’une ponctuation mal respectée ou encore d’un évident manque d’enthousiasme.

Aujourd’hui, je remercie cette rigueur car la poésie forge l’âme de l’adulte et ce dès l’âge tendre.

Ce petit livre junior peut sans le moindre remord glisser dans des mains adultes.

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Tous à poil !

Sur la couverture, un gentil chien disposé à jouer à la baballe. Encore un album sur les zanimos ? Me dis-je. Au dos du livre des indices, quelques pièces de vêtements, des petites chaussures, sèment le doute. Non, il n’est pas question de bêtes. C’est des gens qui se déshabillent ! Ainsi, au fil des pages se dénudent : le bébé potelé, les voisins enjoués, le policier appliqué, la mamie qui prend son temps - il lui faudra deux pages, même les dames de la cantine s’effeuillent…

Cet album pourrait facilement déplaire, voire choquer ! C’est assez inhabituel de trouver, dans des albums pour les très jeunes, de «vrais» gens dans le plus simple appareil. Les auteurs évitent bien des écueils, aucun voyeurisme dans ces scènes, au contraire beaucoup de délicatesse dans les images. Pourtant, il n’est rien caché de l’anatomie et des imperfections de ces corps plus ou moins jeunes. Plaisir supplémentaire, un poil d’humour habille joliment les situations. Un excellent album, un brin potache qui banalise la nudité. Un parfait antidote au culte du corps irréprochable et à l’érotisation que les magazines, au moindre prétexte, vantent à longueur de colonne. Allez, tous à poil ! (heu… sauf moi).

(Jean-Pierre)

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Tous à poil !

Excellent album qui joue sur la nudité: il n'y a pas que les animaux qui sont tout nus, les êtres humains le sont aussi sous leurs vêtements !

Dessin très particulier qui ne plait pas à tout le monde.

Sujet sensible qui sera l'occasion de débats passionnés entre adultes: peut on montrer à un enfant que sa maîtresse ou que le docteur sont aussi tout nus ?

... un livre à prendre plus simplement, puisque la nudité est simple.
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Adi de Boutanga

Parlons du visuel déjà parce que c'est ce qui saute aux yeux : on retrouve les couleurs tellement chaleureuses de l'Afrique, les cadres de certaines pages sont comme un tissu. C'est très beau !



Pour l'histoire, j'ai également beaucoup aimé ! C'est déjà top que cela montre à nos petits européens comment certains autres enfants vivent. On y voit des bonheurs bien différents des nôtres. On découvre aussi à quelles épreuves sont confronté certaines petites africaines. Enfin, j'ai beaucoup aimé le courage des parents qui osent braver les traditions au prix d'être séparés de leur fille mais pour qu'elle soit libre.



Nous apprenons à la fin que tout ceci est tiré d'une histoire vraie, cela ajoute au poids de l'histoire. On trouve, de surcroît, une mini-partie doc à la fin avec quelques infos véridiques.



A tous points de vue, un super album !



Bilan des Incos 2021 : sur mon site ci-dessous :
Lien : https://lecturesdeflo.fr/202..
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La Confiture aux cochons

Le jeune narrateur n'est pas Cosette, loin de là. Sa vie est moins rude, moins "misérable". Cependant.... Il vit avec un homme (son père ?) qui, à défaut d'amour lui donne des taloches, le rudoie, l'engueule, ce "fils de..."De quoi en fait ? Le jeune garçon ne le sait même pas, n'a aucun souvenir d'une autre vie. Il n'est pas mieux traité que les cochons dont ils s'occupent tous les deux.

Les seuls moments de joie, il les doit à Rosa (qui est-elle ?) qui partage leur vie par moments, notamment pour la cueillette des fruits d'été dont ils font des confitures. Des délices sucrés dont Eugène prive le jeune garçon, si ce n'est quand Rosa est là pour lui faire des tartines au petit-déjeuner. Mais Rosa ne vient plus depuis plusieurs semaines...

Alors le jour où, une fois de trop, Eugène rudoie le jeune garçon, celui-ci parvient à pénétrer dans la réserve où sont remisés les précieux bocaux. Il va dévaliser la réserve, pour lui mais pas seulement... Avant de s'enfuir.

Marc Daniau raconte avec beaucoup de retenue et de sensibilité la vie sordide de ce jeune garçon. Beaucoup de non-dits, de "blancs" sur son identité et son passé, mais il n'est pas forcément utile d'en savoir plus pour comprendre ce qu'il vit, ce qu'il espère : pouvoir profiter avec délice de la vie et goûter à ses petits plaisirs sucrés, comme il va goûter finalement avec gourmandise aux confitures interdites.

Un roman assez rude mais vrai et plein d'espoir.
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S'arracher

Lucas Dau vient de perdre son père qui s’est suicidé, sa mère est éplorée. Il doit retourner à la rentrée en pensionnat dans son lycée technique où il retrouve ses amis Franck, Richard, Isabelle la “blonde timide” qui ne le laisse pas indifférent et Véronique, la “brune parfumée”. Il y a aussi ses camarades de lycée, Philippe, Nez-de-bœuf, Mauléon, Franck, René, Patrick… Il étouffe et il décide de fuguer une journée en prenant sa mobylette pour aller voir la mer… Son chemin va croiser celui d’une biche aux abois pourchassée par des chasseurs et leur meute de chiens…



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“Marc Daniau est né en 1964 à Saintes. Il a étudié à l’académie Charpentier à Paris. Illustrateur, affichiste pour le théâtre, auteur d’albums et de romans en littérature jeunesse. Sa bibliographie compte une quarantaine de titres chez des éditeurs renommés. Plasticien, il interroge la notion de portraits et d’autoportraits tant à travers sa production personnelle qu’au travers d’ateliers tout publics.” source : Charte des auteurs et illustrateurs pour la jeunesse



Marc Daniau a illustré des couvertures de romans chez Milan, Nathan, Pocket jeunesse, Seuil jeunesse et souvent au LIvre de poche jeunesse avant d’écrire et publier pour la jeunesse. Il a commencé avec La confiture aux cochons chez Thierry Magnier en Petite poche en 2003 puis il a publié de nombreux albums, Les trois souhaits au Seuil en 2007, L'arbre au Seuil en 2007, Raspoutine sur un texte de Guillaume Guéraud au Rouergue en 2008, Tous à poil ! sur un texte de Claire Franek au Rouergue en 2011 qui va bénéficier d’une promotion exceptionnelle en raison des propos de Jean-François Copé alors président de l’Union pour un mouvement populaire (UMP). Puis Je suis le chien qui court au Seuil en 2013, Comme un géant chez Thierry Magnier en 2017, Mon chien, papa et moi chez A pas de loups en 2018, Princesse Mabelle au Seuil en 2018, Eléphants : de A à Z au Seuil en 2020.



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Il s’agit d’un texte court qui alterne deux monologues, celui d’un jeune homme qui vient de perdre son père et dont le désespoir le conduit au bord du suicide et celui d’une biche pourchassée par des chasseurs. La langue du jeune homme est sèche, ce sont des successions de phrases courtes, souvent même sans verbe : le héros apprend le suicide de son père, il est seul, il fugue, il est prêt à se jeter d’un pont enjambant une autoroute. La langue de la biche est plus sensible et imagée, l’animal raconte sa fuite à travers la nature avec une succession de sensations.



Marc Daniau évoque dans ce récit d’enfance dans les années 1980 la tristesse, les troubles dépressifs et les tentations suicidaires d’un adolescent e tout dans le roman évoque ce désespoir, la laideur des faubourgs d’une petite ville de province, la tristesse d’un lycée technique, la misère des relations sociales. Est-ce un récit en partie autobiographique, l’époque décrite correspondant à la jeunesse de l’auteur et le nom de famille du héros, Dau étant une contraction du nom de l’auteur Daniau ?



Ce roman ne nous semble guère original sur cette thématique du deuil et la couverture du livre est par ailleurs absolument rédhibitoire pour susciter un engouement auprès des adolescents.

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Adi de Boutanga

Cet album aborde la question du mariage arrangé pour les jeunes filles en Afrique. Pas de caricature, juste le ressenti brut de cette enfant qui nous raconte son histoire à la première personne et qui ne comprend pas ce qui lui arrive tout d'un coup.

Inspirée d'une histoire vraie, on s'attache rapidement au personnage et on appréhende avec elle sa vie et ses changements (la famille va lui arranger une porte de sortie). C'est aussi l'occasion de voir combien l'éducation et en particulier des filles est importante.

Quand aux illustrations, elles mélangent des couleurs vives et chatoyantes, reflets du soleil et de la chaleur, et des encadrements aux motifs des tissus ndiop.

Les deux pages documentaires en fin de livre permettent d'en apprendre plus sur le Cameroun où se déroule le récit.

Un livre porteur de message dans sa modernité.
Lien : http://boumabib.fr
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Le pot magique

Un pauvre paysan decouvre dans son champ un grand pot fendu. Celui-ci est magique et multiplie à l'infini tout ce que l'on met à l'intérieur : pioche, riz, poules, galette, et même le chapeau du riche voisin et le grand-père du roi. Un conte coréen plein de magie et de sagesse.
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Tous à poil !

Quand je pense que ce livre a été l’objet d’une polémique, c’est grave !

Il faut écouter les enfants, leur naturel et leur simplicité face à la nudité. Merci à ennapapillon d’avoir apporté le témoignage de Bastien, son petit garçon de 4 ans, sur babelio.

Allez, tous à poil !!! hi hi hi

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Mon premier Hugo

Un livre de la collection Milan Poche Junior mais qui se lit avec le plus grand plaisir par les adultes. Les plus beaux poèmes, les plus connus, les plus faciles d'accès sont ici présentés par thèmes : sentiments, nature, amour paternel, tristesse et mort, militant humaniste et social. Un petit livre qui fait du bien, à conserver près de soi, voire même dans son sac ou sa poche.
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Adi de Boutanga

Cet album est tiré d'une histoire vraie. Il raconte la transformation d'un peuple de nomades, devenus sédentaires et en même temps la pérennité des traditions séculaires. L'histoire montre les difficultés d'accès à l'école, au travail, mais par-dessus tout, les difficultés pour faire changer les mentalités. Il dénonce les mariages forcés des jeunes filles qui doivent alors quitter l'école et n'ont alors plus le choix de leur avenir.



Les explications en fin d'ouvrage sont très intéressantes. Elles permettent d'en apprendre plus sur le Cameroun. Elles apportent également des précisions sur l'histoire elle-même et ses protagonistes.



Les illustrations sont très colorées avec des teintes chaudes. Les dessins en pleine page sont chatoyants et la tristesse de certains en est atténuée.



Une lecture à faire en famille car les plus jeunes auront besoin d'être accompagnés pour comprendre la portée de l'histoire.
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Raspoutine

Un petit garçon raconte la vie d'un homme sdf qu'il a côtoyé. Il se nommait Ferdinand, mais on le surnommait Raspoutine. Il était drôle, avait su se faire une place dans le quartier, et les gens l'appréciaient, surtout les enfants...

Un album émouvant, à l'histoire touchante et vraie, au style fluide et au rythme maîtrisé. Il se prête à la lecture orale pour les plus jeunes (5-6 ans), mais peut être proposé au plus grands jusqu'au collège, car son sujet est particulièrement propice au débat. Une belle réussite.

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Tous à poil !

Lu avec Bastien. Voici SON avis d'enfant de 4 ans et demi (pris sous la dictée) :



"Ça raconte des gens qui se mettent tout nus, à la fin ils sont tous tout nus sauf le chien et ils vont se baigner.



On voit que tous les gens sont tous nus et les gens sont pas pareils mais les monsieurs ont un zizi et les dames ont des poitrines donc tout le monde est un peu pareil mais les couleurs de peau sont pas pareilles et quelques fois ils sont grands, moyens, petits.



J'aime ce livre parce que les gens sont tout nus. Les dessins sont jolis, tout est joli!"



Mon avis de maman :



J'ai acheté cet album comme un acte militant parce que le mépris et la bêtise de Jean-François Copé à son sujet m'avait choqué. Bastien, du haut de ses 4 ans et demi commence à s'intéresser au corps et ce livre est une bonne occasion de lui montrer la nudité (que voulez-vous, nous sommes pudiques et nous lui avons appris qu'on ne rentre pas dans la salle de bain quand les adultes se lavent.)



J'ai aussi trouvé que c'était l'occasion de lui passer le message que malgré leurs différences, les gens sont pareils : peu importe leur "forme", leur âge ou leur couleur de peau et je trouve que ce message est très important à faire passer à 4 ans pour faire un adulte tolérant!
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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Lord Pythagore : Le cheval mystère de l'ouest

Un cheval capable de calculer ?! Voilà un concept original et intrigant pour ce petit roman mêlant Western, poésie, tolérance, aventure, belles valeurs familiales et pluie de rencontres déterminantes… Honnêtement, le rendu est sympathique et fluide à lire ! Cependant, j’avoue que je m’attendais à un peu plus d’action pour un récit au milieu des cowboys et des Apaches... Pour autant, le choix d’avoir orienté la narration sur une quête identitaire et une ouverture culturelle fut tout de même intéressant. Ça se lit bien. L’histoire n’est pas trop longue (CM1/CM2). Les illustrations en noir et blanc sont parfois imposantes (ex : double page avec les Apaches sur leur monture ou près du feu).
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Comme un géant

J’ai découvert Yvan Duque grâce à un de mes professeurs de peinture. Merci à lui. Ce livre est graphiquement très beaux, et très bien réalisé ! Un géant, un petit garçon et un voyage… Ce livre nous amène dans une petite promenade très agréable… Bravo à Yvan Duque !
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Adi de Boutanga

La première de couverture est superbe, on ne soupçonnerait pas le thème social plus dramatique.

Le fond orange de l'illustrateur Larc Daniau est très habile, une "tapisserie" unie de couleur, sur laquelle les personnages apporteront de la profondeur, du volume et un semblant de perspectives.

Nous sommes sur un quotidien de l'Afrique noire, avec des boeufs et des habitants circulant en mobylette.

Tout cela nous inspire beaucoup de lumière, de convivialité.

Et pourtant, l'auteur Alain Serge Dzotap viendra parler des mariages traditionnels et forcés.



Les histoires du passé en parlaient beaucoup, à l'époque médiévale des rois et reines d'Europe.

Stratégiquement, pour lier des alliances politiques, on donnait sa famille, avec un titre et un bout de terre, c'était comme ça.

Les jeunes lecteurs pouvaient retrouver cette pratique aussi dans les cultures d'autres continents.



Cela existe t-il encore aujourd'hui, se demanderont certains jeunes lecteurs?

L'expérience n'est pas plaisante à lire, c'est certain, elle donnera aussi l'impression de pointer du doigt.

Et pourtant, comment valoriser les libertés individuelles auprès du jeune public - ils feront ce qu'ils décideront plus tard- , dans ce pays dans lequel ils vivent, sans leur faire prendre doucement conscience de ces chances, " pas toujours gratuites" ailleurs de libre-arbitre?

Cette lectureest une bonne manière par contraste d'expliquer, avec l'histoire du monde, d'où l'on vient et vers quoi nous allons. Cette histoire démontrera qu'il est toujours possible de changer les choses, rien n'est écrit dans le marbre.

Il était donc une fois... Adi de Boutanga.



L'auteur, malgré les décisions des hommes de son histoire, ne diabolisera pas, l'Afrique est belle.

Le texte l'exprimera avec tendresse et poésie.

" ...je les appelle " les herbes caméléons": elles changent de couleur au gré des saisons, tels des caméléons qui volent la couleur de tout ce qu'ils touchent. Notre village n'est pas vraiment à nous. Nous, les Bororos, nous sommes des éleveurs nomades toujours en quête d'herbe abondante...si nous, les Bororos, devions emporter avec nous tous les villages que nous avons habités, nous en aurions le dos tout courbé!..."

La culture des Bororos nous soufflera beaucoup d'humilité.



Adi est en CM1 et nous sommes ravis de la connaitre.

Et puis un jour, l'oncle d'Adidjatou lui apprendra qu'elle est devenue une femme en âge de se marier.

"Ah bon?", pensons-nous.

Qu'aurait-il à y gagner?

Une bouche en moins à nourrir? Possible.

Et pourtant, l'Oncle ne semble pas résider à cet endroit, c'est un chef de tribu, à priori et c'est lui qui décide.

C'est une affaire de tradition et il a déja offert sa nièce contre la dot d'un tiers.



Les couleurs des images seront à ce moment plus vives, enflammées, la passion est terrible et pourtant captivante à l'oeil pour le lecteur.

La suite rassurera les jeunes lecteurs cramponner à leurs sièges.

C'est le père d'Adi qui la défendra " bec et ongles" comme une poule, afin qu'elle reste une enfant qui aille à l'école.



Cela ressemblera vraiment à un conte terrible et actuel, où l'on ne verra pas, grâce à l'illustrateur, tout en noir mais en orange.

Comme dans les contes de fées, pour déjouer le mauvais sort, il faudra ici accepter d'autres compromis, un marché difficile et inévitable.

Comme dans les contes de fées, il y aura aussi dans cette histoires de bonnes fées-marraine ( et parrains, pour le coup) pour protéger.

Adidjatou existe bel et bien, c'est l'une des protégées d'une fondation franco-africaine qui favorisera la scolarisation et bien d'autres soutiens.

Une double-page finale nous permettra d'entrer dans le détail de cette drôle d'aventure.

Un joli témoignage-fiction sur l'égalité des chances.

On a aimé.
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S'arracher

Lucas, interne au lycée, vient d'apprendre la mort de son père. Ce dernier s'est suicidé sur son lieu de travail. Le monde du jeune homme s'effondre, chaque geste devient une lutte, il voudrait fuir mais ne peut pas, le quotidien le rattrape, les gens sont décevants, sa mère est inerte, tout part en vrille.

Alors, une idée fuse, une idée folle : s'arracher à sa vie, au lycée, aux autres, partir sur sa mobylette vers la mer, là-bas, avec juste un billet de 10, s'arracher, s'enfuir, pour survivre ou pour mourir, il ne sait pas encore.

En parallèle, une biche fuit également, mais pour sa part elle court clairement pour sa survie, pourchassée par des chiens excités et des chasseurs aux armes de foudre.

Leurs chemins viendront à se croiser.



J'ai adoré ce récit court, puissant, âpre et vif. Les chapitres alternent entre ce que vit Lucas (écriture à la deuxième personne du singulier) et ce que vit la biche (écriture à la première personne du singulier).



Il est question de fuite, de survie, et d'élan vital viscéral. Dans les yeux de cette biche, enfin et seulement, Lucas verra une raison de vivre qui le sauvera du néant.



J'ai aimé aussi cette ambiance particulière qui, bien que jamais cela ne soit précisé, nous ramène au cœur des année 80. Les prénoms des personnages, la mobylette, le nom des enseignes des magasins, les slogans publicitaires, les groupes de rocks mentionnés, le billet de 10 balles : Comme si l'auteur nous donnait à partager un souvenir, un épisode de sa propre vie d'adolescent, ce qui donne encore plus de véracité à son récit.



Enfin, en amoureuse de la vie sauvage que je suis, j'ai adoré être plongée dans la tête de la biche traquée, tremblant avec elle et vibrant pour son salut, ressentant avec une infinie acuité les relents mortifères des humains et de leurs chiens.



Un beau roman, atypique et percutant, à lire dès 15 ans.

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