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Citations de Marc Fernandez (100)


"Je sais que si on ne s'occupe pas de son passé, un jour, c'est lui qui s'occupe de vous."
Joyce Carol Oates
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- Je ne vais pas vous faire l'affront de vous raconter l'histoire de la dictature, de l'arrivée de Franco au pouvoir. Mais je vous demande de vous replonger dans cette sinistre époque, de regarder en arrière, en 1939, et les années noires qui ont suivi. Je vous demande aussi de vous rappeler sa mort en 1975, la période de transition qui a suivi, le vote de la nouvelle Constitution en 1978, la loi d'amnistie qui a été promulguée pour nous permettre de vivre aujourd'hui en démocratie. [...] Je ne vous apprends rien en vous disant que de nombreuses exactions ont été commises durant ces trente-six années de franquisme. Et que la transition démocratique n'a été possible que parce que nous avons, tous autant que nous sommes, bien voulu fermer les yeux. Il ne fallait surtout pas remuer le passé, condamner ceux qui les avaient perpétrées. [...]
(p. 58-59)
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"L'avenir nous tourmente, le passé nous retient, c'est pour cela que le présent nous échappe."
Gustave Flaubert
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Il lui lance un regard noir, attrape son verre vide et le jette contre le mur. Il se lève, agrippe la chaise sur laquelle il était assis et la fracasse sur le sol. Puis il sort sans un mot. Une fois dehors, il se met à marcher sans but précis dans les rues de Madrid. Il marche. Il marche toute la nuit. Et il pleure. Franco est mort, pas le mal qu'il a enfanté.
(p. 275)
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Une fois dehors, il se met à marcher sans but précis dans les rues de Madrid. Il marche, il marche toute la nuit. Et il pleure. Franco est mort, pas le mal qu'il a enfanté.
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[La TV offre] un spectacle affligeant qui empêche la plupart du temps d'aller au fond des sujets. Des talk-shows encouragés par le gouvernement, qui préfère que le public s'amuse, même sur des affaires graves, plutôt que de réfléchir.
Les chaînes privées s'en sont fait les chantres depuis longtemps déjà. Dès l'arrivée au pouvoir de l'AMP, le service public a suivi cette tendance. Il faut dire que l'actuel ministre de la Culture et de la Communication était président de la première télévision privée du pays. Un poste qu'il a été obligé de quitter pour prendre la tête d'une administration dont le but principal semble être de faire taire toute critique et de favoriser les amis. Les siens, ceux de ses collègues, ceux des députés, des sénateurs et de tous ceux qui ont oeuvré, dans les coulisses (c'est-à-dire ceux qui ont mis la main à la poche durant la campagne électorale), pour remporter les élections. Dès les premiers jours de la nouvelle législature, il a nommé ses proches aux manettes des grands médias publics. Une sorte de 'berlusconisation' du paysage médiatique.
(p. 214)
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Après de brillantes études de droit, [elle] intègre dès sa sortie de l'université l'un des plus importants cabinets de pénalistes de Paris. Là, elle va gravir tous les échelons, faire ses preuves dossier par dossier, client après client. Le petit dealer de cité finit par laisser sa place aux criminels les plus virulents, les plus en vue aussi. Des comparutions immédiates de ses débuts, elle est passée aux grands procès d'assises médiatiques. Elle a défendu des escrocs, des assassins, des trafiquants de drogue, des braqueurs. Tous les chefs d'accusation y sont passés, sauf les crimes sexuels. Elle a toujours refusé de mettre son talent au service d'un violeur ou d'un pédophile. Seule entorse à son serment d'avocat. Seule entaille dans sa ligne de conduite, elle pour qui chaque personne, quel que soit le crime qu'elle a pu commettre, mérite d'être défendue. Mais les viols, ça, non. C'est au-dessus de ses forces. Elle ne se l'explique pas, mais c'est ainsi.
(p. 52-53)
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Ana l'Argentine [...] était dans une rage folle. [Elle] revivait les pires heures de son adolescence, quand les généraux étaient au pouvoir, quand le fait d'être différente, de vouloir changer de sexe lui a valu de connaître la prison, la torture. Avant de fuir tout ça. Et voilà que la terre qui l'a accueillie lui refait le coup. Le même système, les mêmes ingrédients. Et les mêmes victimes.
(p. 64)
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Au fond de la place, loin des axes des caméras, des groupes de crânes rasés brandissent les écharpes du Real Madrid, paradent en faisant le salut franquiste. Les Ultra Sur, les hooligans du Real, sont comme à la maison. Non loin d'eux, des soutanes noires regardent la scène, le sourire au coin des lèvres. L'Eglise, bien sûr, a appelé à voter AMP *. Un cocktail explosif se prépare : nostalgiques de Franco, ultras fascistes, 'Opus Dei'... L'Espagne moderne, active, celle du mariage gay et de la tolérance disparaît en direct à la télévision.
(p. 13)
* Alliance pour la Majorité Populaire
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Franco est mort, pas les franquistes. Les électeurs ont la mémoire courte et quarante-cinq ans de dictature n'ont pas suffi. Le peuple a choisi de donner le bâton pour se faire battre a nouveau. Même les anciens, ceux qui ont connu les années de privation, de faim, de soumission, ont voté massivement pour l’Alliance pour la majorité populaire , l'AMP.
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Sad Hill. Sergio Leone y a tourné la scène finale du film Le bon, la brute et le truand. C'est aussi là-bas qu'a été prononcé une des phrases les plus mythiques de l'histoire du cinéma : "Tu vois, le monde se divise en deux catégories. ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi tu creuses".
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- [...] Tu savais que son grand-père, son père, qui est mort l'an dernier, et ses oncles, étaient franquistes ?
- Le papi a été secrétaire d'Etat au Travail, je crois. Pour les autres, je l'ignorais. Tu crois qu'il faut fouiller dans cette direction ?
- J'en sais trop rien. En fait, ils ont tous baigné dans la politique, souvent dans l'ombre, mais toujours proches des fachos. Le petit dernier a bien sûr pris la relève, de manière plus soft, en adhérant à l'AMP dans les années quatre-vingt-dix. Il était promis à une belle carrière [...].
Rien de nouveau sous le soleil. Le pays a voté une loi d'amnistie juste après la fin de la dictature, la loi d'amnésie comme dit souvent Diego, pour éviter de se pencher sur cette période trouble. Pas étonnant, du coup, que ceux qui en ont bien profité ne continuent pas comme avant. Eux et leurs enfants. Et les enfants de leurs enfants. Malgré la démocratie, rien n'a vraiment changé.
(p. 36)
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Il n'est pas très tard, il y a pourtant peu de monde dans ce quartier proche du centre-ville de Madrid. Il faut dire qu'en plein milieu de la semaine, seuls les touristes déambulent par ici, les Madrilènes préfèrent rester chez eux. Plus d'argent pour aller traîner dans les bars comme avant, même les jours de matchs de Ligue des champions comme ce soir. Les deux grands clubs de la capitale, le Real et l'Atlético, ont déjà été éliminés de la compétition. Les supporters d'ici ne sont pas assez fous pour sortir regarder le Barça, leur rival historique. De toute manière, depuis que le pays s'est enfoncé dans la crise, ils n'ont plus les moyens d'aller au stade non plus ni d'acheter les maillots hors de prix de leur équipe, et encore moins l'envie de suivre les caprices de gamins payés des millions pour courir après un ballon. 'Du pain et des jeux', dit-on. Pour ce qui est du pain, il faut déjà arriver à joindre les deux bouts pour avoir quelque chose à mettre dans son assiette. Alors, les jeux... Ce sera pour plus tard. A part la Loterie nationale, seul espoir (ou rêve) pour certains d'une vie meilleure. C'est-à-dire une vie où on peut payer son loyer en temps et en heure et remplir son frigo convenablement.
(p. 190)
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Une sensation de bien-être, que j'ai rarement ressenti, m'envahit. Ce voyage en vélo me procure un sentiment de liberté. Si le Cid chevauchait vers son rêve, nous faisons de même. Presque mille ans nous séparent, mais comment ne pas se sentir bien devant le spectacle que nous offre ce parc naturel de toute beauté?
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L’information de la découverte d’un corps à la Casa de Campo a fuité et tous les flashs radio du matin s’en sont fait l’écho. Conséquence immédiate, l’afflux de curieux qu’il faut contenir pour qu’ils ne viennent pas polluer de potentiels indices. L’un d’entre eux a profité de la confusion qui régnait à l’arrivée de la première patrouille sur les lieux pour s’amuser à raturer les fameuses bandes jaunes installées par la police. Le « No Pasar » se transformant ironiquement en « No PasarÁN ». Sitôt postée sur les réseaux sociaux, la photo du méfait a été vue et retweetée des milliers de fois. Tout pour le buzz et le clic. Aucun respect pour la victime. Bienvenue dans le nouveau monde, pas si civilisé qu’il en a l’air.
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Ceux qui se délectent d’être invités sur les plateaux, qui se donnent des titres ronflants et que le petit écran notamment aime mettre dans la lumière dès qu’un événement l’impose. Des pseudo-criminologues, des psys diplômés, d’obscures universités lointaines, des constitutionnalistes sortis d’on ne sait où, des chercheurs qui ne trouvent jamais rien. Des ‘experts’ brassant du vent, qui parlent souvent pour ne rien dire ou pour balancer des banalités enveloppées dans des mots compliqués et savants. Des ‘bons clients’ qui n’hésitent pas à se disputer violemment en direct, pour le plus grand bonheur des producteurs, des téléspectateurs et des régies publicitaires, qui peuvent vendre à prix d’or les spots de trente secondes. Un spectacle affligeant qui empêche la plupart du temps d’aller au fond des choses. Des talk-shows encouragés par le gouvernement, qui préfère que le public s’amuse, même sur des affaires graves, plutôt que de réfléchir.
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" Quelle idée de filmer la radio ... Une nouvelle mode, une tendance, la radio 2.0, la radio connectée, disent les spécialistes. Des conneries, oui ! S'il a choisi ce média, c'est justement pour ne pas montrer sa tête. Et voilà qu'on veut mettre des caméras partout dans les studios maintenant."
p.205
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(la forteresse de Gormaz) Devant la porte de cette forteresse bâtie en 965 par le général Ghalib - chef de l'armée du califat d'Al-Andalus et l'un des guerriers maures les plus réputés de l'époque -, j'ai le souffle coupé. Quelle beauté ! Quelle vue ! Des plaines colorées s'étendent à perte de vue, comme un immense patchwork formé par les différentes cultures : du vert, du jaune, du marron. Du blé, du colza, des terres en jachère.
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Trop. Vraiment trop. Trop d'évènements bizarres. Trop de morts. Trop d'éditions spéciales. Trop de boules puantes en même temps. Trop de coïncidences. Trop de questions sans réponses. Diego a souvent travaillé sur des affaires compliquées à l'étranger, souvent côtoyé le danger de près, de très près, jusqu'à perdre la femme qu'il aimait. Alors, il se sent d'attaque pour se lancer dans l'affaire des bébés volés. Comme il se doit.
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Il y en a bien qui s'en offusquent, mais la plupart sont tellement dans la merde, qu'ils ne pensent pas à trouver les coupables à leur malheur. Ils pensent juste à avoir de quoi bouffer à la fin, non pas du mois, ni de la semaine, mais de la journée. Retour vers le passé en somme. Retour à un état de pays sous-développé.
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