Lancement de la biographie de Jean-Pierre Ferland
C'est à la Galerie Gora à Montréal qu'a eu lieu le lancement de la biographie de Jean-Pierre Ferland, écrite par Marc-François Bernier (Éditions de l'Homme, octobre 2012). Retour la soirée du 11 octobre 2012, un moment touchant.
S'il lui arrive de feindre être croyant, c'est encore une fois pour mieux se moquer. "Bien sûr que je crois en Dieu. Seulement, plus je vieillis, plus je deviens bête et méchant, et plus je me demande si Dieu, de son côté, croit en moi. Plus je vous regarde, plus je vous vois laids et gniochons (niais, idiots), et plus je suis sûr que Dieu ne croit plus en nous depuis longtemps... La dessus je rejoins d'ailleurs l'opinion d'Erik Satie: Après ce qu'on a fait à son fils, Dieu n'est plus intéressé à nous envoyer personne, même pas un neveu, même pas un cousin éloigné... Résumons-nous: Dieu existe. Mais il ne veut plus faire voyager sa famille.
La solitude ce n’est pas de l’ennui, au contraire c’est un endroit pour se retrouver, se recueillir. J’aime ça vivre tout seul, je ne serais plus capable de vivre avec quelqu’un. Je ne m’ennuie pas, même pas le samedi soir.
Pour moi, chanter, c’est de plus en plus extraordinaire avec les années. C’est le meilleur exercice au monde, exercice de respiration fantastique où le cerveau est oxygéné beaucoup plus que quand on parle.
Seule la justice sociale, principe fondamentale chez lui (Foglia), peut conduire à l'effritement du mur entre riches et pauvres. Elle n'a rien à voir avec la charité qui serait plutôt un aveu d'impuissance en même temps qu'un signe de soumission à des inégalités perçues comme une fatalité naturelle. [...] Certes, les pauvres ont besoin d'aide immédiate pour se nourrir, mais ils "n'ont pas besoin d'un autre téléthon de 50 millions [...] Les pauvres n'ont pas besoin d'un autre show qui fera la promotion de leurs bienfaiteurs. Ils ont besoin de justice et de services" (1998). Or, pour Foglia, "la charité empêche la justice sociale" (1992). Elle apporte une réponse "évangélique et merdique" (1992) en se substituant à celle-ci, qu'il tient pour la première des responsabilités sociales d'un État.
Ce qui fait qu’on a le trac c’est qu’on n’est pas prêt. Quand on est prêt, on l’a pour la première chanson et après ça se rétablit. Mais quand on n’est pas prêt, on anticipe tellement cette chanson dans laquelle on a peur de se tromper et ça pourrit un spectacle.
De notre envoyé spécial, rien de spécial.
Je m'en suis fait une spécialité, pas pour être original à tout prix, mais parce que je ressens chaque fois comme une urgence de dire les rues, les gens, les enfants, les barbiers. Même dans les pays où règne la mort, il faut d'abord parler de la vie, sinon la mort n'est plus une tragédie, sinon la mort, c'est juste une information qui fait boum, l'écho sonore d'une analyse géopolitique, un boum machinal dans la tête des téléspectateurs tous les jours à la même heure si bien qu'ils n'y font même plus attention.
Foglia (2000)
Il n’y a rien de plus difficile que de conserver l’amour et la passion: «Faire l’amour toujours comme si c’était le premier jour, j’avoue que c’est très difficile.
Foglia est peut-être le dernier chroniqueur à avoir pu profiter de la liberté d'être insolent dans un média qui avait les moyens de lui procurer un vaste public. il en reste une oeuvre riche qui lui survivra. Une oeuvre qui n'a pas fini de susciter la réflexion, l'attendrissement, le rugissement et le rire.
Quand on joue avec des musiciens et qu’on ne sait pas où on s’en va, on dit toujours “Rendez-vous à la coda”, ça veut dire “Allons jusqu’à la fin et on verra bien”. C’est un beau terme musical, ça peut être la coda de la vie aussi, la coda de l’amour.
Les gens aiment trop la vie, ils sont trop attachés à la vie. On est trop intéressé par sa propre petite personne. Faut bien que ça finisse un jour ou l’autre