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3.9/5 (sur 178 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 14/02/1966
Biographie :

Marc Graciano est né le 14 février 1966.
Il vit au pied des montagnes aux confins de l’Ain et du Jura.

Liberté dans la montagne est son premier livre.

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Quand il ne travaille pas à Genève comme infirmier psychiatrique, il voyage dans les montagnes du Jura.

Il a publié six livres aux éditions Corti.
Liberté dans la montagne (2013)
Une forêt profonde et bleue (2015)
Au pays de la fille électrique (2016)
Enfant-pluie (2017)
Le sacret (2018)
Embrasse l’ours (2019)
Le Soufi [ 2020 ] est le fragment d’un plus grand projet en cours que l’auteur nomme Le grand poème.


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Bibliographie de Marc Graciano   (14)Voir plus

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Avec Marc Graciano, Maylis de Kerangal, Christine Montalbetti & Martin Rueff Table ronde animée par Alastair Duncan Projection du film d'Alain FleischerClaude Simon, prix Nobel de Littérature 1985, est plus que jamais présent dans la littérature d'aujourd'hui. Ses thèmes – la sensation, la nature, la mémoire, l'Histoire… – et sa manière profondément originale d'écrire « à base de vécu » rencontrent les préoccupations de nombreux écrivains contemporains. L'Association des lecteurs de Claude Simon, en partenariat avec la Maison de la Poésie, fête ses vingt ans d'existence en invitant quatre d'entre eux, Marc Graciano, Maylis de Kerangal, Christine Montalbetti et Martin Rueff, à échanger autour de cette grande oeuvre. La table ronde sera suivie de la projection du film d'Alain Fleischer Claude Simon, l'inépuisable chaos du monde. « Je ne connais pour ma part d'autres sentiers de la création que ceux ouverts pas à pas, c'est à dire mot après mot, par le cheminement même de l'écriture. » Claude Simon, Orion aveugle À lire – L'oeuvre de Claude Simon est publiée aux éditions de Minuit et dans la collection « La Pléiade », Gallimard. Claude Simon, l'inépuisable chaos du monde (colloques du centenaire), sous la direction de Dominique Viart, Presses Universitaires du Septentrion, 2024.

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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Mais le vieux n'était point si vieux en vérité.
Le vieux était simplement rendu à l'âge où un homme ne se raconte plus d'histoires.Il était rendu à l'âge où un homme ne craint plus ni les échecs ni les succès. Le vieux était désaffecté et doux.(...)
Le vieux était un vétéran.
Un sage.
Un fou.


( p.15)
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Ce fut en cet arroi que nous rejoignîmes au plus vite les bois noirs sur les collines au dessus de Vaucouleurs, et c'était l'heure où les canards quittent les roselières en queue d'étang pour évoluer dans un ciel sombre, et où le vol des oiseaux sauvagins palpite à la lisière des forêts, et où la terre froide faonne des bandes de brume qui se meuvent comme si elles étaient vivantes, (...)
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et c’était l’assemblage des jeunes gens du village avec une troupe de baladins de passage, et des villageois plus vieux accompagnaient la cohorte en frappant bruyamment des cuillères en bois sur des écuelles en bronze, et, lointainement et de manière changeante selon les caprices du vent ou la puissance elle-même variable des sons, la rumeur du charivari était audible pour les habitants du château, c’est-à-dire le mélange de huées et sifflets et bruits de tocsin des sonnantes écuelles frappées à coups violents et irréguliers, et qui formait un brouha très inquiétant, et certains jeunes gens du village portaient une grande peau d’ours, de laquelle la tête avait été conservée intacte hormis la mandibule inférieure qui manquait, permettant aux porteurs de la toison de mieux se casquer du crâne d’ours, et, ainsi affublés de la pelisse, ils se déplaçaient lentement et maladroitement en signe que la station debout leur était pénible et que les muscles des jambes postérieures de l’ours tétanisaient pendant l’effort de marcher debout, et ils agitaient leurs bras en une amplitude étriquée, comme tout quadrupède a du mal à écarter ses antérieurs une fois placé en station debout, et ils tournaient régulièrement la tête vers l’arrière et vers le haut, ce qui donnait un regard torve aux hommes, et ils bramaient un grand mugissement d’ours furieux et outragé, et d’autres portaient des peaux de loup, et ceux-là couraient parfois en station debout, et d’autres fois ils couraient à quatre pattes dans la pente des rues montant vers le château, et la tête du loup, mêmement que pour l’ours, avait été presque intégralement conservée, et elle ballottait sur le crâne des hommes durant leur course, et la grise queue lupine ondoyait entre leurs jambes, et les yeux des hommes, sous la gueule du loup, luisaient dans l’ombre produite par les deux pans de la toison, c’est-à-dire les anciennes places des épaules du loup réunies devant la bouche des hommes par une fibule en os, et ces hommes avec les peaux de loup cahulaient de grands hurlements sinistres ou ils grondaient bestialement, ou ils soufflaient des gémissements paniques, et d’autres encore portaient des survêtements en fibres végétales qui étaient des filets en lierre tissés de brindilles et de feuilles, et de portions de mousse, et de morceaux d’écorces, et, ainsi survêtus, ces hommes paraissaient des arbres qui se mouvaient, et ils donnaient à leurs bras rendus plastiques des positions figées et différemment angulées en signe qu’ils étaient de vieilles branches tortues, et d’autres jeunes gens du village encore s’étaient déguisés en démons et esprits ou autres personnages issus de fables locales, et affublés de masques, et d’autres hommes encore étaient intégralement nus avec le crâne rasé de frais, et leur corps partout épilé était complètement poudré de cendre, c’étaient les hommes de la troupe de baladins, et ces hommes intégralement grimés, par le moyen de jarretières en cuir, s’étaient équipé l’entrejambe d’un tube creux où ils avaient introduit leur appareil génital, et ces étuis avaient été sculptés en forme de phallus énorme, et ces hommes progressaient dans des positions lascives et grotesques avec le bas du dos exagérément cambré et en faisant tourner et basculer les hanches pendant leur marche, ce qui faisait baller l’ithyphalle, et ils donnaient à leurs bras, après les avoir placés en des postures bizarres au-dessus de la tête, de réitératives et cloniques secousses en signe qu’ils étaient en proie à une danse de Saint-Guy, et ils écarquillaient outrageusement leurs yeux qui avaient été fardés de noir, et, mêmement nues, il y avait des femmes dans le cortège, et c’étaient les femmes de la troupe de baladins et le corps nu des femmes était glabre hormis le pubis, et les pieds des femmes étaient fortement cornés, ce qui était preuve de leur habitude d’aller toujours pieds nus, et le corps nu des femmes était graissé d’une pâte d’oxyde ocre, et la peau des femmes intégralement nues était rendue fauve et luisante par ce fait, et certaines femmes portaient des fourrures d’animaux sauvages en guise de coiffe, et l’une portait une peau de renard sur des cheveux tondus, et la tête du renard trônait au-dessus du front de la femme, et les yeux du renard étaient absents, et, à leur place, des agates bleues avaient été glissées dans les orbites de cuir fripé et sec, et les iris de la femme sous la gueule du renard étaient du même bleu minéral et trouble que les agates, et la gueule du renard était figée dans un rictus crispé, celui de son agonie, et la queue du renard frissonnait dans le dos nu et rouge de la femme pendant sa marche, et une autre femme avait une chevelure faite de plusieurs longues mèches lâchement tressées en une queue qui avait été relevée et nouée et maintenue en chignon à l’arrière du crâne par un long peigne de corne à trois dents, et le sommet du peigne était finement ciselé et la figure ciselée représentait la tête d’une femme à longue chevelure et maintenue en chignon par un peigne duquel le sommet reproduisait à nouveau, mais encore davantage en miniature l’image d’une tête féminine à la chevelure maintenue en chignon par un peigne, ainsi trois fois en tout, et cette même femme portait en usage de calot, ce qui laissait bien voir le chignon maintenu par le peigne orné en abyme, la fourrure d’une hermine, et la queue bicolore de l’hermine était ramenée et rabattue gracieusement sur le front de la femme, et son extrémité noire était fixée par une fibule en bronze sur la toque d’armeline, et une autre femme encore portait la cape d’un brocard et le massacre de l’animal se dressait sur le crâne de la femme, et la cape du brocard avait été épilée, et elle avait été taillée de telle façon que le pan arrière constituât comme un camail de peau dans le dos de la femme et qu’il recouvrît sa chevelure, et nul doute que la peau avait été beaucoup travaillée et longuement corroyée à cause que le cuir en était souple à l’extrême et tellement plissé qu’il paraissait de prime abord la chevelure de la femme, chaque pli du cuir imitant une mèche de la chevelure, et une autre femme encore portait la fourrure d’un lynx qui était entière et de laquelle la tête aux yeux clignés était dirigée vers le haut, et peu visible aux spectateurs par ce fait, et qui cachait la chevelure de la femme, et une autre femme encore portait une peau d’âne avec le long crâne asin posé en masque sur son visage et la peau d’âne possédait une longue et sombre raie longitudinale en son milieu, à l’ancienne place du sommet de l’échine, et les oreilles molles de l’âne ballaient au sommet du crâne durant la marche de la femme, comme si l’âne encore vivant eût chauvi des oreilles pour mieux capter les différents sons qui constituaient le vacarme autour de lui, pour mieux discriminer et déterminer les éléments du monde sonore dans lequel il évoluait et mieux comprendre sa composition, et le toupet de crins gris à l’extrémité de la queue traînait sur le sol loin derrière les talons cornés de la femme
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et, un jour, tous les gens du château furent ameutés devant le bassin par les cris aigus et anxieux d’une jeune servante venue y puiser, à cause qu’elle y avait découvert une créature étrange et hideuse provenue des profondeurs souterraines et emportée jusque là par le flux de la source, et, bien que ce fût visiblement un être pisciforme, c’était un poisson d’espèce parfaitement inconnue de tous et qui leur parut grandement monstrueux, et c’était un poisson de la taille d’un immense brochet, mais au corps très serpentiforme, comme celui d’une anguille, et qui ne possédait de gueule rostriforme, mais une large gueule obtuse avec, autour des lèvres, de gros et nombreux barbillons qui ondulaient dans l’aigue, non comme s’ils étaient les simples terminaisons susceptibles de ce poisson, ce qui eût déjà paru à tous hautement répulsif, mais comme des êtres autonomes, comme de petits reptiles anguilliformes qui eussent été la propre géniture du poisson, et qui eussent tous niché leur tête dans une loge prévue à cet effet dans le cartilage sur la gueule de leur mère, et le poisson était dépourvu d’écailles, et sa peau lisse, complètement blanche hormis sur le ventre où elle possédait des ocellures grises, était colonisée de sangsues qui elles aussi étaient blanchâtres, et les yeux du poisson étaient rouges et petits, et ronds, comme deux billes de rubis, et le poisson albinos les faisait tourner lentement en tous sens, comme qui dirait circonspectueusement, et un pêcheur que le vieux seigneur fit venir, et qui était un homme de grande taille et hirsute, et aux cheveux broussailleux, et qui portait une longue robe en toile de sac beaucoup rapiécée et serrée à la taille par une cordelette de chanvre, et qui était prestement venu pieds nus du ponton de sa pêcherie où il était occupé à repriser des filets quand il avait été mandé, et qui avait encore sur les pieds, jusqu’à hauteur des chevilles, une gangue de vase qui avait verdi en séchant, et qui était un homme à l’allure d’ogre qui effrayait ordinairement les femmes et les enfants, mais qui, en la présente circonstance, fut accueilli avec reconnaissance et empressement, déclara connaître nullement cette espèce de poisson, même par ouï-dire, hormis qu’il aurait ressemblé à ces poissons à face de chat que l’on pêchait parfois dans les profondes aigues des rivières de plaine, mais qui n’étaient de si grande taille ni de corps tellement en forme de serpent, et qui étaient toujours de teinte bistrée, et le pêcheur entra jusqu’à la taille dans l’aigue du bassin sous le récri d’effroi de toute l’assistance, sauf le vieux seigneur et ses gens d’armes qui s’obligèrent à une attitude placide, à cause que tous voyaient le poisson comme une créature du diable, comme une malebête, comme qui dirait un maupoisson, si ce n’était le maufait lui-même, et le pêcheur qui n’eut frisson l’air d’éprouver l’extrême froideur de l’aigue s’approcha doucement du poisson et avança lentement ses deux mains vers lui, presqu’en un geste d’invite ou de prière, voire de supplication, et se saisit de lui un peu après les ouïes, ce qui fut facilité par l’extrême alentissement, et comme hébétude de ce poisson habitué aux ténébreuses profondeurs, mais compliqué par la lubricité de son corps lisse enduit d’une glaire hautement visqueuse, si bien que le pêcheur après qu’il eut sorti le poisson de l’aigue en le tenant contre son ventre ne put l’y maintenir malgré la prise des ouïes, en surcroît que le poisson donnait de profonds et lents soubresauts entre ses bras, et le poisson retomba plusieurs fois dans l’aigue où il se laissa reprendre sans difficulté, puis le pêcheur, en embrassant étroitement le grand corps du poisson lubrique, réussit enfin à le rapprocher du bord et à l’y jeter, faisant brusquement reculer tous les gens assemblés, même le seigneur et ses gens d’armes cette fois, et, dès qu’il fut au sol, le poisson rendit son corps très raide, et eut plusieurs tressauts puissants qui firent comme des bruits de coups assénés au sol avec le plat d’un pied humain, puis il se raccalmit en donnant seulement quelques sonores coups d’une queue qu’il faisait claquer comme un fouet mouillé, et tous se rapprochèrent prudemment afin de l’observer mieux, partagés entre une vive curiosité et la répulsion, et reculant brusquement un peu chaque fois qu’il soubresautait, puis le vieux seigneur fit porter le poisson dans un coin de la cour du château afin d’être exposé à la vue et connaissance des gens du village, ainsi que ceux des campagnes environnantes, qui tous avaient été prévenus de l’existence de ce poisson grandement monstrueux et affreux, et nul doute que c’était un poisson d’espèce très vivace et longévive, pour laquelle les membres peuvent survivre enfouis dans la vase craquelée d’une berge lors d’exceptionnels assecs, à cause, durant deux jours, qu’il persista à vivre, étalé à l’air libre sur la pierre de la cour où, après sa mort, l’on l’y laissa jusqu’à ce que sa peau séchât et brunoyât, et se momifiât en un cuir couleur châtaigne, et que les sangsues accrochées à elle et y étant demeurées fixées, se fussent desséchées et racornies, et parussent de hideuses verrues, et que ses yeux rouges rendus d’abord purulents et blancs par la putréfaction crevassent puis disparussent, et que ses lèvres rétractées sur sa gueule ouverte laissassent voir les innombrables petites dents qu’il possédait sur la voûte palatine, et qui étaient faites d’un cartilage originellement translucide, mais qui ternit vite durant la mortification, et avant que sa tête fût décollée et qu’elle fût piquée en office de protection ou de charme sur un des battants de la grande porte des écuries en compagnie d’une effraie qui depuis plus longtemps déjà y avait été crucifiée
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et, sur un tableau, l’on voyait le prophète Jean-Baptiste qui immergeait et baptisait des gens dans le trou d’aigue d’une rivière à l’onde pure et vive, comme celle d’ici, quoique moins torrentueuse, et dotée de berges de terre ocreuse et non caillouteuse, et, sur l’autre, l’on voyait Saint-Martin qui prêchait debout sur le plateau d’une carriole tirée par un ours qui avait été représenté de bien plus petite taille que ceux qui hantaient les montagnes au nord et qui venaient parfois rôder par ici, mais ce n’était que le pur effet d’optique produit par le dessin qui, comme chacun pouvait le comprendre, ne respectait point les justes proportions, afin de démontrer que l’homme avait plus de grandeur que la bête, et qu’il la dominait bien, eu égard à son statut dans la Création, outre que les ours n’ont point en vérité une taille tellement formidable que l’on leur imagine, puis l’aigue du bassin faisait un gros ru qui traversait tout le château, et le sol qui, en cet endroit et comme partout dans le château, ainsi encore qu’il a déjà été décrit, était celui originaire, c’est-à-dire constitué de grandes strates de calcaire, avait été lissé et creusé en canal par le flux variable, et, au moment du redoux printanier et que la neige qui fondait sur le haut et lointain pays, celui aperçu du haut de la guérite, alimentait surabondamment les grands réservoirs souterrains dans les fondements de la montagne, l’aigue pure et glaciale qui resurgissait en ce pays de moindre altitude jaillissait en force de la paroi du crêt au fond de la chapelle, en un jet parfaitement horizontal, en un anomal geyser, puis giclait avec fracas dans la vasque réceptaculaire qu’elle avait creusée depuis un temps immémorial, puis inondait la chapelle où l’on avait retiré à la hâte la statue du christ pour la porter vers le lieu plus élevé du château, dans la salle dite des réjouissances, soit qu’il y fallût trois porteurs, deux placés de chaque côté, à l’intersection des branches de la croix basculée presque à l’horizontale et placées sur leurs épaules rendues molles, après que la couronne de ronces eut été ôtée de la tête du christ afin de ne prendre le risque qu’elle chût durant le transport et fût piétinée par les porteurs, ou les gens du cortège qui accompagnait ce déménagement et y assistait avec ferveur, à cause qu’il était considéré par tous les gens du château comme bien plus rempli de religiosité, voire de sacralité, que la plus grande et pompeuse messe, assavoir celle donnée par l’évêque du diocèse durant les fêtes de Pâques, le corps incliné de la statue mêmement disposé que celui d’un homme alité et mourant, avec son visage tout près de l’oreille d’un des porteurs, comme un malade agonisant qui voudrait faire sa dernière confession avant de recevoir l’extrême onction, quoique ce fût lui le Christ médecin, ce qui ne manquait idée de troubler l’esprit des suiveurs, et quoiqu’un homme agonisant n’ait les bras ouverts, mais repliés sur sa poitrine en une posture de protection, ou propice à obtenir du répit dans sa douleur, comme qui dirait en une position antalgique, ou permettant à son esprit de se tourner vers lui-même, afin de procéder à cet ultime examen qu’un agonisant est tenu de porter sur sa conscience, et le troisième portant le pied de la croix contre son ventre, avec ses deux mains amollies qui faisaient office de support, et ses deux bras éminement détendus, afin d’œuvrer au portage comme qui dirait sans effort, à la différence de ses deux acolytes qui ployaient un peu sous la charge, ou soit que ce fût le vieux seigneur lui-même, qui, en guise d’une pénitence prescrite par sa jeune épouse, pour une vie dissolue qu’il aurait eue avant ses deuxièmes noces, la traînait exactement comme le Christ avait traîné la sienne
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L’ oiseau de proie était tellement figé que, de loin, il avait semblé au garçon une motte de terre, et l’oiseau était tellement faible qu’il laissa s’approcher le garçon sans réagir, et, quand le garçon fut proche, il vit que l’oiseau avait une aile blessée et qu’elle pendait sur un côté, et c’était un oiseau au ventre blanc avec beaucoup d’aiglures, et au dos brun avec de fins liserés clairs qui dessinaient comme des écailles, et son œil était terne, nullement vif et acéré, comme habituellement chez les rapaces, et l’oiseau éclamé, qui n’avait vraisemblablement pu chasser et s’alimenter depuis longtemps, était tellement fatigué, qu’il se laissa prendre sans résistance, et, afin de s’emparer de l’oiseau, le garçon enleva son bliaud, puis il ôta son chainse, puis il remit son bliaud sur son torse nu, et il jeta le chainse sur l’oiseau qui eut seulement un petit sursaut avorté pendant sa capture, et le garçon se saisit de l’oiseau à travers le chainse, l’y emmaillotant, afin d’empêcher tout débattement, même s’il était peu probable que l’oiseau en eût, tellement il paraissait exsangue, et le garçon plaça l’oiseau chemisé contre la peau de son ventre, sous son bliaud, et il rentra vitement au château, et beaucoup de ceux qu’il croisa ou qui le virent de loin, empressé et penché, et tenant son ventre comme s’il avait été meurtri, l’interpellèrent et lui demandèrent si tout allait bien, et, sans interrompre sa marche, et sans même se tourner vers eux, il fit avec la main un bref signe affirmatif, comme un homme absorbé par un projet important ou une tâche urgente se déplace avec l’attention toujours intérieurement dirigée, ou comme un homme sérieusement méhaigné quitte définitivement le combat, déformant sa stature pour mieux supporter sa douleur, et éminemment concentré sur elle, et le garçon alla directement à l’autourserie du château, et l’autourserie était un bâtiment avec une première salle où était gardé, mais aussi confectionné et entretenu, l’équipement des oiseaux, et c’était aussi l’endroit où étaient confectionnés et gardés les différents remèdes pour les oiseaux, tandis que venait ensuite une deuxième salle qui était la chambre où les oiseaux étaient mis au bloc, puis se tenait un préau qui était une espace libre entre le bâtiment de l’autourserie et le mur d’enceinte du château, et qui, par le système d’un vaste filet disposé en coupole, à l’aide d’un mât mitan d’où partaient des filins radiaux, constituait une immense volière qui faisait jardin, elle- même compartimentée en plusieurs volières d’espace plus réduit, et, entre la chambre et la volière, se tenait une petite pièce où le pât des oiseaux était préparé, et où régnait toujours une très faible, une très douce et fade odeur de putréfaction, et ce fut dans la première salle, où, là, régnait une forte et agréable odeur de plumes et d’herbes médicinales, et de cuir, et de cirage, que le garçon trouva l’autoursier qui réparait du vieux matériel, et l’autoursier lui dit que l’oiseau était un mâle de sacre, et il lui dit que c’était un grand oiseau de chasse, un oiseau de bonne aire, même s’il n’en paraissait plus rien maintenant qu’il était tellement décharné par la faim, et rendu piteux de plumage, et l’autoursier lui dit que l’oiseau s’était certainement blessé un jour de chasse, mais non tant qu’il ne puisse voler, et l’autoursier lui dit que l’aile n’avait été brisée, mais seulement atteinte d’une plaie, et affligée de la perte d’une rémige, et que l’oiseau effrayé et albrené s’était perdu, et avait longuement erré, son vol empêché par l’absence de la plume, dit l’autoursier qui parlait comme s’il connaissait intimement cet oiseau, ou comme s’il l’avait suivi pendant son voyage égaré, et l’autoursier dit que l’oiseau errant n’avait pu chasser et s’alimenter correctement, et qu’il avait donc connu l’inanition en surcroît des conséquences de sa blessure, et que, dans sa dérive, dit l’autoursier, comme s’il avait assisté à la scène, l’oiseau avait perdu ses grelots et ses jets, et, surtout, ses vervelles, et que, par cette dernière cause, dit l’autoursier, il était désormais impossible de déterminer qui était son propriétaire légitime, mais l’autoursier dit que c’était sans doute un oiseau échappé qui venait de très loin, car il n’avait entendu mot parler de la perte d’un tel oiseau précieux chez les seigneurs locaux, à moins, dit l’autoursier, qu’il se fût agi d’un oiseau authentiquement sauvage, un oiseau hagard, et que l’oiseau fût provenu des terres originelles où usuellement on capturait ceux de son espèce pour les exporter vers le septentrion, c’est-à-dire venu de lointaines terres orientales, et que, pour une raison que lui, l’autoursier, ignorait, l’oiseau se fût détourné de son couloir migratoire, ce qui aurait expliqué son inhabituelle présence dans les parages, et l’autoursier dit que l’oiseau extravagant était si faible désormais, tellement abattu, qu’il ne pourrait survivre, n’ayant même plus la force de dévorer le pât frais qu’on lui présenterait, et que le mieux qu’ils pussent faire pour cet oiseau était de l’abandonner, mais l’autoursier dit que, nonobstant, c’était un oiseau qui appartenait au garçon désormais, un bien que le garçon devait considérer comme sien, puisque c’était le garçon qui l’avait trouvé, pour autant qu’un oiseau de proie appartînt à quiconque, dit l’autoursier, et l’autoursier affirma que les oiseaux de proie étaient des êtres libres que l’on ne pouvait garder près de soi qu’après les avoir abaissés ou, inversement, à force de soins curieux, l’autoursier dit que, sur cette question, les avis et les pratiques différaient, mais, quoiqu’il en fût, c’est-à-dire qu’ils eussent été abaissés ou qu’ils eussent été apprivoisés à force de soins, que les oiseaux de proie restaient tels qu’ils avaient toujours été, des êtres francs, des êtres essentiellement libres, dit l’autoursier
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et, quand l’autoursier revint voir l’oiseau, l’oiseau avait recouvré sa parfaite santé, et ses yeux accipitrins avaient retrouvé leur parfaite brillance, et son plumage tout son éclat resplendissant, et l’autoursier eut un sifflet admiratif devant la beauté retrouvée de cet oiseau de race, mais aussi en signe de respect devant la qualité des soins dont l’oiseau avait eu le bénéfice, et l’autoursier félicita expressément le garçon, et ils entrèrent ensemble dans la volière, et l’autoursier, qui avait pris son gant et de la chair fraîche pour affriander l’oiseau, fit venir l’oiseau sur son gant, et flatta l’oiseau, et admira longuement l’oiseau, et l’autoursier observa subrepticement l’aile blessée et la plume manquante, puis l’autoursier dit que cet oiseau avait déjà été affaité puisqu’il venait si docilement sur le gant, et que l’on pouvait donc conjecturer définitivement que son comportement hagard n’avait été que le résultat de sa blessure, et l’autoursier décida que l’oiseau, ainsi définitivement relevé, fût entravé et mis au bloc avec d’autres de grande race dans la chambre de l’autourserie, mais, avant ce transfert, et en un pur esprit de prophylaxie, ils poivrèrent l’oiseau, ceci afin de le débarrasser d’une éventuelle vermine dont ils n’auraient point déceler la présence, et qui aurait pu infester les autres oiseaux, et, à cette fin, après que le garçon eut saisi et bloquer l’oiseau, l’autoursier, dans une pipe en terre, dont il avait bourré le fourneau avec certaines herbes séchées prises à sa pharmacie, et qu’il avait allumée avec un tison avant de venir à l’autourserie, aspira de grandes bouffées d’une capiteuse fumée qu’il s’abstint d’inspirer, et qu’il souffla partout sur le corps de l’oiseau, à la racine des plumes que le garçon, à mesure, rebroussait pour lui, puis, le jour d’après, ils revinrent vers l’oiseau, et, afin de l’abattre parfaitement, ils le placèrent dans une chemise spéciale qui, plutôt qu’une poche sur chaque côté, avait une fente latérale, par l’une desquelles ils déployèrent l’aile anciennement blessée afin d’examiner la blessure, et constater qu’elle avait bellement cicatrisé, et il y avait une petite croûte sur la blessure maintenant, et l’autoursier enleva la croûte du bout de l’ongle, et la peau régénérée sous la croûte apparut en une petite pastille lisse et rose, puis l’autoursier examina longuement la penne cassée qui était un moignon de plume aux barbes hérissées, puis l’autoursier sortit un minuscule couteau à lame falciforme et parfaitement effilée, et, d’une seule pression sur le gras d’un pouce, il sectionna nettement la plume un peu plus haut que le calamus, après la naissance des barbes, là où les barbes font comme les cils vibratiles d’un organisme vivant, puis l’autoursier s’appliqua à tailler la section en biseau double et formant coin, puis l’autoursier sortit une mince aiguille en bronze de la poche de son pourpoint, de laquelle les deux extrémités étaient également éffilées, puis l’autoursier plongea une extrémité de l’aiguille dans une petite fiole de vinaigre qu’il avait sur lui, escomptant sur l’oxydation induite par le vinaigre pour renforcer la fixation de l’aiguille dans la plume, puis l’autoursier ficha l’extrémité de l’aiguille dans la moelle de la penne cassée bien au milieu du biseau, puis l’autoursier sortit délicatement un sachet de plumes d’une autre poche de son pourpoint, c’étaient les mues d’autres oiseaux de la volerie, et il choisit parmi elles celle qui lui parut le mieux coïncider avec la plume manquante, c’était la penne d’un laneret, l’un des oiseaux les plus précieux de la volerie, et pour lequel la plume que l’autoursier allait utiliser aurait pu faire un jour défaut, puis l’autoursier amputa cette plume de son calamus, puis l’autoursier confectionna un biseau double rentrant, puis l’autoursier plongea le biseau de cette plume morte dans un petit récipient de glu qu’il avait également emporté avec lui, engluant ainsi le tuyau de la plume, puis l’autoursier enfila cette plume nouvelle sur l’autre extrémité de l’aiguille, entant soigneusement la plume morte sur la racine de la plume restée à demeure dans la peau de l’oiseau, ajustant bout à bout les deux pennes taillées, puis, avec un très mince fil, afin de renforcer l’entement, l’autoursier enserra les deux sections de plume, puis l’autoursier approcha son visage de la plume, et, avec les dents, sectionna le fil, puis l’autoursier empoissa le fil, ainsi l’autoursier avait créé une ente quasi indéfectible, puis ils replièrent l’aile de l’oiseau et firent tourner un peu la chemise, pour que les fentes se retrouvassent sur le dos et le ventre de l’oiseau, et que l’oiseau fût bien immobilisé des deux ailes, et que la prothèse pût bien se fixer tandis que la colle sécherait, et l’oiseau fut laissé dans la quiétude pendant un jour, puis, quand l’ente fut bien sûre, ils sortirent l’oiseau, et ils l’équipèrent avec d’anciens grelots, et d’anciens jets que l’autoursier possédait, et desquels il n’avait plus l’utilité, et, mêmement, d’un vieux chaperon de rust, et les jours suivants, avec des leurres volants ou sur traîneau, ils firent travailler plusieurs fois l’oiseau retenu par une filière dans la cour du château, ceci afin de l’entraîner à chasser de nouveau, et de juger de son état de vigueur, puis ils lui donnèrent du vif, puis, quand il fut bien certain que l’oiseau avait retrouvé toute sa santé, et recouvré un peu d’esprit de domesticité, ils le sortirent à l’extérieur du château, et le firent voler sur des pigeons d’escape, puis ils allèrent aux champs, et, chassant à la billebaude, le firent voler sur des perdrix
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avec les deux bols, un dans chaque main, il alla d’un air pressé vers l’oiseau dans la volière, et il s’assit au sol sur la vieille croûte de fiente séchée envahie d’herbes folles qui constituait le sol de la volière, et il posa les deux bols près de lui, puis il prit l’oiseau avec lui, contre son torse, et, avec une main, il prit et il bloqua la tête de l’oiseau en même temps qu’il lui ouvrait de force le bec, plaçant la pince de son index et de son pouce un peu avant l’endroit de la cire, aux commissures, et ce fut sans difficulté, eu égard au degré de faiblesse de l’oiseau, puis, avec l’autre main, il approcha de sa cuisse le bol contenant le jus carné, puis, après qu’il eut sorti un coin de son chainse des braies, et qu’il l’eut tordu, il le trempa dans le bol posé à côté de sa cuisse afin d’imbiber le coin de tissu du jus rosé, puis il porta le coin de tissu au bec de l’oiseau, et il épreignit le tissu avec la pince de ses doigts, faisant couler du jus dans le gosier de l’oiseau débile qui se défendit nullement, déglutissant par force à temps réguliers, puis il attendit longtemps, toujours avec l’oiseau dans ses bras, puis il reprit plusieurs fois du jus nutritif que, par la même méthode, il fit goutter dans le bec entr’ouvert de l’oiseau, puis il attendit encore longtemps avant de renouveler l’opération, et l’oiseau, après plusieurs fois, eut un mouvement de résistance et se dégagea de la prise tandis que le jus coulait et se répandait sur sa tête, et l’oiseau sursauta, et ébroua sa tête, et ces mouvements étaient preuve que l’oiseau avait regagné de la vigueur, ce que constatant, le garçon cessa de désaltérer l’oiseau, puis le garçon attendit un moment que l’oiseau se raccoisât, puis il prit l’aile blessée et l’étira par force, mais très doucement, avec l’aile déployée reposant sur son avant-bras, et il inspecta minutieusement la plaie que l’aile portait, et il constata que, si une plume manquait, ce n’était intégralement, et que la plume brisée était toujours vive, et restait fermement implantée dans le derme, et continuait de porter un moignon de barbes, et il trempa un autre coin de son chainse dans le bol d’eau salée, et, avec ce bout de tissu imbibé, il nettoya très délicatement la plaie sur l’aile de l’oiseau, et l’oiseau se mit aussitôt à réagir, tentant de rétracter son aile déployée, ce que le garçon lui laissa faire pendant qu’il trempait à nouveau le coin de son chainse dans l’eau salée, puis il développa à nouveau doucement, presque tendrement, l’aile blessée, puis il fit s’égoutter de la liqueur saline sur la plaie, puis il libéra définitivement l’oiseau éclamé qu’il laissa au sol, et, plusieurs fois dans la journée, il revint à la volière pour observer et surveiller l’oiseau, et, deux autres fois dans la journée, il nourrit l’oiseau tout en le désaltérant, puis il soigna une dernière fois l’oiseau, puis il laissa l’oiseau dans la volière pour la nuit, veillant à bien raccommoder les accrocs dans le filet de la volière désaffectée, non qu’il craignît que l’oiseau s’évadât, parce que l’oiseau était trop faible encore pour s’échapper, mais afin que des rats ne pussent s’y introduire et attaquer l’oiseau affaibli, et le dévorer, et, le lendemain, quand il revint à la volière, alors qu’il s’était éveillé à l’aurore et qu’il était sorti de la chambre en cachette de sa mère, il vit l’oiseau branché sur la grande perche traversière dans la volière, à la vue de quoi, il alla à la cuisine du château et y reprit le plat avec les dés de viande amollie, puis il retourna à la volière, et posa le plat sur le sol de la volière, puis il s’avança pour s’emparer de l’oiseau, ce qui fut une action plus difficile que la veille parce que l’oiseau revigoré se débattit davantage, et le garçon s’assit sur le sol avec l’oiseau contre lui, et il prit un dé de viande molle dans le plat, et il le porta à sa bouche, et il le mâcha bien consciencieusement, et il l’humecta de beaucoup de salive, puis, quand il eut obtenu comme une parfaite bouillie, il ouvrit le bec de l’oiseau en s’aidant de la pince de ses deux mains, avec laquelle il exerça une pression forte à la base du bec, un peu avant les commissures jaunes cireuses, ce qui fit cracher de colère et battre des ailes l’oiseau efforcé, et il porta sa bouche au bec de l’oiseau, comme s’il voulait délivrer un baiser à l’oiseau, et il donna une becquée à l’oiseau qui resta d’abord surpris et interloqué, puis l’oiseau déglutit la becquée tandis que le garçon l’aidait en massant son jabot, puis l’oiseau secoua un peu la tête, puis le garçon prit un nouveau dé de viande qu’il mastiqua, puis il redonna la becquée à l’oiseau qui, cette fois, l’avala spontanément, puis il produisit une nouvelle becquée qu’il offrit à l’oiseau, ainsi cinq fois en tout, puis le garçon laissa l’oiseau remonté et seul, et tranquille, puis, au soir, il appâta de nouveau l’oiseau et il nettoya à nouveau l’aile blessée avec de l’eau saline, puis, le lendemain, il donna beccade à l’oiseau avec les derniers dés amollis et les viscères qu’il avait réservées l’avant-veille, et l’oiseau les prit dans la main du garçon sans faire aucune difficulté, et les avala seul
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Le géant demanda au vieux par qui la garde de la petite lui avait été confiée et le vieux répondit qu' il aurait aisément pu lui répondre que c'était la grand-mère de la petite qui le lui avait demandé car, raconta le vieux , la mère était morte à la parturition et que c'était la grand-mère qui avait été la nourrice de la petite et que, une fois malade et mourante elle-même, c'était à lui, le vieux, que la grand-mère avait décidé de confier la petite et, durant le temps que le vieux parla, le géant observa que la petite écoutait avec de grands yeux fascinés car sans doute, pensa le géant, que c'était la première fois qu'elle entendait conter sa propre histoire. L'histoire de sa venue dans le monde.Que pour la première fois elle entendait le récit de sa propre genèse mais, pour finir, le vieux dit que le devoir de s'occuper de la petite était un devoir qui, en vérité, lui incombait de toute éternité.

( p.164)
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La petite regardait tous ces objets comme des trésors et ses yeux brillaient d'excitation et le vieux s'amusa d'y lire la fierté satisfaite du propriétaire mais c'étaient pourtant de maigres biens en vérité. C'étaient les maigres biens de deux vagabonds.De simples ustensiles pour bivouaquer et pour survivre.De pauvres outils pour errer et cheminer mais ces pauvres biens semblaient toute leur richesse à la petite et elle pensait que tant qu'ils les posséderaient rien de néfaste ne pourrait leur advenir et elle éprouvait, chaque fois que le vieux en faisait l'inventaire un puissant sentiment de sécurité.
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